Le titre de ce recueil de six nouvelles est assez explicite : les histoires nous projettent dans un passé obscur fait de secrets inavoués.
Dans « Meurtre dans la rue des Cascades », un jeune homme un peu paumé a malencontreusement tué un poivrot, copain d’un soir, en le jetant par-dessus une verrière. Jamais puni, jamais inquiété, il vivra une vie tapi dans ce secret terrible.
« L’Origine des fonds », c’est la revanche d’un auteur-compositeur très fortuné qui a des comptes à régler avec son passé. Nouvelle à chute qui fait sourire et fait bien plaisir.
« Le parfum des femmes » nous permet d’accompagner un grand nez, un parfumeur à la retraite, dans son grand appartement parisien où, seul, il s’ennuie et se souvient de ses heures de gloire passées lorsqu’il parfumait les plus belles femmes du monde. Une voisine, jeune et jolie, fait son apparition et lui permettra de manière complètement insolite, d’exercer une dernière fois son beau métier.
« Le rouge, le rose et le fuchsia » : un couple fait l’acquisition, chez un antiquaire, d’un petit bureau de secrétaire appelé un « bonheur-du-jour » mais c’est une photo sur le bureau du vendeur qui les attire encore plus. Leur imagination vagabonde loin de la réalité.
« Patience d’ange » est ma nouvelle préférée. Un couple lutte au quotidien avec la maladie de leur petit garçon, Justin. Un mal étrange le ronge depuis des mois : il est devenu inerte et muet. Contre toute attente, mère et père se sont rapprochés, ils ont trouvé un semblant d’équilibre mais ils restent emplis d’espoir au moment de ce rendez-vous avec un grand médecin…
« L’aboyeur » est celui qui annonce les invités lors des réceptions mondaines. Le richissime Christian fait appel à lui pour ses 50 ans : il a invité 50 personnes, des proches, des célébrités, des indispensables dans sa vie de nanti… Mais personne ne viendra jamais. L’occasion pour lui de partager ses confidences avec l’aboyeur et une partie de ses souvenirs, et les leçons à tirer de cet abandon généralisé. Je n’ai pu m’empêcher de penser à l’excellent Bal d’Irène Némirovsky.
J’ai beaucoup aimé ce recueil de nouvelles avec des textes variés, colorés, parfois un peu espiègles et coquins, célébrant la vie. Les histoires se lisent avec plaisir, elles sont distrayantes et parfois un brin philosophiques et m’ont rappelé celles d’un Eric-Emmanuel Schmitt. De l’auteur, j’ai presque tout lu et au fil du temps, je l’ai de moins en moins aimé. Saga, Malavita, Romanesque, Quelqu’un d’autre restent néanmoins d’excellents souvenirs.