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2 mai 2022 1 02 /05 /mai /2022 09:27

Livre Nous étions les ennemis | Futuropolis

On connaît le visage de George Takei (même moi qui suis une piètre cinéphile) pour avoir interprété le rôle du lieutenant Sulu dans Star Trek. Il raconte ici son enfance et, par la même occasion, un pan de l’histoire nippo-américaine sans doute trop vite oublié.

Quand George est un petit garçon et qu’il vit paisiblement avec ses parents et ses frères et sœur à Los Angeles où il est né, toute la famille se voit sommée de quitter la maison. Ils seront tous transférés dans un premier temps dans les écuries d’un hippodrome. Pourquoi ? ils sont d’origine japonaise (mais les enfants sont tous nés sur le sol américain) et les forces navales nippones viennent d’attaquer Pearl Harbor en ce mois de décembre 1941. Ordre est donner d’arrêter tous les immigrés japonais. Après un séjour dans les écuries, la famille est menée dans l’Arkansas, au camp d’internement de Rohwer. 33 blocs, des miradors, des barbelés et jusqu’à 8500 Nippo-Américains entassés dans des baraques à la chaleur insupportable et aux cloisons archi fines. La famille de George s’est adaptée comme elle a pu, la mère a emporté avec elle sa machine à coudre pour fabriquer des vêtements décents, le père a été désigné « chef de bloc », une sorte de médiateur entre les différentes générations qui a permis à des familles entières de gagner un peu de dignité. George a grandi là, émerveillé par la neige, par une escapade en dehors du camp pour voir des animaux de la ferme, plus tard par des films projetés au réfectoire. C’est seulement en mars 1946 que la famille parvient à quitter le camp, à rejoindre Los Angeles pour d’abord vivre dans un hôtel infect. Un racisme antinippon perdure et le petit George doit subir des injustices provenant de sa maîtresse d’école. Il grandit et arrive à bout d’études de théâtre avant de faire la carrière qu’on lui connaît.

                On appelle Issei ceux qui avaient quitté le Japon pour s’installer aux Etats-Unis, Nisei, leurs enfants nés en Amérique et Sansei, les enfants de Nisei. Tous étaient « punis » de la même manière injuste et tyrannique. Les amalgames me laissent encore une fois sceptiques : comment en vouloir à des Japonais nés en Amérique pour une guerre déclenchée à des milliers de kilomètres ? C’est de la bêtise à l’état pur. Tant mieux si la notoriété internationale de l’acteur a permis de faire connaître ces événements historiques dont les Etats-Unis n’ont pas à être fiers. J’ai beaucoup aimé cette lecture intéressante, les longues discussions après le dîner entre le père et le fils m’ont beaucoup touchée, c’est ce qui a permis à George de devenir l’homme qu’il est. Les dessins sont à la fois originaux tout en restant simples. C’est à lire !

La mère de famille tente d’agrémenter le voyage vers le camp : « J’ai des souvenirs émus de son merveilleux sac de friandises, qui a fait de ce voyage un périple inoubliable. Elle avait généreusement truffé son petit sac de voyage de cadeaux pour nous. Contribuant à forger deux expériences diamétralement opposées : la première, une aventure pleine de découverte et la seconde, un trajet angoissant vers un inconnu terrifiant. »

Nous étions les ennemis, comics chez Futuropolis de Takei, Becker

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1 mai 2022 7 01 /05 /mai /2022 11:15

Faut pas prendre les cons pour des gens - Tome 03 - Faut pas prendre les  cons pour des gens - Emmanuel Reuzé, Vincent Haudiquet, Jorge Bernstein -  cartonné - Achat Livre ou ebook | fnac

Les auteurs nous livrent des réflexions primordiales sur la vie, des conseils absolument indispensables pour survivre dans cet univers âpre et hostile : pour les accros du shopping, n’oubliez pas les magasins de air-shopping, des rayonnages vides où l’on peut faire des air-achats à prix très bas. Amis footballeurs, pensez sérieusement à vous faire coacher pour savoir vous rouler par terre et feindre la douleur de la manière la plus réaliste possible. Le programme télé ne vous satisfait plus ? Optez pour la vidéosurveillance du quartier, peut-être que vous aurez la chance de voir un cambrioleur entrer chez le voisin. Profitez du Black Friday pour vous offrir un ouvrier qualifié mais vérifiez la marchandise, il ne faudrait pas que ce soit un délégué syndical !

Derrière l’humour noir et le second degré qui décrivent un monde où un SDF n’accepte que les dons supérieurs à 20 euros , où une école française de tauromachie a ouvert pour les jeunes enfants, où un kamikaze se voit reprendre par un inspecteur du travail parce que sa ceinture d’explosifs n’est pas aux normes, donc derrière ces farces cyniques se cachent de vrais engagements : oui au gigot intelligent qui se met à parler, oui au dopage pour tous, oui aux S.P.A pour les vieux, oui au 100% français quitte à se faire amputer des bras, oui au gymnase pour les classes surchargées (et pourquoi pas, les 4eB au Stade de France !) Evidemment, c’est poilant avec ce qu’il faut d’irrespect et d’impertinence même si on n’est pas si loin que cela de ce monde absurde…

Je n'ai pas chroniqué le 2e opus mais le premier tome est .

« C’est plus difficile d’entrer en Ehpad que de devenir médecin ! »

« Bonjour, on a voulu abandonner notre chien mais notre arbre est déjà utilisé…. Désolée, mais avec les départs en vacances, on a été débordés. Il n'y a plus un arbre de libre, je vous invite à revenir en saison creuse… Mais ça fait 20 ans qu’on abandonne nos animaux au même arbre… regardez, on a même notre carte de fidélité. »

« Si tout le monde se dopait, il y aurait moins d’inégalité entre les sportifs ! »

Faut pas Prendre les Cons pour des Gens (tome 3) - (Emmanuel Reuzé /  Vincent Haudiquet / Jorge Bernstein / Nicolas Rouhaud) - Humour  [L'HYDRAGON, une librairie du réseau Canal BD]

 

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20 avril 2022 3 20 /04 /avril /2022 19:11

Les Strates (Édition spéciale) - broché - Pénélope Bagieu - Achat Livre |  fnac

J’aime bien suivre l’autrice sur les réseaux sociaux, il était temps pour moi de lire son dernier album.

Pénélope Bagieu nous raconte une partie de sa vie, en passant de sa petite enfance à des premières fois pas toutes drôles. Il est question de chat qui se colle à elle, de peur de ne pas plaire, de danses endiablées, de coquetteries adolescentes, d’amitiés qui durent, de froid qu’on a en horreur (je suis pareille!) des seins qui poussent, du fonctionnement des tampons hygiéniques découvert bien trop jeune…

J’ai beaucoup aimé cet album pour différentes raisons, d’abord, l’autrice se livre de manière qu’on sent authentique et sincère, comme d’habitude, elle y met un humour non négligeable, enfin, je m’y suis retrouvée puisque Pénélope n’est pas beaucoup plus jeune que moi et que certains passages sont tellement révélateurs d’une époque révolue (quand on appelait ses copains et qu’on tombait sur les parents : « Allô oui bonsoir, excusez-moi de vous déranger, est-ce que je pourrais parler à … », ça n’arrive plus aux ados d’aujourd’hui, plus jamais !!) Le trait est à la fois simple et juste (elle se dessine elle-même très bien) et, même si elle se livre forcément plus dans cet opus autobiographique, elle sait parfois mettre une distance et jouer avec l’auto-dérision, tout à fait appréciable.

Pénélope s’incruste à une soirée parce que le mec qui l’attire joue dans le groupe, mais la soirée se révèle être une catastrophe tant elle se sent l’intruse : « Jusqu’ici, je ne m’étais jamais jetée à l’eau. Je l’ai rarement refait, à ce point, par la suite. J’aurais pu ne pas appeler, ne pas y aller, et me demander 20 ans après si je n’étais pas passée à côté d’une grande histoire. Celle que je suis aujourd’hui ne se serait jamais ridiculisée comme ça. Sauf que celle que j’étais à l’époque l’a fait. Parce qu’à 16 ans, j’étais effectivement la fille bizarre, mal à l’aise, pleine de complexes et d’insécurités. Mais j’étais tellement courageuse. »

A lire, évidemment :  Culottées

https://www.avoir-alire.com/IMG/png/les_strates_-_page_1.jpg.png

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9 avril 2022 6 09 /04 /avril /2022 20:52

Divine - Vie(s) de Sarah Bernhardt

Enfant déjà Sarah se distinguait par son fort caractère et sa combattivité, et le « Je ferai toute ma vie ce que j’ai envie de faire ! » est devenu son hymne personnel. Comédienne, elle n’hésite pas à ouvrir les portes du Théâtre de l’Odéon pour accueillir les blessés lors du siège de Paris en 1870. Elle entre à la Comédie-Française et rencontre ensuite Victor Hugo avant de jouer avec succès son Ruy Blas. L’écrivain la surnommera la « Voix d’or ». Elle démissionne de la Comédie-Française et part en tournée aux Etats-Unis où elle rencontre Oscar Wilde. Elle joue souvent des rôles d’hommes et prend la décision de créer son propre théâtre. A partir de 1894, sa collaboration avec Mucha va être une réussite. Jules Renard, Edmond Rostand ou encore Zola figurèrent également parmi ses nombreux admirateurs. Une tuberculose osseuse la contraint au repos mais elle veut continuer à jouer et réclame elle-même à se faire amputer d’une jambe. Elle poursuivra ses spectacles avec vaillance optimisme, s’isolant de temps en temps à Belle-Île.

C’est une biographie quasi complète, intéressante et rythmée que nous proposent les deux auteurs. J’ai appris pas mal de choses parce que j’en ignorais beaucoup au sujet de cette « Divine », son tempérament frondeur et pugnace ne peut qu’impressionner : elle aurait chanté la Marseillaise en partant se faire amputer. Sa liberté d’esprit est remarquable également pour cette époque de fin XIXème, elle choisit pour amants aussi bien des hommes que des femmes, elle promène un guépard en laisse mais souhaite aussi faire d’un crocodile son animal de compagnie. La dessinatrice Marie Avril nous rend cette comédienne attachante et, avec des couleurs qui nous rappellent l’œuvre de Mucha, nous plonge dans cette époque de la fin XIXè au début du XXè siècle. C’est encore une bonne pioche que ce roman graphique !

Un soir, après une représentation : « Ce soir, j’ai compris que mes forces vitales sont au service de mes forces intellectuelles. Je me suis trouvée, ayant donné plus que de raison, et parfait équilibre et cela a fait naître en moi le sentiment d’être invulnérable ! »

« Il vaut mieux mourir en plein combat que de s’éteindre avec les regrets d’une vie manquée. »

1ère guerre mondiale, devant les tranchées : « J’espère voir un jour la victoire de l’esprit sur la matière défaillante ! »

« Les heures qui ont pris leur envol, emportant ma jeunesse, m’ont laissé ma vaillance et mes souvenirs. Mon existence m’a menée dans le foyer incandescent de toutes les passions réelles ou rêvées. »

Divine - Vie(s) de Sarah Bernhardt

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31 mars 2022 4 31 /03 /mars /2022 09:54

Quelqu'un à qui parler de Gregory Panaccione - BDfugue.com

-  D’après le roman de Cyril Massarotto  -

 

Samuel a 35 ans, il vit seul, il a pour seuls amis des voisins retraités, il travaille dans une boîte qui imagine des publicités de vêtements… pour chiens. Bref, la dépression guette et le soir de son anniversaire, sur un coup de tête, il appelle l’unique numéro de téléphone qu’il connaît par cœur, celui de sa maison familiale quand il était enfant. Et quelqu’un décroche… il se trouve que c’est Samuel, 10 ans, la même personne. Ce bond dans le temps, cette rencontre avec lui-même, va d’abord lui permettre de se rendre compte qu’il a fait une croix sur tous ses rêves de gosse. Il tentera ensuite, avec la complicité de lui-même, d’interférer sur le cours du destin, en vain. Enfin, il va comprendre qu’à 35 ans, il est peut-être encore temps de changer certaines choses et de diriger sa vie comme il l’entend. A commencer par tenter de séduire cette belle collègue Chinoise, Lina.

J’ai connu un grand passage à vide concernant les lectures BD. Plus attirée par le genre et pas vraiment satisfaite de ce que je lisais, j’y ai enfin repris un grand plaisir avec cette bonne grosse BD de plus de 250 pages qui allie à merveille esthétique et intrigue passionnante. Tout y est : humour, tendresse, suspense, une petite part d’imaginaire (parler avec soi-même dans sa version enfant, ça fait réfléchir !). Des planches entières sont réservées à la rencontre fictive du Samuel adulte et du Samuel enfant, à ce dialogue insolite où l’enfant n’y va pas par quatre chemins « c’est carrément nul, tu me donnes pas envie de grandir… ». Avec Grégory Panaccione, point de surprise, c’est toujours excellent et je fais de cette lecture un joli COUP DE CŒUR.

"L'enfant que j'étais n'aime pas l'adulte que je suis... j'ai abandonné mes rêves..."

J’avais aimé Un été sans maman et adoré Un Océan d’Amour du même auteur.

https://www.bdgest.com/prepages/thb_planche/3297_P7.jpg

 

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27 février 2022 7 27 /02 /février /2022 21:05

L'âge de l'eau - La constellation du chien Tome 1 - L'âge d'eau - Benjamin  Flao - cartonné - Achat Livre ou ebook | fnac

Partout, les eaux sont montées et ont submergé les villes, les maisons, les gares, les aéroports. La misère règne sur la France. Hans rejoint, dans une chaloupe brinquebalante, sa mère qui vit avec son fils muet et simplet et un étrange chien bleu dans une maison posée sur l’eau. Là, la vieille femme survit comme elle peut, elle chasse, cueille, cultive et tire le meilleur des immenses étendues d’eau qui l’entourent. Hans est venu chercher son frère, le géant Gorza, qui détient des records de plongée en apnée et peut ainsi se révéler utile et gagner de l’argent. Les deux frères sont à la recherche d’un endroit calme où la mère ne se fera pas chasser et où elle pourra continuer à « cultiver sa soupe ». En effet, les autorités contraignent la plupart des gens à rejoindre des centres d’hébergement, ce dont les trois ne veulent pas. Le chien bleu est doté de pouvoirs, Gorza n’est pas en reste puisque, même s’il ne s’exprime que par onomatopées, il sait souvent régler les problèmes des personnes qu’il rencontre après les avoir devinés. Mais le monde est devenu hostile, les hommes sauvages et la méfiance omniprésente.

Je suis rapidement tombée amoureuse des dessins, les épais contours des personnages, les paysages noyés sous l’eau, la variété des graphismes. Il y a une vraie harmonie entre ce qu’on voit et ce qu’on lit. Mon très petit bémol s’explique par le fait que j’ai eu du mal à adhérer complètement à l’histoire. On a déjà rencontré un « chien bleu » chez Nadja, Gorza aussi attachant soit-il m’a d’emblée fait penser au héros de La Ligne verte. Mais ce récit d’anticipation dissémine un message d’alerte évident, privilégiant les êtres marginaux à l’écoute de la nature. Et puis, les dessins, je me répète mais bon sang, que c’est beau !        

« La nuit se remplit d’une joie secrète, tout le profond du bois s’anime d’un puissant chahut. Un vent doux amène des parfums sauvages d’eau et de mystère. J’écoute mon sang battre. Demain nous partons glisser dans les bras gigantesques du fleuve… »

« Gorza. Il a soif du ciel. Il a faim d’infini. Et il n’emmerde personne avec son appétit… »

« Quand la nature envoie un signal, l’homme ne comprend jamais le message. Il plonge dans le déni comme un gamin qui fait une connerie. »

 

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9 février 2022 3 09 /02 /février /2022 10:06

La jeune femme et la mer - cartonné - Catherine Meurisse, Catherine Meurisse  - Achat Livre ou ebook | fnac

J’ai toujours aimé tout ce que j’ai vu et lu de Catherine Meurisse, cet album se range à mon engouement même s’il n’est pas mon préféré.

La narratrice-dessinatrice arrive au Japon pour une résidence d’artistes et rencontre un peintre nippon farfelu qui peint aussi peu qu’elle qui est en panne d’inspiration. Elle se promène dans la nature, savoure ses merveilles. Elle croise un tanuki (une sorte raton-laveur japonais) qui s’amuse à se moquer d’elle. De légendes d’une femme noyée dans la mer en références picturales, la femme avance dans ce pays et apprend, à la manière d’un récit initiatique, à connaître ce qui l’entoure et peut-être un peu d’elle-même.

J’avoue que les premières pages m’ont un peu fait peur, cette rencontre inexpliquée avec un autre peintre qui ne s’exprime que par haïkus, ce tanuki qui parle et donne des pinceaux à notre Catherine… je suis restée un peu en dehors. Ensuite, il y a le Japon. Et là. Catherine Meurisse magnifie ses paysages, sublime les îles, les plages, les montagnes, les fleurs. Ces rêveries d’une promeneuse solitaire sont entourées d’une aura magique, je ne sais pas si c’est un peu l’essence nippone qui traverse les planches mais c’est d’une beauté émouvante et contagieuse. Alors je sais ce que les détracteurs vont reprocher à la BD : ces personnages de genre comique à la Bretécher et ces estampes et aquarelles qui se superposent étrangement, cette dimension sans doute un peu stéréotypée du Japon (personnellement, je n’y ai jamais été donc ça me convient) mais pour moi, la splendeur des panoramas dessinés rattrape ces petites faiblesses. A découvrir donc plus pour ces dessins-chefs-d’œuvre que pour l’intrigue. Et si vous n’avez jamais lu Meurisse, préférez La Légèreté ou Les grands espaces.

« Ils doivent se demander pourquoi leur nature me plaît tant. Je serais bien incapable de leur expliquer. Je n’en ai jamais vu de semblable avant de pénétrer sur ce territoire. La rondeur des collines, l’essence des arbres, les mousses, le vert des champs de thé… les formes, les lignes, les odeurs… c’est inédit et pourtant, ça ne me déstabilise pas. Ça devrait être facile à peindre ! Un champ de choux, ça je connais. Un champ de choux au pied d’un volcan qui fume, voilà qui est nouveau. Le colza est le même que celui de mon pays natal, je le connais par cœur. Mais le colza mélangé aux camélias, mon cœur ne connaît pas. Le blé coupé, les foins, j’ai toujours vu ça. Mais le riz amassé et séché de la sorte, quelle étrangeté… La glycine, bien sûr. Des « arbres de glycine » en pleine forêt ? Je ne savais pas. »

La jeune femme et la mer de Catherine Meurisse, Isabelle Merlet -  BDfugue.com

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26 janvier 2022 3 26 /01 /janvier /2022 20:12

Abélard - Alvin -3- Alvin - L'héritage d'Abélard 

 

  Je n’en connais que très peu de ces deux auteurs, je n’avais lu que le tome 1 d’Abélard, il y a presque 10 ans.

Dans le premier tome, L’héritage d’Abélard, Gaston, se console de la perte de son ami Abélard en fréquentant une amie et prostituée, Purity. Celle-ci décède après avoir fait promettre à Gaston de s’occuper de son fils Alvin. Gaston pense placer le petit garçon dans une famille d’accueil mais, d’échecs en échecs, il décide de retrouver la famille de Purity, très loin de New-York, à Crapeville. Sur la route, le duo croise une sorte de prêcheur de foire, Ezéchias, qui expose ses « monstres », des créatures nées avec une différence. Gaston et Alvin décide, une nuit, de libérer ces prisonniers mais seul Jimmy, un être étrange à la tête ronde comme la lune, les suit.

Le second tome, Le Bal des Monstres, débute comme un road-trip entre New-York et Crapeville. Le trio retrouve Ezéchias, plus fou et sadique que jamais mais ils sauront déjouer ses plans machiavéliques. Nos personnages préférés se lient également d’amitié avec des êtres isolés, les « gens du bayou », ceux qui passent leur journée à jouer du banjo ou de la clarinette, et ça ne plaît pas à tout le monde.

Cette lecture tombait à pic, un soir d’hiver morose. Par ses couleurs, sa douceur, ses personnages attachants, elle m’a redonné le sourire. Même si certains passages sont un brin caricaturaux, les deux albums glissent avec justesse des thèmes tels que la différence, le fanatisme, la paternité et l’amitié. Le chapeau d’Abélard récupéré par Gaston qui passe de tête en tête et de main en main délivre régulièrement un petit papier magique qui comporte un proverbe, une phrase bien tournée, je vous en livre de petits exemples ci-dessous. Une jolie lecture apaisante et doucement colorée !

J’ai finalement retrouvé une autre BD de Dilliès que j’avais lue, Saveur coco, et, si j’avais bien aimé les dessins, j’avais moins apprécié l’intrigue. Le duo Dilliès – Hautière fonctionne donc très bien !

« Chaque individu est différent des autres. Notre différence à nous est juste un peu plus visible. »

« Qui veut faire quelque chose trouve un moyen. Qui ne veut rien faire trouve une excuse. »

« Seuls les poissons morts nagent avec le courant. »

 

Abélard - Alvin -4- Alvin - Le Bal des Monstres

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19 janvier 2022 3 19 /01 /janvier /2022 10:06

RIP (tome 4) - (Julien Monier / Gaet's) - Policier-Thriller [CANAL-BD]

« Prière de rendre l’âme sœur »

         Albert est un gars au physique ingrat, au passé douloureux, à la personnalité effacée et veule. Il fait un travail un peu particulier puisqu’il se nomme « pirate fossoyeur » ou « croque-voleur de morts », en somme, avec un petit groupe de malfrats, il va piller les maisons où le propriétaire vient de mourir. Sa routine de voleur va connaître quelques soubresauts lorsqu’il tombe amoureux d’une morte. Même s’il tente de vivre avec le cadavre quelque temps, il se rend compte qu’il va devoir s’en débarrasser. Il n’aura alors de cesse de retrouver une jeune fille ressemblant à sa Dolores pour vivre avec elle une belle histoire d’amour entre tortionnaire et séquestrée. Entre collègues, rien ne va plus, les jalousies et les règlements de compte se succèdent et Albert va finir par se retrouver seul. Pas pour longtemps.

         Quatrième tome d’une série dont je n’ai pas lu les premiers opus, la BD se lit cependant indépendamment des autres. Si j’ai bien compris, à chaque tome son narrateur, un membre de cette clique sordide. L’ambiance est résolument glauque et lugubre. Le sociopathe que nous suivons a un côté fleur bleue (il chantonne du Cabrel et du Céline Dion) et enfantin qui renforce sa part de détraqué. On hésite entre vomir et rire.  Pour la petite anecdote, ma fille de 13 ans a absolument voulu avoir cette BD qu’elle avait croisée dans une librairie. Quand j’ai lu l’opus, après elle, je me suis dit que ce n’était pas tellement une lecture pour son âge… Elle m’en a parlé, s’est dit un peu choquée sans être traumatisée pour autant. Mis à part le fait que le récit et les images donnent la nausée, j’ai bien apprécié et l’intrigue qui, par ses retours en arrière, nous permet de comprendre la psychologie tordue des personnages, et les dessins très colorés de ce Julien Monier que je ne connaissais pas. Chaque court chapitre débute par une citation (Coluche, Nietzsche, Dominique A, Einstein… c’est très varié) que j’ai trouvée bien à-propos. Une petite plongée dans la tête d’un sociopathe tout à fait rafraîchissante…

J’avais déjà lu Gaet’s dans Un léger bruit dans le moteur tout aussi festif et léger.

RIP T4 : Albert (0), bd chez Petit à petit de Gaët's, Monier

 

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9 janvier 2022 7 09 /01 /janvier /2022 15:30

Montagnes Russes

C’est l’histoire d’un couple qui essaye d’avoir un enfant, et, entre prises de sang à répétition, FIV, attentes et espoirs déçus, il tente de garder la tête hors de l’eau. Pour Aimée, c’est très difficile et quand elle rencontre le petit Julio à la crèche où elle travaille, elle s’attache immédiatement à lui. Il faut dire que la mère, Charlie, très jeune, n’a, elle, eu aucun mal à avoir ses trois enfants. Ce qui lui pose plutôt problème est de concilier la garde des trois, sa formation de maquilleuse et son statut de mère célibataire. Alors Aimée va un peu dépasser le cadre de ses obligations professionnelles, prendre Julio chez elle et lui offrir la stabilité qui lui manque. Evidemment, la mère sort ses griffes, la directrice de la crèche s’en mêle mais finalement, Aimée et Charlie vont devenir amies.

Ce n’est pas un feel good où tout se termine bien, plutôt une leçon de vie pour apprendre à vivre avec ce qui nous manque, vivre malgré tout, comme le montre la citation ci-dessous. Le récit est émouvant, l’immense place laissée à la femme pourrait lui être reprochée mais est-ce que ça ne reste pas un problème de femme, ce désir frustré de ne pas avoir d’enfant ? Une histoire banale et pourtant prenante, une réussite dans la simplicité et l’authenticité … réalisée par deux femmes, tiens donc.

« La douleur était immense. Etrangement, elle ne nous avait pas anéantis. On a rangé nos espoirs dans une boîte, et lorsque l’on s’est retournés, notre amour était bien là, intact. Alors, il a fallu réparer. Continuer. Apprendre à vivre sans. Se réinventer. La route allait être longue, mais possible, si l’on savait saisir ses chemins de traverse. »

Montagnes Russes

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