Le livre rassemble trois longues nouvelles.
« Une vengeance… » nous transporte dans le désert mexicain. Parce que Cochran lui a volé sa femme, un homme richissime le torture et le laisse presque mort, abandonné aux vautours. Des Indiens le recueillent et Cochran va mettre à exécution son plan de vengeance… mais va-t-il le tenir jusqu’au bout ?
« L’homme qui abandonna son nom » est l’histoire d’un homme qui danse. Il n’est pas danseur, il est plutôt vieux mais il danse pour célébrer la vie qui pourtant ne lui a pas toujours souri. Une belle et originale conception de l’existence (le type, Nordstrom, ne supporte pas de devenir riche et veut absolument se débarrasser de son argent !)
« Légendes d’automne » est la fameuse intrigue dont on a fait un film en 1994 (déjà si longtemps !) avec Anthony Hopkins, le très beau Brad Pitt et Aidan Quinn. Trois frères partent à la guerre mais seuls deux reviendront vivants. Alfred et Tristan se disputeront la même femme dans un univers familial lourd et tendu.
C’est la première nouvelle (mais peut-on encore parler de « nouvelle » quand le texte fait une bonne centaine de pages !) que j’ai préférée. Le style de Harrison ne fait pas dans la demi-mesure, il est aussi âpre que les univers qu’il décrit, et pourtant, la sensibilité est omniprésente. La liberté semble être un thème cher à l’auteur avec le portrait de ces trois hommes qui vont jusqu’au bout d’eux-mêmes, qui s’abandonnent complètement à leurs projets, leurs envies.
Amateur de whisky, de vautours, de nuages de poussière ou tout simplement amateur de Grande Littérature, ne passez pas à côté de ce livre. C’est le premier de l’auteur pour moi, mais pas le dernier, La route du retour m’attend … et c’est pour bientôt !
« Eloignons-nous maintenant des amants au repose. Perchons-nous sur le manteau de la cheminée, tels des griffons au regard de pierre ; il est d’ailleurs préférable d’avoir un regard de pierre pour assister à ce qui va suivre. » (« Une vengeance… »)
« Il y a peu de choses à dire au sujet du bonheur ; il se contente d’être lui-même, placide, presque somnolent. C’est un état que l’ont adopte d’un cœur léger mais avec un esprit parfois torturé. » (« Légendes d’automne »)
Je ne résiste pas à l'envie de vous montrer la bouille de notre Jim (77ans!) :