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18 mai 2020 1 18 /05 /mai /2020 09:59

Yasmina et les mangeurs de patates Tome 0, Yasmina et les mangeurs ...

       J’ai testé pour vous … la BD dans sa version numérique. C’est Dargaud qui propose quelques titres gratuits (il suffit de cliquer sur "Feuilleter cet album" pour le lire en entier). J’ai choisi celui-ci au hasard. Il s’avère que c’est une BD jeunesse.

       Yasmina vit seule avec son père qui bosse dans un fast-food et empeste l’odeur des frites. Elle adore cuisiner, imaginer des plats insolites et surtout aller chaparder ou emprunter des légumes et fruits chez la voisine ou dans les potagers de deux amis. L’un, Cyrille, ne jure que par les pesticides, l’autre Marco, son ennemi juré en apparence, prône le naturel. Notre petite chef cuisto s’entend bien avec les deux hommes jusqu’au jour où ces deux potagers se voient exterminés par des pelleteuses : Tom de Perre, un entrepreneur peu scrupuleux, met en place la culture d’une patate toute particulière. Sa saveur unique rend les gens addictifs et complètement fous. Yasmina, avec l’aide des deux jardiniers et de son père va essayer de démanteler ce commerce frauduleux né d’une transformation chimique.

       C’est coloré, vif et sympathique. J’ai eu du mal à lire sur ma tablette donc de ce côté-là l’expérience fut plutôt ratée mais la BD transmet des ondes positives et enthousiasmantes qui devraient booster les jeunes lecteurs. Certaines images sont savoureuses : Yasmina prépare une gamelle emplie de bons produits bien cuisinés pour le midi de son père… qui mange entouré de gros collègues vulgaires se moquant de lui alors qu’ils se remplissent de hamburgers et de frites.

Yasmina et les mangeurs de patates" de Wauter Mannaert chez ...

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5 mai 2020 2 05 /05 /mai /2020 12:15

Le chemisier de Bastien Vives - BDfugue.com

       Séverine est étudiante en Lettres modernes. Elle partage sa vie avec Thomas… avec qui elle ne partage cependant plus grand-chose, dans une existence routinière et banale. Un soir de baby-sitting, une petite fille lui vomit dessus et le père prête à la jeune femme un chemisier appartenant à son épouse. Ce chemisier semble détenir un pouvoir magique : en soie et très élégant, il attire le regard, sublime le corps de Séverine qui prend une assurance folle. Elle se met à coucher avec un peu n’importe qui, à éprouver des désirs pervers et machistes. Son unique obsession : garder ce chemisier ou trouver son identique.

       Ce roman graphique dérangeant est à lire, je l’espère vraiment, au second degré, parce que sinon le résumé - la nana trouve un chemisier qui lui va super bien et arrive à toutes ses fins grâce à lui - me semble un peu réducteur et surtout hyper sexiste. Sans doute que l’auteur a voulu dénoncer la dimension superficielle de notre société qui accorde trop d’importance aux apparences, sans doute que cette femme qui espère se faire baiser par la pire racaille est à observer avec ironie… Je ne sais pas, j’ai lu que l’auteur voyait cette production comme une comédie. Ça ne m’a pas fait rire du tout et, si j’aime beaucoup le graphisme, l’intrigue me laisse dubitative quant à son intérêt ! Je ne suis pas sûre que Bastien Vivès et moi soyons vraiment compatibles…

Polina et Hollywood Jan que j’ai aimés sans être totalement convaincue.

Le goût du chlore qui m’a déçue.

Casterman - Le Chemisier

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22 avril 2020 3 22 /04 /avril /2020 14:04

La terre des fils- La Terre des fils

         Deux frères ont attrapé et tué un chien, ils apportent fièrement le cadavre à leur père qui, après les avoir vertement réprimandés en les traitant d’imbéciles, va tenter d’échanger la peau du chien contre de la nourriture à Anguillo, un solitaire rustre. Il y a aussi la sorcière que le père tient éloignée de ses fils avec pour recommandation de ne surtout jamais exprimer de sentiments. A la mort du père, les deux fils partent à la conquête d’un monde fait de cannibalisme, d’étrangeté, de décapitation. On va croiser des jumeaux à tête énorme, une femme esclave gardée captive nue dans une cage ou encore le dieu Trokool. Les personnages se déplacent en barque, ne savent pas lire, baragouinent une langue fautive et sont heureux à l’idée de manger des carottes.

         Si les dessins hachurés, gribouillés, torturés ne m‘ont pas dérangée (je les ai même beaucoup aimés) parce qu’ils correspondent vraiment bien à l’univers décrit, cet univers m’a glacée jusqu’au sang. Anxiogène, écœurant, barbare, ce monde correspondrait à un futur où règnent cruauté et sauvagerie. Il faut vraiment être en manque de glauque pour apprécier… heureusement que la fin ouvre une petite brèche d’espoir, une étincelle minuscule. Avis aux amateurs de science-fiction qui aiment des visions cauchemardesques …

         Oui, je suis déçue parce que j’avais adoré S. (intrigue comme dessins n’ont rien à voir !)

La Terre des fils Grand Prix de la critique ACBD 2018

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13 avril 2020 1 13 /04 /avril /2020 17:57

Résultat de recherche d'images pour "la perle steinbeck cornette planetebd"

-     Adapté du roman de John Steinbeck    -

        Kino, un pauvre pêcheur bolivien, trouve une magnifique et énorme perle de culture qui, dans un premier temps, servira à soigner son fils, mordu par un scorpion, Coyotito. Mais le bébé guérit sans l’intervention du médecin et Kino et son épouse Juana se voient déjà riches. Malheureusement cette perle attise les convoitises, les jaloux se pressent, le médecin revient pour essayer de subtiliser cette perle maudite. Une menace mortelle plane sur la petite famille qui finit par fuir. Mais Coyotito se fera tuer par une balle de fusil et Kino rendra la perle à la mer.

        J’avais adoré la lecture de La Perle de Sohn Steinbeck et j’ai beaucoup aimé cette adaptation aussi même si je n’ai pas tout à fait retrouvé la force du style de Steinbeck. Jean-Luc Cornette a tenté de reproduire la simplicité et la sobriété de l’écrivain : les dialogues sont très peu nombreux, les traits sont âpres, rugueux à l’image de la coquille d’huître. Comme le roman, la BD oscille entre conte et tragédie, tout en pointant du doigt l’humain, sa cupidité, son désir de grandeur, sa violence. Ce qui m’a manqué, ce sont peut-être certains mots si beaux qui auraient pu être repris, comme une des dernières phrases du roman :  « Et la musique de la perle s’estompa, ne fut plus qu’un murmure et se tut à jamais ».

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4 avril 2020 6 04 /04 /avril /2020 09:39

Résultat de recherche d'images pour "philippe rey Méditer -  Le bonheur d’être présent de Fabrice Midal, Corbeyran et Emmanuel Despujol"

       Fabrice Midal, philosophe et enseignant de la méditation, nous raconte le parcours qui l’a mené vers la méditation. Enfant mal aimé dans une famille traumatisée par la Shoah où le tabou et l’interdiction gouvernaient l’existence, Fabrice découvre un petit groupe de méditation qui lui plaît immédiatement. Lui qui ne s’est jamais senti à sa place, découvre qu’il a le droit d’exister. Des maîtres le guideront sur la bonne voie qui n’est pas forcément celle du bouddhisme, qui ne rejette pas la sexualité ; une pratique de la méditation ouverte au monde, curieuse, alerte, non dénuée d’humour.

       J’ai vraiment beaucoup aimé cet album. J’ai participé une seule fois à un groupe de méditation et ça m’a vraiment emballée. Pour l’instant, je ne me prends pas le temps de méditer quotidiennement mais la notion de pleine conscience est quelque chose que je pratique depuis quelque temps. Peu importe l’endroit : prendre quelques minutes et avoir conscience de son corps, de tous ses membres, interpeller ses cinq sens, qu’entends-je ? que vois-je réellement ? qu’est-ce que je sens ? Essayer d’accepter les émotions du moment, qu’elles soient bonnes ou mauvaises et c’est justement en les analysant de près que les émotions négatives perdent de leur force. Pour en revenir au livre, j’ai eu un peu de mal avec les dessins, très réalistes, figuratifs ; mais le récit de Fabrice Midal m’a embarquée parce qu’il s’oppose aux discours formatés, protocolaires et prout-prout, ai-je envie de rajouter, de certains maîtres tibétains qui sévissent à la manière de gourous au son de « La bonté est le chemin », etc. La sincérité, l’humilité et l’authenticité de Fabrice Midal m’ont plu.

Un livre - une pratique qui peuvent se montrer utiles actuellement… 

« On prend tendrement sa douleur dans ses bras et on fait la paix avec soi, avec la vie. Nous surmontons ainsi l’animosité que nous éprouvons envers nous-même. Car le drame majeur de tout un chacun, c’est la difficulté d’être ami avec soi. On s’en veut. On s’ne veut d’être trop ceci et pas assez cela. Entrer en affection avec soi, c’est aimer ce qu’il y a de blessé en nous, aimer nos fragilités, nos bizarreries, c’est aimer ce qu’on a refusé de reconnaître. »

« j’ai compris que la méditation , c’était le développement de l’attention et de la présence… mais pas seulement… l’autre aspect est une sorte de confiance en quelque chose d’insaisissable, quelque chose d’extrêmement précieux qui est en chacun de nous. Comme la source de ne notre propre humanité… »

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25 mars 2020 3 25 /03 /mars /2020 11:06

Résultat de recherche d'images pour "Penss et les plis du monde de Jérémie Moreau"

        Quelque part entre monts, vallées et rivières, à la Préhistoire. Penss est un rêveur contemplatif, amoureux de la nature, il préfère admirer se mystères plutôt qu’aller pêcher et chasser avec son clan. Il désespère sa mère qui tente de la ramener à la raison, en vain. Fils et mère se retrouvent seuls et désœuvrés et la vieille, dénutrie, finit par mourir après avoir demandé à Penss de manger son cadavre pour survivre. Penss, dès le retour du printemps, poursuit son obsession : gouverner le monde qui l’entoure, lui arracher ses plus grands secrets, être plus fort, indépendant et nourri correctement en toutes saisons. Pour faire simple, il se met à faire un jardin. Un autre clan le rejoint et cela crée, inévitablement, des frictions, des tensions, des incompréhensions. Pourtant, certains semblent comprendre l’intérêt des idées de Penss. Mais le garçon reste présomptueux et un peu trop sûr de lui pour connaître un succès franc et complet.

        Je suis sûre que certains crieront au chef d’œuvre et je n’en ferai pas partie. Certes, les dessins sont de toute beauté et rendent justice à une nature riche et parfois encore intacte, foisonnante mais aussi cruelle. La disposition et la taille des cases font souvent preuve d’originalité. On ne peut qu’adhérer au message très actuel : clouons le bec à l’homme qui n’a qu’à s’adapter intelligemment à la nature sans se croire supérieur à elle. Pourtant, j’ai trouvé ça parfois lourd de clichés, répétitif et vraiment très long de manière générale. J’ai été touchée par 3,4 pages et sur 231, ça fait peu. Tant mieux si un certain lectorat y trouve son compte.

« Comme les arbres, on se déplie. On lance nos branches pour attraper la lumière… on crache nos racines en quête d’un peu d’eau. On s’étire… tant bien que mal en espérant être suffisamment résistant à la prochaine tempête. Et de même font les animaux et les plantes… Le monde comme une immense forêt de plis à la recherche de la vie ! »

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14 mars 2020 6 14 /03 /mars /2020 17:35

Résultat de recherche d'images pour "Dans la tête de Sherlock Holmes de Cyril Lieron et Benoît Dahan"

D’après Sir Arthur Conan Doyle

-L’Affaire du Ticket Scandaleux-

(Je vois à ce confinement forcé d'une tristesse sans nom deux points positifs : la diminution du taux de pollution et le renouveau de l'attrait pour la lecture - ma bibliothèque municipale a été dévalisée. Parenthèse refermée.)

       Un homme en chemine de nuit, blessé, hagard et ne sachant d’où il vient, est retrouvé dans une rue de Londres. Il s’agit d’un médecin qu’on amène immédiatement auprès de Sherlock Holmes et du Dr Watson. L’homme ne se souvient de rien mais il a été invité à un mystérieux spectacle d’un magicien chinois. D’autres personnes ont reçu un ticket semblable, ou presque identique…

       Bien sûr qu’on ne peut que tomber sous le charme de l’inventivité des dessins, de la minutie apportée aux détails, des courbes de la pensée de notre détective si astucieusement mises en scène. Plans, cartes, vues en coupe, grandes cases, il n‘y a pas deux planches qui se ressemblent et l’œil se régale à chaque page pour cet objet-livre à part. J’ai aussi beaucoup aimé notre Holmes, un grand bonhomme énergique et mince, au nez fin et pointu, une sorte de prestidigitateur de l’esprit. Après quelques jours de réflexion, j'ai enfin trouvé à quel personnage il me faisait penser : au Gainsbourg dessiné par Joan Sfar ( et présent dans son film)! J’aurais deux bémols à formuler : je n’ai pas tout saisi mais c’est mon petit cerveau qui est responsable… et, surtout, j’ai été très frustrée de découvrir, à la fin, qu’il y avait un tome 2 que je n’avais pas sous le coude !

Résultat de recherche d'images pour "Dans la tête de Sherlock Holmes de Cyril Lieron et Benoît Dahan"

 

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3 mars 2020 2 03 /03 /mars /2020 10:32

Résultat de recherche d'images pour "the end zep"

        Théodore va seconder un éminent professeur en biologie spécialisé dans les arbres, dans une réserve suédoise. Il doit vivre avec cet homme particulier, amoureux des Doors et convaincu que les arbres, en plus de communiquer entre eux, sont capables de se défendre en envoyant une substance nocive à la faune et à la flore. Capables aussi, quand l’homme s’approche, de revêtir son ADN initial pour passer inaperçu. D’abord sceptique, Théodore fait d’étranges découvertes : des champignons inconnus, des animaux sauvages qui se rapprochent des habitations,… un rêve prémonitoire va le pousser à aller plus loin avant de constater qu’il est peut-être le seul survivant d’un monde contaminé.

       Ce que j’ai adoré par-dessus tout, c’est cette vision apocalyptique effrayante et angoissante associée à un optimisme incroyable. J’avais ressenti la même chose pour l’extraordinaire Aveuglement de Saramago. Une sorte d’évidence que l’humanité ne peut plus continuer comme elle le fait aujourd’hui mais le refus d’une destruction irrémédiable. Ici, ce sont les arbres qui gouvernent et ont raison. Il faut souhaiter qu’il y ait une part de vérité face à la bêtise humaine. Zep n’utilise qu’une seule couleur, plutôt pastel, par planche. Du bleu, du vert, du beige, du violet. Ma préférence va aux cases qui occupent toute une page voire une double-page. Je me suis laissé emporter avec plaisir dans ce thriller écolo que j’ai adoré ! En voilà un qui figurera dans mon bilan de fin d’année !

Résultat de recherche d'images pour "the end zep"

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22 février 2020 6 22 /02 /février /2020 17:23

Résultat de recherche d'images pour "Roi Ours de Mobidic"

        Xipil est une belle jeune femme, fille de roi, prête à être sacrifiée au dieu Caïman, attachée sur un totem. C’est alors que le roi des ours, un énorme colosse blanc, vient la libérer. Xipil, réticente d’abord, comprend que renoncer au sacrifice, c’est désobéir au chaman et courir des risques encore plus grands. Et effectivement, à peine s’est-elle éloignée qu’un homme de sa tribu à qui elle était promise, cherche à la tuer. C’est encore une fois le roi des ours qui vient la sauver, en contrepartie, il veut prendre la jeune femme pour épouse. Guidée et soutenue par une guenon, Xipil finit par accepter et se met les autres animaux à dos. Arrive la nuit de noces, mais Roi Ours sait se métamorphoser… pour en faire une nuit inoubliable. Ours et humain s’échangent leurs savoir et s’entendent de mieux en mieux. Mais l’avenir, pour les deux amants qui commencent à s’apprivoiser, est compromis, le danger venant aussi bien des animaux que des humains.

        Choisie au hasard dans ma bibliothèque préférée, cette BD fut une réelle belle surprise ! D’emblée, on est plongé dans un univers imaginaire peuplé de légendes indiennes où le lien fort que nouent un ours et une femme sera le noyau du récit. Les dessins rendent parfaitement hommage au texte onirique, parfois féériques, parfois sanguinaires. Ce conte fut une parenthèse enchantée et une jolie découverte. Mobidic (c’est une femme) signe ici sa première BD, elle tient un blog où, quand on le parcourt un peu, on comprend qu’elle apprécie les formes hybrides, les créatures étranges et fantasmagoriques.

«    -     Je n’allais tout de même pas t’obliger à passer la nuit avec un corps d’ours.

      -      Je ne sais pas. Moi je t’impose bien un corps de femme ! »

 

« Tu dois cesser de regarder tes pieds, et voir lion devant toi… apprendre à voir ce qui est vraiment important. »

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10 février 2020 1 10 /02 /février /2020 16:47

Résultat de recherche d'images pour "Ar-Men – L’Enfer des Enfers d’Emmanuel Lepage"

          Je continue ma très jolie découverte d’un de mes dessinateurs préférés.

          Emmanuel Lepage entreprend de raconter ici la longue et éprouvante construction du phare d’Ar-Men. Au large de l’île de Sein, une zone de récifs extrêmement dangereux. Pour parer aux nombreux naufrages de bateaux, il a été décidé, en 1867, de construire un phare. Oui mais il s’agit, dans un premier temps, d’accéder au rocher choisi et d’y percer des trous. Avec les moyens du XIXème siècle et les conditions météorologiques très défavorables, l’entreprise s’avéra déjà compliquée. En cas de fortes houles -ce qui arrivait souvent- les canots devaient rentrer le plus rapidement au port. Au bout de deux ans, la base est montée mais le ciment choisi se décompose à l’eau de mer. Les chefs des travaux se succèdent, tous plus découragés les uns que les autres mais après une quinzaine d’années, la construction du phare est terminée. On doute cependant de sa stabilité et des travaux de renforcement sont entrepris, ils vont durer une dizaine d’années. Les gardiens, au nombre de trois, se relaient et restent chacun dix jours, contraints à lutter contre la solitude, les aléas climatologiques, l’humidité, chargés de veiller à ce que le feu reste allumé.

          Emmanuel Lepage privilégie l’histoire personnelle d’un gardien, Germain, pour nous raconter la grande Histoire. Entre une légende bretonne et le fantôme d’une petite fille noyée, l’endroit devient encore plus hostile et menaçant. C’est aussi un bel hommage rendu aux gardiens de phare, ces héros anonymes. Depuis 1990, le phare est automatisé et les deux derniers gardiens ont été hélitreuillés ; les visites d’entretien se font toujours par hélicoptère et sans doute qu’il n’y a plus personne pour dire « Le feu est clair, tout va bien. » Pour finir, le meilleur : les aquarelles de Lepage qui m’ont encore une fois émerveillée. Il a utilisé toutes les palettes de couleurs (merci !) pour exprimer la sauvagerie et la brutalité de la mer, la petitesse de la construction humaine, laissant une grande place à la houle, aux vagues, au ressac, aux embruns qu’on croit sentir, mais aussi aux oiseaux marins, bécasses, grives, vanneaux qui prennent comme point de départ le phare pour des « contrées pleines de promesses ». Ah, c’est beau ! Allez : coup de cœur !

C’est magnifique, passionnant et effrayant à la fois.

Résultat de recherche d'images pour "Ar-Men – L’Enfer des Enfers d’Emmanuel Lepage"

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