Overblog Tous les blogs Top blogs Littérature, BD & Poésie
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU
14 mai 2015 4 14 /05 /mai /2015 20:03

 

           Nous sommes au XVIIIème siècle, dans le Périgord. Un étrange voleur vêtu de noir et surnommé « Le Renard » rôde et prend aux riches pour donner aux pauvres. Maud est une jeune fille téméraire qui excelle en escrime et qui admire secrètement Le Renard.  Son père forgeron lui fait cadeau d’une magnifique épée avant de se faire mystérieusement assassiner par un homme blond à qui Maud a laissé une cicatrice sur le visage. Désormais sans père ni mère, Maud est recueillie par son grand-père, le comte de La Roche. Elle ne supporte pas le monde de la noblesse, refuse de se marier et n’a qu’une idée en tête : venger la mort de son père.

           Lecture familiale d’une BD qui a tout pour plaire : les images sont sympathiques, l’intrigue est haletante, il est question d’amour, de vengeance, de mérite. Les enfants ont adoré, moi aussi. C’est romanesque, souvent drôle, mystérieux, un brin manichéen (et parfois sans surprise) mais il s’agit d’une BD jeunesse alors on lui pardonne. Il existe apparemment dix tomes, on aura donc de quoi occuper nos débuts de soirée !

« 16/20 »

Partager cet article
Repost0
11 mai 2015 1 11 /05 /mai /2015 19:47

 

 

              Découvert en livre audio, ce roman est aussi pour moi une première approche de l’auteur.

              La guerre 14-18 vient de se terminer, le gardien Dujeux ne détient plus qu’un seul prisonnier dans une caserne désaffectée d’un petit village du Berry : Jacques Morlac. L’atmosphère caniculaire est d’un calme étouffant mais c’est sans compter le chien du détenu : un clébard nommé Guillaume qui hurle à la mort nuit et jour.

                Le juge Lantier veut clore sa toute dernière affaire dans la sérénité, il tient à excuser le prisonnier pour son acte et veut lui éviter une peine trop lourde, mais Morlac souhaite qu’on le condamne sévèrement pour ce qu’il a fait.  Les interrogatoires et discussions entre les deux hommes ainsi que la brève enquête de Lantier vont révéler des éléments primordiaux sur le passé et la vie de Morlac. Valentine, l’ancienne maîtresse de Lantier va y occuper une grande place, mais le chien au « collier rouge » aura aussi son rôle à jouer.

               Allant à l’essentiel, Rufin met deux hommes à nu. La guerre les a changés mais leurs lectures peut-être aussi. Superbement lu par l’auteur lui-même (l’idéal, quoi !), ce livre m’a fait penser à plusieurs reprises à Victor Hugo, Le Dernier jour d’un condamné, et Claude Gueux aussi. Les références parlent d’elles-mêmes, c’est du très bon que nous avons là. Une pureté dans la simplicité et une lecture marquante tricotant avec brio quelques thèmes comme la loyauté, la justice, l’humanité, la fidélité.

Partager cet article
Repost0
8 mai 2015 5 08 /05 /mai /2015 17:45

 

 

            Pièce de théâtre en 14 séquences qu’on peut aisément qualifier de « drame ». Mauvignier, qui s’est illustré dans l’écriture de récits (Autour du monde), se fait connaître ici en tant que dramaturge.

            Un homme, le Père, revient dans sa maison familiale à l’occasion de l’enterrement de son père. Accompagné de sa femme, la Mère, il rencontre Elisa, une jeune fille discrète qui affirme être sa fille. En effet, le Père et la Mère ont perdu leur fille aînée une dizaine d’années auparavant, mystérieusement disparue près d’un bois, non loin de cette maison familiale.

            Alors que la Mère ne veut même pas rencontrer cette fille qu’elle accuse de n’être qu’une usurpatrice, le Père fait venir le Fils de la ville. Lui aussi a son mot à dire, lui aussi veut sans doute revoir sa sœur dont la disparition a hanté toute la famille. Mais la Mère s’entête, cette Elisa ne peut être sa fille, le Père aimerait y croire. Les cordes trop tendues lâchent, la mère avoue qu’elle ne peut voir revenir une fille qui a grandi,  qui n’est plus telle qu’elle l’était alors : « Elle a six ans et elle aura toujours six ans. »

           Après le calme du début de la pièce, la tension monte, les vérités claquent, les faux-semblants se révèlent au grand jour. Le style de Mauvignier apporte une puissance à cette histoire de fille retrouvée (ou non retrouvée, la pièce ne donne pas de réponse), une force aux relations si fragiles des personnages. J’ai trouvé de nombreux points communs entre ce texte et Le Voyageur sans bagage d’Anouilh mais ici, on insiste sur ceux qui restent, sur cette mère qui pense que son mari en sait plus qu’elle, sur ce fils à qui on ne fête plus les anniversaires avec le même engouement, sur la vie qui prend finalement un masque, un masque sordide, on fait semblant de vivre sans en sentir la vraie saveur.

          Un joli moment de lecture. Les indications scéniques, très importantes et très précises, sont tout aussi intéressantes que les répliques. L’auteur privilégie la sobriété et la simplicité pour mettre en valeur les êtres et les sentiments exprimés : « Ce qui travaille d’abord, c’est la notion de frottement : l’intime se joue entre les êtres sur le plateau. Silences, dénis, non-dits, souffles entre les corps. »

          Le cri du cœur d’une mère pour son fils, pour « celui qui reste » … : « Tout mon amour… mais c’est elle mon amour, c’est à elle que je l’ai donné, à son absence, à son manque… tout mon amour c’est ce qui me déchire toutes les minutes de ma vie alors… qu’on donne tout à celui qui reste ? Mais… je ne peux pas, je n’ai jamais pu. Et le pire, c’est que de toute façon, je ne veux pas. Tu entends ? Je ne veux pas. »

 

Et je participe au challenge d’Eimelle !

 

Partager cet article
Repost0
5 mai 2015 2 05 /05 /mai /2015 19:36

 

 

            Gabrielle est une Parisienne d’une quarantaine d’années. Très active, elle travaille dans l’événementiel et adore sa ville, la ville en général. Mariée à un chirurgien plastique et mère d’un grand ado, elle est un peu agacée par un héritage qu’elle vient d’acquérir : une maison délabrée dans un coin de campagne perdu à des centaines de kilomètres de Paris. C’est donc bon gré mal gré qu’elle s’y rend. C’est le point de départ d’une nouvelle vie. Première surprise : sa mère décédée depuis peu avait une sœur, et c’est cette tante qui lui lègue maison et terrain. Cette vieille bonne femme a l’air étrange mais cependant bienveillant.

              Deuxième surprise : le terrain acquis ne compte pas une maison mais deux. Alors que, pour la première fois de sa vie, Gabrielle semble jouir de la nature en se baignant dans la rivière, en écoutant les oiseaux, en respirant le parfum des fleurs, elle ressent un bien-être jamais éprouvé auparavant. Pourtant, en approchant la seconde masure, c’est le contraire : froid, courants d’air inexpliqués, malaise, … C’est en arrivant sur les lieux d’un grave accident de la route que Gabrielle va découvrir son « don » : elle se met à rassurer les agonisants, à les conduire sereinement vers la mort, à guérir les blessés. Gabrielle rejette ce qu’elle a vécu mais sa tante puis d’autres personnages bénéficiant des mêmes dons, vont l’entourer et l’accompagner.

              L’auteur nous apporte (courageusement je dirais !) une longue réflexion sur la mort, sur l’ « après-vie », sur la communication entre les vivants et ceux qui viennent de mourir. Son style est tel qu’on se prend très vite au jeu, on plonge dans cet univers mystérieux à la fois enchanteur et inquiétant.

              J’ai adoré la première moitié du roman, quand s’opère un glissement (assez rapide) entre la vie matérialiste, cartésienne et hyperactive de Gabrielle à une existence plus ésotérique, plus spirituelle, plus posée. L’héritage est décrit comme un lieu enchanteur qui m’a à la fois rappelé des souvenirs d’enfance à la campagne et des souvenirs de lectures (Robert Sabatier ou encore Le Grand Meaulnes). Pour moi qui ne crois (plus) en grand-chose, l’auteur est allée un peu trop loin et parfois, le roman a frôlé le style de certains livres fantastiques pour la jeunesse. Les passages philosophico-mystiques sauvent cependant le roman et l’empêchent de couler malgré son happy end un peu trop mièvre à mon goût. Le bilan est cependant très positif, c’est un livre qui ouvre l’esprit (c’est le cas de le dire !), qui fait réfléchir, qui bouscule et rassure tout à la fois. Coïncidence ? ma première lecture de cet auteur (La Vie d’une autre) avait été maculée par l’annonce de la mort d’une amie très chère. Et mes premières réactions avaient été l’étonnement de ne pas avoir de « signe » venant de sa part… Cette deuxième découverte de Deghelt constituerait-elle une réponse ?

 

           Les sages paroles de la tante :« Par une sorte de prétention dont l'origine est impossible à retrouver, nous sommes partis sur une route où ce qui n'est pas explicable est indigne d'être cru. Nous avons lié comprendre et croire, savoir et choisir, expliquer et agir. Ce n'était pas nécessaire. Vois-tu, je suis ce que je sens, même si je ne peux pas l'expliquer. Je choisis la voie qui donne de la cohérence à mon existence, même si je ne sais pas tout, j'admets sans comprendre et, si je me suis trompée, je ne le saurai jamais. Mais si j’ai raison, parce que ma flamme intérieure brûle d’un feu immense que je relie à ce mystère, alors, je serai comblée.  A tout prendre, je préfère penser que tout a un sens, une direction, que la mort est une voie d'accès, la souffrance, une étape, et l'incompréhension un plan qui m'échappe. »

« Le corps est en quelque sorte le prédateur de l'âme. Comme la plante à laquelle s'accroche le visiteur parasite, il ne peut vivre qu'en sa compagnie. Une fois accroché à elle, il lui ôte toute liberté de penser que, sans lui, elle vivrait. C'est sa plus grande prédation : tuer en nous l'idée de l'immortalité. Il est important de clarifier ces priorités. Il n'y a que l'amour qui compte. Il y a bien longtemps que la peur qui te cloue au sol m'a quittée. »

Partager cet article
Repost0
2 mai 2015 6 02 /05 /mai /2015 14:49

 

 

              Angleterre, 1918. Miss Adélaïde Crumble est une institutrice à la retraite. En plus d’être encore sexy, elle a un caractère bien trempé et a pour habitude d’aider la police dans la résolution d’obscures enquêtes. Celle qui nous intéresse est d’ailleurs corsée : à la fin de la guerre, le comte Crackersmith qu’on croyait mort depuis quatre ans, revient en excellente santé. Son retour signe aussi le début des ennuis : Miss Plumcake la remplaçante d’Adélaïde se fait agresser, le lieutenant Harlow est retrouvé mort, … les crimes s’enchaînent avec un point commun : des traces de boue de bottes. C’est ainsi que l’éventuel tueur est surnommé « le Monstre Botté ».

              L’intrigue dense et complexe semble pourtant des plus classiques. Evidemment, on pense (avec plaisir) à Agatha Christie. Tout y est pour créer une ambiance so british : le thé, les bonnes manières, les petites lunettes sur le bout du nez, les ragots des voisins et les petites mesquineries entre bonnes femmes… C’est sans compter les bonnes surprises finales où l’album prend un aspect un peu plus rock’n’ roll ! J’ai beaucoup aimé sans cependant connaître l’album 7 Détectives dont on a extrait chacun des personnages pour leur dédier un album à part entière (si j’ai bien compris). Les personnages sont délicieusement typés : l’énorme Miss Flange qui n’arrive pas à faire passer ses grosses fesses par la porte du jardin de Miss Crumble ou encore la femme du comte (la veuve qui n’en est plus une !), Beatrice, qui représente parfaitement la richissime alcoolique désespérée.

                        Je lirai la suite qui est déjà parue (les tomes 2 et 3, plus précisément).

 

« 16,5/20 »

 

Partager cet article
Repost0
30 avril 2015 4 30 /04 /avril /2015 13:17

 

 

            D’emblée, Florence Cestac et Daniel Pennac assument leur collaboration, on les retrouve dans un bistrot parisien, Pennac expose les grandes lignes de son projet à la dessinatrice : ce sera une histoire d’amour, un « amour exemplaire ». Serveurs et clients se mêlent à la discussion, commentent le récit de Pennac pendant toute la BD.

            Daniel Pennac raconte l’histoire de ses voisins qui l’a toujours fasciné : Jean et Germaine Bozignac se sont unis malgré l’avis de leur famille respective. Jean est laid, c’est un oisif, un tricheur au jeu, il ne travaille pas car « en amour, le travail est une séparation ». Ils acquièrent quelques biens, minuscule maison, Dauphine rouge, etc. grâce à un héritage de livres de collection. Ils ne veulent pas d’enfants car « en amour, pas d’intermédiaire ». Pennac est spectateur de cet amour exclusif, idéal, très rare, solide, cet « amour exemplaire ».

             Je fais partie des (rares ?) lecteurs qui aiment les dessins de Cestac. Je dirais que j’ai appris à les aimer, que je les ai apprivoisés, ou qu’ils m’ont apprivoisée. Ces gros nez qu’elle attribue à tous ses personnages permettent de les mettre à pied d’égalité, ils sont tous moches, justice est rendue… J’ai beaucoup beaucoup aimé cet album, il est frais, gai, on rit pas mal, il nous raconte une jolie histoire d’amour sur fond de citations de Proust, Céline ou Montaigne. Un seul reproche, c’est trop court ! On en voudrait encore quand la dernière page est tournée. Cestac est au summum de sa forme, les dessins sont colorés, ronds (ben oui !), radieux. A lire ! En plus c’est une histoire vraie…

Un autre album de Cestac que j'ai aimé : Le Démon d'après-midi.

 

« Le toit à refaire : « Les Fleurs du mal » édition Poulet-Malassis et de Broise – 1857. La cuisine : « Histoires naturelles » de Jules Renard, 1899. La piaule : Rimbaud, « Les Illuminations ». Publications de la Vogue, 1886. »

« J’aimais les regarder vivre, je crois. Tous les jours, elle lui astiquait le crâne. Quand tu sors, je veux que cela fasse net ! J’aimais aussi les écouter se faire la lecture. »

 

« 18/20 »

 

Partager cet article
Repost0
29 avril 2015 3 29 /04 /avril /2015 18:13

           Voilà un billet que j’aurais pu me passer d’écrire…

           Est-ce que vous avez déjà rencontré une personne tellement belle que vous n’écoutiez plus ce qu’elle disait, trop occupé à l’admirer ?  Moi j’ai entendu, avec ce livre audio, une voix rauque et sensuelle qui m’a fait complètement oublier que je devais écouter l’histoire qu’elle racontait. Je n’ai absolument rien retenu de ce roman si ce n’est qu’un certain Frank s’est échappé d’un asile psychiatrique pour retrouver sa sœur (même pas sûre qu’il s’agisse de sa sœur…). Ça se passe aux Etats-Unis. Et puis voilà.

          Le support livre audio a ses limites, ou alors, est-ce moi qui ai des limites. Bref. Ça a été un superbe fiasco, j’ai vraiment écouté la très belle voix d’Anna Mouglalis comme on écoute une musique agréable en langue étrangère. C’est dommage parce qu’il me semble que ce livre est un très grand roman et Toni Morrison, un très grand écrivain.

Partager cet article
Repost0
26 avril 2015 7 26 /04 /avril /2015 17:29

 

 

            C’est vraiment parce qu’on m’a dit beaucoup de bien de ce livre que je l’ai lu… je ne suis pas une adepte des récits post-catastrophe (j'ai, par exemple, détesté D'autres vies que la mienne de Carrère) mais pour celui-ci, c’est différent.

            Nous sommes en mars 2011, un séisme d’une magnitude de 9,0 et un tsunami dévastateur ont provoqué la mort de plus de 18000 personnes et ont ravagé un Japon alors en deuil. Qu’a-t-on fait ce jour de grande tragédie dans le reste du monde?  En nous emmenant en mer du Nord, aux Bahamas, à Jérusalem, à Rome, au large de la Somalie ou encore à Paris, l’auteur nous fait voir un petit morceau de vie de gens touchés de près par la catastrophe, de loin, ou pas du tout. D’après moi, ce séisme n’était qu’un prétexte à ce tour du monde … et pourtant, il est vrai que lorsqu’une tragédie frappe un endroit même lointain, le monde vibre, on ressent quelque chose de particulier, on se sent plus humain, peut-être plus solidaire et il me semble que Mauvignier a voulu rendre hommage à ce fil si ténu qui nous relie tous, en tant qu’êtres humains. Qu’on soit bon ou mauvais, qu’on soit Blanc ou Noir, qu’on soit riche ou pauvre, ambitieux ou sans tempérament, gay ou hétéro, courageux ou lâche, on vit dans la même maison, cette Terre où il nous faut cohabiter, tant bien que mal. Quand certains dorment, d’autres se déchirent, s’aiment ou meurent. La brièveté des textes rend cette simultanéité, cette diversité, presque palpable, et tout à fait passionnante.

                On aurait pu aussi parler d’un recueil de nouvelles ; une petite transition permet cependant d’unir les quatorze histoires si différentes, longues ou courtes, et la lecture devient fluide, d’une fluidité très agréable. Dans une même phrase, on passe d’une rue moscovite à un hôtel de luxe à Dubaï, d’un avion en direction des chutes du Niagara à un safari africain.

             J’ai beaucoup aimé ce livre, ce style intense et sans concession, ce tour du monde en 372 pages. Le souffle de l’écriture n’est pas celui d’une tempête mais il m’a suffisamment convaincue pour que j’aille lire une deuxième fois, au moins, ce Mauvignier qui plaît tant à certains…

 

« Ils ont envie de déconnade et de légèreté pour soulever leur quotidien, parce qu’ils ont compris que seuls les poids plumes arrivent à soulever des montagnes. »

Partager cet article
Repost0
23 avril 2015 4 23 /04 /avril /2015 11:47

 

 

             Fauve d’or à Angoulême en 2014, il était temps que je lise enfin cet album !

             Fabio est boxeur à ses heures perdues. Il a aussi tendance à voler, escroquer, mentir, tromper, faire la brute. Son frère Giovanni le retrouve après dix ans de silence. Fabio avait, en effet, quitter le village italien de son enfance pour fuir. Si Giovanni entre en contact avec lui, c’est parce que leur père est mort et qu’il veut emmener son frère lui dire adieu. Dans une vieille Fiat 500 brinquebalante, avec l’urne du père sur la banquette arrière, les frangins vont écumer les routes de France puis d’Italie. Ils vont réveiller quelques souvenirs d’enfance, se disputer très souvent,  adopter un chien, se faire voler leur voiture puis la récupérer, s’expliquer, se taire, discuter avec un curé un peu particulier, boire plus qu’il n’en faut, frôler la mort, …

               Ce road trip des années 60 en Fiat 500 passe par plusieurs phases correspondant aux relations successives des deux frères. Haine, colère, méfiance, jalousie, indifférence, complicité… Cette histoire fraternelle à l’accent italien prend différentes couleurs à l’image des paysages traversés. Quand on arrive en Italie, la température monte, l’ocre et l’orange des terres, le bleu du ciel vont faire exploser Fabio mais vont aussi lui révéler des secrets dont il ne soupçonnait pas l’existence.

              J’ai adoré cette BD, le scénario comme les dessins sont recherchés, subtils, surprenants, sensibles. J’ai bien compris la leçon et après avoir apprécié Je mourrai pas gibier et l'inégalable Pourquoi j’ai tué Pierre du même auteur… je vais essayer de tout lire d’Alfred !

               Deux mini-reproches qui ne valent rien face aux qualités innombrables de cette BD : les planches qui évoquent l’enfance des frères m’ont moins touchée et puis cette histoire d’urne dont j’avais deviné le pourquoi du comment…

 

« 18/20 »

 

Partager cet article
Repost0
20 avril 2015 1 20 /04 /avril /2015 15:36

 

 

            

             Cela faisait quelques années que je boudais les romans de Fred Vargas depuis une certaine histoire de crotte de chien qui ne m’avait pas plus emballée que ça. Mon intuition m’a guidée vers son dernier polar. Aucun regret !

              Une femme, Alice Gauthier, est retrouvée noyée dans sa baignoire. Suicide ? Le commissaire Adamsberg et ses acolytes mettent très vite cette hypothèse en doute, d’autant plus qu’un étrange symbole a été dessiné à côté du cadavre. Quelque chose qui ressemble à un H tordu… ou à une guillotine. Avant de mourir, Mme Gauthier a envoyé une lettre à un certain Amédée Masfauré qui vit dans le Creux, un coin perdu des Yvelines. Arrivés là-bas, les enquêteurs découvrent qu’un homme s’est suicidé, le père d’Amédée. Etrange coïncidence … et on ne tarde pas à trouver le même symbole de la guillotine sur ce qui devient le lieu du crime.

             Vargas nous emmène sur deux pistes à la fois : celle d’un îlot islandais où un groupe de Français a survécu une dizaine d’années auparavant, celle d’une bande de fans de Robespierre qui passent leur temps libre à reconstituer des scènes de la Révolution. Et si les deux pistes se croisaient ? Malgré l’énergie de Retancourt, malgré l’hypermnésie de Danglard, c’est Adamsberg qui déploiera tout son génie pour mettre un nom sur le meurtrier.

              Intéressant, bien écrit, un brin historique, captivant, addictif, dépaysant, ce roman aux mille qualités est un petit bonheur de lecture. Si Vargas fait preuve d’une imagination admirable, elle a aussi le don de croquer ses personnages avec réalisme et humour, mais ma préférence va sans doute à ces images qu’elle sait créer et qu’on aura du mal à oublier : un sanglier copain et protecteur des Masfauré, Lucio le voisin qui donne des conseils sans en avoir l’air ou encore cet afturganga, un esprit maléfique islandais qui hante cet îlot glacial et brumeux. Une belle découverte qui me fait regretter d’avoir abandonné Fred Vargas ces dernières années.

 

« Adamsberg ne réfléchissait pas, il ne se posait pas seul à une table, crayon en main, il ne se contenterait pas devant une fenêtre, il ne récapitulait pas les faits sur un tableau, avec des flèches et des chiffres, il ne posait pas son menton sur son poing. Il vaquait, marchait sans bruit, il ondulait entre les bureaux, il commentait, arpentait le terrain à pas lents, mais jamais personne ne l’avait vu réfléchir. Il semblait aller tel un poisson à la dérive. Non, un poisson ne dérive pas, un poisson suit son objectif. Adamsberg évoquait plutôt une éponge, poussée par les courants. Mais quels courants ? D’ailleurs, d’aucuns disaient que, quand son regard brun e vague se  perdait plus encore, c’était comme s’il avait des algues dans les yeux. Il appartenait plus à la mer qu’à la terre. »

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de Violette
  • : Un blog consignant mes lectures diverses, colorées et variées!
  • Contact

à vous !


Mon blog se nourrit de vos commentaires...

Rechercher

Pages