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25 avril 2024 4 25 /04 /avril /2024 18:09

Panorama - Lilia Hassaine - Librairie La Grande Ourse

En 2029 a eu lieu la Revenge Week : une partie de la population française a décidé de punir les criminels sans passer par la justice, au fonctionnement trop long et inefficace. Suite à ce mouvement révolutionnaire où chaque Français prend ses responsabilités, des maisons de verre ont été construites afin de surveiller tout le monde, l’ère de la « Transparence citoyenne » a démarré... En 2049, une famille, les Royer-Dumas, disparaît : Rose, Miguel et leur garçon Milo. Un fait assez rare et incompréhensible puisque les voisins voient constamment dans les maisons des autres, s’épiant sans cesse. Hélène, la narratrice, une ancienne flic, enquête.

Vous l’aurez compris, c’est une dystopie qui interroge sur quelques thèmes qui nous menacent et nous préoccupent déjà aujourd’hui : le besoin de transparence, les failles de la justice, l’omniprésence des réseaux sociaux. Grâce à ces maisons-vivariums, il y a bien moins de violences conjugales, de viols, d’enfants battus, d’agressions, ... mais encore beaucoup plus de mensonges, de cachotteries et de faux-semblants. Dans cette nouvelle DDR, l’extrême vigilance de tous les instants n’a cependant pas empêché le crime. L’enquête qui piétine est complètement bancale, le rythme tout aussi irrégulier, les personnages souvent à peine dessinés. L’ensemble est poussif, on nous rappelle par mille détails dans quel univers nous sommes et le côté répétitif m’a agacée. Je n’ai pas été convaincue par ma lecture (Prix Renaudot des Lycéens 2023...), je n’ai pas adhéré à ce monde transparent qui ne m’a pas paru crédible un instant. Des maladresses de ponctuation (comme dans l’extrait ci-dessous) et de style n’ont pas non plus arrangé mes affaires.

Manou a, elle, été complètement emballée, je vous laisse lire son billet bien plus complet que le mien.

« La maison d’en face est moins bigarrée. C'est un cube translucide dans lequel vit un couple sans enfants : Lou et Nadir. Je suis arrivée à l'heure où ils faisaient l’amour. Pour préserver un minimum d'intimité, certains couples ont investi dans des lits-sarcophages. Le principe est simple : chacun à son tour appuie sur le déclencheur - ce qui garantit le consentement - et le lit se referme comme une boîte. En cas de problème, un bouton d'urgence à l'intérieur permet d'ouvrir le coffre et d'alerter les gardiens. »

Il n’y a presque plus de livres dans ce nouveau monde : « On préfère désormais les tablettes numériques, plus légères, plus pratiques. Surtout, elles permettent de lire la dernière version en date d'un ouvrage : depuis que les auteurs peuvent retoucher leur texte après publication, le livre n'est plus cet objet poussiéreux, figé dans le passé, il évolue, s'adapte à l'époque. Les maisons d'édition ont même recruté des modérateurs professionnels, chargés de retravailler et de nettoyer certains passages à la place de l'auteur. Trois versions d'un même ouvrage (une version brute, pour les universitaires, une version abrégée, pour les impatients, et une version normalisée, pour les plus sensibles) sont aujourd'hui disponibles grâce aux nouvelles tablettes. »

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commentaires

L
Ah bah j'étais tentée, je le suis beaucoup moins. AU lieu de l'acheter, je vais voir si ma bibli l'a en stock plutôt.
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V
Je te conseillerais la même chose mais d'autres ont beaucoup plus aimé que moi.
G
Comme quoi, les goûts et les couleurs...<br /> J'ai adoré ce roman, qui fut un coup de coeur pour moi :)
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V
ah aussi... :) Heureusement qu'on n'aime pas toutes/tous la même chose !
A
Quel dommage, j'avais beaucoup aimé cette dystopie.
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V
tant mieux que d'autres aient aimé !
M
Et bien en effet j'ai été conquise et pour moi ce livre a été une belle découverte (merci pour le lien). Je comprends qu'il ne puisse pas plaire à tout le monde, comme tout ce que nous lisons car bien entendu il en faut pour tous les goûts. Mais honnêtement, je n'ai pas vu du tout ces erreurs de ponctuation n'étant pas enseignante de français...j'ai pourtant parfois écrit à des éditeurs pour leur signaler certaines erreurs. Ce qui est à expliquer c'est que lorsque je lis une dystopie il ne me faut que très peu de temps pour me retrouver dans le monde décrit et m'immerger dans l'ambiance. Alors forcément j'y crois ! Je ne me pose d'ailleurs même pas la question de savoir si c'est crédible car je ne crois pas sincèrement qu'un seul des univers décrit dans ce genre de littérature le soit... d'autant plus qu'ayant été amatrice de SF dans ma jeunesse et lorsque j'étais bibliothécaire, et de fantasy quand j'exerçais en tant qu'enseignante-documentaliste, genre que les élèves de collège m'ont fait découvrir, je recherche plutôt la qualité des réflexions que peuvent susciter ces romans ou les valeurs que peuvent transmettre les propos et pour celui-là j'ai trouvé qu'encore une fois les lycéens s'étaient montrés particulièrement ouverts en le primant. En tous les cas merci pour ton ressenti, j'adore découvrir ces disparités de points de vue qui font la richesse de nos échanges et de nos visites dans la blogosphère.
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V
Merci pour ton retour ! J'apprécie aussi que nous ne soyons pas toujours d'accord :) Je pense que je ne suis pas un lectorat très averti en matière de dystopie et de SF mais ce n'est pas que ça qui m'a ennuyée dans ce roman, c'est un tout (intrigue policière, écriture, ...) Je me demande aussi si ce genre d'univers ne m'effraie pas tant que cette peur biaise mon jugement. Merci encore à toi !!
T
J'ai un peu plus aimé que toi je crois, mais n'ai pas été complètement convaincue non plus. Je lui avais largement préféré soleil amer.
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V
Je ne pense même plus lire cette autrice, c'est dire...
D
J'avais lu beaucoup d'avis positifs de ce roman, dont j'avias trouvé le thème original. Mais en effet, chacun a des ressentis différents en fonction du style d'écriture.
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V
Disons-le autrement : j'aurais très bien pu me passer de cette lecture !
F
Ah ? Tu es la première que je lis à ne pas avoir été "conquise" par ce roman. Je l'avais noté à l'époque, en pensant pouvoir le glisser facilement, je crois qu'il est court, mais je l'ai un peu oublié avec les autres tentations...
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V
Tu pourras le glisser facilement, il est court et fluide à la lecture... pour le reste, affaire de goûts ^^
S
Ah moi, par contre, j'ai beaucoup aimé. Principalement à cause de toutes les pistes de réflexion qui sont ouvertes.
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S
Pratiquement tous les romans de SF sont peu crédibles, ce qui compte c'est la justesse de la problématique traitée. Ici : que sommes nous prêts à sacrifier pour notre sécurité (et, en annexe, cela marche-t-il?)
V
c'est tout de même caricatural et peu crédible, non?
J
J'ai lu ce roman pratiquement d'une traite. J'ai trouvé plutôt malin de la part de l'autrice d'introduire une intrigue policière dans cet univers dystopique. C'est un bon prétexte pour aborder d'autres thématiques.
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V
Je ne suis peut-être pas assez sensible au genre de la dystopie...
A
J'avais plutôt aimé l'aspect dystopique, mais là où ça a coincé c'est sur la construction de l'enquête, complétement bancale, comme tu le soulignes.
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V
Oui c’est dommage mais l’aspect dystopique ne m’a pas emballée non plus (pour cela je ne suis peut-être pas le meilleur des publics).
K
Pas parfait, mais je n'ai pas boudé mon intér^t...
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V
Ça m’a agacée et j’aurais préféré éviter cette lecture…
P
Les dystopies, je pense que ce n'est pas pour moi !
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V
Moi non plus mais parfois j’essaye quand même…
S
L'extrait sur les livres est aussi drôle que terrifiant !
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V
Oui ! On ne sait s’il faut en rire ou en pleurer !
K
Les avis sont très partagés sur ce roman... ce qui donne envie de tester par soi-même en empruntant le livre (sans trop prendre de risques, donc !)
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V
Ah oui, tu peux tester. C’est vite lu !