Après Ne lâche pas ma main, je m’étais fait la promesse de lire un autre titre de cet auteur. C’est chose faite avec ce polar complexe et original que j’ai préféré au premier. (Alex, tu avais raison !)
Laurenç Sérénac est un jeune flic téméraire, grande gueule et beau gosse. Il enquête sur le meurtre d’un type retrouvé mort dans un ruisseau, à Giverny. Oui, le village de Monet, le village des peintres impressionnistes. Très rapidement, certaines rencontres l’inquiètent, d’autres le fascinent comme Stéphanie, l’épouse du principal suspect. Il y a aussi la petite Fanette, cette artiste en herbe qui aimerait tant dépasser Monet ! Il y a aussi la vieille femme, une sorte de sorcière qui voit tout et sait beaucoup de choses…
Dans un petit village qui n’a de paisible que les couleurs, les êtres se côtoient sans beaucoup s’aimer, les secrets ne sont que rarement révélés et… on se fait balader comme des pantins. L’auteur fait du lecteur ce qu’il veut, ça m’a même agacée de ne vraiment rien flairer. Et la fin est un sublime feu d’artifice, chaque page nous éblouit par sa surprise et ses trouvailles. Si l’écriture reste raplaplate comme j’ai déjà pu le constater pour Ne lâche pas ma main, l’intrigue vaut ici le détour.
Comme le dit si justement Soukee, on ferait bien un détour par Giverny aussi, histoire d’aller vérifier la couleur des nénuphars…
Le village de Giverny : « (…) le décor est figé. Pétrifié. Interdiction de décorer autrement la moindre maison, de repeindre un mur, de cueillir la moindre fleur. Dis lois l’interdisent. Nous vivons dans un tableau, ici. Nous sommes emmurés ! On croit qu’on est au centre du monde, qu’on vaut le déplacement, comme on dit. Mais c’est le paysage, le décor, qui finit par vous dégouliner dessus. Une sorte de vernis qui vous colle au décor. Un vernis quotidien de résignation. De renoncement. »