Quelque part entre monts, vallées et rivières, à la Préhistoire. Penss est un rêveur contemplatif, amoureux de la nature, il préfère admirer se mystères plutôt qu’aller pêcher et chasser avec son clan. Il désespère sa mère qui tente de la ramener à la raison, en vain. Fils et mère se retrouvent seuls et désœuvrés et la vieille, dénutrie, finit par mourir après avoir demandé à Penss de manger son cadavre pour survivre. Penss, dès le retour du printemps, poursuit son obsession : gouverner le monde qui l’entoure, lui arracher ses plus grands secrets, être plus fort, indépendant et nourri correctement en toutes saisons. Pour faire simple, il se met à faire un jardin. Un autre clan le rejoint et cela crée, inévitablement, des frictions, des tensions, des incompréhensions. Pourtant, certains semblent comprendre l’intérêt des idées de Penss. Mais le garçon reste présomptueux et un peu trop sûr de lui pour connaître un succès franc et complet.
Je suis sûre que certains crieront au chef d’œuvre et je n’en ferai pas partie. Certes, les dessins sont de toute beauté et rendent justice à une nature riche et parfois encore intacte, foisonnante mais aussi cruelle. La disposition et la taille des cases font souvent preuve d’originalité. On ne peut qu’adhérer au message très actuel : clouons le bec à l’homme qui n’a qu’à s’adapter intelligemment à la nature sans se croire supérieur à elle. Pourtant, j’ai trouvé ça parfois lourd de clichés, répétitif et vraiment très long de manière générale. J’ai été touchée par 3,4 pages et sur 231, ça fait peu. Tant mieux si un certain lectorat y trouve son compte.
« Comme les arbres, on se déplie. On lance nos branches pour attraper la lumière… on crache nos racines en quête d’un peu d’eau. On s’étire… tant bien que mal en espérant être suffisamment résistant à la prochaine tempête. Et de même font les animaux et les plantes… Le monde comme une immense forêt de plis à la recherche de la vie ! »