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19 juin 2020 5 19 /06 /juin /2020 11:42

Changer l'eau des fleurs, Valérie Perrin | Livre de Poche

Méfiante, j’ai démarré cette lecture en fin de confinement. Je redoutais un feel good…

Violette Toussaint est garde-cimetière dans une petite ville de Bourgogne. Elle vit seule et se contente parfaitement de ses occupations quotidiennes. Mariée à un type qui ne l’aimait pas, quittée par le même type disparu dans la nature, elle profite de chaque jour avec une sérénité que cette orpheline n’a pas toujours connue. Elle s’entend bien avec les fossoyeurs et le curé, connaît les tombes par cœur, se transforme en fantôme pour faire fuir les malotrus et s’occupe tendrement des tombes abandonnées. Un jour, un certain Julien Seul vient lui raconter que sa mère a souhaité être enterrée près d’un homme qu’il ne connaît pas. Entre passé(s) révélé(s) et rapprochements entre Julien et Violette, la routine va prendre une autre direction mais Violette a-t-elle vraiment envie de changer de vie ?

J’ai pris du plaisir à lire ce roman, non parce que je porte le même prénom que l’héroïne (moi je n’avais pas cette couleur à la naissance !...) mais parce que ça se lit bien, c’est léger, facile, doux, parfois triste (il y en a des morts dans cette histoire et pas seulement parce qu’on est dans un cimetière !), j’ai bien aimé cette idée de trouver le bonheur dans un endroit qui paraît glauque et sinistre. Personnellement, j’ai toujours aimé les cimetières et depuis que mon papa a élu domicile dans l’un d’eux, je ne le « sens » pas là-bas, ça n’a rien changé à mon rapport à ces endroits qui m’inspirent plutôt quiétude et repos. Donc, oui, c’est un feel good mais pas trop agaçant malgré des invraisemblances. Chaque chapitre pose d’emblée une petite phrase qui m’a souvent interpellée.

« S’il poussait une fleur à chacune des mes pensées pour toi, la terre serait un immense jardin. »

« La nuit n’est jamais complète, il y a toujours au bout du chemin une fenêtre ouverte. »

« Le manque, la douleur, l’insupportable peuvent faire vivre et ressentir des choses qui dépassent l’imaginaire. Quand quelqu’un est parti, il est pari. Sauf dans l’esprit de ceux qui restent. Et l‘esprit d’un seul homme est bine plus grand que l’univers. »

Quelle jolie déclaration : « Tu resteras tous mes amours. Le premier, le deuxième, le dixième et le dernier. Tu resteras mes plus beaux souvenirs. Mes grandes espérances. »

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15 juin 2020 1 15 /06 /juin /2020 10:34

Je voyage seule, Samuel Björk, JC Lattès – Psych3desLivres

         Une petite fille de six ans est retrouvée pendue à un arbre en pleine forêt. Très propre, vêtue d’une robe de poupée, elle porte autour du cou l’affiche « Je voyage seule ». Le commissaire Holger Munch, divorcé et en surpoids, est sommé d’aller chercher sa collègue Mia Krüger qui, d’habitude, a du flair pour voir l’invisible… Effectivement, la jeune et jolie flic comprend d’emblée que le petit trait sur un des ongles de la fillette désigne un 1 et qu’il y aura d’autres meurtres. Mia accepte de suivre Munch, elle qui souhaitait être tranquille sur son île perdue pour… mettre fin à ses jours et rejoindre sa sœur adorée décédé dix ans auparavant. Un deuxième meurtre est effectivement commis et l’équipe policière d’Oslo se voit renforcée avec l’arrivée d’un jeune hacker, Gabriel, qui apportera son aide. D’une secte à une maison de retraite en passant par une ancienne bavure, Mia tente de décrypter tant bien que mal les nombreux symboles présents sur les scènes du crime, et l’idée de vengeance est avancée mais contre qui ? et pourquoi ?

         Un bon gros polar addictif et captivant ! L’auteur fait très bien son boulot, quand on pense deviner un mobile ou soupçonner un personnage, il nous prouve qu’on a raison avant de nous manipuler à nouveau ! Rien à redire, j’ai tout aimé : le contexte dans cette Norvège entre capitale et île quasi déserte, les personnages nombreux mais attachants et bien dessinés, l’intrigue, assez complexe pour nous tenir en haleine, les dialogues. Le dénouement est cohérent et intéressant, on aimerait juste qu’il y ait une suite avec les mêmes flics. Un très bon moment de lecture, en somme !

Première réunion au commissariat pour le jeune hacker : « Gabriel jeta des coups d’œil en coin vers Mia, n’osant pas trop la regarder, redoutant de ne plus pouvoir la quitter des yeux. Depuis el début, la réunion ressemblait pour lui à une épreuve de plus en plus insurmontable : d’abord les deux fillettes pendues à un arbre, et maintenant Mia Krüger en personne, à quelques mètres de lui. »

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12 juin 2020 5 12 /06 /juin /2020 10:23

Une chambre a soi - Virginia Woolf - 10/18 - Grand format ...

         Petit livre extrait de ma PAL dont je ne savais pas de quoi il retournait : il s’agit de la retranscription de plusieurs discours prononcés en octobre 1928 devant un parterre de femmes, dans des collèges pour femmes (notamment celui de Cambridge).

Les femmes n’ont souvent eu pas la possibilité d’écrire pour la bonne et simple raison qu’elles manquaient de temps, trop occupées à gérer ménage et enfants, et d’argent. Virginia Woolf réclame ainsi « une chambre à soi », c’est-à-dire une certaine autonomie, un possible isolement dédié à la concentration. Elle nous prouve qu’à l’heure de cette conférence, une femme doit encore être accompagnée pour pénétrer dans une bibliothèque universitaire… Elle a pu constater que pendant des siècles, les hommes ont écrit au sujet des femmes, l’inverse arrive peu souvent. Les héroïnes de fiction sont nombreuses, Antigone, Lady Macbeth, Phèdre, Clarisse, Anna Karénine ou Emma Bovary mais la femme de la vraie vie, loin d’être aussi sublime qu’elles, était le plus souvent « enfermée, battue et traînée dans sa chambre. » Les quelque rares autrices sont citées : George Eliot, George Sand, Jane Austen, les sœurs Brontë… et la difficulté d’écrire sans modèle ou d’imiter le style masculin. Virginia Woolf revendique le mélange des genres : « il faut être femme-masculin ou homme-féminin », viser une « certaine collaboration entre la femme et l’homme. »

         D’abord un peu surprise d’avoir à faire à un genre que je lis peu, je dois admettre que la prose de Virginia Woolf, alerte, parfois drôle, élégante et intelligente, a su capter mon attention. Lorsqu’elle imagine la sœur de Shakespeare qui aurait pu être dramaturge et écrivaine à son tour si elle n’avait pas eu à raccommoder les chaussettes ou à surveiller le ragoût, si on l’avait laissée faire du théâtre ou même simplement dîner dans une taverne ou errer seule dans la nuit, c’est tellement criant de vérité ! Féministe avant l’heure, Virginia Woolf est aussi une visionnaire. Ce court livre nous permet aussi de constater que des progrès ont été faits et que, même s’il en reste à faire en matière d’égalité femmes-hommes (et non pas l’inverse…), on a gagné en liberté et en autonomie.

« On ne peut ni bien penser, ni bien aimer, ni bien dormir, si on n’a pas bien dîné. »

« les femmes sont restées assises à l’intérieur de leurs maisons pendant des millions d’années, si bien qu’à présent les murs mêmes sont imprégnés de leur force créatrice ; et cette force créatrice surcharge à ce point la capacité des briques et du mortier qu’il lui faut maintenant trouver autre chose, se harnacher de plumes, de pinceaux, d’affaires et de politique. »

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9 juin 2020 2 09 /06 /juin /2020 11:08

La Gloire de mon père, bd chez Bamboo de Stoffel, Scotto, Tanco ...

-   D’après l’œuvre de Marcel Pagnol    -

         Une des dernières BD qui logeait dans ma PAL et la surprise fut très bonne !

         Presque tout le monde connaît l’histoire de La Gloire de mon père : Marcel vit à Marseille avec son petit frère Paul, sa mère Augustine et Joseph, son père instituteur. La vie du garçon va être chamboulée en peu de temps par plusieurs événements : le mariage de sa tante avec Jules, un homme bavard et un peu prétentieux qui prend vite beaucoup de place dans la famille ; la naissance d’une petite sœur mais surtout l’acquisition, par la famille, d’une bastide en pleine campagne, dans une garrigue ensoleillée et chantante. Toute la famille passe l’été entier dans ce coin perdu. Les deux frères occupent leurs journées à jouer aux Indiens, à faire des expériences sur les animaux trouvés ça et là, à vivre une aventure au quotidien. Les femmes pouponnent et les hommes fanfaronnent. Il est d’ailleurs question de chasse, Jules veut apprendre à Joseph à tirer, il est certain qu’un débutant ne peut attraper les bartavelles, ces perdrix royales si difficiles à capturer. Mais la chance est du côté de Joseph et Marcel, interdit d’accompagner les hommes, va braver la décision paternelle pour lui donner un joli coup de main.

         La BD a réussi son pari qui est celui de retransmettre cet amour de la nature, cette joie de l’enfance, cette douce tendresse si présents dans les romans de Pagnol ! Ce fut un grand plaisir de lecture et, si je l’avais eu sous la main, j’aurais replongé aussitôt dans le roman. Il y a quelque chose de pur et d’innocent qui éveille les sens et provoque le sourire. Les dessins réalistes et colorés de Morgann Tanco rendent parfaitement justice à la beauté de cette Provence d’autrefois. On a envie d’aller déjeuner à l’ombre du gros arbre devant la bastide et de se couvrir de poussière sur les sentiers emplis de papillons ! A déguster sans modération !

« Il était défendu de sortir du jardin mais on ne nous surveillait pas. Ces explorations se terminaient souvent par une fuite éperdue vers la maison à cause de la rencontre inopinée d’un serpent boa, d’un lui ou d’un ours des cavernes. » 

La Gloire de mon père, bd chez Bamboo de Stoffel, Scotto, Tanco ...

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6 juin 2020 6 06 /06 /juin /2020 15:00

L'appel de la forêt - Texte intégral | hachette.fr

 

         Lecture commune avec ma fille Danaé, 11 ans. Il faut d’emblée reconnaître qu’après la belle aventure de Sauveur & fils en cinq tomes, la vie des chiens de traîneaux avait pour nous beaucoup moins d’attraits…

 

Ma fille a fait le résumé (elle retient des détails incroyables, je les oublie aussitôt !) et j’ai (à peine) remodelé le tout :

 

Buck, le chien préféré du juge Miller, un homme riche, a un père Saint-Bernard et une mère berger écossais. Il joue dans le jardin, nage dans la piscine et chasse dans la forêt avec les amis et le juge lui -même, jusqu’au jour où un employé le kidnappe pour le vendre à un autre homme qui le vend à un autre homme etc.  Buck rencontre enfin les maîtres qu’il servira pendant un petit moment. C’est aussi avec eux que Buck découvrira la neige. Il devient alors chien de traîneau et apprend le métier. Il fera aussi connaissance de Spitz, le chien qui commande un peu toute la troupe de chiens. Et comme disent les maîtres de Buck « Spitz vaut un démon mais Buck en vaut deux ». En effet, Buck et Spitz s’affrontent souvent. Buck apprend vite et fait l’admiration d’un de ses maîtres François car il devient vite le meilleur. Mais l’aventure ne se termine pas à là pour Buck qui sera vendu à un autre maître, un Écossais. A la fin de sa tournée, Buck et le reste du groupe de chien sont vendus (à nouveau) à trois autres maîtres : une femme et deux hommes. La femme qui est l’épouse d’un des deux hommes et la sœur de l’autre homme se plaint et pleurniche souvent. Le trio n’a, cependant, pas du tout d’expérience ! Buck vivra encore beaucoup d’autres aventures avec encore d’autres maîtres dont un, enfin, qui l’aimera et le respectera. Mais depuis des mois, Buck entend un étrange appel qui vient des profondeurs de la forêt, qui l’attire, l’attire… !

 

 

 

L’avis de Danaé : J’ai aimé ce livre mais sans plus. Il n’y a malheureusement pas beaucoup de dialogues mais beaucoup (trop !) de descriptions. Mais à part ça, le livre était plutôt correct, bien écrit, avec quand même du suspense et beaucoup d’aventure. Un seul petit bémol (le plus gros en fait !) : le résumé ne correspond qu’aux trente dernières pages de l’histoire, ce qui n’est normalement pas correct du tout pour un livre !!! (elle était fâchée, Danaé ^^)

 

L’avis de la maman : Je rebondis sur les dires de ma fille, la quatrième de couverture est une des plus mal fichues que j’ai jamais pu lire ! Elle est en partie erronée et ne concerne que la toute fin du roman. J’ai aimé cette lecture pour la personnification des chiens, Buck n’est pas le narrateur mais véritablement le héros de cette histoire. Le dénouement est merveilleux dans tous les sens du terme puisque Buck finit par (ne lisez pas si vous voulez découvrir le livre) écouter cet « appel de la forêt » et suivre sa nature sauvage, la même que celle des loups. Le roman se prête mal à la lecture à voix haute, justement parce que les dialogues sont rares. On va essayer de mieux choisir notre prochaine lecture à deux.

 

Que vaut l’adaptation cinéma ?

 

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3 juin 2020 3 03 /06 /juin /2020 19:43

Guide des égarés by Jean d'Ormesson

       J’avais besoin d’autre chose. Je l’ai trouvé.

       Jean d’Ormesson propose des réflexions autour de la place de l’humain dans l’univers, de l’homme dans sa vie, perdu, « égaré » dans un espace-temps qu’il peine à comprendre. Plusieurs grands thèmes sont passés en revue : l’étonnement, le mystère, la science, le progrès, Dieu, l’amour, l’étonnement, l’histoire, la justice, le plaisir, et j’en passe.

       Si certains chapitres, par ailleurs parfois très courts, ne révolutionnent pas la pensée, il faut admettre que l’élégance, l’humilité, la pudeur de d’Ormesson fait mouche. J’ai lu ce livre comme lorsque je me plonge dans une séance de méditation : le sourire aux lèvres, reposée, je prends mon temps et calme ma respiration. Je m’ouvre et j’accepte. Derrière les interrogations, les doutes et même les peurs, l’auteur a toujours le charme d’y mettre un peu de bonne humeur et de positif.

« La lumière n’est peut-être rien d’autre que le premier et le plus simple de nos bonheurs. Vivre, c’est découvrir la lumière du matin. Avec la ferme confiance, qui n’a même pas besoin de s’exprimer, de la voir encore se lever sous nos yeux dans les jours qui vont venir. »

« Nous ignorons d’où nous venons, nous ignorons où nous allons. Nous sommes tous des égarés. »

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31 mai 2020 7 31 /05 /mai /2020 19:25

Mange, prie, aime. Changer de vie, on en a tous rêvé... Elle a osé ...

       J’ai un peu l’impression de faire une chronique à la « J’ai testé pour vous… »  Et attention, ça va casser du bouquin !  Souvent, quand j’entends énormément parler d’un livre, je finis par craquer, trop curieuse.

       Si ça n’avait pas été un livre audio, j’aurais laissé tomber. Je me suis dit que plutôt que d’écouter un énième bilan sur le nombre de contaminés du coronavirus, autant entendre parler de pizza et divorce. Parce que … comment dire ? Que fait Elizabeth Gilbert à part nous raconter sa vie ? Certes, cette Américaine, après une double rupture amoureuse, a assez d’argent pour se permettre de vivre en Italie, tant mieux pour elle, certes, elle se montre hyper excentrique (hum) parce qu’elle ne veut pas d’enfants, mais « changer de vie » (c’est le sous-titre) quand on a assez de thunes pour changer de pays et apprendre une nouvelle langue… euh, où est l’audace ? Les banalités mais aussi les clichés s’accumulent : on grossit en Italie, les hommes sont tous super beaux, c’est en Inde qu’elle peut prier du matin au soir dans un ashram et c’est finalement en Indonésie qu’elle renoue avec l’amour physique. Je me sens franchement les capacités d’écrire un livre de cet acabit. Ça m’arrive rarement de dénigrer le travail du lecteur mais Catherine Creux a une voix de coiffeuse hypermaquillée qui vous pose des ongles-en-gel-pas-de-problème, elle surjoue les émotions déjà omniprésentes dans le livre, bref, elle m’a agacée. Alors oui, j’ai le mérite d’avoir tenu les 14h38 d’écoute, et je m’en vante (bon, ça m'a fait le confinement). Si vous aimez la simplicité, n’ayez crainte : la première partie, c’est « Mange », la 2ème partie c’est « prie » et la dernière … ben voui. Je ne rajoute rien, hein ?

       Un petit extrait : « Il vaut mieux vivre imparfaitement sa propre destinée que vivre en imitant la vie de quelqu’un d’autre à la perfection. » Ben oui, vis ta vie, n’écoute pas les autres, suis ton propre chemin, je suis sûre qu’on ne vous l’avait jamais faite, celle-là !

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28 mai 2020 4 28 /05 /mai /2020 20:14

 

 La longue Marche des éléphants- La Longue Marche des éléphants

       Voilà une BD que j’avais commencé à lire il y a des mois de cela et, allez savoir pourquoi, je l’ai abandonnée. J’avais eu bien tort.

       En novembre 2015, le Centre de conservation de l’éléphant du Laos a organisé une immense procession d’éléphants à travers les provinces de l’ouest du pays dans le but de sensibiliser les Laotiens aux conditions de vie et de travail des pachydermes et à la nécessité de les protéger. Cette caravane qui a parcouru 500 kilomètres est suivie de près par Nicolas Dumontheuil et il nous livre ses dessins, ses impressions, son vécu dans cet étrange cortège. C’est la 1ère partie de la BD. La seconde partie est prise en charge par Troubs, un autre dessinateur qui a rejoint la caravane le jour de son arrivée à Luang Prabang, le dernier jour. Il s’est concentré sur le travail du Centre de conservation de l’éléphant, sur l’animal lui-même ainsi que son impact sur notre planète. 

       J’ai beaucoup aimé suivre les éléphants, ces majestueux animaux d’apparence si placide marcher à travers les villages laotiens. L’éléphant était l’animal fétiche de mon regretté papa, il en avait même peint un immense sur un mur de son bureau. Je crois que je voulais lui prêter cette BD, maintenant c’est trop tard. Toujours est-il qu’avoir deux auteurs sur le même sujet, qui se suivent de cette manière, est vraiment très intéressant. Le dessin de Dumontheuil d’abord, est plutôt rond et réaliste, il permet au lecteur de s’imprégner de la caravane, de ses déboires, de ses succès, de sa routine. Le début de la 2è partie par Troubs étonne d’abord, le trait est plus vif, plus nerveux, plus griffonné. Mais finalement, c’est celui-là que j’ai préféré, il y a quelque chose de bestial et de poétique dans ses dessins et par là, il rend parfaitement hommage à l’éléphant. Il ose le fantastique (cette avant-dernière case où une foule d’hommes avance sur le front d’un éléphant est un bijou !) et élargit la question de l’éléphant à celle de la survie de la planète toute entière. Oui, j’ai adoré cette découverte et j’en fais un COUP DE CŒUR !

« Il y en avait 40000 il y a un siècle, ils sont moins de 1000 aujourd’hui. Si l’on ne fait rien, dans quarante ans, ils auront disparu ! »

« Sans l’aide des éléphants, les hommes auraient-ils survécu aux bouleversements du monde ? … sans eux, en serions-nous où nous en sommes ? Et maintenant, ce sont les éléphants qui ne pourront pas survivre sans l’aide des hommes. »

Du Boulevard de la BD aux Arts pluriels – Actu BD + archives ...

 

aa- La longue marche des éléphants – Page 26 – Troubs | Galerie ...

 

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25 mai 2020 1 25 /05 /mai /2020 15:22

Cahiers Albert Camus I : La mort heureuse. - Babelio

        Ce court roman a été écrit juste avant L’étranger (vous aurez remarqué que les deux patronymes sont presque identiques !) mais Camus, n’étant pas satisfait de ce projet, l’a abandonné et il n’a été publié qu’après sa mort.

        Patrice Mersault est un type pauvre qui vit à Alger, obligé de travailler toute la journée. Il est persuadé que devenir riche lui permettra d’accéder au bonheur. La solution semble surgir comme par miracle quand il rencontre Zagreus, un infirme fortuné qui souhaite se suicider sans y parvenir. Mersault va l’assassiner et emporter tout le pactole. Fuyant d’abord à Prague, Vienne puis Gênes, il doit faire face à une fièvre persistante. La solitude lui pèse. De retour à Alger, il vit d’abord avec trois nymphettes qui ne pensent qu’à manger et se dorer au soleil avant de s’acheter une maison perdue dans la campagne. Il goûte au bonheur au fil des saisons et de la nature changeante. Il sympathise avec Bernard, un médecin qui a fait l’Indochine avant de tomber malade et de mourir à son tour.

        Cela fait des années que je n’avais pas lu Camus, j’avais adoré La Peste mais était restée relativement indifférente à L’étranger. Même constat ici : c’est froid, on n’arrive pas à s’identifier au personnage – très antipathique - qui ne remet absolument pas en question son geste d’avoir tué un homme pour atteindre le bonheur. Certains passages m’ont plu, notamment ceux s’épanouissant dans la campagne algérienne, ces fameux éléments du symbolisme méditerranéen. Mais surtout il y a cette belle fin émouvante qui rattrape la première partie, où Mersault a conscience de la séparation de son corps et de son esprit, où le visage de Zagreus lui revient, comme celui d’un ami dont il ne peut se dissocier. Roman inabouti selon Camus, il a quand même été écrit à 23 ans et contient en filigrane l’œuvre qui va suivre et son auteur lui-même.

Zagreus : « Et vous, Mersault, avec votre corps, votre seul devoir est de vivre et d’être heureux. »

« avoir de l’argent c’est se libérer de l’argent. »

La vie entre soleil et mer : « Il rejoignait ainsi une vie à l’état pur, il retrouvait un paradis qui n’est donné qu’aux animaux les plus privés ou les plus doués d’intelligence. A ce point où l’esprit nie l’esprit il touchait sa vérité et avec elle sa gloire et son amour extrêmes. »

Mersault à la fin de sa vie : « lui avait rempli son rôle, avait parfait l’unique devoir de l’homme qui est seulement d’être heureux. »

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21 mai 2020 4 21 /05 /mai /2020 09:47

La Rêveuse d'Ostende - broché - Eric-Emmanuel Schmitt - Achat ...

       Après avoir abandonné un recueil de nouvelles d’un écrivain, Etgar Keret (Crise d’asthme), dont j’avais pourtant adoré 7 années de bonheur, j’ai sorti de ma PAL ce livre beaucoup plus « tout public ».

Cinq nouvelles dont la première est longue et la dernière très courte.

  • « La rêveuse d’Ostende » : une vieille femme raconte son histoire d’amour clandestine avec un noble, une passion idéale … tellement parfaite que son interlocuteur finit par mettre en doute la véracité de ses dires.
  • « Crime parfait » : une femme assassine son mari, le jetant du haut d’une falaise. Ça fait peu de temps qu’elle le soupçonnait d’être fourbe et sournois dans l’amour absolu qu’il lui exprimait. Plus le temps passe, plus elle se rend compte qu’il était réellement sincère dans ses sentiments et que c’était peut-être elle la plus hypocrite des deux.
  • « La guérison » : Une infirmière qui se trouve grosse et laide plaît à un patient devenu aveugle, il la séduit et finit par la convaincre qu’elle possède réellement des charmes.
  • « Les mauvaises lectures » : Un vieil érudit déteste la lecture des romans. En vacances avec sa cousine, il finit par succomber à un polar qui le marque au point de transformer sa vie.
  • « La femme au bouquet » : le narrateur s’aperçoit qu’une femme attend tous les jours avec un bouquet à la gare de Zurich… depuis des années. Qui attend-elle ? Pourquoi ?

        Autant les trois premières nouvelles m’ont beaucoup plu, j’ai trouvé ça frais et léger, distrayant et amusant, autant les deux dernières m’ont lassée par le manque de crédibilité, le côté un peu moralisateur de l’auteur. N’empêche que le fil directeur – le pouvoir de l’imagination ou comment les pensées d’une personne peuvent modifier la réalité – est intéressant. J’avoue aimer le E.E. Scmitt novelliste, même si le personnage public peut m’agacer, même si je n’ai pas aimé tous ses romans, j’aime ses nouvelles. J’arrive même parfois à m’en souvenir longtemps. (Concerto à la mémoire d’un ange ; Les deux messieurs de Bruxelles).

       Au soleil, sur mon transat, ce fut un moment de lecture très agréable !

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