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10 février 2020 1 10 /02 /février /2020 16:47

Résultat de recherche d'images pour "Ar-Men – L’Enfer des Enfers d’Emmanuel Lepage"

          Je continue ma très jolie découverte d’un de mes dessinateurs préférés.

          Emmanuel Lepage entreprend de raconter ici la longue et éprouvante construction du phare d’Ar-Men. Au large de l’île de Sein, une zone de récifs extrêmement dangereux. Pour parer aux nombreux naufrages de bateaux, il a été décidé, en 1867, de construire un phare. Oui mais il s’agit, dans un premier temps, d’accéder au rocher choisi et d’y percer des trous. Avec les moyens du XIXème siècle et les conditions météorologiques très défavorables, l’entreprise s’avéra déjà compliquée. En cas de fortes houles -ce qui arrivait souvent- les canots devaient rentrer le plus rapidement au port. Au bout de deux ans, la base est montée mais le ciment choisi se décompose à l’eau de mer. Les chefs des travaux se succèdent, tous plus découragés les uns que les autres mais après une quinzaine d’années, la construction du phare est terminée. On doute cependant de sa stabilité et des travaux de renforcement sont entrepris, ils vont durer une dizaine d’années. Les gardiens, au nombre de trois, se relaient et restent chacun dix jours, contraints à lutter contre la solitude, les aléas climatologiques, l’humidité, chargés de veiller à ce que le feu reste allumé.

          Emmanuel Lepage privilégie l’histoire personnelle d’un gardien, Germain, pour nous raconter la grande Histoire. Entre une légende bretonne et le fantôme d’une petite fille noyée, l’endroit devient encore plus hostile et menaçant. C’est aussi un bel hommage rendu aux gardiens de phare, ces héros anonymes. Depuis 1990, le phare est automatisé et les deux derniers gardiens ont été hélitreuillés ; les visites d’entretien se font toujours par hélicoptère et sans doute qu’il n’y a plus personne pour dire « Le feu est clair, tout va bien. » Pour finir, le meilleur : les aquarelles de Lepage qui m’ont encore une fois émerveillée. Il a utilisé toutes les palettes de couleurs (merci !) pour exprimer la sauvagerie et la brutalité de la mer, la petitesse de la construction humaine, laissant une grande place à la houle, aux vagues, au ressac, aux embruns qu’on croit sentir, mais aussi aux oiseaux marins, bécasses, grives, vanneaux qui prennent comme point de départ le phare pour des « contrées pleines de promesses ». Ah, c’est beau ! Allez : coup de cœur !

C’est magnifique, passionnant et effrayant à la fois.

Résultat de recherche d'images pour "Ar-Men – L’Enfer des Enfers d’Emmanuel Lepage"

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31 janvier 2020 5 31 /01 /janvier /2020 18:48

Résultat de recherche d'images pour "Faut pas prendre les cons pour des gens  bedetheque""

         J’ai repéré le style Reuzé il y a déjà un petit bout de temps dans Fluide Glacial. Comble de bonheur, la BD complète existe depuis quelques mois !

         Des enfants qui collectionnent les images des paquets de cigarettes. Un centre d’art contemporain complètement vide pour questionner « l’instance-visiteur sur le non-espace des possibles » mais où le kamikaze devient un « non-kamikaze » créant un « non-attentat ». Une maison parlante toujours présente pour ses habitants finalement beaucoup trop cons pour cette maison intelligente. Des voisins qui se refilent leurs SDF. Un patient qui, sur sa table d’opération, veut montrer le tuto sur l’emplacement du foie à son chirurgien. Une ville qu’on pose « sur un socle de 700 mètres afin de le rendre inaccessible aux migrants » mais qui va la construire ? Une main d’œuvre étrangère évidemment ! Mais on n’a jamais vu de migrants dans le village… ah oui « Comment va-t-on faire pour construire notre socle anti-migrants sans migrants ? »

         Les dessins, sobres et réalistes, souvent identiques d’une case à l’autre, renforcent le cynisme, l’absurde et l’humour noir des dialogues ; ils font penser à des romans-photos aussi mais pour la mièvrerie, vous allez être déçu. On y dénonce – en vrac – la société de consommation, la gestion des SDF, le tout payant, le terrorisme et les idées préconçues sur le sujet, la crise des hôpitaux, … Certaines planches sont tellement criantes de justesse et de vérité : l’employé de banque qui braque un flingue sur les clients en hurlant « C’est un hold-up ! ». En attendant le prochain Fabcaro, on peut lire Reuzé, c’est du même acabit (mon mari préfère Reuzé !). On hésite encore éclat de rire et vomito devant ce scalp d’une société tout de même bien malade…

Une petite citation : « Pour faciliter le suicide de ses employés, l’entreprise vous offre des lettres d’adieu préremplies. »

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21 janvier 2020 2 21 /01 /janvier /2020 21:33

Résultat de recherche d'images pour "La Malle Sanderson de Jean-Claude Götting bedetheque""

        C’est parce que j’avais déjà aimé Watertown du même auteur que je me suis précipitée sur ce titre (et pas parce qu’il a fait les couvertures d’Harry Potter dont ma fille est tellement fan, nan, nan…)

        Sanderson est un illusionniste célèbre qui prétend aussi, dans ses spectacles à succès, lire dans les pensées des gens. Imbu de sa personne et plutôt grande gueule, il se laisse séduire par Marie, une femme mariée qui lui jure qu’elle ne s’est jamais mariée par amour. Sanderson ne veut pas trop s’impliquer dans cette relation et préfère consacrer temps et énergie à son dernier numéro : une spectaculaire tentative d’évasion.

        J’ai adoré ! Pour les BD, c’est pas compliqué, quand je commence à ouvrir l’ouvrage en me demandant ce qu’il en est, que je reste scotchée, assise sur la première marche de mon escalier, en le lisant d’une traite jusqu’à la fin, c’est que ça me plaît beaucoup ! Götting sait aller droit au but, il est efficace, ses traits le sont aussi, les personnages sont croqués en quelques planches et ce trait épais qui lui est si particulier participe à cette efficacité, à cette simplicité.

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11 janvier 2020 6 11 /01 /janvier /2020 13:54

Résultat de recherche d'images pour "Dans les forêts de Sibérie de Virgile Dureuil d’après le récit de Sylvain Tesson""

          Sept ans que Sylvain Tesson en rêve : partir s’isoler loin, très loin. Il réalise son souhait en s’installant dans une cabane au pied de la taïga, face au lac Baïkal, en Sibérie. Seul, de février à juillet. Lisant, s’adonnant à la contemplation, pêchant, marchant dans la neige, buvant (beaucoup !), allant à la rencontre de quelques voisins très éloignés, l’écrivain s’adapte à un temps qui a pris une autre dimension. Il écrit face à une fenêtre, il joue avec ses chiens, il pense à sa famille, il compare sa vie à celle des citadins, il repense à son passé…

          Dur, dur de lire une adaptation BD d’un roman qu’on a adoré ! Dans les forêts de Sibérie m’a durablement marquée, il était donc très agréable de retrouver cette histoire complètement dingue de vie en solitaire dans ce froid glacial. Les dessins réalistes m’ont plu, j’ai aimé mettre des images sur ce que j’imaginais (et bien sûr, ça ne colle pas du tout avec ce que j’avais en tête mais ce n’est pas grave…) mais je n’ai pas été envoûtée. J’ai apprécié la variété des couleurs (merci de ne pas avoir fait un album en noir et blanc !) mais j’aurais voulu un dessin à la Emmanuel Lepage avec des planches immenses et grandioses, des envolées lyriques, des images qui font rêver. Bon. Si ça donne envie aux lecteurs d’aller découvrir le roman, je suis ok.

« Cette vie procure la paix. La lecture, l’écriture, la pêche, l’ascension des versants, la flânerie dans les bois… »

Et toujours, l’humour de Sylvain Tesson : « Rien ne vaut la solitude. Pour être parfaitement heureux, il me manque quelqu’un à qui l’expliquer. »

« La pluie a été inventée pour que l’homme se sente heureux sous un toit. »

« Étrange comme le temps vous retire son amitié. Hier encore, il glissait, soyeux. Chaque seconde, à présent, une aiguille. »

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29 décembre 2019 7 29 /12 /décembre /2019 19:24

Résultat de recherche d'images pour "Un printemps à Tchernobyl d’Emmanuel Lepage futuropolis""

          Cela faisait un moment que je m’étais offert cette grosse BD (quand je me lance dans des achats BD, Emmanuel Lepage est souvent de la partie), le moment était venu de la lire : le thème de Tchernobyl m’a intéressée dans le roman d’Alexandra Koszelyk, il m’a carrément écoeurée dans la série Chernobyl que je n’ai pu voir jusqu’au bout.

           Emmanuel Lepage en tant que dessinateur se rend avec un petit groupe de Français à Tchernobyl. L’appréhension se mêle à l’excitation. Emmanuel s’est documenté et, entre les chiffres (100000 morts dus à la catastrophe, 25% du territoire biélorusse contaminé), les enfants difformes, le cimetière technologique (camion, hélicoptères, matériel abandonnés), tout le désastre qu’on connaît, le dessinateur s’attend à avoir la nausée et à rapporter au grand public l’étendue de la catastrophe. Mais le petit groupe arrive dans un cocon d’humanité où, si les risques de cancer sont bien réels, la vie se fait une place, la musique, les rires, la joie aussi – peut-être plus qu’ailleurs.

           Ce qui est absolument extraordinaire dans ce magnifique album, c’est qu’Emmanuel Lepage – et il n’en revient pas lui-même !- trouve du beau, de l’amour, du positif dans cet endroit dont il était venu dénoncer les atrocités. Malgré lui, une candeur et une douceur qui lui rappellent son enfance le submergent à plusieurs reprises. La nature a envahi les habitations désertées mais les hommes savent vivre et profiter de la vie ici aussi, malgré les dangers quotidiens. Faut-il parler du dessin quand on connaît cet artiste si talentueux ? Les planches consacrées à ces forêts bleues, où la couleur est revenue après le gris de Pripiat, suffisent à ouvrir l’album. C’est du vert et du bleu à foison, à savourer avec la même délicatesse que le dessinateur met dans son œuvre. C’est à la fois grand et empli d’humilité.

« Dans ce métier, seul à gratter sur ma planche, j’ai souvent l’impression de voir le monde à travers une vitre. D’être « à côté ». Cette fois-ci, le monde, je le sentirai dans ma peau. Bien sûr, c’était risqué… mais tellement excitant ! J’allais découvrir les terres interdites où rôde la mort. »

« Pripiat, ville désolée, colle à ce que j’imaginais de la catastrophe, correspond à l’image que je me faisais du désastre. Mais ici, dans la zone ? Cette vibration subtile des couleurs couvre l’effroyable réalité qui se cache à mes yeux. »

« je croyais me frotter au danger, à la mort… et la vie s’impose à moi. »

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14 décembre 2019 6 14 /12 /décembre /2019 19:00

Résultat de recherche d'images pour "lafon Les gens heureux lisent et boivent du café d’Agnès Martin-Lugand, Véronique Grisseaux & Cécile Bidault""

           Le roman, à sa parution, a connu un gros succès. Il a suffi -à l’époque- que je lise la quatrième de couverture pour que je sache que ce n’était pas pour moi. Finalement, le support BD m’a tentée.

           Diane, un an auparavant, a perdu son mari et sa fille dans un accident de voiture. Depuis, elle passe son temps à boire et à fumer, vautrée sur le canapé. Félix, son meilleur ami, la pousse à prendre l’air. Pour qu’il lui fiche la paix, elle part s’installer dans un cottage irlandais où la solitude devrait lui convenir. Mais le couple de propriétaires la sociabilise un peu et leur neveu, Edward, la fait surtout sortir de ses gonds. En effet, le type est odieux et rustre, il ne veut pas voir la jeune femme dans les parages et le dit tout haut. Pourtant, il sera amené à lui sauver deux fois la vie, bien malgré lui. Evidemment, Edward n’est pas si monstrueux qu’il n’y paraît, c’est juste qu’il cache un lourd secret. Et évidemment, les deux incompatibles vont finir par se rapprocher.

           Heureusement que je n’ai pas lu le roman qui n’est pas du tout mon genre (je l’avais bien deviné) ! Alors que le début de l’album m’allait bien, un gros drame dont on essaye de sortir, ok, avec des images douces et pastel assez agréables. J’aimais bien me plonger dans cette histoire de reconstruction en Irlande. Mais la dimension feel good avec le retournement de situation complètement renversant (cet Edward qui devient un ange en deux temps trois mouvements alors que c’était un sombre connard) m’a agacée. La possibilité que Diane puisse être amoureuse un an après avoir perdu son mari ne me paraît pas crédible non plus. Pas grand-chose d’autre à dire.

           Question : pourquoi certaines BD qui sont des adaptations de roman font figurer en très gros le nom du romancier (comme ici) et pour d’autres, c’est le nom du dessinateur qui domine au détriment de celui de l’auteur initial ? Z’avez une réponse ?

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5 décembre 2019 4 05 /12 /décembre /2019 15:38

Résultat de recherche d'images pour "Chroniques du léopard d’Appollo et Tehem"

          Ne vous fiez pas, comme moi, à un coup d’œil trop rapide à une couverture et un titre qui pourraient paraître légers et creux.

          En 1942, le narrateur, Charles, est un ado qui s’est vite lié d’amitié avec Lucien, un nouveau venu de Tunisie, dans son lycée Leconte-de-Lisle à Saint-Denis à La Réunion. Les deux font la paire pour être les derniers en classe (à part en français et en dessin), s’attirer les foudres du surgé et se mettre à dos les meilleurs de la classe, à savoir Raymond Barre et les frères Vergès (eh oui, rien que ça…). Mais leur objectif secret est de former un groupe de rébellion contre les pétainistes.

          Ce roman graphique se veut à la fois photographie d’une île – colonie française - pendant la Deuxième guerre mondiale et chronique du quotidien de deux ados rebelles, motivés par le même besoin d’anarchie, d’évasion, de poésie, et par les mêmes passions : Tintin, le dessin, les tags, les jolies filles, Tarzan… Les deux auteurs ont effectivement vécu à La Réunion et nous proposent un joli petit tour d’horizon de l’île, de sa diversité de climats, de ses clivages sociaux et culturels. Quelques mots créoles se glissent dans les dialogues et l’ambiance bénéficie d’un arôme de massalé tout à fait délicieux. A chaque période correspond une couleur : bleu, beige, orangé, gris, vert, etc.  C’est d’un bien beau voyage, instructif pour ma part, dépaysant, drôle et coloré dont j’ai profité pendant 192 planches, très agréables à lire.

Résultat de recherche d'images pour "Chroniques du léopard d’Appollo et Tehem"

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25 novembre 2019 1 25 /11 /novembre /2019 13:26

Résultat de recherche d'images pour "Les Indes fourbes d’Alain Ayroles et Juanjo Guarnido"

              Au XVIème siècle, don Pablos de Ségovie a été élevé pour devenir un escroc, un opportuniste, un brigand, tentant de suivre la recommandation de son père : « Tu ne travailleras point. » Entre l’Espagne du Siècle d’or et l’Amérique du Sud, notre filou débrouillard se grime, ment, joue, change de tête et de statut, voyage, boit, tout en poursuivant, comme beaucoup, sa conquête de l’Or. Souvent manipulateur, rarement manipulé, ce personnage picaresque va nous surprendre jusqu’à la dernière page.

              Je n’ai pas été déçue : l’album est grandiose à tous points de vue : les dessins sont une pure beauté, j’ai préféré les quelques planches dénuées de texte, celles aussi dédiées à l’Eldorado et à la jungle sudaméricaine sont une splendeur. Le scénario étonne par ses récits enchâssés, ses bouleversements chronologiques, ses dialogues justes et ciselés, l’abondance et la diversité de ses personnages. Réécriture de L’Odyssée avec un Don Quichotte flamboyant et retors. C’est du grand art, du spectaculaire, du truculent où l’humour se fait une jolie place, de l’Aventure avec un grand A. On comprend pourquoi il a fallu dix ans aux auteurs pour en arriver là.

J'étais une grande fan des dessins de Blacksad !

« A force de constance dans la fourbe et d’invention dans la friponnerie, un obscur lève-tard peut y devenir le souverain d’un empire sur lequel le soleil ne se couche jamais ! »

Résultat de recherche d'images pour "Les Indes fourbes d’Alain Ayroles et Juanjo Guarnido"

 

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14 novembre 2019 4 14 /11 /novembre /2019 14:44

Résultat de recherche d'images pour "vanyda entre ici ailleurs dargaud"

              Coralie, à 28 ans, sort d’une rupture douloureuse. Après quelques mois d’hibernation, elle apprécie à nouveau les sorties, rencontre du monde, s’est initiée à la capoeira. Mais son métissage laotien-français lui occasionne bien des questions et son amitié avec Kamel d’origine algérienne va l’éclairer sur cette double culture. Entre racisme, clichés (Coralie sait forcément faire des nems et du riz gluant !), Asiatiques qui se retrouvent entre Asiatiques, Coralie commence à savoir ce qu’elle veut et ce qu’elle rejette. La capoeira lui apprend à se battre et à ne pas baisser les bras et un voyage en Algérie avec Kamel va, paradoxalement, la remettre sur la voie de ses ancêtres…

           C’est une grosse BD, bien fournie et dense, qui nous emmène dans la vie de Coralie, une fille dynamique et intelligente. Entre légèreté et questions existentielles, celles de nos origines, de notre héritage culturel, de la mixité et du chemin de vie, l’album se lit bien et divertit. J’ai trouvé la fin un brin feel good et trop bisounoursienne. Mais il est intéressant de savoir que Vanyda est d’origine laotienne par son père comme son personnage et qu’elle a largement puisé dans son vécu pour nous raconter l’histoire de Coralie. Je crois que j’avais ressenti à peu près la même chose à la lecture d’Un petit goût de noisette… joli, léger, frais mais avec une petite saveur d’inachevé et de superficiel tout de même.

Résultat de recherche d'images pour "vanyda entre ici ailleurs dargaud"

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5 novembre 2019 2 05 /11 /novembre /2019 16:23

Résultat de recherche d'images pour "Formica  de Fabcaro"

 

« pourquoi ne demanderions-nous pas aux voisins de quoi ils parlent à leur repas ? ça nous donnerait des idées… »

        Le problème est bien là, la famille se réunit un dimanche et personne ne trouve le moindre sujet de discussion, l’angoisse monte, conflits et rancunes voient le jour mais, pas de panique, le groupe est soudé, même s’il faut tuer l’un ou l’autre enfant, la discussion raciste, la politique et le repas lui-même sauvent la mise… bientôt il est trois heures et à part Julien qui est sorti fumer et qui s’est fait écraser par un réacteur d’avion (mais il était prévenu !), tout le monde est content et surtout soulagé.

        Fabcaro a dû être sacrément traumatisé par des repas familiaux… il en parle déjà dans Le discours ! J’ai tout de même l’impression que dans cet album qui se lit le sourire aux lèvres, il y est allé encore un peu plus fort que d’habitude. C’est un gloubiboulga de poncifs, un melting-pot de clichés, un amas de conneries qu’on peut dire ou penser mais aussi un bel étalage de tout ce que personne n’ose jamais dire… Le tout est bien sûr servi avec une bonne couche d’absurdités et une sorte d’insouciance inconsciente dont on aimerait tous faire preuve et c’est certainement tout ça qui fait tant rire. Rajoutons quelques célèbres vers d’Amel Bent, un kébab géant, des témoins de …François Bayrou qui font du porte-à-porte, des mises en abyme loufoques. Il faut tout de même admettre que l’humour noir peut créer le malaise, ça meurt à tour de bras et ma fille, toujours à fouiner dans mes lectures a murmuré un « N’importe quoi » en voyant la planche où un type fou de joie se défenestre (en chantant « Pooopolopopopooopoo » what else). Les dessins sont d’une finesse qui n’ont rien à voir avec le texte, c’est du Fabcaro, on en veut, on en redemande.

« Vous trouvez pas que les noirs ils jouent du djembé ? »

Résultat de recherche d'images pour "Formica – une tragédie en trois actes – de Fabcaro"

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