Oyé, oyé, la lecture de ce roman marque la fin de ma pause polars ! (Qui a tout de même duré six mois.)
Point de courtoise introduction, le roman nous plonge dans l’action dès la première page : Benoît, flic, marié-un enfant, 35 ans, se réveille enfermé dans une minuscule cave sombre. Sa geôlière est une magnifique rousse qui le prive de nourriture et le condamne à la solitude et au froid. Benoît ne comprend pas pourquoi il est retenu. Lydia, la rousse, lui révèle enfin qu’elle veut se venger : il aurait violé et tué sa sœur jumelle, quinze ans plus tôt, et elle veut qu’il lui montre l’endroit où se trouve son cadavre. Problème : Benoît est innocent. C’est une lettre anonyme envoyée à Lydia qui a accusé le flic… Qui en veut à ce point au policier ? comment convaincre Lydia de son innocence ?
L’auteur nous sort de temps en temps de cet obscur huis clos pour faire la connaissance de la femme de Benoît, Gaëlle, une épouse aimée mais trompée, de ses collègues flics, de l’enquête qui piétine…
Une tortionnaire cinglée, des sévices abominables, des histoires de vengeances, une écriture qui tient le lecteur sur le qui-vive, voilà les ingrédients qui font de ce livre un thriller efficace et haletant, que j’ai dévoré en un rien de temps ! Je me suis régalée ! Un polar qui comble mes attentes du genre : une histoire qui fait frissonner sans pour autant hanter mes nuits de cauchemars.
Varoise à peine plus âgée que moi, Karine Giebel a été maintes fois récompensée pour ce polar : prix SNCF, prix Intramuros, prix du festival international du Roman Noir… à suivre !
« La faim et le froid ne l’atteignent même plus. On s’habitue à tout. Ou presque. Benoît s’enfonce lentement dans une sorte de marécage vaseux. Plus on s’agite, plus on coule paraît-il. Alors l bouge le moins possible. Une technique comme une autre. »
« Sa mémoire l’a pris par la main, le conduisant sur des chemins qu’il pensait avoir effacés de la carte de son existence. Des trésors enfouis dans les alvéoles de son cerveau, cachés derrière des portes que l’on ouvre rarement. Ces images du passé abandonnées dans un coin, que l’on croit perdues à tout jamais. Et un jour, lorsque la mort se dresse en face, on les ressort pour les passer en revue. »