Depuis le temps que je voulais lire ce roman !...
Patience Portefeux, la cinquantaine, a vécu une enfance bien particulière entre un père tortionnaire et malhonnête et une mère superficielle, oisive et froide. Aujourd’hui, elle trime en tant qu’interprète pour le ministère de la justice : elle traduit de l’arabe au français les dialogues des dealers de drogue. Elle n’a que deux filles trop éloignées et une mère à moitié folle parquée dans un EPHAD. Elle s’ennuie donc terriblement jusqu’au jour où une livraison rate et qu’elle saisit cette occasion pour ramasser quelques kilos de cannabis. Elle se transforme alors en revendeuse, prend le pseudo de La Daronne et joue sur plusieurs tableaux entre son métier de traductrice irréprochable, son copain de flic et ses trafics plus que répréhensibles.
Comme tout roman qu’on voit partout pendant des mois, dont on lit beaucoup de bien sur la plupart des blogs, j’en attendais beaucoup. Je n’ai pas été véritablement déçue, je me suis bien plu en cette compagnie mafieuse et rebelle, j’ai beaucoup souri mais ce ne fut pas l’uppercut attendu. J’aime ce style cynique, cet esprit indocile à la Benacquista, cette irrévérence qui fait mouche, cette vision lucide d’une société qui déconne ; et justement, j’aurais souhaité en lire plus. Pourquoi avais-je l’impression que c’était un gros pavé alors qu’il ne fait même pas 200 pages ? Bref, lecture très agréable qui aurait pu être étoffée.
« Je ne dis pas que j’ai vécu comme une nonne pendant vingt ans, mais ma vie sexuelle se bornait à des rencontres d’un soir, toujours avec des avocats pénalistes par essence narcissiques, menteurs, coureurs et infidèles… et je parle d’un temps où ils me plaçaient encore dans la catégorie Milf – mother I’d like to fuck . Parce qu’une fois la quarantaine passée, c’était fini. »