Alors que le grand patron de l’entreprise d’anti-dépresseurs, Garan-Servier, vient de passer l’arme à gauche, Antoine, dans une manif à Paris, est blessé. Il a voulu empêcher un casseur de briser la vitrine d’une banque … ça, ça le dépasse Pierrot, vouloir protéger une banque ! Pendant ce temps-là, dans le petit village de Montcoeur, le maire pavoise, ravi d’avoir eu l’idée d’organiser un pique-nique de l’amitié… jusqu’à ce que la vieille Berthe déboule et lui plante sa pique à brochette dans les fesses. Etrangement, le lendemain, un incendie ravage la ferme de Berthe mais aussi toute l’entreprise Garan-Servier ! Qui est le coupable ?
Et encore une chouette virée avec nos joyeux lurons ! Je ne sais pas pourquoi j’ai laissé traîner l’album si longtemps avant de le lire, je ne me lasse toujours pas des irrévérences de nos petits vieux, du bazar qu’ils sèment, de cette atmosphère décomplexée et anarchiste. La langue de Lupano est fleurie, le dessin de Cauuet est d’une belle précision pour mettre en valeur la belle vieillesse. Le racisme, la délocalisation, les préjugés se font tout petits dans les grands discours révolutionnaires de nos vieillards préférés. Qu’est-ce qu’on a envie d’y croire et d’aller boire des coups à La Chope avec Mimile, Pierrot et Antoine ! A lire sans modération.
Lorsque les policiers tentent d’interpeller Berthe à son domicile, elle leur jette une fourche à leurs pieds :
« Bon, déjà, elle n’a plus sa fourche.
- Je note : « Tentative d’homicide sur un agent des forces de l’ordre.
- C’est une lecture très partiale des événements. Je dirais plutôt qu’elle a rendu les armes, non ?
- Et envoyez-moi tout le pshitt que vous voulez, vous me faites pas peur, j’en ai plein, des fourches !
- Surarmée, donc. »
« Pourtant, ta tête, y a pas de quoi la mettre en avant. Ni pour le contenu, ni pour le contenant ! »
Lien vers Le tome 6