Il ne faut jamais dire jamais, n’est-ce pas. Alors que j’avais détesté La délicatesse (oui, on peut dire ça comme ça), j’ai tout de même réitéré l’expérience Foenkinos et j’ai bien fait !
Une épée de Damoclès plane sur la famille de la petite Charlotte : sa tante s’est donné la mort, puis sa mère mais aussi sa grand-mère. Dans cette lignée de femmes suicidées, et dans un contexte particulièrement difficile puisque pour Charlotte, juive, est née à Berlin en 1917, il est difficile de se faire une place. Après la mort de sa femme, son médecin de père va épouser une cantatrice qui l’aimera et, surtout, lui fera connaître le grand amour de sa vie : Alfred. Les conversations avec ce professeur de musique autour de la créativité vont pousser Charlotte à persister dans sa passion qu’est la peinture. En 1939, Charlotte quitte parents, amant et Berlin pour s’installer chez ses grands-parents réfugiés dans le sud de la France. C’est à peu près à ce moment-là que sa grand-mère se suicide et seulement ainsi que son grand-père lui révèle la vérité sur les morts de ses ancêtres. Internée avec le vieillard -en qui elle ne peut plus faire confiance- au camp de Gurs, Charlotte perd ses repères mais se retrouvera finalement libérée. En 1943, le grand-père meurt ; Charlotte ne cessera ne peindre et de créer des œuvres personnelles et symboliques (qui me font penser à celles de Frida Kahlo) et, peu de temps après, épousera Alexander. Un bonheur de courte durée puisque, suite à une dénonciation, le couple est emmené à Auschwitz. Charlotte, enceinte de 4 mois, y mourra, suivie de peu par son mari.
Non seulement Foenkinos raconte la vie d’une artiste et d’une femme mais il se glisse subrepticement dans le récit en apportant une touche personnelle à ses recherches, à cette quête de la vérité – et cela, en toute humilité. C’est une découverte en livre audio pour moi, Yves Heck lit le roman et, s’il a tendance à interpréter le texte, s’il n’est pas neutre dans sa lecture, ça ne m’a pas dérangée, bien au contraire, ça m’a aidée à me plonger encore plus facilement dans l’univers de cette jeune femme à qui on s’attache très vite. J’ai beaucoup apprécié ces cinq heures d’écoute retraçant le parcours exceptionnel d’une femme qui, on le sent bien, a complètement passionné l’auteur.