J’entretiens avec cet auteur des relations sur le fameux thème « Je t’aime moi non plus », tantôt charmée par certains de ses écrits, tantôt excédée pas d’autres. Voici un recueil de cinq nouvelles découvertes en livre audio (lues par l’auteur lui-même).
« Les deux messieurs de Bruxelles » : Deux homosexuels profitent du mariage de Geneviève et Edouard pour sceller leur union, cachés au fond de la cathédrale Sainte Gudule. Jean et Laurent continueront à suivre de loin ce couple hétérosexuel, s’attachant de plus en plus à Geneviève, cette mère Courage qu’on retrouve en vieille dame accueillant une très belle surprise.
« Le chien » : un médecin de campagne prend sa retraite et vit reclus en compagnie de son chien, Argos. Lorsque son compagnon meurt renversé, le maître se donne la mort. Comment un homme peut-il à ce point s’attacher à un animal ? Retour en arrière pour raconter une enfance pendant la Deuxième guerre mondiale.
« Ménage à trois » : un homme séduit la veuve d'un musicien et la femme finit par se demander si c’est elle qui l’intéresse ou son défunt mari. Mais le musicien en question n’est pas non plus n’importe qui !
« Un coeur sous la cendre » : Alba est l’heureuse marraine de Jonas, grand insuffisant cardiaque, qu’elle chérit peut-être plus que son propre fils, Thor. Quand ce dernier meurt, il est question de dons d’organes et d’analyser les sentiments d’Alba en profondeur. Et nous sommes en Islande et le volcan Eyjafjöll est en éruption…
« L'enfant fantôme » : un couple très amoureux a du mal à avoir un enfant et finalement, on leur annonce un début de grossesse difficile puisque l’enfant à venir serait atteint de mucoviscidose. Le couple décide de mettre une croix sur le désir d’être parent mais quand il se fait secourir, en haute montagne, par une jeune fille alerte, jolie, vive, aimée et aimante… et atteinte par la même maladie, le couple se remet en question.
Quel conteur ! Monsieur Schmitt parvient toujours à entourer ses personnages de tendresse, d’une délicatesse et d’une profondeur très pertinente (oui la profondeur peut être pertinente…) ça laisse rêveur, songeur, plongé dans une réflexion philosophique pas désagréable du tout. J’ai beaucoup beaucoup aimé. La voix de l’écrivain, les intonations qu’il maîtrise aussi bien qu’un comédien (et puis, c’est son oeuvre) rendent l’ensemble attachant. Les cinq nouvelles sont suivies d’un journal d’écriture où l’auteur nous révèle quelques secrets de rédaction tout à fait passionnants (et frustrants, certaines nouvelles ont été écrites si vite !) Je me souviens avoir tout autant aimé Concerto à la mémoire d’un ange (également un recueil de nouvelles découvert en livre audio). A noter que c’est un livre audio parfait pour apprivoiser ce nouveau mode de lecture… avis aux novices !
Lu dans le cadre du mois belge chez Anne :