Sur la route 66, un étrange hôtel isolé, l’hôtel Pierrot Courts. Débarque une mère enceinte jusqu’au cou qui fuit un compagnon trop violent. Elle se rend rapidement compte qu’il règne, dans sa chambre d’hôtel, une ambiance pas franchement cocasse, elle sent comme un malaise, fait des rêves étranges de son bébé qui prendrait le pouvoir, elle rencontre un voisin entreprenant et finit par se laisser dominer par son bébé. Un autre client rêve de tuer sa femme, il passe réellement à l’acte en l’empoisonnant avant de la découper en morceaux mais cinq minutes plus tard, elle se présente tout sourire sur le seuil de sa chambre. Il y a aussi ce père qui veut exorciser le démon qui a pris possession de son fils, il est aidé par un prêtre tombé en disgrâce. Les personnages se suivent et parfois se croisent dans cet endroit où rien ne va.
Bon bon bon... j’ai emprunté cette BD avant de réaliser chez moi que c’était un comics mais il faut savoir s’écarter de ses habitudes parfois, n’est-ce pas ? J’ai souvent hésité entre cauchemar et bonne tranche de rigolade (mais, « en vrai » comme disent mes ados, j’ai quand même bien flippé !) j’ai cependant réussi à terminer ma lecture que je n’ai pas trouvée si mauvaise. Les différentes histoires finissent par s’imbriquer intelligemment pour ne former qu’une farandole d’horreurs (yeux crevés, bébé transformé en zombie hilare, étang malfaisant et monstre visqueux, femme découpée en morceaux sanguinolents). Evidemment, le thème d’un hôtel perdu qui fait peur n’est pas sans rappeler certains films de Kubrick ou d’Hitchcock mais il faut avouer qu’ici on est un brin au-dessus dans l’horreur. Il devrait sortir un second tome que je vais m’appliquer à soigneusement éviter.
Paroles de réceptionniste : « Tout le monde affirme avoir un mauvais pressentiment au Pierrot Courts. Parfois, je me dis que cet endroit est l’incarnation même du mauvais pressentiment. Ils prétendent vouloir partir, mais ils ne le font pas. Ou ils en sont incapables. Comme prisonniers d’une gravité malfaisante. »