Eustis est un clochard qui vit dans un champ de tournesols… vagabond devin, il semble être capable de savoir orienter la vie des gens. En réalité (drôle d’expression qui ne convient que très moyennement ici !), il est un ancien satyre, compagnon de Dionysos et de Pan, et malheureusement condamné à être mortel. Ayant perdu ses oreilles pointues et ses petites cornes, il va essayer de satisfaire Séléné, la déesse de la pleine lune, et de lui permettre de revoir son amant Pan une dernière fois. Accompagné d’un vieux petit professeur et e Leandros, un héros antique frustré, Eustis va tenter de rejoindre l’Ouest et de convaincre Hadès de libérer Pan pour quelques heures. Dans une sorte de road trip déjanté mythico-onirique, les personnages vont, à la manière d’Alice au Pays des merveilles, passer d’un monde à l’autre tout en côtoyant des créatures incroyables telles des nymphes, Arès, Artémis, Hécate, un Centaure (Chiron est le psychothérapeute des dieux !), Morphée, Atlas, Van Gogh.
Je peux ranger cet album divin -c’est le cas de le dire- dans le rayon des pépites. Son énorme qualité, c’est le dessin. Des références sautent aux yeux : Alphonse Mucha, Hokusai, Klimt, Otto Dix, le pop art, … chaque planche tournée est ponctuée par un « Whaouh » admiratif. Superbe, étonnant, envoûtant. Entre fable et épopée, l’histoire mène les personnages à accomplir leur destin, à trouver leur voie personnelle. Si j’ai un peu moins accroché à l’intrigue (dont les fils s’enchevêtrent drôlement parfois), je ne peux que vous recommander ce spectacle visuel et cet art de passer d’un genre artistique à un autre. Avec grand talent Fabrizio Dori nous fait retomber amoureux de la mythologie grecque !