Tome 1 : Les souvenirs de Ferdinand Taupe
Dans le village de Bellécorce, le libraire Archibald Renard a bien du mal à aider Ferdinand Taupe à retrouver un livre (chaque livre écrit par un villageois est en exemplaire unique), et pour cause : un mystérieux client qu’il n’a pu identifier l’a acheté quelques instants auparavant. Ferdinand espérait retrouver ses souvenirs grâce à ce livre qui retrace son passé, notamment en compagnie d’une certaine Maude. Ferdinand perd la mémoire et n’a plus que quelques photos en guise de souvenirs. Archibald accepte de l’accompagner sur les lieux de ces photos pour réveiller les souvenirs de la taupe et surtout retrouver cette chère Maude qui semble avoir disparu depuis longtemps. Leur périple va d’abord les mener au salon de thé de Pétunia Marmotte, puis dans un gros chêne pour assister à un concert, mais aussi à la Brocantaupe ou à la Retraite des Plumes.
Je ne suis pas une grande adepte de la littérature jeunesse et j’avoue que, malgré ses qualités, la première moitié du livre n’a pas suscité en moi d’émotion particulière... Les animaux personnifiés sont attachants, les lieux décrits et très bien dessinés par Sanoe font rêver mais il y a ce côté candide, cette bonhommie enfantine qui ne m’a pas accroché. Et pourtant, et pourtant..., le thème de la maladie d’Alzheimer est amené avec tant de tact dans la seconde partie, traité avec tellement de délicatesse et de bienveillance que je suis justement ressortie de cette lecture emplie d’émotions diverses. Il y une histoire de portes à ouvrir et à maintenir fermées qui va parler à tout un chacun. Le thème de la mort est aussi vu d’une manière plutôt optimiste et rayonnante. Je ne peux que conseiller ce livre en priorité à ceux qui seraient concernés de près ou de loin par cette maladie de « l’Oublie-tout » mais au plus grand monde également (je serais curieuse d’avoir l’avis d’un enfant...). Les nombreuses illustrations sont de petites merveilles (au doux parfum du Vent dans les Saules).
« Il y avait de la poésie dans le déplacement des ancêtres – de vieilles âmes en équilibre entre la marche et le repos, sans cesse ralenties par le poids des années et la douleur des jours. »
« Malade de l’Oublie-tout, Ferdinand était devenu une sorte de voyageur temporel, voguant entre les époques comme on passe d'un chapitre à l'autre du grand livre de la vie. Alors, quand il était égaré dans l'un de ses nombreux voyages, Archibald lui lançait des cordes pour qu'il revienne petit à petit, sans jamais le brusquer. »