Cela fait des années que je voulais réparer cette lacune de lecture. J’ai décidé de découvrir le très célèbre roman en version audio, en tentant, pour la première fois, un site de livres audio gratuits, litteratureaudio.com Je m’auto-félicite parce que l’écoute a duré… plus de 28 heures !
D’Artagnan est un jeune étourdi un peu maladroit mais plein de bons sentiments qui arrive à Paris, débarquant de sa Gascogne natale. Suite à quelques malentendus, il provoque en duel chacun des mousquetaires, Athos, Porthos et Aramis. Finalement, les quatre hommes se liguent contre les gardes du Cardinal qu’ils combattent victorieusement et se jurent amitié. Ce n’est pourtant qu’à la moitié du roman que le jeune Gascon revêt officiellement le titre de mousquetaire. Entre combats, histoires d’amour et manigances, il va gagner en maturité et, surtout dans les derniers chapitres, tout faire pour attraper la plus grande ennemie des mousquetaires, Milady.
Roman de cape et d’épée par excellence, le livre est évidemment un roman d’aventure qui m’a fait sourire aussi. D’Artagnan est montré, surtout au début, comme un butor, une sorte d’ours mal léché qui sort de sa cambrousse. Les autres mousquetaires ne sont pas en reste en matière de beuverie, de légèreté et de maladresse. Le personnage de Milady qui ne prend de l’ampleur que dans la seconde moitié du roman est intéressant parce qu’elle séduit par sa beauté mais aussi par les mots. Je n’ai pas grand-chose à reprocher à la lecture faite par Cocotte, elle n’est pas très expressive et un peu lente mais elle a l’avantage d’être uniforme, sans surjeu et sans accroc. J’ai quand même bien contente d’être arrivée à la fin du 68e chapitre. J’en ai appris pas mal sur l’Histoire, Richelieu est décrit comme un odieux et perfide personnage, Louis XIII un peu faiblard et certains personnages m’ont particulièrement plus comme Anne d’Autriche et son amoureux, le prince de Buckingham. J’ai retrouvé la verve et le panache si présents dans Le Comte de Monte-Cristo (Dumas aurait écrit les deux romans à peu près à la même période, tous deux publiés en feuilletons dans les journaux de l’époque).
Les premières citations que je vous ai réservées sont une belle représentation de la misogynie de l’époque :
Charmante réplique d’Athos : « il en est des valets comme des femmes, il faut les mettre tout de suite sur le pied où l’on désire qu’ils restent. »
Dans la même séduisante tonalité, Aramis : « La femme a été créée pour notre perte, et c'est d'elle que nous viennent toutes nos misères »
« Un mouvement de terreur lui rappela qu’elle était femme » (elle a le vertige, une peur réservée aux femmes uniquement, c’est bien connu, n’est-ce pas…)
La déclaration d’amour du prince de Buckingham à Anne d’Autriche : « où trouveriez-vous un amour pareil au mien, un amour que ni le temps, ni l’absence, ni le désespoir ne peuvent éteindre ; un amour qui se contente d’un ruban égaré, d’un regard perdu, d’une parole échappée ? Il y a trois ans, madame, que je vous ai vue pour la première fois, et depuis trois ans je vous aime ainsi. Voulez-vous que je vous dise comment vous étiez vêtue la première fois que je vous vis ? voulez-vous que je détaille chacun des ornements de votre toilette ? Tenez, je vous vois encore : vous étiez assise sur des carreaux à la mode d’Espagne ; vous aviez une robe de satin vert avec des broderies d’or et d’argent ; des manches pendantes et renouées sur vos beaux bras, sur ces bras admirables, avec de gros diamants ; vous aviez une fraise fermée, un petit bonnet sur votre tête, de la couleur de votre robe, et sur ce bonnet une plume de héron. Oh ! tenez, tenez, je ferme les yeux, et je vous vois telle que vous étiez alors ; je les rouvre et je vous vois telle que vous êtes maintenant, c’est-à-dire cent fois plus belle encore ! »
Lors de la beuverie avant le départ pour le siège de La Rochelle : « On ne peut combattre l’extrême préoccupation que par l’extrême insouciance »