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13 octobre 2019 7 13 /10 /octobre /2019 09:21

Résultat de recherche d'images pour "Montana 1948 de Nicolas Pitz et Larry Watson sarbacane"

                 Au nord-ouest des Etats-Unis, à quelques kilomètres du Canada, une petite ville suit son cours paisible en apparence, au lendemain de la deuxième Guerre mondiale. Le narrateur, David, est le fils du shérif de la ville, Wes. Il assiste, impuissant et malheureux, à la maladie qui cloue au lit sa nurse, Marie, une jeune Indienne. Le père de David a un frère, Frank, qui, en plus d’être médecin, s’est brillamment distingué pendant la guerre. C’est lui qui vient examiner Marie mais elle hurle qu’elle ne veut pas de lui ; on met cette peur sur le compte des superstitions indiennes… Ce que la famille de David va découvrir, c’est que Frank a l’habitude d’abuser des jeunes filles indiennes, comme le confirme le grand-père de David : « Frank a toujours eu un faible pour la viande rouge. »…  Wes est partagé entre sa fonction de shérif, son devoir de rendre justice et l’honneur familial à préserver.

            La BD est une adaptation du roman de Larry Watson que je n’ai pas lu. Elle pointe habilement du doigt la discrimination faite envers les Indiens et l’hypocrisie des Blancs. J’ai bien aimé que le narrateur soit ce petit garçon qui découvre à la fois l’horreur dont est capable un membre de sa famille mais aussi le danger imminent de l’éclatement de cette même famille qui constituait son repère. Les couleurs sont généralement chaudes et les dessins mettent en valeur l’immensité des plaines, la rudesse de ce paysage américain agrémenté de ranchs, de rivières et d’animaux à chasser. J’ai beaucoup aimé cette lecture et l’atmosphère de plus en plus pesante qui règne dans cette ville divisée.

Résultat de recherche d'images pour "Montana 1948 de Nicolas Pitz et Larry Watson"

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4 octobre 2019 5 04 /10 /octobre /2019 20:19

Résultat de recherche d'images pour "Le goût d’Emma de Takahama, Maisonneuve et Pavlowitch arenes bd"

Emmanuelle Maisonneuve a toujours été passionnée par la gastronomie, la cuisine, la bonne chère, le goût, les saveurs et les parfums. Collectionneuse de vinaigres (c’est original), elle postule au poste d’inspectrice pour Le Guide Michelin. Et c’est un jour béni par les dieux quand enfin on l’appelle pour lui dire que sa candidature a été retenue. Après trois semaines de formation intense, Emma entre dans le club très fermé des inspecteurs. Le métier s’avère plus exigeant et plus chronophage que ce qu’elle pensait. Parcourant les villes et villages de France, Emma doit soit manger incognito midi et soir dans les restaurants (et ne prendre que le menu du jour, le petit livre rouge économise aussi), soit se présenter en tant qu’inspectrice Michelin et questionner, contrôler, épier et tester en une demi-heure les chambres d’hôtel. Après ce parcours du combattant où le foie gras et la riche cuisine grasse et roborative deviennent sa hantise, elle doit encore s’atteler à rédiger les rapports – de mémoire. Son couple en pâtit, les responsabilités aussi – elle est « un ange ou un démon » pour les chefs. Celle qui est la première inspectrice femme annonce qu’elle ne le sera que quatre ans. Un voyage au Japon la convainc qu’elle préfère la simplicité et la pureté des aliments à l’exubérance des plats français.

            J’ai adoré ce voyage gustatif autant surprenant qu’instructif. Emma est douée, cet ouvrage embaume une appétissant effluve, la douce folie de notre inspectrice est contagieuse et j’ai pris un très grand plaisir à découvrir ce métier un peu sadique (manger du foie gras deux fois par jour !!) mais tellement noble. Gourmande comme je suis, j’hésite à mettre un coup de cœur car la plupart des dessins m’ont plu, certains se rapprochent du photoréalisme mais d’autres « à la japonaise », montrent des personnages s’esclaffant trois cases sur quatre. Je me suis régalée, presque rassasiée et je salue le travail de ces trois femmes artistes et créatrices, passionnées, on le sent. Ah je n’avais rien senti de similaire depuis Le Gourmet solitaire !

L’incomparable gastronomie japonaise … : « Les légumes ont un goût pur, naturel. Comme s’ils sortaient tout juste de terre. Tofu frit, enrobé de sésame, konnyaku – surprenant, ce tubercule – champignons, haricots, yuba – délicieuse, cette peau de tofu – une plante aquatique incroyable ! et légumes en tempura. C’est beau et c’est bon. Le tofu est souple et crémeux. Il est si différent de celui que je connais. »

Quand Emma compare la cuisine et sa relation avec son compagnon : « C’est comme un mauvais accord mets et vin. Même si indépendamment le plat est bon et le vin aussi, ils peuvent ne pas aller ensemble. Et ce ne sera ni la faute du plat ni celle du vin. Mais le résultat sera mauvais. On aura beau essayer d’arranger ensemble avec des épices, ou un trait de sauce, rien n’y fera, le mariage de la carpe et du lapin… »

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21 septembre 2019 6 21 /09 /septembre /2019 08:55

Résultat de recherche d'images pour "Les petites victoires d’Yvon Roy"

            Un couple ordinaire, l’auteur narrateur et sa compagne Chloé, se décide à avoir un enfant. Tout se passe à merveille jusqu’aux 18 mois du petit Olivier. Les parents trouvent de plus en plus étrange qu’il ne parle pas du tout, qu’il ne réagisse pas aux pitreries ni aux démonstrations d’affection, qu’il ne soit jamais câlin. Le diagnostic tombe vite : Olivier est autiste, et l’avenir risque d’être compliqué : il ne pourra ni lire ni écrire, sans doute difficilement parler. Après un moment de découragement au cours duquel les parents se séparent, ils décident de rester une famille, de donner toutes les chances à Olivier. On suit ce père prêt à tout, patient, ouvrant Olivier à différents sports, brisant la routine si chère aux autistes, apprenant doucement à vaincre les crises d’angoisse du petit… Ses efforts conjugués à ceux de la mère et de l’équipe éducative vont porter ses fruits puisqu’Olivier va, à sept ans, pouvoir intégrer une école normale.

           Ce récit de vie est très émouvant parce qu’il prouve qu’à force de patience, d’amour et de persévérance, de petits miracles, ces fameuses « petites victoires » sont possibles. Je crois que la BD est destinée à tous les parents parce qu’on manque souvent de patience avec ses enfants et qu’on a tendance à projeter en eux l’image de l’enfant idéalisé. Ce père admirable (il faut bien l’admettre) a tout gagné le jour où il a réussi, sans hésitation ni doute, à dire à son fils qu’il était fantastique : « Et je peux enfin faire mes adieux au fantôme de ce fils qui ne s’est jamais présenté, et accueillir celui qui a décidé de venir vivre avec moi. »

Bel album empli de tendresse, de tolérance, de combativité. A l’auteur qui se demandait en préambule s’il devait écrire cette histoire : oui Monsieur Yvon Roy, vous avez bien fait !

Résultat de recherche d'images pour "Les petites victoires d’Yvon Roy rue sevres"

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9 septembre 2019 1 09 /09 /septembre /2019 19:51

Résultat de recherche d'images pour "Simone de Beauvoir une jeune fille qui dérange de Sophie Carquain et Olivier Grojnowski"

            Simone est une petite fille issue d’une famille bourgeoise parisienne. Née en 1908, elle se distingue par son fort caractère et ses indocilités lui attirent souvent la colère de sa mère, si stricte et conservatrice. Très tôt, la fillette se révolte contre cette éducation sclérosante qui consiste pour une fille à apprendre à tricoter, coudre, broder et tenir une maison. Mère et enseignante lui confisquent les romans qui lui font de l’œil. Adolescente, elle perd la foi et rencontre Zaza, celle qui deviendra son amie même si les deux filles n’ont pas toujours la même vision de la vie. De plus en plus émancipée, guidée par son cousin Jacques, Simone entre à la Sorbonne où elle rencontre Jean-Paul Sartre surnommé le « gnome » et se laisse séduire par son élégance, sa culture, son discours.

           Résumer Mémoires d’une jeune fille rangée, un tel roman brillantissime, en quelques dizaines de planches de BD, le pari était audacieux et risqué. Il est réussi dans le sens où les dessins reflètent fidèlement les personnages de l’autobiographie et l’atmosphère de la première moitié du XXème siècle. J’ai particulièrement apprécié la mère dont l’image s’étiole au fil des pages, la relation entre Zaza et Simone, la rencontre explosive entre Sartre et Beauvoir. Le choix du noir et blanc cédant une grande place au gris est tout à fait justifié et pertinent mais je suis restée frustrée par l’absence de certains passages de la vie de Simone, ses réflexions qu’on pouvait évidemment difficilement retranscrire dans leur totalité. L’album demeure cependant une très bonne première approche de cette femme fascinante.

A noter que chaque chapitre s’ouvre sur une citation de Simone de Beauvoir. Celle-ci est extraite de La Force de l’âge : « Je n’avais pas été une petite fille particulièrement gâtée ; mais les circonstances avaient favorisé en moi l’éclosion d’une multitude de désirs ; mes études, ma vie de famille m’obligèrent à les juguler. Ils n’en explosèrent qu’avec plus de violence et rien ne me sembla plus urgent que de les apaiser. »

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30 août 2019 5 30 /08 /août /2019 05:38

Résultat de recherche d'images pour "Emma G. Wildford de Zidrou et Edith"

 

               Été 1920. Emma est une jeune femme de vingt ans, rêveuse et poétesse, qui se morfond dans la canicule de la campagne anglaise. Et pour cause : coincée entre sa sœur enceinte et son beau-frère hypocrite et pingre, elle attend des nouvelles de son explorateur de fiancé, disparu de la circulation depuis plus d’un an. En effet, Roald est parti en expédition en Laponie, à la recherche du trésor d’une déesse au bord d’un lac norvégien. Un matin, Emma se décide : elle partira à la recherche de l’homme qu’elle aime ! Longue traversée en ferry, marches interminables, rudesse du climat, blessures, Emma affronte tous les dangers, accompagnée de son guide, Hansen. Mais si sa quête est honorable, le point final risque de la surprendre…

            J’ai adoré à la fois ce récit féministe d’une jeune femme pêchue, déterminée et libérée, qui, à travers un road trip enneigé, poursuit son idéal tout en écrivant quotidiennement, mais j’ai aussi adoré les dessins délicats et colorés d’Edith, en parfaite adéquation avec l'histoire racontée. L’objet-livre, magnifique, s’ouvre comme une boîte à trésors et recèle de petites surprises pour le lecteur. Une enquête poétique et lyrique, un voyage dans le temps et dans l’Europe du Nord, bref, un roman graphique à lire sans hésitation !

             J’avais déjà beaucoup aimé Le Jardin de Minuit d’Edith et évidemment tant d’autres œuvres de Zidrou.

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17 août 2019 6 17 /08 /août /2019 08:27

Résultat de recherche d'images pour "Gustave Caillebotte de Laurent Colonnier glénat"

             C’est parce que Caillebotte est mon peintre impressionniste préféré que j’ai acheté cette BD.

             Gustave Caillebotte a la chance d’être très riche. Mécène, collectionneur, ami de Monet, Renoir, Pissarro, Degas, Manet, il va contribuer à valoriser leurs œuvres, à protéger et à aider les artistes, à leur procurer un appartement gigantesque pour les expositions, à acheter les peintures de ses collègues. Alors que son tableau des Raboteurs de Parquet est refusé par le jury de l’Académie des Beaux-Arts, il se bat à côté des impressionnistes pour prouver que la modernité, l’industrie, la vapeur, les trains mais aussi les blanchisseuses, les danseuses, les raboteurs sont des sujets intéressants, qui ont leur place dans l’art.

             Je sais désormais pourquoi j’aime tant Caillebotte : parce qu’il est autant réaliste qu’impressionniste, parce qu’il aime les paysages urbains autant que la nature, parce qu’il peint tout le monde, parce qu’on pourra le rapprocher d’un Hopper qui s’en inspirera. Modeste, altruiste et généreux, cet homme était convaincu qu’il mourrait jeune, comme le reste de sa famille, et il n’avait pas tort. Avant sa mort, à 45 ans, il lègue sa grande et prestigieuse collection au Musée du Luxembourg puis à celui du Louvre.

             J’ai adoré cette BD, suivre la genèse des Raboteurs que j’aime tant, accompagner Le Bal du moulin de la Galette de Renoir sur les chaussées noires de Paris, porté par les peintres qui ne deviendront célèbres qu’une fois enterrés. Un très bel hommage qui nous permet d’en découvrir un peu plus sur cette époque fascinante de la fin du XIXème siècle. Saviez-vous, par exemple, que Louis Leroy a qualifié les peintres d’ « impressionnistes » pour se moquer d’eux et que c’est pour le prendre à son propre jeu qu’ils ont adopté ce nom ? « Messieurs nous voilà devenus impressionniste, soyons impressionnants ! »

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3 août 2019 6 03 /08 /août /2019 21:02

Résultat de recherche d'images pour "Cassandra Darke de Posy Simmonds bedetheque"

           Cassandra Drake a 71 ans, elle est marchande d’art à Londres. En 2017, ses escroqueries sont révélées au grand jour : elle vendait des copies de sculptures. De remords, de scrupules, elle n’en a pas parce qu’elle a tendance à se montrer coriace, mauvaise, aigrie et malpolie. Elle héberge un moment Nicki, la fille de son ex-mari, dans la cave, en échange de milliers de services. Mais de cette relation de maîtresse à esclave naîtront les problèmes à venir pour Cassandra. Un revolver et un gant retrouvés, ne enquête policière, la confrontation des classes sociales, une peinture de l'Angleterre actuelle, … le rythme va s’accélérer pour parvenir à un retournement de situation final.

          Avec Posy Simmonds, on en a toujours pour son argent, c’est encore une fois un roman graphique dense, riche et captivant. Que ce soit pour ce personnage féminin obèse et sans gêne ou pour ce contexte posé avec justesse et lucidité, on ne peut qu’applaudir les prouesses de l’autrice dont le texte comme le dessin sont réussis. J’ai un peu été déçue par la fin mais ça n’enlève de pas grand-chose au charme général - so british.

Gemma Bovery.

Elle assiste à l’enterrement de son ex-mari, Freddie, que lui avait piqué sa sœur et « sainte » Margot : « L’église est surchauffée. Il y a une odeur de renfermé, poussière et manteaux étuvés. Et les voilà, les reliques du passé de Freddie. Plus un recteur, un chanoine, un chœur et un organiste. Merci Margot. Freddie aurait été horrifié. C’était un païen, un blasphémateur talentueux, un puits de blagues salaces. »

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20 juillet 2019 6 20 /07 /juillet /2019 20:14

Résultat de recherche d'images pour "invasion des imbeciles tiphaine riviere"

Yvonne, sur le point de mourir, à 107 ans, se plaint d’être toujours seule. Elle passe l’arme à gauche et se retrouve dans un univers fantasmagorique peuplé de créatures à gros yeux à mi-chemin entre la mouche et le djinn. On lui pose la question fatidique : « Avez-vous infléchi la trajectoire de l’humanité ? » et Yvonne, maligne, répond qu’il faut d’abord éradiquer un fléau, un contagieux virus… la bêtise ! On la prend au mot, elle doit prouver que sur Terre règne la bêtise qui empêche l’humanité d’avancer. Yvonne choisit son petit village breton pour cible où, invisible, elle pointe du doigt les idiots. Il y a de quoi faire…

J’avais déjà lu Carnets de thèse (que j’avais aimé) de la même autrice et je n’ai pas été déçue. L’histoire appartenant au genre fantastique revêt astucieusement le rôle de fable écologique et ça m’a bien plu. Même si l’idée de devoir s’occuper de notre Terre en priorité absolue n’est pas neuve, j’ai trouvé qu’elle avait été amenée avec délicatesse et poésie.

« quand on rencontre quelqu’un d’ennuyeux ou de méchant… d’intolérant, de vulgaire, d’arrogant ou de vaniteux, de rigide… quelqu’un qui donne des conseils ou qui est brusque… quelqu’un d’ignorant, d’indiscret, quelqu’un qui parle trop, quelqu’un qui ne dit rien… on est un peu irrité. Instinctivement, on sent une gêne, tu vois ? Eh bien, d’après Yvonne, dès que quelqu’un nous énerve, triton ! c’est probablement un con ! »

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5 juillet 2019 5 05 /07 /juillet /2019 14:33

Résultat de recherche d'images pour "Coquelicots d’Irak de Brigitte Findakly et Lewis Trondheim"

          Dans cette jolie BD, Brigitte Findakly raconte son enfance en Irak suivie de sa venue en France et les quelques allers-retours France-Irak jusqu’aux années 80. Née d’une mère française qui a été ravie de partir vivre en Irak et d’un père dentiste irakien chrétien, la petite Brigitte a grandi à Mossoul. Après quelques vacances parisiennes, il a fallu vivre en France, ce qui a été très difficile mais les quelques voyages à Mossoul ont prouvé que la vie irakienne s’était vraiment dégradée. Ce qui me frappe toujours, c’est la vie d’avant : je ne suis sans doute pas la seule à avoir une image figée d’une vie stricte, sclérosée et extrémiste en Irak, or, ce qui émane de ces planches, c’est une douceur de vivre, une existence assez paisible, une certaine insouciance mêlée aux absurdités des conflits en cours. Pour preuve, la narratrice s’est sentie en danger une seule fois, quand il fallait se réfugier dans les bouches du métro alors que sévissaient des manifestations trop virulentes… à Paris, en juin 68 !

          J’ignorais que Brigitte Findakly était la femme de Lewis Trondheim et je trouve ce projet commun de mettre des mots et des images sur cette enfance irakienne et cet exil français, très touchant. Si morale il devait y avoir, ce serait qu’il y a du bon et du moins bon dans chaque pays. J’ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture agrémentée de photos de famille en noir et blanc et, entre sourires et offuscations, voilà un échantillon de ce que j’ai pu retenir :

  • La mère est abonnée à une revue française féminine. Systématiquement, la tête d’Enrico Macias y été découpée, … parce qu’il est juif.
  • Les enfants s’amusent comme des fous quand le véhicule municipal vient démoustiquer le quartier au D.D.T. : ils batifolent dans le gros nuage !
  • En 1963, la couleur rouge fut totalement proscrite dans les rues et les lieux publics.
  • En Irak, ce sont les hommes qui font les courses.
  • Les médecins soignaient surtout en faisant des piqûres, celui qui se contentait de ne prescrire que des médicaments, était considéré comme un incapable. Et le docteur alignait les malades par 10 et faisait des piqûres à la chaîne… avec la même seringue !
  • La mère n’a jamais pu se faire à certaines coutumes comme la sieste de l’après-midi, se maquiller tous les jours et porter des fourrures en hiver.
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24 juin 2019 1 24 /06 /juin /2019 15:41

Résultat de recherche d'images pour "La croisade des innocents de Chloé Cruchaudet"

                Début XIIIème siècle. Tout commence par un drame familial : Colas, fils de fermier, jette sa petite sœur Margotte dans l’auge aux cochons où les bêtes lui dévorent la moitié du visage. Pris de panique, craignant la colère de son ogre de père, Colas fuit. Il se retrouve vite petit esclave dans une brasserie, en compagnie d’autres enfants exploités. Un jour, il voit, au travers d’un lac gelé, un cadavre qui le regarde les bras écartés. Pour Colas, c’est Jésus, pour son copain Camille, c’est un signe : Colas est un élu et il annonce la bonne nouvelle à leurs camarades. Plus de doute : grâce à la noix sacrée, un blason fabriqué à la va-vite, ils doivent se rendre à Jérusalem. Les enfants fuient une nuit, profitent de leur liberté, se débrouillent pour se nourrir et sont bientôt rejoints par d’autres enfants. Ils survivent en proposant un spectacle de marionnettes dans les villages traversés. Entre anarchie, liberté, abus de pouvoir, jalousies, désertion, trahisons et abandons, les enfants traverseront bien des mésaventures … et des paysages, avant d’arriver à la mer.

             L’idée de départ est excellente, basée sur l’histoire vraie de la croisade des enfants de 1212, certaines planches qui voient défiler ces « âmes pures » sont absolument magnifiques, les réflexions induites par ce microcosme géré par des enfants (la notion de liberté, les limites de la religion, la définition de l’innocence) sont évidemment intéressantes. Malgré tous ces points positifs, je suis déçue. Les longueurs sont trop nombreuses, les enfants (presque) tous identiques et même si j’ai apprécié ces nuances de violet/noir/bleu/gris présentes dans presque tout l’album, j’aurais aimé plus de contrastes qui auraient rendu l’histoire plus captivante. Au final, et je ne sais pas si c’est voulu par l’autrice, il subsiste une impression de malaise parce qu’entre âmes pures et monstres, entre innocence et fourberie, on ne sait pas tout à fait où situer ces enfants. J'ai largement préféré Mauvais genre

« Le voyage sera sûrement difficile, il va falloir se serrer la ceinture… mais à partir de maintenant, nous marcherons, mangerons, respirerons tous ensemble. Nous ne ferons plus qu’un. La noix sacrée, nous allons la porter chacun à notre tour. Elle sera notre guide. »

 

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