Première et deuxième parties.
Trois filles viennent au monde : Leïla dans un pays du Maghreb (avant de venir s’installer en France), Agnès dans une famille riche aux parents froids et distants et Chloé qui vivra seule avec sa mère célibataire. Alors que leurs préoccupations respectives pourraient les éloigner : l’intégration et le désir d’être la meilleure pour Leïla, la solitude d’être avec une nounou sans parents disponibles pour Agnès, les difficultés financières pour Chloé qui rêve de devenir danseuse, les trois filles deviennent amies. Elles grandissent, sont de jolies ados dans le second tome, se confrontent à la mort, au regard des garçons, aux études qu’elles réussiront ou non. Chloé parvient à intégrer le Ballet de Paris, Agnès rejette ses parents au point de s’enfuir avec un marginal et Leïla s’efforce d’être la meilleure au lycée pour pouvoir devenir gynécologue.
Je me faisais une joie de retrouver le trait de Lepage mais je dois bien admettre qu’il est moins doué pour dessiner les humains que les paysages. J’ai souvent confondu Agnès et Chloé. Mais ce n’est pas le plus important. Ce diptyque met en lumière des jeunes filles au parcours plutôt atypique, prises aux difficultés de leur âge (sexualité, orientation, parents) et liées par une solide amitié. Ça a été agréable à lire, ma fille de dix ans m’a piqué le premier tome qu’elle a lu deux fois (dans le second, certains passages étaient censurés pour elle). On s’attache vite à ces êtres à la fois fragiles et forts, complexes et finalement très simples (personnellement, contrairement à l’idée qu’on s’en fait, je trouve la femme bien moins ambiguë et contradictoire que l’homme…) Donc : à lire sans s’attendre au chef-d’œuvre !