En 93 pages, Catherine Meurisse passe en revue une cinquantaine de philosophes dont on connaît tous les noms (étonnant finalement…) sans en comprendre vraiment les idées : Aristote, Descartes, Sartre, Schopenhauer, Pascal, Platon, Machiavel, Spinoza, Voltaire, Marx, Montaigne, Simone Veil, etc. Parfois, elle nous donne un aperçu très bref de leurs principes, parfois elle se moque d’eux, les ramenant à notre époque (Pascal passe sa journée sur son portable, Héraclite se baigne dans une eau polluée, Aristote réfléchit aux logos des grandes marques, Bergson a créé un « Comedy club » et Darwin teste la sélection naturelle avec des visios), évoquant aussi la complexité et l’opacité de leurs démarches pour le commun des mortels.
J’ai toujours beaucoup aimé le travail de Catherine Meurisse et j’ai souvent fait de ses BD de véritables coups de cœur (La Légèreté, Les grands espaces, Mes hommes de lettres). J’avoue pourtant avoir été un peu déçue par cette lecture parce que j’en attendais autre chose. Assez réceptive à la philosophie depuis mes premiers cours de Terminale, je m’étais longtemps fixé pour objectif d’y retourner pour de bon. Faute de temps, je ne l’ai jamais fait. Et je crois que j’attendais de cette BD une plongée dans la philo telle que je l’aimais jadis, or, Catherine Meurisse ne fait qu’effleurer les plus grands philosophes du doigt, elle malmène même certains en les tournant en ridicule et, au final, on n’apprend pas grand-chose. Donc, je suis plutôt déçue parce que mon attente n’a pas été comblée. A part ce petit caprice, l’ouvrage balaie toutes les époques de l’Antiquité à nos jours, offrant une vision -certes lapidaire- des principes et idées de ces grands noms mais il a pour mérite de les rendre modernes et actuels. C’est également très drôle quand Catherine Meurisse s’insurge contre certaines idées sclérosées comme la misogynie (Diderot en prend pour son grade et Fénelon se fait avaler par l’aspirateur de la femme qu’il ose humilier : « Une femme correcte est une femme qui ne lit pas. ») ou la vanité de certaines pensées. A noter qu’il n'y a que trois femmes dans le lot…
A vos micros : « Kant on n’a que l’amooouuur…
Dis… Kant reviendras-tu ? Dis… au moins le sais-tu ?
Kant la musique est bonne !!!
Kant t’es dans le désert … depuis trop longtemps… »