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6 janvier 2017 5 06 /01 /janvier /2017 16:25

 

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             Paris, mars 1933. Violette est une jeune femme en mal d’aventures, d’argent, de folies en tout genre. Elle aime raconter des bobards, dire que ses parents sont pleins aux as, qu’elle est elle-même une star… à chaque interlocuteur son mensonge. Avec son amie Maddy, elles sillonnent les rues de Paris, draguent tout ce qui leur tombe sur les lèvres. En réalité, papa est cheminot, maman reste à la maison et tous deux ont toujours couvé leur unique enfant. Tous deux ont toujours cru à ses tromperies. Violette aimerait tellement avoir plus d’argent, s’enfuir dans le Sud avec son dernier flirt qu’elle apprécie un peu plus que les autres… Elle tente une première fois d’éliminer ses parents en mettant le feu dans leur appartement. Ça ne fonctionne pas ; en août 1934, rebelote : cette fois la boisson qu’elle leur fait ingurgiter est un poison qui tue le père et cloue la mère à l’hôpital quelque temps… La presse s’empare de l’affaire, Violette est surnommée « Le monstre en jupon » avant d’être condamnée à la peine de mort. Graciée, elle demandera pardon à sa mère qui lui accordera bien plus tard. Elle finira par croupir en prison bien moins longtemps que ce qui était prévu au départ et bien peu de temps pour un homicide (une bonne dizaine d’années)

           Quelle histoire ! Quelle femme machiavélique ! Avec son visage angélique, Violette manipule, trompe et corrompt son monde. Ayant d’abord accusé feu son père d’inceste, elle se rétracte et finit par regretter son crime… mais bon sang, on a du mal à croire à ses repentances alors quelle s’est acharnée à vouloir supprimer ses parents ! Le dessin de Camille Benyamina m’a complètement séduite, les traits réalistes se marient parfaitement avec des couleurs plus oniriques qui nous projettent dans le Paris des années 30. La dessinatrice a rendu la meurtrière belle et sensuelle jusqu’au bout de l’histoire qui s’arrête à sa sortie de prison.

            Figurez-vous que cette BD m’est tombée du ciel ou plus exactement dans ma boîte aux lettres un beau matin de décembre. Et cette BD faisait partie d’un colis qui contenait plein d’autres lectures et adorables surprises. Et tout ça, je le dois à notre chère Noukette nationale, j’avais eu l’immense chance de gagner le concours de son blog’anniversaire ! Alors MERCI encore Noukette, quel talent pour être tombée aussi juste ! (et merci à A_girl_from_earth qui m’a cédé sa place !... ne serais-tu pas un peu maso ??)

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3 janvier 2017 2 03 /01 /janvier /2017 15:39

 

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           Après la mort de Mankell, il y a maintenant plus d’un an, j’ai eu du mal à retourner le lire. Là, retrouver mon auteur de polars préféré était devenu un besoin.

          Un policier de 37 ans, Stefan Lindman, est à un tournant de sa vie : il apprend qu’il a un cancer. Au même moment, il découvre qu’un de ses anciens collègues, Herbert Molin, est retrouvé mort dans des circonstances terrifiantes. Parce qu’il faut bien qu’il s’occupe pendant son arrêt maladie, Stefan décide d’aller rejoindre la scène du meurtre, à l’autre bout de la Suède. Bon gré mal gré, les enquêteurs de la province du Härjedalen l’intègrent à l’affaire. En parallèle, comme le lecteur en sait toujours un peu plus que les protagonistes chez Mankell, on suit cet Argentin venu en Suède pour accomplir une vengeance qu’il souhaite depuis la Seconde guerre mondiale. Car Herbert Molin était un nazi qui a soutenu Hitler et a continué à alimenter ses théories.

            Vont entrer en scène : la fille de la victime belle à faire perdre la tête à ses interlocuteurs, un voisin trop curieux qui ne va pas survivre longtemps, la petite amie de Stefan qui ne comprendra pas cet engouement pour une enquête si lointaine et  … des nazis à la pelle !

            Il est bien étrange de lire un policier de Mankell sans que Kurt Wallander soit présent. Pourtant, Stefan est une sorte de fils spirituel : mêmes ronchonnements, même vision sceptique de l’existence. Le style harmonieux de Mankell, son imagination débordante, sa passion pour la précision, pour le détail juste, m’impressionneront toujours. Bien plus qu’un roman policier, le livre réfléchit, s’interroge, respire, sent, vit ! Oui, fan je suis, fan je resterai. Il me reste encore quelques lectures à savourer.

Que va faire Stefan en attendant sa radiothérapie ? « Il avait presque fait le choix de Majorque, quand la pensée de Molin vint le hanter. Soudain, sa décision fut prise. Il n’allait pas se rendre à Majorque. Là-bas, il ne ferait qu’errer sous le soleil en ruminant les événements précédant son départ et ceux qui le guettaient après son retour. Dans le Härjedalen, sa solitude ne serait pas moindre, puisqu’il ne connaissait personne là-bas. Mais au moins son activité serait sans lien avec sa propre personne. »

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1 janvier 2017 7 01 /01 /janvier /2017 15:29

          Selon la tradition, je me permets de vous livrer un petit florilège de mes lectures 2016 préférées.

Romans et récits :

Les Indociles de Murielle Magellan : 1ère lecture de l'année et 1er coup de cœur!

Orages ordinaires de Boyd

7 années de bonheur d'Etgar Keret

L'Intérêt de l'enfant de Ian McEwan

Un vent de cendres de Collette

La jeune fille à la perle de Tracy Chevalier

Les échoués de Pascal Manoukian

La renverse d'Olivier Adam

Envoyée spéciale de Jean Echenoz

Celle que vous croyez de Camille Laurens

Louis XIV et le grand siècle de Saint Bris

Le roi n'a pas sommeil de Cécile Coulon

La carrière du mal de Galbraith

Les portes de fer de Grondahl

Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur d'Harper Lee

Intérieur nuit de Pessl

La part des flammes de Nohant

Villa Amalia de Quignard

La succession de Dubois

Sauvage par nature de Sarah Marquis

L'idée ridicule de ne plus jamais te revoir de Montero

Tout ce qu'on ne s'est jamais dit de Ng

BD :

Au revoir là-haut de Lemaitre et de Metter

Trois ombres de Pedrosa

L'arabe du futur 2 de Sattouf... le 3 m'attend toujours!

Les cahiers d'Esther de Sattouf

Les beaux étés  tomes 1 et 2 de Zidrou et Lafebre

Emmett Till de Floc'h

Rouge comme la neige de De Metter

Zaï zaï zaï zaï de Fabcaro

L'adoption de Zidrou et Monin

Figurec de De Metter

Monsieur désire? de Hubert et Augustin

 

Théâtre : mes lectures furent trop rares...

Cyrano de Bergerac par Le Grenier de Babouchka :  La pièce que j'ai préférée parmi toutes celles que j'ai vues... dans ma vie !

 

Jeunesse :

Les Carnets de Cerise 4  de Chamblain et Neyret... à quand la suite?

A copier cent fois de Dole

Livres audio :

La garçonnière d'Hélène Grémillon

... et je n'oublie pas de vous souhaiter une excellente année 2017, qu'elle vous illumine, vous parfume de bonnes nouvelles, vous honore d'excellents moments et vous file une pêche de tous les diables!

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30 décembre 2016 5 30 /12 /décembre /2016 14:30

 

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          Je n’ai jamais autant attendu un livre, cela fait des mois qu’il m’était réservé à la bibliothèque et à lire les avis dithyrambiques des collègues blogueurs, qu’est-ce que j’avais hâte de le lire… et pourtant…

          L’auteur-narrateur est une femme, Lili, qui n’a pas froid aux yeux. Elle quitte sa Provence pour rejoindre l’Alaska avec une unique idée en tête : pêcher. C’est sur la petite île de Kodiak, pas loin du bout du bout qu’elle fait tout pour apprendre à pêcher, à manier les palangres, à porter les baquets, à travailler les épissures, à couper et vider les poissons, … à faire l’homme dans un milieu d’homme. Pour se faire une place, elle se doit d’être excellente, de vaincre la douleur et la faim.  Elle ne cherche ni le confort ni le calme mais les sensations fortes, dormir à même le sol, se salir, en baver, souffrir. Parmi tous ces marins, un seul sort du lot pour elle : Jude, l’ « homme-lion », ce « grand marin » pour qui elle est capable de faire de petites concessions. Leur amour sera à l’image de la relation de la femme avec la mer : violent, puissant, animal.

          J’ai adoré cet ailleurs incroyable, cette vie à Kodiak, le travail du pêcheur, si admirablement décrits que l’authenticité transpire à travers les mots. C’est assurément une femme incroyable que cette « runaway », cette « bête coureuse des routes ». Si je respecte son choix et son mode de vie, j’ai été étonnée de ne rien apprendre sur les raisons de sa fuite de France, j’ai été perturbée par la dimension sacrificielle (quasi suicidaire !) de son choix, elle veut être l’homme, gomme totalement sa féminité (sauf avec son amoureux, dans la deuxième partie), gagne moins qu’un homme. J’ai été lassée par l’aspect répétitif des sorties en mer, des retours marqués par les beuveries, les sorties, les retours, la peur de ne pas pouvoir embarquer… par les prénoms masculins qui se bousculent, par ce trop-plein dans l’extrême que je n’ai finalement pas tellement compris. L’écriture est, comme la personnalité de Lili, vive, sèche, sans concession. Un roman d’apprentissage à la dure.

 

 A méditer : « Jusqu’à ma mort, je suis invulnérable. »

« Je voulais être avec eux toujours, que l’on ait froid, faim, et sommeil ensemble. Je voulais être un pêcheur. »

« Nous travaillons en pleine lumière. Elle lèche nos pommettes, brûle nos fronts, dessèche nos lèvres. Elle dévore nos visages. Simon chantonne. Jude impassible a le front baissé sur sa palangre. Des phoques sont allongés sur les rochers. »

« J’ai peur des maisons, je lui dis un jour, des murs, des enfants des autres, du bonheur des gens beaux et qui ont de l’argent. »

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27 décembre 2016 2 27 /12 /décembre /2016 15:13

 

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                 Tout est dit dans la quatrième de couverture : « Tu te serais levé, TOI, pour aller dépanner un pote à 3h du matin ? » 

                 Raphaël et sa petite amie se font réveiller à 2h30 du matin par un pote, Léo. Celui-ci demande un service à son grand copain : venir le dépanner, là maintenant tout de suite. Raphaël bougonne, il  a une assurance, il est tard, il est crevé… c’est sa copine qui l’incite à y aller. Cinquante minutes plus tard, Raphaël débarque sur le lieu de ladite panne. Surprise : Léo l’accueille avec une bouteille de champagne et une petite dizaine d’amis ! C’était une blague… et surtout le « test de l’amitié » : ne sont venus que ceux qui appréciaient vraiment Léo, ceux qui feraient tout pour lui. Raphaël a du mal à encaisser la farce. Et pourtant, il va jouer au même jeu quelques jours plus tard avant de constater qu’un seul copain vient pour lui et d’avoir une discussion plutôt violente avec ce Léo qui a besoin d’affirmer sa supériorité.

                Le fait de connaître l’histoire de la BD avant de la lire a sans doute été un inconvénient pour moi. J’ai apprécié cette histoire, cette amitié virile, cette tranche de vie, cette rencontre nocturne au carrefour des quatre vérités sur fond de no man’s land. Les dessins m’ont plu, il y a cette nuit qui met en lumière certaines vérités, il y a ce jour qui en révèle d’autres. L’album se termine sur la fête de divorce de Léo qui s’apparente à une grosse bringue de mariage (je trouve ça d’un goût douteux). Ce qui m’a le plus gênée, ce sont ces longueurs, cet aspect répétitif et un peu lancinant. J’en ressors moyennement convaincue. En regardant la bande annonce du film de Michaël Cohen, j'ai l'impression qu’il a l’air assez fidèle au livre. Puisque j’apprécie Nicolas Bedos, je le regarderai dans quelques mois.

« 15/20 »

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24 décembre 2016 6 24 /12 /décembre /2016 15:09

 

Je prends quelques instants pour vous souhaiter de douces et de joyeuses fêtes de Noël !!!

A très bientôt !

 

Personnellement j’aurais aimé voir la neige tomber doucettement alors je vous offre quelques vues enneigées du photographe Christophe Jacrot.

 

CJacrot_ Noël (New York).jpg

 

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23 décembre 2016 5 23 /12 /décembre /2016 09:20

 

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             Le héros et narrateur de ce texte est un collégien qui se fait insulter et frapper par ses camarades. Son père lui en veut de se laisser faire ainsi, de ne pas savoir répondre et rendre la pareille. Il veut faire de lui un « homme » qui roule des mécaniques et sache cogner. Seule Sarah le comprend, le défend, le protège… surtout de cette phrase lancée par les autres garçons « t’es pédé, de toute façon. » Car ça non plus le père ne veut pas l’entendre. Il faut que le fils rentre couvert de bleus, de blessures, de boue, de maux au cœur surtout, il faut qu’il menace de se tuer, il faut qu’il fracasse le miroir de la salle de bain pour qu’enfin, son père ouvre les yeux et prononce les quelques paroles de réconfort tant attendues.

           Roman sur l’homosexualité, sur le regard des autres mais aussi sur l’éducation, ce texte de quelques dizaines de pages se lit d’une traite et ne s’oublie pas. Ce qui m’a le plus frappée parce que je le rencontre si souvent dans mon métier de prof, c’est l’incompétence du père. De nombreux, trop nombreux parents, abandonnent leurs enfants, les laissent vivre avec leurs problèmes, leurs difficultés, leur mal-être. Ils les nourrissent, les habillent, leur achètent des cadeaux et ça s’arrête là. Ne parlent pas, n’écoutent pas.

          Quant à l’homosexualité évoquée dans ce roman, j’ose espérer une évolution des mentalités, enfin. J’ai fait lire Les Lettres de mon petit frère de Christophe Donner à des 5ème, petit livre qui traite subtilement de la question de l’homosexualité. Tous les élèves sauf un ont été offusqués à l’idée de rejeter ce grand frère en raison de ses préférences.

           A copier 100 fois est un livre choc, touchant par la solitude et le désespoir évoqués par un petit garçon, révoltant à cause de l’attitude imbécile des autres. A mettre entre toutes les mains.

« Je veux pas apprendre à me battre. J’ai pas envie papa, pourquoi j’ai pas le choix ? Des claques, des balayettes, des coups de poing, des manchettes qui répondent à des claques, des balayettes, des coups de poing, des manchettes. A quoi ça sert tout ça ? papa m’a dit cent fois d’être un homme. »

« j’aimerais bien cesser de toujours danser d’un pied sur l’autre en me demandant dans quelle direction fuir, comme un petit animal en bas de la chaîne alimentaire, obligé de se protéger de tout ce qui évolue autour de lui. J’aimerais bien me sentir à l’abri quelque part. »

« J’ai perdu l’appétit, à force de manger des assiettes de silence et des bols de regards accusateurs à table avec papa. J’avale les reproches et puis je vais au lit. Dès le matin au menu, c’est soupe à la grimace. Je regarde mon ventre, des bleus se perdent dans les vagues de chair et d’os. »

 

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19 décembre 2016 1 19 /12 /décembre /2016 22:30

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          C’est  à Plainview dans l’Indiana qu’on fait la connaissance des trois copines : Clarice la pianiste au mari volage, Odette la boulotte et Barbara Jean, la femme fatale malheureuse. Afro-américaines, la cinquantaine bien tassée, elles arrivent chacune à un stade de leur vie où il devient indispensable de changer le cours des choses. Odette, atteinte d’un cancer, entend les voix de sa mère morte ainsi que celle d’Eleanor Roosevelt portant la guigne ; Clarice décide de quitter son mari et enfin, l’exquise Barbara Jean va comprendre que l’alcool ne va pas l’aider à renouer avec son amour adolescent, Chick.

          Sur fond de problématique raciale - un jeune serveur blanc dans un resto de Noirs choque profondément et nous rappelle que le mariage mixte n’est devenu légal qu’en 1967 - le roman se veut tantôt drôle, tantôt émouvant voire larmoyant (ce que je déteste par-dessus tout). Les personnages évoluent à la manière d’un roman initiatique pour quinqua (eh oui, ça existe !) Même si ce n’est pas mon genre préféré, qu’il y a un saupoudrage de bons sentiments un peu suffocant, j’ai apprécié cette lecture légère, facile et distrayante, surtout dans une période où je croulais sous le boulot. Par contre, qu’on compare ce roman à La Couleur des sentiments, non, il ne m’a, de loin, pas autant passionnée.  

 

Lorsque Chick, un Blanc, et Barbara Jean, une Noire, tombent amoureux : « Barbara Jean en répondit pas car il était évident que Clarice avait raison. Et il n’y avait pas que Desmond Carlson. Des tas de gens à Plainview, noirs ou blancs, auraient préféré voir Chick et Barbara Jean morts plutôt que de les savoir ensemble. C’était ainsi, et on ne pouvait rien y changer. »

Une mère très préoccupée par le poids de sa fille – future mariée – l’envoie chez un hypnotiseur : « Il l’a confortablement installée dans un fauteuil, a allumé des bougies parfumées, lui a chuchoté quelques phrases à l’oreille, et elle est sortie de là terrifiée par les féculents. Maintenant, quand elle voit un croûton dans sa salade, elle s’enfuit en hurlant. »

 

 

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16 décembre 2016 5 16 /12 /décembre /2016 18:59

 

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-  D’après le roman de Fabrice Caro  -

        Depuis cette pétillante lecture de Zaï zaï zaï zaï, je guette le nom de Fabcaro. Quand il est associé à celui de l’excellent De Metter, je me jette sur l’album !

         Un dramaturge débutant, célibataire et oisif, passe ses après-midis aux enterrements pour y puiser de l’inspiration. Il s’inquiète de plus en plus quand il se rend compte qu’il y retrouve bien trop souvent un moustachu à l’air louche. Ce dernier finit par l’aborder en pensant que le jeune homme est l’un des siens… comprenez, que lui aussi fait partie de la société Figurec. Cette société consiste à embaucher des comédiens pour « combler » un enterrement, un mariage, un pot entre copains ou simplement pour circuler dans les allées d’un supermarché…  Notre homme seul se renseigne et trouve cela épatant, il engage une jolie Tania qui va faire office de petite amie auprès de ses parents ravis. Oui mais quand il tombe amoureux pour de vrai de sa fausse compagne, quand il ne va plus avoir assez d’argent pour la voir aussi souvent qu’il le voudrait, quand il va se rendre compte que beaucoup de personnes autour de lui ont recours à cette société Figurec, notre dramaturge ne va plus savoir où donner de la tête !

          J’ai a-do-ré ! Cette folle histoire qui fait monter un sentiment de suspicion sur notre entourage, ce méli-mélo de fiction et de réalité, cette hésitation permanente entre vrai et faux, mais quel bonheur ! L’intrigue est forcément palpitante, le dessin suit le mouvement en utilisant une belle palette de couleurs. C’est Monsieur Tout le Monde dans la Quatrième dimension… Quand on sait que c’est Fabcaro qui est à l’origine de cette histoire, on ne s’étonne plus de trouver une intéressante réflexion sur la place du mensonge dans notre société où l’humain apparaît comme un pantin. Une belle réussite délicieusement démoniaque!!!

 

« Figurec, c’est des dizaines de milliers d’employés à travers le monde, des figurants dans tous les domaines. La société la plus puissante du monde. Tu veux deux trois figurants pour un mariage, un enterrement, une équipe de foot ? Suffit de payer. Figurec, mon gars, la seule agence de figuration du monde. »

 

« 19/20 »

 

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12 décembre 2016 1 12 /12 /décembre /2016 15:17

 

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-      De Sibérie en Australie 3 ans de marche extrême en solitaire     -

          Sarah Marquis est une aventurière. Dès son plus jeune âge, elle a toujours été proche de la nature, des animaux, à l’écoute du monde qui l’entoure, avec un mot d’ordre : marcher. Après quelques expéditions seule ou à deux, elle décide de traverser l’Asie, à pied, seule, du Nord au Sud en y rajoutant une bonne partie de l’Australie. Six pays sont traversés en trois ans, huit paires de chaussures ont été usées, deux ans de préparation physique, logistique, financière, culturelle ont été nécessaires. Sarah pousse une charrette de 50 kgs et en porte 17 autres sur le dos. Elle a quelques points de ravitaillement mais se débrouille seule la plupart du temps. Son statut de végétarienne ne la freine pas. Elle connaît différentes techniques pour trouver de l’eau.

        Tout commence au nord de la Mongolie. Le pays est âpre, ses habitants ont tous la même expression figée, ils hurlent en parlant et méprisent l’étranger. Les hommes urinent ou se frottent le gras du ventre devant Sarah pour montrer leur domination. L’aventurière lutte contre les obstacles climatiques : l’insolation, le vent, les grêlons qui détruisent sa tente, un « mur rouge de sable », le froid extrême. Elle dort parfois dans des tuyaux d’évacuation avec des chiens errants ou des cadavres d’animaux en décomposition. En Chine, une ethnie panique à sa vue et tente d’incendier son campement afin de la faire fuir ! Sur une terre où une femme seule est considérée comme une prostituée, les petits villageois jettent souvent des pierres à Sarah, la plupart sont mesquins, intolérants, parfois cruels. Au Laos, une forte fièvre la fait délirer, elle s’attache un pied à un arbre pour s’empêcher de sauter dans la rivière proche. En Thaïlande, la marcheuse se réconcilie avec le genre humain qu’elle trouve souriant et bienveillant. C’est à Ayutthaya, au sud du pays, qu’elle peut dire « Je viens de travers l’Asie à pied. » Cela ne lui suffit pas, elle tient à retrouver les paysages australiens qu’elle connaît bien et chérit tant. Sangsues, termites, crocodiles, buffles sauvages, kangourous, serpents, etc. sont les nouveaux compagnons de route de la Suissesse. Elle parvient enfin à « son » petit arbre australien, au sud du pays, fourbue mais complètement heureuse.

 

        Quel exploit ! Quelle femme ! Quelle aventure ! J’ai été scotchée, bluffée, immensément impressionnée par cette histoire que je n’ai pas lâchée du début à la fin. C’est le récit d’une prouesse hors du commun mais aussi une leçon de vie, de courage, de combat. Cette femme est emplie d’espoir et de confiance, elle s’extasie devant un insecte, un coucher de soleil, le bush australien. On a l’impression qu’elle parvient à se détacher de son corps et de ses besoins physiques pour faire communion avec la nature. Les douleurs, la fatigue, la faim, le froid, elle sait les mettre de côté en sachant que ça va passer. Ce texte m’a émue, m’a secouée, je dirais même qu’il m’a changée… Un immense coup de cœur pour une non-fiction, une fois n’est pas coutume. A lire, à prêter, à offrir !

 

 

« L’histoire qui suit est mon histoire. Je la dédie à toutes les femmes de par le monde qui luttent encore pour leur liberté et pour celles qui l’ont obtenue mais qui ne l’utilisent pas. Mettez vos chaussures. On part marcher. »

« A chaque pas, un peu de moi se mêle à La Terre. A chaque pas, la Terre me donne un peu d’elle. Aucun pas n’est vain, tout a un sens. J’ai marché pendant 20 ans et parcouru l’équivalent du tour de la Terre à pied. »

 Après avoir vu un scorpion translucide : « Les jours s’écoulent. J’en apprécie chaque minute. J’aime cet isolement, j’aime la beauté de ce désert. J’ai toujours eu l’impression que la vie ne donne rien dans rien, et que tout a un coût. Je savoure d’autant plus la magie de ces instants. Si maintenant vous arriviez à mon camp, vous me trouveriez avec un sourire de contentement. Vous m’interrogeriez très certainement sur le pourquoi de mon bonheur… Je répondrais alors : Je suis au bon endroit au bon moment, c’est tout. Je le sens, je le sais… » Mon cœur respire avec la terre. »

« Ce n’est pas parce que je ne comprends pas une attitude que je dois la condamner. »

 

Le morning glory (que je ne connaissais absolument pas !) : un long nuage de plus de 1000 kms de long qu’on ne peut apercevoir qu’au nord de l’Australie.

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