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4 janvier 2020 6 04 /01 /janvier /2020 19:25

Résultat de recherche d'images pour "livre audio rouge et noir vuillermoz""

 

- Lu par Michel Vuillermoz -

          Voilà un classique que je n’avais pas aimé ado, que je n’ai pas plus apprécié étudiante. J'attendais une étincelle…!

          Faut-il résumer l’histoire ? Julien Sorel, fils de scieur, est le seul de sa famille à être attiré par les livres et l’instruction. Soutenu par l’abbé Chélan, il est placé dans la maison du maire de Verrières en tant que précepteur. Chez les Rênal, Julien est très apprécié et, s’il est de plus en plus attiré par la jolie Madame de Rênal, il arrive à la séduire aussi, elle qui n’a jamais connu l’amour. A la suite de rumeurs et d’une lettre anonyme dénonçant Julien, il quitte les Rênal et entre au séminaire de Besançon. Quelque temps plus tard, il devient secrétaire auprès du Marquis de la Mole et suit une liaison orageuse avec sa fille, Mathilde. De cette relation à la « Je t’aime moi non plus » naissent des conflits : Mathilde enceinte de Julien essaie de convaincre son père de l’épouser mais il refuse, et Julien, en colère contre Madame de Rênal, lui tire dessus en pleine messe, sans parvenir à la tuer. Condamné à mort, Julien reste tiraillé jusqu’à la fin entre les deux femmes.

           Le texte lu par Michel Vuillermoz (dont on peut souligner le talent) est une version abrégée du roman de Stendhal, il me semble que la partie consacrée au séminaire est quasiment entièrement passée sous silence. Sinon, que dire ? Il ne me semble pas avoir appris quoi que ce soit et je suis encore restée indifférente à ce trio infernal. Julien m’agace. J’ai préféré La Chartreuse de Parme.

Quelques jolies citations pourraient faire un recueil entier !

« A vingt ans, l'idée du monde et de l'effet à y produire l'emporte sur tout »

« Chacun pour soi dans ce désert d'égoïsme qu'on appelle la vie. »

« Je croyais vivre ; je me préparais seulement à la vie, me voici enfin dans le monde, tel que je le trouverai jusqu'à la fin de mon rôle, entouré de vrais ennemis. Quelle immense difficulté, ajoutait-il, que cette hypocrisie de chaque minute : c'est à faire pâlir les travaux d'Hercule »

 

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1 janvier 2020 3 01 /01 /janvier /2020 09:22
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29 décembre 2019 7 29 /12 /décembre /2019 19:24

Résultat de recherche d'images pour "Un printemps à Tchernobyl d’Emmanuel Lepage futuropolis""

          Cela faisait un moment que je m’étais offert cette grosse BD (quand je me lance dans des achats BD, Emmanuel Lepage est souvent de la partie), le moment était venu de la lire : le thème de Tchernobyl m’a intéressée dans le roman d’Alexandra Koszelyk, il m’a carrément écoeurée dans la série Chernobyl que je n’ai pu voir jusqu’au bout.

           Emmanuel Lepage en tant que dessinateur se rend avec un petit groupe de Français à Tchernobyl. L’appréhension se mêle à l’excitation. Emmanuel s’est documenté et, entre les chiffres (100000 morts dus à la catastrophe, 25% du territoire biélorusse contaminé), les enfants difformes, le cimetière technologique (camion, hélicoptères, matériel abandonnés), tout le désastre qu’on connaît, le dessinateur s’attend à avoir la nausée et à rapporter au grand public l’étendue de la catastrophe. Mais le petit groupe arrive dans un cocon d’humanité où, si les risques de cancer sont bien réels, la vie se fait une place, la musique, les rires, la joie aussi – peut-être plus qu’ailleurs.

           Ce qui est absolument extraordinaire dans ce magnifique album, c’est qu’Emmanuel Lepage – et il n’en revient pas lui-même !- trouve du beau, de l’amour, du positif dans cet endroit dont il était venu dénoncer les atrocités. Malgré lui, une candeur et une douceur qui lui rappellent son enfance le submergent à plusieurs reprises. La nature a envahi les habitations désertées mais les hommes savent vivre et profiter de la vie ici aussi, malgré les dangers quotidiens. Faut-il parler du dessin quand on connaît cet artiste si talentueux ? Les planches consacrées à ces forêts bleues, où la couleur est revenue après le gris de Pripiat, suffisent à ouvrir l’album. C’est du vert et du bleu à foison, à savourer avec la même délicatesse que le dessinateur met dans son œuvre. C’est à la fois grand et empli d’humilité.

« Dans ce métier, seul à gratter sur ma planche, j’ai souvent l’impression de voir le monde à travers une vitre. D’être « à côté ». Cette fois-ci, le monde, je le sentirai dans ma peau. Bien sûr, c’était risqué… mais tellement excitant ! J’allais découvrir les terres interdites où rôde la mort. »

« Pripiat, ville désolée, colle à ce que j’imaginais de la catastrophe, correspond à l’image que je me faisais du désastre. Mais ici, dans la zone ? Cette vibration subtile des couleurs couvre l’effroyable réalité qui se cache à mes yeux. »

« je croyais me frotter au danger, à la mort… et la vie s’impose à moi. »

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26 décembre 2019 4 26 /12 /décembre /2019 10:00

Résultat de recherche d'images pour "Quelqu’un m’attend derrière la neige de Timothée de Fombelle Gallimard Campi""

 

C’est la nuit de Noël.

          Gloria est une petite hirondelle pas comme les autres. Elle vole à contresens et, au lieu de rejoindre l’Afrique, se dirige vers le froid et la neige d’Europe. Petite écervelée, elle va geler ! Pourtant, toute jeune, elle a été recueillie par un enfant africain qui l’a soignée et remise en liberté.

          Freddy, lui, conduit son camion frigorifique jaune pour livrer des glaces en Angleterre. Cent jours. Il les a comptés, cela fait bientôt cent jours que personne ne lui a vraiment adressé la parole. Une annulation de livraison le contraint à rester chez lui, seul. Jusqu’à ce qu’il découvre la petite hirondelle dans des circonstances bien particulières…

         Tous ceux qui l’ont lu vous le diront : cet album est une pépite ! Conte de Noël atypique et moderne, il adoucit les cœurs, apaise l’âme, donne le sourire et laisse couler une larme. Lueur dans la nuit, caresse consolatrice, le texte brille autant que les dessins, admirables de justesse et de simplicité. Que dire de plus ? A lire, à offrir, à relire, seul ou à plusieurs.

« La plupart des hirondelles ne connaissent rien d’autre de l’humanité, de ses tragédies et de sa beauté, que ces silhouettes minuscules tout en bas qui se croient grandes sur la terre mais ne dépassent pas le plus petit de leurs arbres. »

« au creux de sa main, Freddy devinait encore l’énergie de la lutte et des voyages, le relâchement qui suit les grands efforts. »

Petite précision : ma fille (presque 11 ans) l'a lu seule et préconise d'accompagner les jeunes enfants dans leur lecture qu'elle a trouvée assez triste tout de même… 

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24 décembre 2019 2 24 /12 /décembre /2019 10:49

         Mon premier Noël sans mon papa ne sera pas très gai mais ne sera pas morose non plus parce que ce n'est pas ce qu'il aurait voulu...

         Des grands malheurs, on apprend toujours un peu : ne vous en faites pas trop, soyez ouvert et tolérant, ne prêtez pas trop attention aux broutilles démoralisantes, dites l'essentiel à ceux qui vous sont essentiels et gardez-les tendrement tout près de vous.

         Je vous souhaite à toutes et à tous, amis blogueurs, de très

jolies fêtes de Noël

Je vous laisse avec une de ses œuvres...

L’image contient peut-être : plante

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20 décembre 2019 5 20 /12 /décembre /2019 23:18

Résultat de recherche d'images pour "Plateau de Franck Bouysse poche"

          J’ai l’impression que Franck Bouysse a le vent en poupe mais peut-être pas pour ce titre que j’ai trouvé au rayon polars à ma libraire, ça se discute.

          Sur le plateau de Millevaches, Virgile tient sa ferme à peu près seul depuis que sa femme Judith a commencé à perdre la boule – il a même tendance à vouloir la tenir cachée dans la chambre. Il s’est lié d’amitié avec Karl, un type bourru qui s’est installé non loin de là et dont il sent qu’il doit se méfier. Georges, c’est le neveu de Virgile qui a été éduqué par le couple depuis la mort de ses parents. Parvenu à l’âge adulte, il préfère vivre seul dans une caravane. Ce précaire équilibre va valdinguer le jour où débarque Cory, une nièce de Judith venue demander refuge pour fuir un compagnon qui la battait. Elle est très séduisante et s’il est difficile pour Georges de cohabiter avec la jeune femme, Karl encombré de son passé violent et libidineux, ne va pas rester indifférent non plus. Rajoutez à cela un mystérieux chasseur qui rôde sournoisement autour de la ferme et vous obtiendrez une tension aussi épaisse que le brouillard automnal de ce coin-là.

          J’aurais pu adorer ce roman : l’univers est âpre et hostile comme je les aime, les personnages ont tous un passé tumultueux qui les a chambardés, l’intrigue prend cette dimension pesante et inéluctable propre aux tragédies et… et… c’est l’écriture qui m’a tenue éloignée. Dans un langage soutenu, l’auteur propose une foule d’images, cisèle (à merveille et avec brio, c’est indéniable) ses phrases, utilise un vocabulaire très précis (jamais je n’ai découvert autant de mots inconnus dans un roman : dipneuste et pénéplaine, ça vous parle ?). J’ai pensé au dernier Cécile Coulon, Une bête au paradis qui se situe dans le même genre de cambrousse isolée. Elle choisit la simplicité et l’efficacité, Bouysse est dans les méandres d’une langue savante qui m’a perdue. Le côté addictif tant vanté par le bandeau publicitaire est excessif, c’est dans les trente dernières pages que j’ai réellement eu très envie de connaître la suite. Je continuerai ma découverte de l’auteur parce que du talent, il en a à revendre, mais j’attends davantage d’authenticité.

"Il n'existe pas de beauté sur le Plateau, au sens où il entend ce mot. Pas d'émotion palpable, rien que le froid déroulement du temps. La beauté ,il la trouve d'ordinaire dans les livres, et aujourd'hui, malgré lui, chez cette fille qui dort peut-être encore."

"Le monde disparaît dans le regard équinoxial du vieil homme, devenant une chose naturelle à l'accomplissement qu'est la mort. Quand la question de l'acceptation ne se pose plus. Qu'il n'y a plus qu'à déposer les armes, parmi l'air ennuagé d'aiguilles morfales." (le genre de phrases … qui me rend perplexe!)

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17 décembre 2019 2 17 /12 /décembre /2019 19:08

Résultat de recherche d'images pour "par les routes prudhomme""

          Le narrateur s’appelle Sacha, il a un peu plus de 40 ans et il s’installe à V., une petite ville du sud-est de la France où il a l’intention de peindre et d’écrire, au calme, seul. Il retrouve par hasard un ancien ami, nommé « l’autostoppeur » dans tout le roman. Cet homme, qui a une femme Marie et un fils Agustin, a pris l’habitude, depuis des années, de sillonner la France en autostop, au gré de son envie, du hasard ou de ses lubies. Marie et Agustin voient ainsi l’autostoppeur disparaître parfois quelques jours, parfois plus. Il revient, reste, repart. Mais, lorsque Sacha a fait plus ample connaissance avec la famille, il s’en va encore plus longtemps, encore plus souvent. On respecte son choix, il envoie des photos des automobilistes qu’il a rencontrés, des cartes postales. Il se montre joueur : visite les petits villages du début de l’alphabet (Aast) ou ceux de la fin (Zuytpeene)… ensuite, il s’amuse à passer par les bourgs qui portent un prénom : Suzanne, Margueritte ou encore Paule, les villages qui ont pour toponymes un nom commun : Autruche, Caille, Colonne, … Marie, Agustin et Sacha -qui occupe la maison de plus en plus souvent- se divertissent grâce à lui, guettent les courriers, essayent de deviner où se trouve l’autostoppeur. Et puis, Marie l’attend de moins en moins, s’agace de ses errances. Enfin, ce qu’on pressentait depuis un moment arrive : Sacha et Marie se rapprochent. L’autostoppeur a vent de cette liaison qui, néanmoins, ne l’empêche pas de repartir, encore et encore.

          J’ai été transportée par l’esprit du livre qui se veut éloge de la liberté, du voyage, du nomadisme. L’autostoppeur vit son rêve, tend vers un absolu qui l’amène à rencontrer tous les jours des inconnus qu’il ne reverra plus, qui l’emmène dans divers endroits plus ou moins reculés de France. Il y a un côté léger et presque puéril à ses flâneries qui n’ont finalement aucun sens et c’est justement ce qui rend les aventures belles et émouvantes. Mais on pourrait aussi lui reprocher d’abandonner sa famille, ce qu’il finit par faire même si chaque membre continue à penser à lui. J’ai aimé cette ambiance d’un être à part qui apporte sa touche de beauté, de bonté et d’originalité au monde. Le petit point négatif, c’est que j’ai parfois été ennuyée par les répétitions : il part, on l’attend, on se demande où il se trouve, il revient, les retrouvailles sont joyeuses, il s’en va à nouveau… Et puis, la terre-à-terre que je suis (parfois) se demande comment c’est possible de financer toutes ses nuitées à l’extérieur de chez lui sans vraiment travailler (ou alors aurais-je loupé l’info ?) Et il ne rencontre que des gens très sympas qui se laissent prendre en photo, acceptent de donner leurs coordonnées ; mon monde est un peu plus rustre et farouche ! Bref, un livre qui m’a fait réfléchir tout de même, que j’ai aimé lire et dont je me souviendrai sans doute un bon bout de temps. Et un roman qui donnerait presque envie de faire du stop (j’en faisais ado avec une copine, maintenant je trouve ça dingue) !

« Tu te dis que je suis fou […]. Moi je trouve que je suis fou. Je ne comprends pas comment je peux me laisser bouffer par pareilles âneries. Je crois que si j’aimais moins Marie et Agustin ce serait plus simple. Je e sentirais moins prisonnier. Je ne serais pas lié comme je suis. D’une certaine façon c’est ça qui me pèse : les aimera tant. Être à ce point ce père aimant. »

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14 décembre 2019 6 14 /12 /décembre /2019 19:00

Résultat de recherche d'images pour "lafon Les gens heureux lisent et boivent du café d’Agnès Martin-Lugand, Véronique Grisseaux & Cécile Bidault""

           Le roman, à sa parution, a connu un gros succès. Il a suffi -à l’époque- que je lise la quatrième de couverture pour que je sache que ce n’était pas pour moi. Finalement, le support BD m’a tentée.

           Diane, un an auparavant, a perdu son mari et sa fille dans un accident de voiture. Depuis, elle passe son temps à boire et à fumer, vautrée sur le canapé. Félix, son meilleur ami, la pousse à prendre l’air. Pour qu’il lui fiche la paix, elle part s’installer dans un cottage irlandais où la solitude devrait lui convenir. Mais le couple de propriétaires la sociabilise un peu et leur neveu, Edward, la fait surtout sortir de ses gonds. En effet, le type est odieux et rustre, il ne veut pas voir la jeune femme dans les parages et le dit tout haut. Pourtant, il sera amené à lui sauver deux fois la vie, bien malgré lui. Evidemment, Edward n’est pas si monstrueux qu’il n’y paraît, c’est juste qu’il cache un lourd secret. Et évidemment, les deux incompatibles vont finir par se rapprocher.

           Heureusement que je n’ai pas lu le roman qui n’est pas du tout mon genre (je l’avais bien deviné) ! Alors que le début de l’album m’allait bien, un gros drame dont on essaye de sortir, ok, avec des images douces et pastel assez agréables. J’aimais bien me plonger dans cette histoire de reconstruction en Irlande. Mais la dimension feel good avec le retournement de situation complètement renversant (cet Edward qui devient un ange en deux temps trois mouvements alors que c’était un sombre connard) m’a agacée. La possibilité que Diane puisse être amoureuse un an après avoir perdu son mari ne me paraît pas crédible non plus. Pas grand-chose d’autre à dire.

           Question : pourquoi certaines BD qui sont des adaptations de roman font figurer en très gros le nom du romancier (comme ici) et pour d’autres, c’est le nom du dessinateur qui domine au détriment de celui de l’auteur initial ? Z’avez une réponse ?

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11 décembre 2019 3 11 /12 /décembre /2019 22:40

 

Résultat de recherche d'images pour "olmi nous étions faits"

            Incapable de lire un gros roman, je me suis rabattue sur un livre qui traînait dans ma PAL depuis belle lurette, venu d’on ne sait où.

            Serge et Suzanne tombent amoureux. Le premier a soixante ans, une jolie épouse et deux enfants en bas âge, le tout couronné d’une situation professionnelle très confortable ; Suzanne est en couple aussi, elle est accordeuse de piano. Rien n’indiquait que ces deux-là allaient s’aimer. Pourtant l'intense liaison ne dure pas et Serge a plutôt choisi une oreille attentive qu’une amante exceptionnelle. Il confie à Suzanne les secrets de son passé, ce père qu’il a toujours détesté pour avoir maltraité sa mère et cette mère vénérée morte beaucoup trop tôt. Il a même un crime à avouer… mais Suzanne ne veut plus être celle qui reçoit les confidences en se taisant.

            Au départ, j’ai eu peur. C’est quand même l’histoire d’un type vieillissant qui tombe follement amoureux d’une femme pas très belle alors qu’il a chez lui une épouse magnifique, jeune, dévouée, drôle, enthousiaste. On n’y croit pas du tout. Pourtant, au fil des pages, ce n’est plus cette improbable liaison qui nous importe et nous emporte mais la relation ambiguë entre ces trois pantins qui n’ont rien décidé, et surtout, l’enfance de Serge qui est bouleversante. Le personnage de Suzanne m’a beaucoup émue aussi, elle ne demande rien à personne, Serge lui saute dessus, elle tombe amoureuse, quitte son homme et se rend compte qu’elle se retrouve seule en deux temps, trois mouvements. Les citations ci-dessous s’interrogent sur cette situation de solitaire. Pour conclure, je dirais que c’est un petit roman beaucoup moins vaudevillesque qu’il n’y paraît aux premières pages et qu’il vaut le détour pour certains de ses passages.

« La liberté et son pendant, la solitude, maintenant, je les connaissais bien. Elles étaient une partie de moi, elles me constituaient, et je pensais qu’on aurait pi les analyser dans mon sang, les cellules de ma peau. Parfois l’avenir semblait vaste, parfois je le trouvais pitoyable. La solitude est à vous, elle vous tient, et on ne sait jamais si c’est une délivrance ou une malédiction. Va-t-elle vous donner des ailes ou vous réduire à une existence de petits pas ?»

« C’est fini peut-être, la vie avec les hommes. Est-ce grave, ce renoncement ? Est-ce qu’il y a une douleur à comprendre que notre vie ne dépend que de nous, que nous ne tomberons pas si nous lâchons la main de l’autre, comme ces plantes trop hautes s’effondrent sans leur tuteur ? N’est-ce pas cela, le véritable amour de la vie : lui accorder seule, le pouvoir de nous rendre heureux ? »

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8 décembre 2019 7 08 /12 /décembre /2019 11:01

Résultat de recherche d'images pour "liseur schlink"

            En panne de lecture, je suis allée piocher dans la réserve de mon collège… et j’ai choisi un livre dont je connaissais l’histoire (je me demandais même si je ne l’avais pas déjà lue…)

            Michaël, à 15 ans, tombe amoureux du corps nu d’une femme de vingt ans son aîné, entraperçu par hasard, par une porte entrouverte. Hanna, saisissant l’attirance qu’elle provoque, fait du lycéen son amant. Michaël va la retrouver tous les jours et connaît ses premières joies sexuelles. Poinçonneuse de tramway, Hanna lui demande de lui lire des romans. A haute voix. Au bout de quelques mois de liaison intense, Hanna disparaît mystérieusement. Sept ans plus tard, Michaël la retrouve dans un tribunal, après la Seconde guerre mondiale. Hanna, alors SS, a œuvré aux côtés des nazis, contribuant à faire périr des femmes enfermées dans une église en feu. Michaël suit attentivement le procès qui va mener la jeune femme en prison à perpétuité. Michaël, se souvenant des bons moments du passé et toujours perplexe face à cette condamnation, va envoyer des cassettes à Hanna où il va lire et encore lire, rien que pour elle.

            Je suis passée par différents stades : lorsque Michaël apprend le passé de criminelle d’Hanna, il semble froid et indifférent. Il assiste à toutes les séances d’audience mais semble ne rien éprouver. Cette « anesthésie » qu’il évoque m’a profondément dérangée mais je l’ai comprise en regard de la suite et de la fin du livre. Ce premier amour, sans doute renforcé par d’insolites retrouvailles, va marquer la vie entière de Michaël, le chambouler à tout jamais. Le roman tire sa force dans cette ambiguïté, cette question délicate, aimer un être vil plus que les actions criminelles qu’il a pu commettre. Ou la courte distance entre répulsion et attirance… J’ai beaucoup aimé la fin du roman et le style de manière générale, tout en retenue et en pudeur, qui en dit bien plus que de de longs discours. Evidemment, je n’ai pas vu l’adaptation cinéma du réalisateur Stephen Daldry mais j’en ai bien envie, maintenant !

            J’ai toujours eu une dizaine de billets d’avance, programmés ; il m’est arrivé d’en avoir 20 … Et pour la première fois depuis l’existence de ce blog (10 ans, anniversaire que j’ai zappé allègrement aussi !), je suis à flux tendu. Vous aurez remarqué que je passe moins vous lire aussi, veuillez m’en excuser. Heureusement que l’appétence de la lecture revient doucettement…

« C’est que je lui faisais la lecture. Le lendemain de notre conversation, Hanna avait voulu savoir ce que j’apprenais au lycée. Je lui parlai des poèmes homériques, des discours de Cicéron, et de l’histoire d’Hemingway sur le vieil homme et son combat avec le poisson et avec la mer. Elle voulut entendre à quoi ressemblaient le grec et le latin, et je lus à haute voix des passages de l'Odyssée et des Catilinaires

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