« pourquoi ne demanderions-nous pas aux voisins de quoi ils parlent à leur repas ? ça nous donnerait des idées… »
Le problème est bien là, la famille se réunit un dimanche et personne ne trouve le moindre sujet de discussion, l’angoisse monte, conflits et rancunes voient le jour mais, pas de panique, le groupe est soudé, même s’il faut tuer l’un ou l’autre enfant, la discussion raciste, la politique et le repas lui-même sauvent la mise… bientôt il est trois heures et à part Julien qui est sorti fumer et qui s’est fait écraser par un réacteur d’avion (mais il était prévenu !), tout le monde est content et surtout soulagé.
Fabcaro a dû être sacrément traumatisé par des repas familiaux… il en parle déjà dans Le discours ! J’ai tout de même l’impression que dans cet album qui se lit le sourire aux lèvres, il y est allé encore un peu plus fort que d’habitude. C’est un gloubiboulga de poncifs, un melting-pot de clichés, un amas de conneries qu’on peut dire ou penser mais aussi un bel étalage de tout ce que personne n’ose jamais dire… Le tout est bien sûr servi avec une bonne couche d’absurdités et une sorte d’insouciance inconsciente dont on aimerait tous faire preuve et c’est certainement tout ça qui fait tant rire. Rajoutons quelques célèbres vers d’Amel Bent, un kébab géant, des témoins de …François Bayrou qui font du porte-à-porte, des mises en abyme loufoques. Il faut tout de même admettre que l’humour noir peut créer le malaise, ça meurt à tour de bras et ma fille, toujours à fouiner dans mes lectures a murmuré un « N’importe quoi » en voyant la planche où un type fou de joie se défenestre (en chantant « Pooopolopopopooopoo » what else). Les dessins sont d’une finesse qui n’ont rien à voir avec le texte, c’est du Fabcaro, on en veut, on en redemande.
« Vous trouvez pas que les noirs ils jouent du djembé ? »