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5 novembre 2019 2 05 /11 /novembre /2019 16:23

Résultat de recherche d'images pour "Formica  de Fabcaro"

 

« pourquoi ne demanderions-nous pas aux voisins de quoi ils parlent à leur repas ? ça nous donnerait des idées… »

        Le problème est bien là, la famille se réunit un dimanche et personne ne trouve le moindre sujet de discussion, l’angoisse monte, conflits et rancunes voient le jour mais, pas de panique, le groupe est soudé, même s’il faut tuer l’un ou l’autre enfant, la discussion raciste, la politique et le repas lui-même sauvent la mise… bientôt il est trois heures et à part Julien qui est sorti fumer et qui s’est fait écraser par un réacteur d’avion (mais il était prévenu !), tout le monde est content et surtout soulagé.

        Fabcaro a dû être sacrément traumatisé par des repas familiaux… il en parle déjà dans Le discours ! J’ai tout de même l’impression que dans cet album qui se lit le sourire aux lèvres, il y est allé encore un peu plus fort que d’habitude. C’est un gloubiboulga de poncifs, un melting-pot de clichés, un amas de conneries qu’on peut dire ou penser mais aussi un bel étalage de tout ce que personne n’ose jamais dire… Le tout est bien sûr servi avec une bonne couche d’absurdités et une sorte d’insouciance inconsciente dont on aimerait tous faire preuve et c’est certainement tout ça qui fait tant rire. Rajoutons quelques célèbres vers d’Amel Bent, un kébab géant, des témoins de …François Bayrou qui font du porte-à-porte, des mises en abyme loufoques. Il faut tout de même admettre que l’humour noir peut créer le malaise, ça meurt à tour de bras et ma fille, toujours à fouiner dans mes lectures a murmuré un « N’importe quoi » en voyant la planche où un type fou de joie se défenestre (en chantant « Pooopolopopopooopoo » what else). Les dessins sont d’une finesse qui n’ont rien à voir avec le texte, c’est du Fabcaro, on en veut, on en redemande.

« Vous trouvez pas que les noirs ils jouent du djembé ? »

Résultat de recherche d'images pour "Formica – une tragédie en trois actes – de Fabcaro"

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2 novembre 2019 6 02 /11 /novembre /2019 13:03

 

               Certes, toutes les lectures ne passent pas facilement quand on traverse une période sombre comme celle que j’ai connue mais le hasard a fait que j’ai rencontré pas mal de déceptions et d’interruptions de lecture, ce qui me frustre toujours.

- Le Chemin des âmes de Joseph Boyden se passe dans l’Ontario juste après la 1ère Guerre mondiale. La vieille Indienne Niska ramène son neveu de soldat, Xavier, chez eux, en canoë. Les chapitres se partagent entre les souvenirs de guerre de Xavier et la lente avancée vers la maison. Considéré comme un chef d’œuvre, le roman aurait pu me plaire mais les récits de guerre m’ont fait penser à A l’ouest rien de nouveau et j’ai décroché très vite. Je pense reprendre ce livre en main un jour, c’est surtout la partie consacrée à la tribu Cree qui m’intéressait. J’ai stoppé ma lecture au bout de 120 pages.

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- Le bruit et la fureur de William Faulkner : là je savais que je m’attaquais à un monument difficile d’accès. J’avais bien pris mes précautions, lu résumés et avis avant de démarrer. J’avais bien compris que la première longue partie, racontée par un retardé mental était très confuse, que les bouleversements chronologiques rendaient la lecture compliquée… Mais j’ai été complètement larguée au bout d’une trentaine de pages, à tel point que je ne suis pas sûre de retenter l’expérience. Tant pis.

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- La fille des bois de Patricia Macdonald : le seul des trois livres que j’ai terminé. C’était un cadeau de mes enfants pour mon anniversaire et je n’ai pas tellement rechigné à lire cette reine du polar, autrice à succès. Mais force est d’admettre que le style est plat, l’intrigue parfois invraisemblable. Une ado est retrouvée assassinée et 15 ans plus tard, sa meilleure amie revient sur les lieux du crime parce qu’elle apprend que celui désigné jadis coupable est innocent. Elle enquête avec les moyens du bord risquant elle-même sa vie. Dans la catégorie des polars faciles à lire, légers et pas « prise de tête », je pense quand même qu’on peut trouver mieux. Je crois qu’on a souvent comparé Patricia Macdonald à Mary Higgins Clark mais il me semble que cette dernière fait preuve d’un talent un peu plus grand tout de même…

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31 octobre 2019 4 31 /10 /octobre /2019 11:55

Résultat de recherche d'images pour "Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon de Jean-Paul Dubois"

            Paul Hansen est en prison depuis deux ans (oui, encore un Paul comme souvent chez Dubois). Il a pour colocataire de cellule un motard rustaud et virulent incarcéré pour meurtre. Nous ignorons longtemps pourquoi Hansen croupit en prison mais il nous déroule l’historique de sa vie : sa mère française, très belle et gérante d’un cinéma dans les années 70 et son Danois de père, pasteur, s’exilant plus tard au Canada. Hansen aura passé une grande partie de sa vie à gérer l’intendance, l’entretien, la surveillance, les réparations et les petits bobos des occupants d’une résidence chic à Montréal, L’Excelsior. C’est désormais à Patrick Horton, voisin de cellule aussi rustre qu’attachant qu’il doit s’accommoder. Les absurdités et les horreurs carcérales, il les subit avec philosophie, sachant que personne ne l’attend à la sortie et qu’il est hors de question qu’il exprime le moindre remords sur les actes commis.

          Ce romancier que j’adore pourrait écrire sur n’importe quel sujet, je le suivrais sans rechigner. Ici, il rend passionnantes les vies d’un pasteur, d’un fana de paris hippiques ou encore d’un agent d’entretien d’un grand immeuble. Pourquoi ? Il accompagne ses personnages avec autant de tendresse que d’humour, il donne à tout être sa part d’extraordinaire et de beau. Et voilà, on est touché. J’ai adoré la fin mais j’ai tout adoré dans ce roman qui m’a parlé, m’a parfois remuée… Il faudrait se lire un Dubois par mois, une routine qui serait bien agréable !

La succession.

Très tôt, le pasteur n’a plus la foi, ce qui ne l’empêche pas de produire d’édifiants prêches ; pourtant, c’est l’organiste virtuose, Gérard LeBlond, que viennent admirer la plupart des fidèles : « « les fidèles arrivaient désormais de plus en plus tôt pour obtenir les meilleurs places, celles des tout premières ranges offrant une point de vue saisissant sur la fluide précision des doigts de l’artiste et sur l’incroyable ballet de ses pieds virevoltant, sautant, bondissant de note en note sur les deux octaves du pédalier. Vu de dos, son jeu de jambes ressemblait à la course d’un homme perdu hésitant sur la direction à prendre, lançant un pas vers la droite, revenant sur son choix, virant à gauche, pour se jeter au centre avant de reproduire sa chorégraphie erratique qui semblait ne mener nulle part et qui, pourtant, suivait pas à pas les chemins rigoureux de la transcription. La virtuosité des orteils de LeBlond était devenue aussi légendaire que celle de ses phalanges. » 

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28 octobre 2019 1 28 /10 /octobre /2019 11:34

Résultat de recherche d'images pour "Dans la combi de Thomas Pesquet de Marion Montaigne"

            Oui, je débarque un peu après tout le monde puisque cet album figurait dans les meilleures ventes de BD il y a à peu près deux ans. C'est le très bon film 16 levers de soleil de Le Goff qui m'a donné envie de reprendre le livre.

            Thomas Pesquet rêve depuis son plus jeune âge de fusée et d’espace. Avec un poster de Top Gun sur le mur de sa chambre et en bon admirateur de Michael Jordan, il se donne à fond pour être ingénieur aéronautique puis pilote. Il fait partie des 8413 candidats postulants au poste d’astronaute et passe des sélections aussi scientifiques que psychologiques, aussi absurdes qu’humiliantes. En fait, on cherche le candidat idéal aux mille qualités « pas lourd et silencieux, patient, résilient, tolérant un espace privé réduit, travaillomane, persévérant, calme, courageux, sûre de lui quand même, bon communicant, organisé, résistant au stress, intelligent. » En formation en Russie ou aux Etats-Unis, le programme hebdomadaire de Thomas est hyper chargé et il doit être performant en tout, partout – et il l’est ! Un jour, bingo, au bout de sept ans, il est choisi pour faire partie de l’équipage du Soyouz MS-03 et restera plus de six mois dans la station spatiale à réaliser des expériences aussi diverses que variées. La BD donne à voir son séjour mais aussi son difficile retour et cette envie inextinguible de repartir.

            J’ai vraiment passé un excellent moment et pourtant l’espace, les fusées et les astronautes ne sont pas du tout mon trip. J’ai beaucoup ri et souri (je n’en attendais pas moins de Marion Montaigne qui fait toujours un boulot formidable), j’en ai appris beaucoup mais je reste bien sur ma position initiale : il faut être marteau pour aller vivre en impesanteur et ma Terre si belle (et maltraitée) me suffit amplement ! Je crois que l’autrice n’a parfois eu aucun mal à faire sourire son lecteur tant le séjour de l’espace comporte un potentiel comique indéniable. Prenez les toilettes. Le trou des W-C spatiaux ne fait que 10 cm de diamètre pour que rien ne sorte ni ne plane… et les astronautes sont formés au sol à utiliser le matériel (qui comprend aussi rétroviseur et petit aspirateur) et « s’entraînent » avec une caméra au fond de la cuvette, car il s’agit de bien bien savoir positionner ses fesses. Mis à part ces détails pratiques, les types sont présentés comme des surhommes, il y a une femme, Peggy Whitson qui les dépasse encore et Marion Montaigne lui attribue même une « auréole en panneau solaire » et imagine la difficulté de ses éventuels prétendants à se vanter de leur pauvre métier de terrien. J’ai quand même de petits regrets : l’absence du saxophone de Thomas et le peu de cases dédiées aux paysages terrestres, mais il s’agissait de romancer une partie de la vie de Thomas Pesquet et narrer son exceptionnelle expérience. Mission réussie !

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25 octobre 2019 5 25 /10 /octobre /2019 09:44

Résultat de recherche d'images pour "Animal de Sandrine Collette"

              Mara, une jeune femme qui vivait seule, vient de délivrer deux enfants ligotés à un arbre dans la jungle népalaise : Nin la petite fille, Nun le petit garçon. Elle fuit avec eux, les faisant siens, jusqu’au bidonville le plus proche. Mais force est de reconnaître qu’il leur est impossible de survivre à trois, Mara doit faire un choix… On retrouve, Nin vingt ans plus tard, adoptée et devenue Lior. La jeune femme, férue de chasse, poursuit des ours au milieu des volcans du Kamtchatka, en Russie. Elle va se retrouver confronter à un ours aux dimensions gigantesques et cette rencontre va réactiver des souvenirs profondément enfouis. Hadrien, son compagnon, tente de comprendre l’animalité qui règne en elle mais aussi sa phobie des tigres.

             De tous les livres que j’ai lus de l’autrice, c’est celui que j’ai le moins aimé. Je dirais même qu’il m’a déçue, je l’ai trouvé caricatural et peu vraisemblable, et je crois que je ne suis jamais entrée tout à fait dans l’histoire. Cette surabondance d’animaux sauvages confrontés aux humains m’a paru inadéquate et saugrenue. Restent deux points positifs et non des moindres, qui m’ont permis sans problème d’aller jusqu’au bout de ma lecture : les paysages verts, denses et exotiques -cette ode à la nature très appréciable, et puis l’écriture de Collette, envoûtante et âpre. Je pense que celui qui n’a jamais lu l’autrice peut y trouver son compte, les ressemblances avec Six fourmis blanches m’ont paru prononcées. J’ai préféré Un vent de cendres ou l’excellent et trop méconnu Les Larmes noires sur la terre.

« Le destin, ça tourne dans n’importe quel sens. Le destin, cela vous endort comme si tout allait bien – pour mieux vous surprendre ensuite. »

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22 octobre 2019 2 22 /10 /octobre /2019 19:31

Résultat de recherche d'images pour "cole gibsen blacklistée hugo roman"

            Regan est une lycéenne américaine qui bavarde avec ses copines, se nourrit des ragots des autres, essaie de se faire une place, finalement comme la plupart des ados. Entichée d’une mère politicienne aux dents longues, elle se doit d’autant plus d’être parfaite et cette pression lui vaut des crises d’anxiété. Un jour, elle découvre avec horreur que des insultes recouvrent les casiers du lycée accompagnées de messages privés révélés au grand jour. Commence la descente aux Enfers : ses copines la fuient, les profs ne la comprennent plus et elle est exclue de toutes les associations. Seul Nolan, un type un peu marginal et lourdaud, la colle contre son gré. Il va finalement se rapprocher de Regan, l’aider, la porter, la stimuler…

             Ce roman pour ado, je comptais le lire entre les lignes, rapidement, pour trouver des passages sur le harcèlement des jeunes… et finalement, je me suis laissé happer par cette histoire d’ado rejetée par tout le monde, je suis revenue dans ce monde cruel de l’adolescence, et l’ensemble m’a beaucoup plu. Ce qu’on peut surtout retenir et qui est bien explicité et mis en valeur dans cette fiction, c’est que l’ado n’est jamais vraiment lui-même, toujours en train de se mettre en scène, de fanfaronner, de jouer des coudes ou de broyer du noir. De cette comédie des apparences, il n’en ressort souvent que manipulations et mensonges, or, ici, l’issue est productive et optimiste tout en restant réaliste.

Nolan aime filmer les gens à leur insu : « Tu savais qu’à l’origine du documentaire, on appelait ça en anglais des « life caught unawares » ? Des prises de vie en toute inconscience ? J’adore cette expression. Tellement que je voulais appeler mon propre documentaire La vie en toute inconscience. Rien n’est aussi prenant qu’un film bien réalisé et convaincant sur la vie. Si pour moi les docus sont tellement supérieurs aux films, c’est justement parce qu’ils sont vrais. C’est ça qui les rend si géniaux. Les films essaient de se rapprocher de la réalité, et en s’approchent parfois de très près, mais on ne peut pas fabriquer du réel. »

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19 octobre 2019 6 19 /10 /octobre /2019 20:12

Résultat de recherche d'images pour "laferriere chronique de dérive douce grasset"

 

             Cela faisait longtemps que je voulais lire cet auteur, je l’avais vu et entendu à la télé, j’ai lu certains de ses poèmes et extraits de ses romans.

             Dany Laferrière raconte son arrivée à Montréal, en été 1976, lui qui a dû fuir Haïti à 23 ans parce que ses jours étaient en danger, un de ses amis a été tué, un autre est en prison. Il arrive donc, les mains dans les poches et le cœur presque léger, se laisse apprivoiser par cette ville, s’habitue au rythme citadin et au rude climat. Il va travailler à l’usine mais ce qu’il aime, c’est la littérature, et de grands auteurs semblent rendre son acclimatation plus facile. Dany ne paraît avoir aucune difficulté à rencontrer des filles et à les mettre dans son lit. Vorace, nomade, épicurien, il découvre la ville avec émerveillement et candeur à la manière d’un Persan dans l’univers de Montesquieu.

            D’abord un peu surprise par cette présentation qui hésite entre le vers libre et le poème en prose, je me suis finalement plu à accompagner ce jeune homme de 23 ans, dans toute sa naïveté, son désir ardent des femmes - cet être entre deux pays, deux cultures, deux climats, sa difficulté à se faire une place. Son intégration m’a cependant paru relativement aisée. L’écriture douce et savoureuse semble couler naturellement et cette lecture ressemble fort à la suave tombée de la première neige, cotonneuse, tranquille et rassurante, ce qui est paradoxal pour le récit d’un expatrié.

 

« Affolés, ils regardent

sans cesse leur montre

comme s’il était possible,

à force de volonté,

de ralentir la course

du temps. Je reste

immobile

au milieu de cette tempête. »

« Chaque fois que

je tiens un livre

dans ma main

je me sens rassuré

sachant

qu’à tout moment

je peux m’asseoir

sur un banc et

l’ouvrir »

« On a tous nos angoisses.

Il faut savoir

avec lesquelles

on accepte de passer

la nuit. »

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16 octobre 2019 3 16 /10 /octobre /2019 16:22

Résultat de recherche d'images pour "sauveur murail 4"

-Saison 4-

Lecture en duo, encore une fois. Sans plus tarder, je passe le clavier à Danaé, ma fille de 10 ans ½ :

 

              Une salle d’attente remplie de nouveaux patients pour Sauveur Saint-Yves : Des grands comme Jean-Jacques Luciani (surnommé J-J) qui passe ses journées devant l’écran de son ordinateur, Solo et sa mère qui s’inquiète pour Kamil, mais aussi des petits comme Maïlys qui s’est vu devenir une voleuse professionnelle mais aussi une petite fille en quête d’amour et qui adore jouer avec les petits animaux en plastique de son psychologue clinicien. Mais bien d’autres encore sont revenus : Ella qui veut participer à un concours de lecture et que son père va soutenir même s’il a le cancer, Samuel Cahen qui a toujours sa mère sur le dos, Margot et Blandine Carré qui en ont marre de leurs parents et qui n’arrêtent pas de se chamailler même si au fond elles ne peuvent compter que sur elles-mêmes. Sinon à part tout ça, Sauveur et Louise essayent tant bien que mal de créer une famille recomposée. Mais sont déjà dans la maison : Gabin Poupard, qui passe ses nuits devant The Walking Dead, Jovo Jovanovic qui est de plus en plus vieux…, Lazare qui est à fond dans l’idée de construire une famille recomposée et bien sûr Sauveur Saint-Yves qui va tout faire pour que cette idée de famille recomposée devienne réelle !

Avis :

             J’ai beaucoup aimé ce livre (comme tous les autres tomes d’ailleurs) et surtout avec cette histoire de famille recomposée, Alice fait semblant de ne pas être d’accord mais en fait, elle ne voulait que ça. Et puis surtout que je puisse passer un peu de temps avec maman pour lire (même si ce n’était pas régulier) !

             Je n’ai rien touché à ce qu’elle a écrit, hormis quelques rares fautes d’orthographe. La demoiselle persiste dans son idée de devenir psychologue à son tour malgré les aléas, les inquiétudes et les doutes bien présents dans ce tome pour Sauveur. Je suis toujours extrêmement ravie de partager ce temps de lecture et de discussion avec ma fille ! A bientôt pour le tome 5 !

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13 octobre 2019 7 13 /10 /octobre /2019 09:21

Résultat de recherche d'images pour "Montana 1948 de Nicolas Pitz et Larry Watson sarbacane"

                 Au nord-ouest des Etats-Unis, à quelques kilomètres du Canada, une petite ville suit son cours paisible en apparence, au lendemain de la deuxième Guerre mondiale. Le narrateur, David, est le fils du shérif de la ville, Wes. Il assiste, impuissant et malheureux, à la maladie qui cloue au lit sa nurse, Marie, une jeune Indienne. Le père de David a un frère, Frank, qui, en plus d’être médecin, s’est brillamment distingué pendant la guerre. C’est lui qui vient examiner Marie mais elle hurle qu’elle ne veut pas de lui ; on met cette peur sur le compte des superstitions indiennes… Ce que la famille de David va découvrir, c’est que Frank a l’habitude d’abuser des jeunes filles indiennes, comme le confirme le grand-père de David : « Frank a toujours eu un faible pour la viande rouge. »…  Wes est partagé entre sa fonction de shérif, son devoir de rendre justice et l’honneur familial à préserver.

            La BD est une adaptation du roman de Larry Watson que je n’ai pas lu. Elle pointe habilement du doigt la discrimination faite envers les Indiens et l’hypocrisie des Blancs. J’ai bien aimé que le narrateur soit ce petit garçon qui découvre à la fois l’horreur dont est capable un membre de sa famille mais aussi le danger imminent de l’éclatement de cette même famille qui constituait son repère. Les couleurs sont généralement chaudes et les dessins mettent en valeur l’immensité des plaines, la rudesse de ce paysage américain agrémenté de ranchs, de rivières et d’animaux à chasser. J’ai beaucoup aimé cette lecture et l’atmosphère de plus en plus pesante qui règne dans cette ville divisée.

Résultat de recherche d'images pour "Montana 1948 de Nicolas Pitz et Larry Watson"

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10 octobre 2019 4 10 /10 /octobre /2019 08:13

Résultat de recherche d'images pour "Cent millions d’années et un jour de Jean-Baptiste Andrea"

          Plébiscité par de nombreux lecteurs, ce roman m’a fait de l’œil à moi aussi et je suis ravie d’avoir succombé.

          Stan est un paléontologue d’une cinquantaine d’années, complètement passionné par son boulot. Un certain Leucio lui raconte un jour qu’enfant, il est tombé nez à nez avec un dragon dans une grotte perchée à quelques centaines de mètres d’altitude. Stan, célibataire et proche de la retraite, n’a plus rien à perdre ; il est persuadé qu’un squelette de dinosaure l’attend dans cette grotte. Il dépense ses dernières économies et embrigade trois hommes : Umberto, son ancien assistant, un Italien géant et très doux, le guide Gio et Peter, un jeune Allemand extravagant. Ensemble, ils vont gravir la montagne, affronter les intempéries, creuser la glace, faire face aux disputes et aux moments de découragement.

          Ce n’est pas tant l’intrigue qui m’a plu, même si le suspens nous fait tourner les pages à vitesse grand V, surtout à partir du moment où Stan se retrouve seul, même si on doit reconnaître que le personnage principal est attachant - son passé nous est dévoilé avec une lente et délicieuse subtilité – que les personnages secondaires sont tout aussi intéressants et originaux. Et puis, le final est une apothéose parfaitement réussie. Non, ces nombreuses qualités sont largement devancées par l’écriture imagée, sensuelle, parlante, sensible, d’un indéfinissable charme qui fait qu’on resterait bien plus longtemps dans le froid et la neige de ces montagnes hostiles. Je crois bien que je suis tombée amoureuse de cette plume qui parle, mieux que personne, des ruisseaux, par exemple, mais aussi de cet amour d’un fils pour sa mère perdue trop tôt, de ce rêve de gosse qui s’épanouit et s’envole... Allons-y : c’est un coup de cœur !

 

Stan a le vertige et n’a jamais fait de via ferrata : « Un miracle est arrivé. J’ai trouvé mes jambes d’alpiniste. Elles étaient là qui m’attendaient sur le bord du sentier, je les ai chaussées sans m’en rendre compte. Ce sont des jambes merveilleuses, pleines de puissance contenue, de ressort, de technique pour appréhender les trahisons du chemin. Je marche soudain d’un pas léger, je me colle bientôt à Umberto qui m’adresse un sourire en coin, l’air entendu. Je suis des leurs. »

« On l’entend – une chanson molle de laine, une mélodie de sabots. On la sent – une haleine d’ardoise mouillée. Mais on ne la voit pas, la frontière est invisible. Celle d’une nation vaste comme le vent, dont les habitants rares parlent le langage des bêtes. Nous sommes entrés à midi au pays des bergers. »

« Je suis parfois maladroit. Blessant, bourru, bête même. Réservé, froid, méfiant. Empoté et désespérant. Mais je ne suis pas un mauvais bougre. J’ai la gentillesse des abeilles, je pique parfois sans m’en rendre compte la main qui m’approche, parce que je crois par habitude qu’elle va m’écraser. »

« …le destin d’un homme est de partir. […] ceux qui ne partent pas ne trouvent jamais de trésor. »

« J’ai été sage toute ma vie. Crois-moi, ça ne sert à rien. »

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