J’ai emprunté ce roman un peu au hasard (même si connaissant un peu l’auteur) à la bibliothèque municipale pour ma fille. Elle l’a vite lu puis me l’a tendu en m’ordonnant de le lire aussi.
Pierre a 16 ans, des parents froids et distants et une vie très rangée entre le lycée et le conservatoire où il s’adonne au piano. Tout bascule le jour d’une virée chez Ikea, les parents ayant décidé d’offrir de nouveaux meubles à leur fils. La « visite » s’éternise, la mère perd son calme, les meubles ne rentrent pas dans la voiture, il va falloir les faire livrer,… la mère s’éloigne sur le grand parking pour ne jamais revenir. Elle reste introuvable. Un court sms le lendemain ne rassure ni le père ni le fils. La police, sans se presser, mène l’enquête, en vain. Les mâles de la famille reprennent plus ou moins leur quotidien, les langues se délient dans un milieu versaillais où les non-dits prenaient une grande place. Des histoires du passé se racontent, la sœur Alix donne son avis par sms seulement, le père change, l’amour vient faire des étincelles de part et d’autre, Pierre mûrit et grandit.
Je n’ai sans doute pas été aussi séduite que ma fille par ce roman mais il a été agréable à lire. En digne récit d’apprentissage, il jette un événement traumatique dans la vie plutôt monotone d’un jeune garçon et le fera évoluer et apprendre, même du négatif. L’histoire d’amour a beaucoup plu à mon ado et je remercie l’auteur d’avoir trouvé un juste équilibre pour que le livre ne soit pas trop niais mais qu’il véhicule tout de même de louables messages. Ma fille a aussi aimé que Pierre joue du piano et que le roman soit ainsi un brin musical. Je pense qu’on peut le conseiller à un grand ado en manque de confiance en soi et en quête de thèmes tels que l'amour, la résilience, l’apprentissage de la vie, tout simplement. Deux surprises viennent clore le livre.
« depuis la disparition de maman, j’étais envahi par la vie des adultes qui m’entouraient, comme si des digues avaient rompu, qu’un soudain déséquilibre me privait de ma position d’adolescent pour me bringuebaler au cœur de l’existence mouvementée de mes aînés. »