En 1941, Rachel Cohen, une adolescente, est interne à la Maison des Enfants, une école aux méthodes particulières, laissant une grande place à la liberté et aux talents personnels de chaque enfant. Rachel se prend de passion pour la photographie, guidée par Pingouin, le mari de la directrice de l’école. Lorsque les restrictions et arrestations de Juifs s’amplifient, la direction de l’école décide de protéger tous les enfants juifs en leur attribuant une nouvelle identité : Rachel deviendra Catherine. Elle devra quitter l’établissement pour rejoindre un pensionnat tenu par des sœurs. Elle y rencontre Alice, une petite fille qu’elle prend sous son aile. En développant des photos en ville, à Riom, elle fait la connaissance d’Etienne avec qui elle partage sa passion et qui fait battre son cœur un peu plus fort. Mais la mère supérieure pense avoir été dénoncée, il faut fuir encore, et c’est avec Alice que Catherine se rend cette fois dans une ferme isolée où elles sont recueillies par des paysans un peu rustres mais généreux. Catherine s’essayera au métier d’institutrice pour les petits sans jamais réellement quitter son Rolleiflex qui lui permet d’immortaliser toutes ses rencontres.
C’est une véritable odyssée que Rachel-Catherine va vivre pendant cette guerre. Toujours inquiète pour ses parents dont elle n’a plus de nouvelles, elle croisera cependant souvent le chemin de personnes généreuses et altruistes. Les péripéties de Catherine mais aussi de ces autres enfants complètement perdus, qui doivent cacher leur véritable identité, sont relatées avec émotion et tendresse. L’histoire est d’autant plus prenante et intéressante qu’elle est placée sous le prisme de la photographie. Les dessins rendent parfaitement bien la douceur et la délicatesse de l’histoire dans cette époque faite d’atrocités et de barbaries. Un album à faire lire à tout le monde. Il existe une suite que je découvrirai très bientôt, Au nom de Catherine. Merci à ma fille de m’avoir prêté son cadeau.
La BD est une adaptation du roman de Julia Billet qui s’est inspirée de l’histoire de sa mère, Tamo Cohen. J’ai déjà pu apprécier le talent de la dessinatrice Claire Fauvel pour La Nuit est mon royaume.
"Etienne rend leur fierté à ces femmes et ces hommes liés à la terre, aux saisons, dans la rudesse du quotidien. Et l'art est bien là, dans cet interstice de la vie... dans l'extraordinaire."