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27 mai 2023 6 27 /05 /mai /2023 09:50

Au nom de Catherine - cartonné - Mayalen Goust, Julia Billet, Goust Mayalen  - Achat Livre ou ebook | fnac

Catherine, de son vrai prénom Rachel, s’épanouit dans sa vie de femme photographe indépendante, un an après la 2è guerre mondiale. Toujours amie avec le Jeannot de son enfance, elle est poussée par la directrice de son ancienne école à rester libre et autonome, à se chercher un vrai travail pour ne dépendre de personne. Courageuse et volontaire, elle rejoint Paris et vit à la Ruche, un refuge pour artistes où elle rencontre notamment Max Ernst. Participer en tant que reporter à une colonie de vacances en Allemagne permettant de réunir Allemands et Français va d’abord l’angoisser et puis, finalement, les jeunes et elle-même vont se rendre compte qu’ils n’ont affaire qu’à des adolescents et de jeunes adultes comme eux ; Catherine va même tomber amoureuse d’un Allemand. Les contrats pour Paris Match qui lui demandent de couvrir de grands défilés de mode ne l’intéressent pas vraiment, elle trouve son compte dans un voyage aux Etats-Unis : faire un reportage sur la ségrégation raciale et notamment le procès d’un révérend qui a porté plainte contre la ville de Topeka parce que sa fille, noire, a été refusée à l’école des Blancs.

Il s’agit bien de la suite de La Guerre de Catherine même si la dessinatrice n’est plus la même. J’ai mis un petit temps à me faire à la différence entre les deux styles de dessin (c’était Claire Fauvel pour le 1er tome), j’ai trouvé le trait moderne, minimaliste, un brin anachronique par rapport à l’époque évoquée mais finalement, ça m’a plu et j’ai lu cet opus comme indépendant de l’autre. Il me serait difficile de choisir mon préféré même si j’ai été frustrée dans un premier temps de ne plus voir Etienne. Il me semble que le dessin ici est plus adulte, plus mûr, comme Catherine l’est devenue elle aussi. Malmenée par les interdictions et les nombreuses couvertures et assez passive dans le premier tome, elle prend sa vie à bras le corps et dieu sait que ce n’était pas évident dans les années 40 et 50 de s’émanciper quand il fallait encore l’autorisation d’un mari ou d’un père pour aller travailler… Résolument féministe, Catherine va même rencontrer Simone de Beauvoir, cette expérience ainsi que son voyage américain, ses prises de position marquées vont faire d’elle une femme libre.

Un diptyque totalement réussi à faire lire au plus grand nombre !

Au nom de Catherine de Julia Billet - Album - Livre - Decitre

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17 mai 2023 3 17 /05 /mai /2023 16:35

Livre : La guerre de Catherine écrit par Julia Billet et Claire Fauvel - Rue  de Sèvres

En 1941, Rachel Cohen, une adolescente, est interne à la Maison des Enfants, une école aux méthodes particulières, laissant une grande place à la liberté et aux talents personnels de chaque enfant. Rachel se prend de passion pour la photographie, guidée par Pingouin, le mari de la directrice de l’école. Lorsque les restrictions et arrestations de Juifs s’amplifient, la direction de l’école décide de protéger tous les enfants juifs en leur attribuant une nouvelle identité : Rachel deviendra Catherine. Elle devra quitter l’établissement pour rejoindre un pensionnat tenu par des sœurs. Elle y rencontre Alice, une petite fille qu’elle prend sous son aile. En développant des photos en ville, à Riom, elle fait la connaissance d’Etienne avec qui elle partage sa passion et qui fait battre son cœur un peu plus fort. Mais la mère supérieure pense avoir été dénoncée, il faut fuir encore, et c’est avec Alice que Catherine se rend cette fois dans une ferme isolée où elles sont recueillies par des paysans un peu rustres mais généreux. Catherine s’essayera au métier d’institutrice pour les petits sans jamais réellement quitter son Rolleiflex qui lui permet d’immortaliser toutes ses rencontres.

C’est une véritable odyssée que Rachel-Catherine va vivre pendant cette guerre. Toujours inquiète pour ses parents dont elle n’a plus de nouvelles, elle croisera cependant souvent le chemin de personnes généreuses et altruistes. Les péripéties de Catherine mais aussi de ces autres enfants complètement perdus, qui doivent cacher leur véritable identité, sont relatées avec émotion et tendresse. L’histoire est d’autant plus prenante et intéressante qu’elle est placée sous le prisme de la photographie. Les dessins rendent parfaitement bien la douceur et la délicatesse de l’histoire dans cette époque faite d’atrocités et de barbaries. Un album à faire lire à tout le monde. Il existe une suite que je découvrirai très bientôt, Au nom de Catherine. Merci à ma fille de m’avoir prêté son cadeau.

La BD est une adaptation du roman de Julia Billet qui s’est inspirée de l’histoire de sa mère, Tamo Cohen. J’ai déjà pu apprécier le talent de la dessinatrice Claire Fauvel pour La Nuit est mon royaume.

"Etienne rend leur fierté à ces femmes et ces hommes liés à la terre, aux saisons, dans la rudesse du quotidien. Et l'art est bien là, dans cet interstice de la vie... dans l'extraordinaire."

La Guerre de Catherine, bd chez Rue de Sèvres de Billet, Fauvel

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7 mai 2023 7 07 /05 /mai /2023 10:12

Du bruit dans le ciel de David Prudhomme - BDfugue.com

Dans un gros album de 200 pages, l’auteur nous présente l’endroit où il a grandi. Lorsqu’il était enfant, ses parents avaient acheté un terrain au milieu de nulle part où il devait aider à sortir les cailloux qui empêcheraient le gazon de pousser alors qu’il aurait plutôt voulu rester à la maison dessiner. La taille des terres permettaient aussi de s’occuper de chevaux. Des années plus tard, un lotissement a encerclé la maison familiale qui s’est agrandi au fil du temps. Mais c’est surtout l'ancienne base militaire américaine, quelques kilomètres plus loin, qui est sujet aux fluctuations économiques : revendu aux Chinois, le terrain a aussi été zone industrielle, aire d’entraînement des pilotes, école catholique, cabaret, bref, il en a connu des métamorphoses souvent plus ou moins ratées ou absurdes.

Le point faible de cette BD, c’est vraiment sa longueur. L’idée comme l’histoire et la manière dont elle est traitée ne sont pas inintéressantes mais on comprend que le dessinateur a ressenti le besoin de tout raconter, de plonger dans ses souvenirs et de mettre en lumière cet endroit qu’il a si bien connu. Ça lui a sans doute personnellement fait du bien mais pour le commun des lecteurs, c’est long et parfois lassant ; il aurait été plus percutant de condenser certains changements économiques et topographiques et de se concentrer sur des portraits bien réussis (les grands-pères, par exemple). Il subsistera tout de même l’image des hommes, minuscules et impuissants, tels des pantins, à qui on impose des changements, qui voient leur paysage se modifier sans qu’on leur demande leur avis. Je ne remets pas en cause le dessin que j’ai apprécié par ses traits simples et efficaces.

« Dans notre coin, qu’on appelle le centre, à égale distance de tout, souvent traversé sur la route des vacances mais où on ne s’arrête guère… on a l’habitude de laisser passer… n’attendre rien. Mais faire son miel de toutes choses, en tentant de rendre sa fantaisie au quotidien. Voilà peut-être le secret maison. Ce que j’ai appris ici. Dans l’œil du cyclone. Au milieu de rien. Mon manège à moi. »

Du bruit dans le ciel, bd chez Futuropolis de Prudhomme

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24 avril 2023 1 24 /04 /avril /2023 09:48

Voir l'apéro au bout du tunnel, bd chez Delcourt de Mathou

En quatre saisons, Mathou nous raconte 2020 et 2021, sa vie liée à la pandémie, son quotidien de mère d’une fille, d’épouse, ce confinement qui rend la proximité plus inévitable, les odeurs plus intenses, les besoins d’apéro plus intenses, la cohabitation avec le chat Simone, les retrouvailles avec la nature, les bonbons, les mots candides d’enfant, l’amour mère fille.

Bon, c’est très léger, même complètement volatile, extrêmement vite lu (15 minutes ?), ça remplit son rôle de divertir… et que dire d’autre ? 😊J’en attendais plus, quand même ; quand j’ai l’impression que je pourrais faire la même chose (dessins en moins), ça m’agace. On a tous des anecdotes à raconter du confinement. Ça passe peut-être en version blog (Mathou semble être connue pour cela) mais de là à en faire un livre ? Je suis sceptique. Positive attitude : les dessins m'ont plu. Petites réflexions tout de même sur le covid (pour que ce billet ne fasse pas juste trois lignes, hum) : on l’oublie très vite, et heureusement. Comme les filles de la BD, on a tous eu de petites frayeurs à la vue de deux acteurs qui se touchaient ou s’embrassaient alors que c’était inenvisageable dans la vraie vie. Moi qui n'aime pas les foules, je suis heureuse qu'on puisse entasser des humains, les faire se frotter et se coller les uns aux autres sans craindre pour sa santé.

 Micro billet pour micro BD et micro enthousiasme…

Mathou a déjà publié des dizaines de livres.

Allez, celle-là m’a fait sourire : « Dites, en fait, « Marie-Rouanna » c’est sa femme à Manu Chao ? Nan parce qu’il en parle tout le temps dans ses chansons ! »

Voir l'Apéro au Bout du Tunnel - (Mathou) - Humour [CANAL-BD]

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6 avril 2023 4 06 /04 /avril /2023 16:46

Été Brûlant à Saint-Allaire - (Daniel Casanave / Franck Bouysse) - Comédie [ CANAL-BD]

Saint-Allaire est un village perdu en pleine campagne, un de ces endroits où, en 1966, on trouve tout ce dont on a besoin : boulangerie, boucherie, café, épicerie. La jolie Anna Soulette, du haut de ses dix-huit ans, est bien décidée à trouver l’amour, elle a déjà ressenti battre en elle les premiers émois sexuels. Pourtant, Polo, un gars stupide du village, la violente un peu trop et la fait fuir. C’est Aristide que la belle blonde aime beaucoup, il est mitron à la boulangerie et surtout Noir… A une époque où le racisme allait bon train, Anna l’aime pour sa gentillesse et son tact, qualités rares chez les habitants de Saint-Allaire. Entre son père ivrogne, le curé porté lui aussi sur la boisson, des mégères de sœurs, un père irresponsable, les deux amoureux devront faire leur petit bout de chemin tout seuls, entre le lavoir et la place du village, entre le petit bois et la grande à foin. Ou peut-être bien plus loin…

J’ai beaucoup aimé cette BD qui, sous des allures vieillottes, distille une bonne dose d’humour avec un petit air de-ne-pas-y-toucher. Cette plongée dans les années 60 dans un petit village de campagne fleure bon le pain frais et l’herbe coupée. A côté de ça, il va aussi falloir supporter les préjugés, le racisme ambiant et les esprits étriqués mais les auteurs se débrouillent pour terminer l’histoire en beauté. Les dialogues claquent et les personnages sont pittoresques. Alors oui, le scénario est peut-être un peu léger avec un dénouement prévisible mais j’ai bien aimé cette parenthèse d’un autre temps avec un humour parfois un peu potache, ça a accompli sa mission de me divertir un instant. Les dessins sont signés d'un auteur pour moi inconnu, ils ne m'ont pas particulièrement plu mais pas dérangée non plus...

A noter que Franck Bouysse écrit pour la première fois un scénario de BD.

Des forains s’installent pour quelques jours au village – dialogue entre le cantonnier et le cafetier :

- Il faut un sacré bazar.

- Ouais, mais c'est bon pour les affaires.

- Ça se voit que c'est pas toi qui nettoie la place après…

- C'est quand même pas le coup de feu tous les jours, en ce qui concerne.

- Bon je vois que les clichés ont la vie dure.

- Sûr que tu serais souvent sur la photo.

- Je ne sais pas ce qui me retient d'aller dans un autre bar.

- Peut-être parce qu'il y en a pas d'autres. 

 

Un vieil aristocrate désargenté et moins con que d’autres villageois héberge Aristide et son père :

- Pourquoi tu l’as appelé Tolstoï ton chien ?

- En hommage, je parie que vous n'avez pas lu Tolstoï, un écrivain russe ?

Je l’ai appelé comme ça parce qu'il n'est guère épais.                           ­­[j’adore !!]

Été Brûlant à Saint-Allaire - (Daniel Casanave / Franck Bouysse) - Comédie [ CANAL-BD]

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28 mars 2023 2 28 /03 /mars /2023 14:32

Surface – Matz & Luc Brahy – LIVRESSE DU NOIR

-  Adapté du roman d’Olivier Norek  -

C’est parce que j’avais lu le roman que j’ai emprunté la BD.

Je vais m’auto-citer et reprendre mon résumé du roman : Le capitaine Noémie Chastain, une jeune femme belle, amoureuse et compétente, a été défigurée lors d’une intervention ; la moitié de son visage fait désormais peur à tous, à commencer par elle-même. Elle a perdu son mec, elle a perdu en partie ses responsabilités professionnelles puisqu’on l’a mise à l’écart du 36 de Paris pour l’Aveyron. Là, avec six bleds à sa charge, elle doit surtout évaluer la nécessité ou non de fermer ou maintenir le commissariat. C’est donc à reculons qu’elle se rend en province, résignée à s’y ennuyer. Elle tisse cependant des liens avec Romain et sa famille, elle apprécie petit à petit l’air de la campagne, et surtout, elle tombe sur un cadavre qui va être le début d’une enquête qui va tenir Chastain au premier plan.

Commençons par ce que j’ai moins aimé : le dessin m’a tenue à distance, cette femme défigurée a des allures de superwoman dès la première planche et j’avais tout de même gardé en tête un sentiment de honte et de rejet dans le roman qui apparaît moins dans la BD. Les portraits des autres personnages ne m’ont pas davantage séduite. J’avais aimé l’ensemble du roman sans plus, ici j’ai vraiment apprécié retrouver l’intrigue, le scénario bien ficelé, ce village englouti sous les eaux et ses mystères qui ressurgissent les uns après les autres. Une relecture différente donc mais tout autant -voire plus- appréciée. Par sa fidélité au texte d’origine et la qualité de son esprit de concision, la BD se suffit à elle-même. Cette thématique du village englouti sous les eaux -très romanesque, c’est bien vrai- me poursuit en ce moment puisqu’on la trouve aussi dans Le Silence et la Colère

 

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18 mars 2023 6 18 /03 /mars /2023 16:05

Les Pizzlys - Jérémie Moreau - Delcourt - Grand format - Chez mon libraire

Nathan est chauffeur uber à Paris. Il élève seul sa sœur Léa, une ado, et son petit frère Etienne depuis la mort de leur maman. Mais Nathan ne va pas bien, à force de rouler nuit et jour, d’avoir le nez collé à son GPS, il souffre de vertiges voire d’hallucinations. Et un jour sa voiture s’encastre dans un poteau alors qu’il devait amener Annie, une dame d’un certain âge, à l’aéroport. Ne sachant pas où passer la nuit, Annie accepte l’invitation de Nathan, sympathise avec la petite famille et finit par leur proposer de l’accompagner vivre avec elle en Alaska, son pays natal. N’ayant plus grand-chose à perdre, Nathan accepte. C’est évidemment un choc culturel, Etienne se voyait déjà gamer, Léa est toujours collée à son Iphone alors qu’il n’y a plus ni connexion ni électricité. Passés les premières lamentations et appréhensions, les trois finissent par s’habituer à vivre dans cette cabane isolée, au milieu de paysages grandioses. Parfois ils croisent un pizzly, ce croisement entre un ours polaire et un grizzly, souvent ils marchent des heures, tous les jours ils chassent leur nourriture. Mais le réchauffement climatique se ressent partout : les animaux sont perturbés, les cycles sont malmenés, les glaces fondent, les maisons s’effondrent. Malgré tout, cette petite famille vit au contact de la nature d’une manière toute nouvelle, en véritable connexion avec les animaux que les hommes vont apprendre à respecter et même à écouter.

Cette lecture est une claque ! Entre fable écologique et récit d’anticipation qui n’en est plus vraiment, cet album est surtout un avertissement alarmant sur les dégradations qu’on inflige à notre planète et l’urgence qu’il y a à réagir.  La beauté de certains passages, de certaines vues à couper le souffle, de la noblesse de cette vie simple régie par un animisme convaincant contraste avec l’angoisse des lendemains, la terre souffre et elle l’exprime en s’effondrant ; c’est très alarmiste mais sans doute nécessaire. Il n’est pas forcément question de fin du monde mais d’une métamorphose inévitable et, en cela, l’album est très juste. Je n’ai peut-être pas tout aimé, j’ai eu du mal à me faire à tout ce fluo mais les dessins sont si beaux. J’ai eu du mal à interpréter ce choix du magenta, du rose, du vert luminescents, à la fois pour faire référence aux aurores boréales (?), à la dimension déjantée et psychédélique de notre monde archi connecté ? Je ne sais pas. Toujours est-il que l’album mérite qu’on le découvre, pour ses richesses, son engagement, l’éclat particulier de ses planches.

J’avais moyennement aimé Penss et les plis du monde, adoré La saga de Grimr et vénéré (!) Le Singe de Hartlepool.

« Ce chaos est tout l'inverse d'une fin du monde. C’est un grand bouillonnement, une immense redéfinition de toutes choses… Le passage d'un monde à un autre. »

En pleine forêt : « Il n'y a rien qu'on puisse cacher, pas même nos pensées les plus profondes. Tout ce qu'on fait, tout ce qu'on dit, tout ce qu'on pense, reste là-dehors dans le monde. »

https://www.actuabd.com/local/cache-vignettes/L720xH950/pizzlys_bd-50-ebeb8.png?1665336631

https://www.francetvinfo.fr/pictures/uNvQXySe4AWT-_ezLc_DCgJZjvQ/fit-in/720x/2022/10/14/phpLxmoUy.jpg

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9 mars 2023 4 09 /03 /mars /2023 10:01

Les Vieux Fourneaux - Tome 7 - Les Vieux Fourneaux - Chauds comme le climat  - Wilfrid Lupano, Paul Cauuet - cartonné - Achat Livre | fnac

Alors que le grand patron de l’entreprise d’anti-dépresseurs, Garan-Servier, vient de passer l’arme à gauche, Antoine, dans une manif à Paris, est blessé. Il a voulu empêcher un casseur de briser la vitrine d’une banque … ça, ça le dépasse Pierrot, vouloir protéger une banque ! Pendant ce temps-là, dans le petit village de Montcoeur, le maire pavoise, ravi d’avoir eu l’idée d’organiser un pique-nique de l’amitié… jusqu’à ce que la vieille Berthe déboule et lui plante sa pique à brochette dans les fesses. Etrangement, le lendemain, un incendie ravage la ferme de Berthe mais aussi toute l’entreprise Garan-Servier ! Qui est le coupable ?

Et encore une chouette virée avec nos joyeux lurons ! Je ne sais pas pourquoi j’ai laissé traîner l’album si longtemps avant de le lire, je ne me lasse toujours pas des irrévérences de nos petits vieux, du bazar qu’ils sèment, de cette atmosphère décomplexée et anarchiste. La langue de Lupano est fleurie, le dessin de Cauuet est d’une belle précision pour mettre en valeur la belle vieillesse. Le racisme, la délocalisation, les préjugés se font tout petits dans les grands discours révolutionnaires de nos vieillards préférés. Qu’est-ce qu’on a envie d’y croire et d’aller boire des coups à La Chope avec Mimile, Pierrot et Antoine ! A lire sans modération.

Lorsque les policiers tentent d’interpeller Berthe à son domicile, elle leur jette une fourche à leurs pieds :

« Bon, déjà, elle n’a plus sa fourche.

- Je note : « Tentative d’homicide sur un agent des forces de l’ordre.

- C’est une lecture très partiale des événements. Je dirais plutôt qu’elle a rendu les armes, non ? 

- Et envoyez-moi tout le pshitt que vous voulez, vous me faites pas peur, j’en ai plein, des fourches !

- Surarmée, donc. »

 

« Pourtant, ta tête, y a pas de quoi la mettre en avant. Ni pour le contenu, ni pour le contenant ! »

Lien vers Le tome 6

Les Vieux Fourneaux - Tome 7 - Les Vieux Fourneaux - Chauds comme le climat  - Wilfrid Lupano, Paul Cauuet - cartonné - Achat Livre | fnac

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28 février 2023 2 28 /02 /février /2023 18:42

La dernière reine - Jean-Marc Rochette - Casterman - Grand format - Chez  mon libraire

Edouard Roux a grandi dans le Vercors et son enfance a été marquée par la mort du dernier ours, humilié par les hommes et sauvagement assassiné devant l’enfant. Soldat pendant la Première Guerre, il en sortira complètement abîmé et c’est une sculptrice, Jeanne, qui va lui offrir un nouveau visage… pas n’importe lequel, celui d’un kouros grec. Si, grâce à Jeanne, Edouard retrouve sa dignité, il rencontre aussi l’amour. Il emmène Jeanne dans son Vercors, elle s’en éprend immédiatement et y découvre un incroyable secret : une grotte cachée dont les parois sont recouvertes de dessins de nos ancêtres ainsi qu’un ours grandeur nature magnifiquement sculpté dans la pierre. Jeanne va le dessiner et le reproduire dans son atelier parisien. Le secret est et sera gardé par les deux êtres qui s’aiment mais l’air vicié de Paris et ses habitants trop souvent malhonnêtes vont éloigner encore une fois Jeanne et Edouard dans leurs montagnes chéries.

Au début de l’album, on ne sait pas tellement où on va, la chronologie est malmenée, le fil directeur c’est ce type un peu à part, Edouard Roux, un peu à part parce que plus proche de la nature et des animaux que des hommes ; mais c’est aussi le Vercors, région âpre, puissamment vivante, somptueusement primitive qui est le cœur de tout. Puis l’intrigue s’étoffe de mille subtilités, mise sur le beau, le sublime, l’engagé. Le dessin, quant à lui, charme et revêt ses plus beaux atours quand il est ancré dans la nature, les deux pieds dans l’herbe, à caresser la rudesse de la pierre et à scruter la pureté du ciel bleu. On pourrait même espérer que l’homme débarrasse le plancher, mais il en reste qui ne sont pas si mauvais…  C’est vraiment très très bon, le succès de ce bon gros album de 238 pages est mérité, le dessin simple, brut, essentiel s’accorde si bien à l’histoire racontée. Je terminerai par un très minuscule bémol (un bémolet en fait), le sombre de la plupart des planches là où elles méritaient tellement de lumière… ça ne m’empêche pas de faire de cette lecture un coup de cœur !

Je n’avais jamais lu Jean-Marc Rochette, ce fut une belle découverte, j’arrive un peu tard puisque le bonhomme semble avoir déclaré qu’il ne publierait plus d’albums. Il me reste tous ses autres à lire, tant mieux pour moi.

  « Ne t'inquiète pas. Je viens du pays des ours. Ma famille les connaît depuis toujours.

- Depuis toujours ?

- On respire le même air, on foule la même terre, on boit à la même source. On est de la même famille. L'ourse m'a dit que ces montagnes lui manquaient. Elle m'a parlé de l'arbre où elle avait l'habitude de se gratter. Elle m’a raconté le goût des framboises et des myrtilles et le vent frais du soir. Elle, si triste et si seule. »

 

  « Edouard, c'est un trésor universel. Cette sculpture est un vrai joyau. Elle va révolutionner l'histoire de l'art. Et l'histoire en général.

- Rien ne sortira d'ici, Jeanne. Seuls les membres de ma famille connaissent l'existence de cette grotte. A part toi et moi, personne ne connaît ce lieu. Nous sommes les gardiens de son sommeil. De ses rêves. Les hommes tuent la magie. Jure-moi que tu ne me trahiras pas. Personne ne doit la réveiller. »

La dernière Reine - cartonné - Jean-Marc Rochette, Jean-Marc Rochette,  Jean-Marc Rochette - Achat Livre ou ebook | fnac

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18 février 2023 6 18 /02 /février /2023 10:07

Humaine, trop humaine - relié - Catherine Meurisse, Catherine Meurisse -  Achat Livre ou ebook | fnac

En 93 pages, Catherine Meurisse passe en revue une cinquantaine de philosophes dont on connaît tous les noms (étonnant finalement…) sans en comprendre vraiment les idées : Aristote, Descartes, Sartre, Schopenhauer, Pascal, Platon, Machiavel, Spinoza, Voltaire, Marx, Montaigne, Simone Veil, etc. Parfois, elle nous donne un aperçu très bref de leurs principes, parfois elle se moque d’eux, les ramenant à notre époque (Pascal passe sa journée sur son portable, Héraclite se baigne dans une eau polluée, Aristote réfléchit aux logos des grandes marques, Bergson a créé un « Comedy club » et Darwin teste la sélection naturelle avec des visios), évoquant aussi la complexité et l’opacité de leurs démarches pour le commun des mortels.

J’ai toujours beaucoup aimé le travail de Catherine Meurisse et j’ai souvent fait de ses BD de véritables coups de cœur (La Légèreté, Les grands espaces, Mes hommes de lettres). J’avoue pourtant avoir été un peu déçue par cette lecture parce que j’en attendais autre chose. Assez réceptive à la philosophie depuis mes premiers cours de Terminale, je m’étais longtemps fixé pour objectif d’y retourner pour de bon. Faute de temps, je ne l’ai jamais fait. Et je crois que j’attendais de cette BD une plongée dans la philo telle que je l’aimais jadis, or, Catherine Meurisse ne fait qu’effleurer les plus grands philosophes du doigt, elle malmène même certains en les tournant en ridicule et, au final, on n’apprend pas grand-chose. Donc, je suis plutôt déçue parce que mon attente n’a pas été comblée. A part ce petit caprice, l’ouvrage balaie toutes les époques de l’Antiquité à nos jours, offrant une vision -certes lapidaire- des principes et idées de ces grands noms mais il a pour mérite de les rendre modernes et actuels. C’est également très drôle quand Catherine Meurisse s’insurge contre certaines idées sclérosées comme la misogynie (Diderot en prend pour son grade et Fénelon se fait avaler par l’aspirateur de la femme qu’il ose humilier : « Une femme correcte est une femme qui ne lit pas. ») ou la vanité de certaines pensées. A noter qu’il n'y a que trois femmes dans le lot…

A vos micros : « Kant on n’a que l’amooouuur…

       Dis… Kant reviendras-tu ? Dis… au moins le sais-tu ?

      Kant la musique est bonne !!!

      Kant t’es dans le désert … depuis trop longtemps… »

Humaine, trop humaine - relié - Catherine Meurisse, Catherine Meurisse -  Achat Livre ou ebook | fnac

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