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27 août 2019 2 27 /08 /août /2019 09:08

Résultat de recherche d'images pour "Un soir de décembre de Delphine de Vigan"

           Avant de découvrir le dernier livre de cette autrice que j’admire beaucoup, j’ai acheté ce petit roman dont j’ignorais l’existence.

            Matthieu Brin, 45 ans, s’est découvert tardivement un talent d’écrivain. Il délaisse plus ou moins son métier, s’éloigne de sa femme Élise et de ses deux enfants pour consacrer son temps libre à l’écriture. Un jour, parmi ses lettres d’admirateurs, une en particulier retient son attention. C’est la lettre de Sara que Matthieu a aimée et quittée dix ans auparavant qui revient sur la médiatisation de l’écrivain, sur ses errances à elle dans le même quartier que lui, sur leur passé commun. Cette lettre bouleverse Matthieu, il se sent redevable envers son ancienne amante, il va s’en servir pour écrire toujours davantage mais elle va aussi le détruire lentement et insidieusement, mettant en péril sa famille, son travail, sa vie sociale. Des lettres de Sara, il y en aura d’autres, toutes plus troublantes les unes que les autres. Élise va s’éloigner. Lui-même ne va plus se reconnaître.

           Ce roman, écrit en 2005, fait partie des premières œuvres de Delphine de Vigan. Si j’ai absolument adoré Rien ne s’oppose à la nuit et D’après une histoire vraie, j’ai été relativement déçue par ce roman aux allures très contemporaines dans le sens où il ne se passe pas grand-chose si ce n’est qu’un homme se triture l’esprit, se gâche la vie et qu’on aimerait bien le secouer. Par là, le style ressemble un peu à celui d’Olivier Adam sauf que je suis restée en dehors de cette histoire d’ancienne maîtresse qu’on aimerait revoir mais pas revoir. Pour terminer par une note positive, le livre est agréable à lire malgré sa grisaille et surtout, il propose une réflexion intéressante sur le travail de l’écrivain (l’autrice transparaît au travers du personnage principal), sur l’impact de cette vocation sur l’entourage proche et sur la force de l’effet papillon : quelques mots qui changent une vie.

La première lettre de Sara : « Ce soir, j’ai commandé une bière et j’ai décidé de t’écrire une lettre. Je suppose que tu en as reçu des dizaines comme celle-ci. Peut-être sauras-tu lire entre les lignes, dans cet espace intact qu’aucun mot ne caresse ni ne frappe, ce que je ne sais pas dire. »

De Sara, toujours : « Il voudrait comprendre. Ce qu’elle veut. Ce qu’elle cherche. Pourquoi maintenant. Dix ans après. Elle se débarrasse d’une histoire qu’il ne connaît qu’en partie, et c’est bien assez, une histoire qu’il avait reléguée avec les autres, comme autant de morceaux de verre brisé, enfermés dans un bocal, où jamais la main ne plonge, ne s’aventure. Elle jette à ses pieds des grenades dégoupillées, elle se moque des dégâts, elle imagine sans doute l’intensité de l’explosion, espère la puissance du souffle, elle guette dans le ciel un nuage chargé d’encre. »

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24 août 2019 6 24 /08 /août /2019 04:29

Résultat de recherche d'images pour "fille derrière la porte hespel"

          Quand ma maman me prête un polar, c’est souvent du très léger… j’en ai profité pour le lire sur la plage. Et finalement, bonne surprise, c’est un bon thriller psychologique !

          Emmy traverse une période à vide dans sa vie : son mari l’a quittée, ses enfants l’ont suivi, elle reçoit des lettres anonymes humiliantes, elle a perdu son boulot… bref, elle est au fond du gouffre. Quand une jeune femme d’à peu près son âge, Léna, voisine d’immeuble, lui propose son aide, arguant qu’elle-même a rencontré de grosses difficultés par le passé, Emmy accepte volontiers. Cette coach directive, dynamique et autoritaire devient une amie, une confidente à qui elle doit beaucoup. Le compagnon de Léna, Magnus, entre lui aussi sur scène, mettant Emmy en garde. Entre Léna et lui, une relation très étrange s’est tissée depuis des années. Si l’élève Emmy apprend vite des conseils de son mentor Léna, elle pourra aussi s’en servir contre elle en cas de besoin…

          Crise identitaire, sadomasochisme, schizophrénie, manipulation… le lecteur n’est pas au bout de ses surprises et le roman se lit vraiment très bien. Ce n’est pas de la grande littérature mais cette autrice belge en a sous le coude en matière d’inventivité.

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20 août 2019 2 20 /08 /août /2019 18:29

Tout S'effondre   de Achebe Chinua  Format Beau livre

               Au Nigeria, dans le village ibo d’Umuofia, la vie suit son cours habituel entre les fêtes, les deuils, les naissances, les mariages, les rituels et les croyances ancestrales. Okonkwo est le fils d’un homme paresseux et insouciant et depuis son plus jeune âge, il s’est juré d’être son exact opposé. Une fois adulte, il devient effectivement un homme puissant et craint, un guerrier redoutable et un père d’une famille nombreuse, entouré de ses trois épouses. La cruauté n’est pas exempte du quotidien, on tue facilement ; les jumeaux sont, par exemple, exclus de cette société et abandonnés, dès leur naissance dans la forêt. Mais lorsque Okonkwo tue accidentellement un jeune homme, il est banni du village et contraint à s’exiler sept ans durant. A la fin de ce terme, un autre danger guette le peuple tout entier, des missionnaires sont venus construire des églises, enseigner lecture et écriture et prêcher la bonne parole. Coutumes et croyances sont mis à mal, certains villageois rejoignant les Blancs. Les résistants sont vite matés et on assiste à la destruction et l’anéantissement de toute une civilisation.

          La langue est belle, les faits sont racontés simplement et sans jugement ; le lecteur se fera sa propre opinion de l’arrivée de cette horde de Blancs qui, telle un immense essaim destructeur, avale goulûment tout sur son passage. Chinua Achebe fait partie des écrivains africains les plus lus et, selon Nelson Mandela, un « auteur en compagnie duquel les murs de prison s’écroulaient ».  Une lecture marquante indispensable, à transmettre.

L’arrivée du premier Blanc : « Il montait un cheval de fer. Les premiers qui l’ont vu se sont sauvés, mais il a continué à leur faire des signes. Les anciens sont allés consulter leur oracle, qui leur a dit que cet homme étrange allait briser leu clan et semer la destruction chez eux. »

Le début de la fin : « Les épouses d’Iguedo ne se réunirent pas dans leur enclos secret pour apprendre une nouvelle danse qu’elles présenteraient ensuite au village. Les jeunes hommes, qui étaient toujours dehors les nuits de pleine lune, restèrent dans leurs cases. On n’entendit pas leurs voix viriles sur les chemins tandis qu’ils allaient voir leurs amis et leurs amoureuses. Umuofia était comme une bête surprise qui sent la menace et, les oreilles dressées, cherche de quel côté s’enfuir. »

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17 août 2019 6 17 /08 /août /2019 08:27

Résultat de recherche d'images pour "Gustave Caillebotte de Laurent Colonnier glénat"

             C’est parce que Caillebotte est mon peintre impressionniste préféré que j’ai acheté cette BD.

             Gustave Caillebotte a la chance d’être très riche. Mécène, collectionneur, ami de Monet, Renoir, Pissarro, Degas, Manet, il va contribuer à valoriser leurs œuvres, à protéger et à aider les artistes, à leur procurer un appartement gigantesque pour les expositions, à acheter les peintures de ses collègues. Alors que son tableau des Raboteurs de Parquet est refusé par le jury de l’Académie des Beaux-Arts, il se bat à côté des impressionnistes pour prouver que la modernité, l’industrie, la vapeur, les trains mais aussi les blanchisseuses, les danseuses, les raboteurs sont des sujets intéressants, qui ont leur place dans l’art.

             Je sais désormais pourquoi j’aime tant Caillebotte : parce qu’il est autant réaliste qu’impressionniste, parce qu’il aime les paysages urbains autant que la nature, parce qu’il peint tout le monde, parce qu’on pourra le rapprocher d’un Hopper qui s’en inspirera. Modeste, altruiste et généreux, cet homme était convaincu qu’il mourrait jeune, comme le reste de sa famille, et il n’avait pas tort. Avant sa mort, à 45 ans, il lègue sa grande et prestigieuse collection au Musée du Luxembourg puis à celui du Louvre.

             J’ai adoré cette BD, suivre la genèse des Raboteurs que j’aime tant, accompagner Le Bal du moulin de la Galette de Renoir sur les chaussées noires de Paris, porté par les peintres qui ne deviendront célèbres qu’une fois enterrés. Un très bel hommage qui nous permet d’en découvrir un peu plus sur cette époque fascinante de la fin du XIXème siècle. Saviez-vous, par exemple, que Louis Leroy a qualifié les peintres d’ « impressionnistes » pour se moquer d’eux et que c’est pour le prendre à son propre jeu qu’ils ont adopté ce nom ? « Messieurs nous voilà devenus impressionniste, soyons impressionnants ! »

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14 août 2019 3 14 /08 /août /2019 09:12

Résultat de recherche d'images pour "La fille dans le brouillard de Donato Carrisi"

          Après avoir dit « Jamais, plus jamais » avec cet auteur, écœurée par la morbidité du Chuchoteur et de L’Écorchée, j’ai remis le couvert en découvrant un thriller psychologique cette fois-ci.

           Anna Lou, seize ans, disparaît la veille de Noël. Issue d’une famille très pieuse, elle n’avait absolument aucun secret, aucun ennemi. Pourtant, le commandant Vogel, très médiatisé, penche immédiatement pour la thèse du kidnapping et mène son enquête de manière insolente et solitaire, n’hésitant pas à exprimer des jugements sans indices, à convoquer la presse pour en faire une alliée, voire à … fabriquer lui-même des preuves. Un professeur de littérature, Martini, est immédiatement soupçonné et rapidement arrêté. Mais si Vogel se trompait sur toute la ligne, il risquerait d’en payer les conséquences…

           J’ai absolument adoré ce roman ! Le flic atypique qu’est le commandant Vogel, son extrême élégance, son outrecuidance, m’a beaucoup plu. Le contexte géographique, ce village d’Avechot perdu dans les Alpes mais aussi les personnages tous plus surprenants les uns que les autres font de ce polar un roman à suspense efficace et bien écrit. Pour couronner le tout, l’auteur offre une critique des médias et du traitement des faits divers assez savoureuse.

La première version de l’histoire a été écrite sous la forme d’un scénario et le film, réalisé par Carrisi lui-même, est sorti en 2017 (je ne l’ai pas vu).

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9 août 2019 5 09 /08 /août /2019 14:41

 

Résultat de recherche d'images pour "La douleur du dollar de Zoé Valdés babel"

          Je rentre d’un voyage à Cuba, île aux mille contrastes, surprenante, dépaysante, sauvage, verte, chaude et humide, en pleine évolution et pourtant encore tournée vers son passé tumultueux. J’en ai profité pour découvrir cette célèbre autrice, Zoé Valdés, exilée à Paris depuis 1995.

         Cuca n’a pas connu une enfance facile et quand elle quitte sa ville natale de Santa Clara pour aller vivre chez sa tante à La Havane, sa vie ne s’améliore guère entre petits boulots et minuscule logement étouffant et insalubre. Elle se lie d’amitié avec deux filles bisexuelles qui la sortent quelques soirs de son cloaque. Une rencontre va tout changer : elle s’éprend, un soir, de Ouane, et, après une danse langoureuse et un long baiser, le perdra de vue sans jamais l’oublier. Huit ans après, elle le retrouve pour une période brève mais intense émotionnellement et sexuellement parlant. Mais la Révolution passe par là et le Ouane disparaît avant de lui laisser un billet d’un dollar… et un enfant que Cuca nommera Maria Regla. La vie deviendra encore plus misérable pour la femme mais aussi pour son entourage et pour l’ensemble de la ville. Des années plus tard, le Ouane reviendra réclamer son dollar, et c’est une question de vie ou de mort…

          Photographie des années qui précèdent et suivent la Révolution cubaine de 1959, le roman détonne par son style cru, luxuriant, musclé, effervescent. Ce n’est pas un livre qu’on lit à la légère mais qui veut qu’on l’apprivoise, le savoure doucement. Très riche, polysémique, il dénonce le régime de Fidel Castro et la « lente destruction implacable » du pays et ses tentatives d’enrichissement si maladroites où on mise tantôt sur les fraises, tantôt sur la viande des vaches, tantôt sur le café ou les bananes. En écho à ce que j’ai entendu sur l’île : des pénuries, une abondance de médecins et d’hôpitaux mais une absence de médicaments, de matériel, de moyens. Fidel Castro est surnommé Taille Extra ou XXL par Valdés, elle dénonce sa tyrannie, l’école aux champs obligatoire (45 jours) qu’elle a elle-même connue, l’absence de liberté de la presse (toujours d’actualité).

           Que dire encore ? A part l’omniprésence de la musique, l’autrice semble vouer une passion pour les recettes de cuisine… en tout genre puisque la misère conduit Cuca à goûter de la soupe faite avec de vieilles semelles ! Edith Piaf et son succès fou occupe une belle place ; l’esprit festif et presque aveugle des Cubains est souligné aussi : entre l’enterrement d’un proche et une fiesta, « nous choisirons la fête. » Enfin, malgré les critiques et les reproches, l’amour du pays et la nostalgie de l’autrice pour son pays natal parcourent le livre.

          Si certains passages m’ont secouée par leur obscénité, d’autres m’ont extrêmement plu ; Valdés manie avec talent l’humour, le sarcasme et l’ironie - mais aussi la poésie - dans une atmosphère qui correspond bien à La Havane que j’ai rencontrée : colorée, musicale (chaque chapitre porte en exergue un extrait de chanson), sans pudeur, d’« une moiteur saline, maritime », mais qui révèle aussi cette époque de faux-semblants et de non-dits car pour Fidel, tout roulait parfaitement… En tous cas, cette lecture m’a fait la même impression que la visite de Cuba : pleine de contrastes, entre amour et répulsion, elle fascine et il y en aurait tant à dire encore...

 

« Le pire c’est quand il se met à pleuvoir après un soleil d’enfer ; imaginez un peu, le crâne brûlant comme une poêle. Au soleil cubain de midi, on pose un œuf sur sa tête et il frit tout seul ; bientôt c’est le déluge, alors ça se gâte et vos neurones défaillent. Qui peut réfléchir dans ces conditions, qui peut prendre la moindre décision, avec des neurones défaillants ? moyennant quoi, les critiques littéraires s’offrent la liberté, et le luxe, d’écrire que les personnages d’un roman cubain sont caricaturaux. Et bien, je suis au regret de dire qu’ils ont parfaitement raison car dans cette petite île caricaturale, nous sommes une caricature de nous-mêmes, tous autant que nous sommes. »

A propos des hommes… : « Quand finirons-nous par comprendre que pour la plupart d’entre eux, hélas, le bonheur dépend du pouvoir, très rarement de l’amour ? Même s’ils prétendent qu’une paire de nichons tire plus fort qu’une carriole. »

« Havane-moi, toi, ma ville prison. Havane-moi, toi, ma liberté, avec tes vertus et tes vices : décolorée et triste, mais jouisseuse, tonitruante, mortifiante. »

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6 août 2019 2 06 /08 /août /2019 18:15

La Vie devant soi par Gary

                      Madame Rosa est une vieille dame laide et obèse qui recueille chez elle les enfants des prostituées. Parmi eux, Momo, 10 ans officiellement, qui voue un amour et un respect sans faille à Madame Rosa. Parvenue à la fin de sa vie, impotente, elle n’a qu’un souhait : ne pas mourir à l’hôpital -Momo va tout faire pour accomplir son vœu. Il va aussi découvrir quelques pans de son passé qu’il ignorait, il a en réalité quatorze ans et, s’il est né d’une femme « qui se défend », il a un père bien vivant… Au gré des rencontres plus excentriques les unes que les autres, en montant les six étages pour voir Madame Rosa plusieurs fois par jour, Momo va grandir et mûrir.

                   Je pensais avoir lu ce roman il y a longtemps mais dès les premières pages, j’ai compris que si je l’avais lu, je ne l’aurais pas oublié. Le style de Gary n’a ici rien à voir avec celui de La Promesse de l’aube. En toute simplicité, il se fait l’interprète de ce garçon, il exprime sa candeur mêlée à une lucidité très adulte, son espoir et son amour pour Madame Rosa, son incroyable force qui lui permet d’affronter la mort mieux que le ferait aucun adulte. Alors que les premières pages ne m’ont pas forcément passionnée, j’ai trouvé cette fin de livre absolument admirable. Il y a un petit quelque chose de Baudelaire (voire d’Irving) à vouloir marier le sordide au sublime, le noble au trivial. L’humour omniprésent agrémente ces pages caractérisées par une très grande douceur, une tendresse pour les personnages malgré le sort qui les accable. Le roman aurait pu être écrit en 2019 par un écrivain humain et indulgent tellement l’œuvre puise sa force dans une humanité et un appel à la tolérance extraordinaires.

-Prix Goncourt 1975-

Epoustouflant donc citations nombreuses !

« Je m’appelle Mohammed mais tout le monde m’appelle Momo pour faire plus petit. »

« Pendant longtemps, je n’ai pas su que j’étais arabe parce que personne ne m’insultait. On me l’a seulement appris à l’école. Mais je ne me battais jamais, ça fait toujours mal quand on frappe quelqu’un. »

« Au début, je ne savais pas que je n’avais pas de mère et je ne savais même pas qu’il en fallait une. »

Madame Rosa : « Lorsqu’on s’occupe des enfants, il faut beaucoup d’anxiété, docteur, sans ça ils deviennent des voyous. »

« Mais je tiens pas tellement à être heureux, je préfère encore la vie.  Le bonheur, c’est une belle ordure et une peau de vache et il faudrait lui apprendre à vivre. »

Définition d’un demeuré : « ça veut dire un môme qui a décidé de s’arrêter en route parce que ça ne lui dit rien qui chante. Il a alors des parents handicapés qui ne savent pas quoi en faire. »

Madame Lola, une travestie, amie très proche : « Madame Lola est très belle pour un homme sauf sa voix qui date du temps où elle était champion de boxe poids lourds, et elle n’y pouvait rien car les voix sont en rapport avec les couilles et c’était la grande tristesse de sa vie. »

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3 août 2019 6 03 /08 /août /2019 21:02

Résultat de recherche d'images pour "Cassandra Darke de Posy Simmonds bedetheque"

           Cassandra Drake a 71 ans, elle est marchande d’art à Londres. En 2017, ses escroqueries sont révélées au grand jour : elle vendait des copies de sculptures. De remords, de scrupules, elle n’en a pas parce qu’elle a tendance à se montrer coriace, mauvaise, aigrie et malpolie. Elle héberge un moment Nicki, la fille de son ex-mari, dans la cave, en échange de milliers de services. Mais de cette relation de maîtresse à esclave naîtront les problèmes à venir pour Cassandra. Un revolver et un gant retrouvés, ne enquête policière, la confrontation des classes sociales, une peinture de l'Angleterre actuelle, … le rythme va s’accélérer pour parvenir à un retournement de situation final.

          Avec Posy Simmonds, on en a toujours pour son argent, c’est encore une fois un roman graphique dense, riche et captivant. Que ce soit pour ce personnage féminin obèse et sans gêne ou pour ce contexte posé avec justesse et lucidité, on ne peut qu’applaudir les prouesses de l’autrice dont le texte comme le dessin sont réussis. J’ai un peu été déçue par la fin mais ça n’enlève de pas grand-chose au charme général - so british.

Gemma Bovery.

Elle assiste à l’enterrement de son ex-mari, Freddie, que lui avait piqué sa sœur et « sainte » Margot : « L’église est surchauffée. Il y a une odeur de renfermé, poussière et manteaux étuvés. Et les voilà, les reliques du passé de Freddie. Plus un recteur, un chanoine, un chœur et un organiste. Merci Margot. Freddie aurait été horrifié. C’était un païen, un blasphémateur talentueux, un puits de blagues salaces. »

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31 juillet 2019 3 31 /07 /juillet /2019 10:02

Résultat de recherche d'images pour "les fille seule dans le vestiaire kemoun"

           Je lis de plus en plus de romans jeunesse sans en parler forcément ici. Je prépare un projet théâtre sur le thème de la sexualité des ados, le harcèlement, la différence (ce n’est pas encore clairement défini), j’engrange donc pas mal de lectures sur ce thème.

          Marion est une ado plutôt bonne élève qui se fait harceler par le beau Enzo. Elle ne se laisse pas faire et sait répondre, même par des coups. Pourtant, ce jour-là, après une énième altercation, son carnet intime disparaît. Elle y note ses pensées, le manque de son père parti en Argentine, les frasques de son petit frère Barnabé, les trente-six petits copains de sa mère, des notes de musique, des poèmes et des chansons. Quand elle réclame son carnet à Enzo, il se fait plus doux que jamais. Oui, il a lu ce qu’il contenait, il a été touché, il s’en veut de s’être comporté ainsi… Marion tombe sous le charme de celui qu’elle voit différemment. Elle se laisse embrasser et tripoter mais ne se doute pas du piège qui se trame : les copains d’Enzo filment la scène et la mettent sur YouTube. Pour Marion, c’est la dégringolade, non seulement, elle n’a pas récupéré son précieux carnet mais le collège au complet semble avoir visionné la vidéo et elle passe pour une fille facile. Désespérée, plus seule que jamais, elle se venge d’une bien cruelle manière avant de le regretter amèrement.

           Quand la victime devient bourreau à son tour… le harcèlement se transforme vite en cercle vicieux. On comprend bien ici la difficulté de Marion à dénoncer les copains cameramen, trop honteuse de s’être laissé piéger. Mention spéciale au petit frère Barnabé qui, depuis le départ lâche de son père, note tous les hommes qui passent près de sa mère, avec une lucidité et un humour appréciables. La lecture est facile et agréable et je me rends compte que le thème de la vengeance semble récurrent chez l’auteur puisqu’il en parlait déjà dans Blues en noir.

« Je pleurais. Je n’arrivais même pas à me sentir soulagée de ce que je venais d’accomplir, et fière moins encore. Je me sentais sale et amère. Ma rage était toujours là, tenace, comme si elle avait été désormais ma seule véritable amie. Le croyais la dissoudre dans ma vengeance, elle surnageait, maîtresse et encombrante. »

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27 juillet 2019 6 27 /07 /juillet /2019 09:39

Résultat de recherche d'images pour "La fin de la solitude de Benedict Wells poche"

             Liz, Marty et Jules vivent à Munich. Ils ont tous autour de 10-12 ans mais leur vie ordinaire est brisée par la mort de leurs parents, dans un accident de voiture. Placés dans un internat, ils tentent de continuer à vivre, chacun à sa manière. Jules, le narrateur, tombe amoureux d’une Alva qui restera son amie jusqu’aux années fac. La vie va les éloigner puis les réunir à nouveau. Marty est l’intello scientifique pour qui les tocs de vérification sont intégrés à son quotidien. Liz, très belle, joue avec les hommes et prend rapidement la fuite. Ces jeunes adultes vont se rapprocher et se parler, bien plus qu’ils ne le faisaient ados. Alva, meurtrie par la perte d’une sœur, va devenir un personnage central à son tour.

            Ce récit bouleversant aborde aussi bien le thème de l’amour que de la mort, si étroitement liés. Comment grandir sans parents ? Comment vivre avec ce petit morceau de passé heureux détruit à jamais ? J’ai plongé dans cette histoire avec délectation, j’ai souri et pleuré ; elle est arrivée à un moment de ma vie où la question du deuil frappe à la porte sans qu’on veuille la faire entrer. Et pourtant, cette lecture m’a fait du bien. Elle m’a fait penser aux Garçons de l’été de Rebecca Lighieri où le thème de la fratrie adolescente est traité aussi mais je dirais que ce roman-là est largement un cran au-dessus. Je n’en fais pas un coup de cœur pour deux raisons : la première, complètement idiote, c’est que je n’aime pas qu’une lecture me fasse chialer, la deuxième c’est parce qu’il y a eu des accélérations et des sommaires dans le roman qui m’ont dérangée ; en gros, l’histoire aurait mérité un pavé d’au moins 500 pages ! Benedict Wells est un auteur allemand que je ne connaissais pas et qui a déjà été récompensé maintes fois pour son œuvre. Belle découverte.

 

« Pour découvrir son véritable moi, il faut remettre en cause tout ce qu’on a reçu à la naissance. Et même en perdre une partie, car c’est souvent dans la douleur qu’on comprend ce qui nous appartient vraiment… C’est dans les ruptures qu’on apprend à se connaître. »

« La vie n’est pas un jeu sans gagnant ni perdant. Elle ne nous doit rien et les choses arrivent comme ça. Parfois c’est juste et tout a un sens, et parfois tellement injuste qu’on doute de tout. J’ai arraché son masque au destin et, en dessous, je n’ai trouvé que le hasard. »

« La mémoire est un patient jardinier et la minuscule graine que j’ai plantée dans ma tête ce soir-là, à l’internat, s’est épanouie au fil des saisons en un splendide souvenir d’été. »

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