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27 août 2021 5 27 /08 /août /2021 08:00

Livre: Le Cœur de l'Angleterre, Jonathan Coe, Gallimard, Du monde entier,  9782072829529 - Leslibraires.fr

Comme il me tardait de revenir vers cet auteur ! Mon espoir fut comblé.

                Colin, un vieil homme de 82 ans est désormais veuf. Son fils Benjamin l’accompagne à l’enterrement ainsi que sa fille Lois. C’est avec ces trois personnages essentiellement ainsi qu’avec la fille de Lois, Sophie, que le lecteur va partager un pan de l’Histoire de l’Angleterre, à savoir, la période allant d’avril 2010 à septembre 2018. Le Brexit a évidemment toute sa place et divise souvent les mêmes membres d’une famille. Benjamin va laborieusement parvenir à publier son premier roman, Sophie va vivre sa première grande histoire d’amour, partagée entre désir de liberté et sédentarité.

Je craignais me sentir noyée dans les considérations historiques mais le romancier est suffisamment doué pour mêler la fiction au réel, rendre captivante chaque nouvelle péripétie liée au Brexit, nous faire comprendre la colère montante des Anglais, les choix qui ont été faits, peut-être prouver -malgré cette satire- son attachement à ce « peuple de doux dingues ». Quand on lit certaines lignes, on ne peut s’empêcher de faire le parallèle avec les Français car eux aussi éprouvent, en ce moment plus que jamais, « ce sentiment d’injustice larvé, cette rancœur contre une élite politico-financière qui avait volé les gens comme au coin d’un bois en toute impunité, cette rage froide d’une classe moyenne habituée au confort et à la prospérité qui voyait aujourd’hui l’une comme l’autre lui échapper. » La France… Coe l’aime et le prouve avec une escapade marseillaise où il vante le soleil, les calanques et la lumière, lumière « qui leur manquait en Angleterre, cet élément qui rendait tout si vif ici, si sensuel, si plein d’énergie, si inéluctablement vivant. » J’ai beaucoup aimé cette lecture fluide et agréable, jamais ennuyeuse. Une belle part est laissée à la fiction, je me suis vite attachée aux personnages et j’ai apprécié les voir évoluer. La plume de Coe fait des merveilles !

Chine et Grande-Bretagne sont comparées par une Anglaise : « Vous, vous subissez une censure avouée. Chez nous, elle est occulte. Tout se passe sous le masque de la liberté d’expression, de sortes que les tyrans peuvent prétendre que tout va pour le mieux. Or de liberté, nous n’en avons pas, ni d’expression ni d’autre chose. Ceux qui gardaient vivante une magnifique tradition anglaise en pratiquant la chasse à courre ne sont plus libre de le faire. Et si certains d’entre nous tentent de s’en plaindre, leurs voix sont aussitôt couvertes par des hurlements. »

560 pages (et 608 pour la version poche!), donc : deuxième lecture pour le Challenge Pavé de l’été by Brize !

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21 août 2021 6 21 /08 /août /2021 09:49

La libraire de la place aux Herbes de Éric de Kermel - Editions J'ai Lu

La narratrice, Nathalie, a plaqué son métier de prof pour ouvrir une librairie à Uzès, charmant village du Gard, avec son architecte de mari, Nathan. Leurs deux grands enfants désormais adultes vivent loin, Nathalie a tout son temps à consacrer aux livres et aux clients. Les acheteurs se suivent mais ne se ressemblent pas entre un baroudeur infatigable, celle qui ne sait pas lire, celui à qui on fait la lecture parce qu’il n’y voit plus, des bonnes sœurs travailleuses. Nathalie virevolte avec grâce dans ce microcosme assez idéal.

Avec une telle couverture, je savais que je me lançais dans une lecture feel good et dans ce cas-là, tous les voyants sont allumés, je me méfie ! Pourtant, cette lecture a été agréable sans être niaise, douce et intéressante sans être creuse ni ridicule. Evidemment, avec un tel cadre (une librairie, et en plus, dans le Sud de la France !), on ne peut que saliver quand on aime les livres. Si l’écriture ne m’a pas spécialement emballée (même si elle est parfois proche de celle d’un Orsenna qui -d’ailleurs- a préfacé le roman), les histoires de livres, de lecteurs, de coups de cœur de lecture m’ont charmée et j’ai noté des titres. Je n’ai pas tout aimé non plus, la fin verse trop dans le Je vais t’émouvoir puis te rassurer avec un gros câlin mais le tout reste une pétillante et jolie lecture d’été.

« J’aime aussi les mots sur les pages. Je ne parle pas du sens des mots, mais du rythme que produit le mouvement du fris. Entre chaque mot, un espace toujours égal garantit une distance de courtoisie qui permet à chacun de ne pas marcher sur les pieds de son voisin et de respirer à sa guise. Si nous étions comme les mots sur une page, je suis certaine que la bienveillance trouverait davantage de place pour s’épanouir. »

« Quand on a grandi à l’étranger, on intègre rapidement que celui qui est différent c’est soi-même… Cela induit une ouverture d’esprit et un postulat initial qui interdit toute arrogance et impose d’abord le respect de ce que l’on ne connaît pas, avant de développer une grande capacité d’adaptation. »

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17 août 2021 2 17 /08 /août /2021 17:58

Kabukicho - Dominique Sylvain - Babelio

Marie et Kate vivent au Japon depuis quelques années, la première est Française, Kate est d’origine anglaise. Amies et colocataires, elles sont toutes les deux hôtesses dans des bars de luxe à Kabukicho, ce quartier chaud de Tokyo. Elles offrent leur charme, leur conversation aux hommes qui les paient mais pas nécessairement pour des rapports sexuels. Kate disparaît et son père, resté à Londres, reçoit une photo d’elle couchée dans l’herbe avec cet étrange message : « Elle dort ici. » Le capitaine Yamada mène l’enquête mais le corps de Kate est rapidement retrouvé : elle a été enterrée vivante. Son meilleur ami avec qui elle entretenait des relations complexes, Yudai, est soupçonné. Marie, elle, tente de faire publier son roman. Mais les meurtres s’enchaînent dans l’entourage de Kate.

J’avais emprunté ce polar sur les conseils d’Alex qui semblait plutôt conquise par cette autrice. Je ne m’attendais honnêtement pas à aimer autant. Non seulement l’intrigue est palpitante et rend la lecture addictive mais le contexte constitue le point fort de ce roman. Dans ce quartier sulfureux de Tokyo, on trouve de tout mais j’ignorais que certaines hôtesses n’étaient pas des prostituées mais qu’elles étaient payées pour séduire le client, acquiescer, sourire, être la plus belle, valoriser et amadouer l’autre dans ce « règne des apparences, échanges de politesses à n’en plus finir. » Rien n’est simple et univoque dans cet univers souvent gouverné par la mafia tokyoïte, les yakuzas. Cette « ambiance cinglée mais vibrante de Kabukicho » m’a beaucoup plu et intriguée. L'écriture dynamique et efficace sied bien au peps et à la noirceur du roman.

Il est question, dans le livre, de détruire ce quartier en prévision des J.O. mais je n’ai pas trouvé l’information confirmant ou infirmant ce projet. J’aurais pu faire un coup de cœur de cette lecture mais il y avait un ou de meurtres en trop selon moi dans les dernières pages. En tous cas, on sent que la romancière sait de quoi elle parle et elle nous offre une vision insolite d’une partie de Tokyo. Je reviendrai la lire.

 

Qu'est-ce que la condition de la femme au Japon ? « Toujours sourire, toujours se rabaisser. »

« Ce pays était une gigantesque usine à règles. »

Kabukicho, la nuit : « La passivité poussiéreuse et rouillée du jour était repliée, roulée comme un vieux décor, la foule reprenait petit à petit possession du dédale des ruelles transfigurées. Rabatteurs, portiers, putes, gigolos, salarymen, hôtes et hôtesses, mamas-san et boss yakuzas, serveurs de restaurant, gardiens et videurs, salariés des magasins ouverts vingt-quatre heures sur vingt-quatre et des love hotels, ils se rejoignaient, mus par un accord tacite, programmés pour se coaguler dans un plasma lumineux et mutant. Toujours le même, toujours différent, toujours avide et consciencieux. Abondance de rires, de désirs et de détermination, ces mille voix entremêlées, celles du peuple de la nuit. »

 

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10 août 2021 2 10 /08 /août /2021 22:04

Le Ghetto intérieur - Santiago H. Amigorena - Babelio

        Vicente vit depuis plus de douze ans en Argentine. Polonais, il a voulu vivre ailleurs, a rencontré l’amour de sa vie, Rosita, avec qui il a eu trois enfants. Gérant d’un petit commerce de meubles, il aime retrouver régulièrement ses amis Ariel et Sammy avec qui il évoque l’actualité de plus en plus houleuse en ces années 1940-41. La mère de Vicente est restée en Pologne, il sait qu’elle est recluse dans un ghetto juif, quelques lettres lui parviennent - toujours avec un grand retard – et il ne peut que deviner une situation qui ne va pas en s’arrangeant. Alors il se mure dans le silence, avec sa femme, avec ses enfants, avec ses amis. Il ne veut pas savoir ce qui se passe en Europe, il perd peu à peu le contact avec ceux qui l’entourent alors que Rosita aimerait retrouver celui qu’elle a tant aimé à leur rencontre.

        Ce petit roman est une belle illustration de ce qu’était la guerre… à douze mille kilomètres de l’épicentre. Et aussi un formidable cri de révolte par rapport à cette identité juive pas nécessairement assumée, pas nécessairement comprise ni revendiquée, par rapport à cette impuissance douloureuse qui s’exprime, chez le narrateur par le silence. Le titre de Vercors, Le Silence de la mer, dans un autre contexte, fait écho à ces non-dits révélateurs, à cette parole hurlée en silence, à cette incapacité de mettre des mots sur l’horreur. Vicente croit que s’il cesse de parler, il cessera aussi de penser mais il se trompe et son choix est remis en question à la fin du livre. Ce roman-claque expose les dommages collatéraux de cette Shoah immonde tout en racontant une famille au bord de l’implosion. J’adore ce titre polysémique et je reste persuadée qu’il faut se souvenir de cette période abjecte qui a fait tant de mal de près ou de loin.

« Être juif, pour lui, n’avait jamais été si important. Et pourtant, être juif, soudain, était devenu la seule chose qui importait. « Mais pourquoi je suis juif ? Pourquoi, aujourd’hui, je ne suis que ça ? Pourquoi je ne peux pas être juif et continuer d’être tout ce que j’étais auparavant ? »

« Se taire. Oui, se taire. Ne plus savoir ce que parler veut dire. Ce que dire veut dire. Ce qu’un mot désigne, ce qu’un nom nomme. Oublier que les mots, parfois, forment des phrases. »

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29 juillet 2021 4 29 /07 /juillet /2021 13:21

 

Betty – FRANCK'S BOOKS

Lecture attendue, reportée, un peu redoutée et finalement appréciée.

Betty est une petite Cherokee née dans les années 60 aux Etats-Unis. Entourée de frères et sœurs (ils sont six au départ), elle évolue dans une misère certaine mais aimée d’un père extraordinaire. En effet, Landon Carpenter l’initie aux bonheurs de la nature, lui apprend à communiquer avec la terre et avec les plantes avec respect, lui montre comment soigner les maux naturellement. Il incarne la bienveillance et la stabilité alors que tout, autour de Betty, se disloque et va disparaître au fil des années.

J’ai passé environ deux cents pages à me demander pourquoi ce livre connaissait un tel succès, il a été agréable à lire certes mais sans qu’il m’impressionne. Ensuite, petit à petit, il gagne en vigueur, en force mais aussi en nuances et en délicatesse. L’évolution de cette petite Betty dans un monde brutal et sordide se fait à coups d’expériences malheureuses, de découvertes du mal, de tragédies et de rencontres généralement nuisibles. Pour le caractère violent du roman, on m’avait prévenue. Au-delà de certains passages qui révèlent une barbarie particulièrement prononcée, existe une tension omniprésente, sournoise et sous-jacente tout au long du livre. La dimension tragique est d’abord associée à l’achat de cette maison soi-disant maudite quelque part dans la campagne de l’Ohio. Elle grandit dans une atmosphère faite de préjugés, de racisme et de discrimination et trouve son apothéose, malsaine et fétide dans l’inceste qui reste au cœur du roman. La figure de ce père si lumineux et incroyable m’a conquise.  Et la flamboyance de la fin est assez extraordinaire, il est vrai qu’on ressort de cette lecture complètement chamboulé, peut-être même un peu ensorcelé, mais, pour le malaise que j’ai pu ressentir de manière permanente, je n’en fais pas un coup de cœur.

"Quel que soit l’endroit où tu es, quel que l’endroit où tu vas, tu seras toujours au sud du paradis."

"Le plus bel arbre de Noël, c’est celui qu’on laisse dans sa terre pour qu’il puisse y grandir et vivre sa vie."

"tous les paradis ne sont pas encore perdus."

"Tandis que je grandissais, j'avais l'impression d'avoir des morceaux de papier collés sur la peau. Sur ces morceaux de papier étaient écrits tous les noms auxquels j'ai eu droit. Polly la Peau-Rouge, Tomahawk Kid, Pocahontas, sang-mêlé, la squaw. J'ai commencé à me définir, et à définir mon existence, en fonction de ce qu'on me disait que j'étais, c'est-à-dire rien. A cause de cela, la route de ma vie s'est rétrécie en un sentier obscur, et ce sentier lui-même a été inondé, se transformant en un marécage om il m'a fallu patauger."

"Devenir femme, c'est affronter le couteau, Betty. [...] Mais la femme que l'on devient alors doit décider si elle va laisser la lame s'enfoncer assez profondément pour la mettre en pièces, ou bien si elle va trouver la force de s'élancer, les bras écartés, et oser prendre son envol dans un monde qui semble se briser comme du verre autour d'elle. Puisses-tu avoir cette force."

Et je participe, avec ces 720 pages, encore une fois, au beau Challenge du Pavé de l'été de surmesbrizees !

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26 juillet 2021 1 26 /07 /juillet /2021 13:16

Cinq Semaines en ballon, Jules Verne | Livre de Poche

Après la belle surprise du Château des Carpathes, je continue ma découverte vernienne.

Un dénommé Samuel Fergusson, docteur et grand explorateur, a bénéficié d’une très importante « indemnité d’encouragement » pour un projet que même son meilleur ami, Dick Kennedy, considère comme insensé. Il s’agit de traverser l’Afrique d’ouest en est en ballon. C’est accompagné de Joe, le fidèle serviteur et cuisinier, Dick le chasseur (il part contre son gré mais ne se plaint pas longtemps) que le décollage est lancé depuis Zanzibar. Entre conditions météorologiques compliquées, chasse à l’antilope, pénuries d’eau, assaut de singes, disparition de Joe, mirages et accueil des indigènes très variable (tantôt on leur tire dessus, tantôt on les prend pour des fils de la Lune !), le voyage n’est pas de tout repos. Evidemment, les trois aventuriers arriveront vivants et triomphants au Sénégal cinq semaines plus tard.

J’ai malheureusement trouvé ici ce que je redoutais de l’univers de Verne : des explications scientifiques qui me passent par-dessus la tête et un certain ennui. Rajoutons à cela des considérations racistes : les Nègres sont des sauvages, cannibales ou complètement stupides (oui, c’est l’époque qui veut ça mais j’ai quand même du mal à lire ça !... voir la terrible citation plus bas) J’ai éprouvé des difficultés à lire certains passages mais d’autres, grâce à quelques péripéties savoureuses, m’ont à nouveau remotivée.

« Les obstacles, répondit sérieusement Fergusson, sont inventés pour être vaincus ; quant aux dangers, qui peut se flatter de les fuir ? Tout est danger dans la vie ; il peut être très dangereux de s’asseoir devant sa table ou de mettre son chapeau sur sa tête ; il faut d’ailleurs considérer ce qui doit arriver comme arrivé déjà, et ne voir que le présent dans l’avenir, car l’avenir n’est qu’un présent un peu plus éloigné. »
 

«   -      Nous t’avions cru assiégé par des indigènes.

     -      Ce n’étaient que des singes, heureusement ! répondit le docteur.

     -      De loin, la différence n’est pas grande, mon cher Samuel. »
 

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19 juillet 2021 1 19 /07 /juillet /2021 14:14

L'Homme aux murmures: Amazon.fr: North, Alex: Livres

Tom, un écrivain veuf depuis peu, vient d’emménager dans une maison avec son fils Jake. Le garçon a un comportement étrange, il a une amie imaginaire et entend parfois des voix ou plutôt des « murmures ». En parallèle, un garçon de six ans disparaît. Le mode opératoire ressemble fortement à celui d’un tueur d’enfants, Carter, qui croupit en prison depuis des années. Pete, le policier en charge de l’enquête redoute ce serial killer plus que tout. Le criminel ne parle que par énigmes mais semble savoir ce qui s’est passé à l’extérieur de sa geôle. Le lecteur sait qu’un danger plane sur la tête de Jake…

J’ai reçu ce roman grâce à la Kube à qui j’avais demandé un polar intelligent dans la lignée de ceux d’Henning Mankell. Le roman d’Alex North n’est pas comparable aux qualités de mon cher et regretté romancier suédois préféré mais force est d’admettre que j’ai été happée par cette histoire sordide et effrayante assez rapidement. Il démarre doucement puis gagne en vigueur et dévoile des surprises au fil des pages. Il est toujours inquiétant de se dire qu’on ne connaît pas les gens qui nous entourent et c’est le cas d’un papa avec son fils. J’ai passé un bon moment sans faire pour autant de ce polar un indispensable.

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16 juillet 2021 5 16 /07 /juillet /2021 14:29

Un si petit monde - Jean-Philippe Blondel - Babelio

En 1989, Philippe un peu surpris, vient d’apprendre qu’il a eu le concours et sera prof d’anglais. Sa mère, elle, est une institutrice presque à la retraite. Le père, André, préfère passer une partie de sa semaine à Paris, loin des siens. Il y a aussi Geneviève qui a eu un enfant après 40 ans et dont elle ignore l’identité du père puisqu’elle avait couché avec Gérard, le père de Baptiste, le grand copain de Philippe. Janick, la veuve de Gérard et Michèle, la mère de Philippe, décident de vivre ensemble puisqu’elles peuvent ses passer des hommes. Oui, c’est compliqué et il faut suivre.

Je ne savais pas, au départ, qu’il s’agissait de la suite de La Grande escapade que je n’ai pas lu. Et ça fait effectivement un peu feuilleton télé qu’on ne comprend pas forcément si on a loupé un épisode. Même si c’est assez drôle et simple et qu’il y a quelque chose de réconfortant à se glisser dans un roman de Blondel, j’ai été un peu déçue parce que je n’ai pas vraiment réussi à m’attacher aux personnages. Ça reste sympatoche comme Les Petits mouchoirs … des copains, des disputes, des amours, des tromperies, un peu d’espoir dans un dénouement virevoltant, la vie quoi.

(Ce serait bien pratique d'apposer sur la couverture "second tome" ou "suite de...")

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10 juillet 2021 6 10 /07 /juillet /2021 09:10

Animo Trouver la force d'entreprendre quelque chose de difficile - broché -  Elliot Nakache, Hervé Dupied - Achat Livre | fnac

J’ai chapardé ce livre à une gentille collègue…

Deux copains, la trentaine, qui se sont rencontrés dans un bar de Hong-Kong décident de parcourir l’Amérique du Sud depuis Mexico jusqu’à Ushuaïa. Sans grande expérience, avec souvent que leurs pieds pour moyen de transport, ils vont marcher plus de 7000 kms en un an, rencontrer les autochtones, se faire peur, gravir des montagnes et des volcans, suer et grelotter, souffrir et déconner. Attentifs à l’environnement qui les entoure, ils constatent que les déchets sont partout et que l’éducation à l’écologie ne se fait pas dans tous les pays. Entre les mines d’argent et d’or, l’huile de palme, la construction de barrages, de canaux, l’épandage de pesticides, la nature est toujours la première victime.

Je suis friande de ce genre de récit de voyage ! Celui-ci se trouve dans un beau livre où des photos accompagnent les textes. Les deux compagnons prennent la parole à tour de rôle.  Evidemment, comme souvent, l’objectif n’est pas la belle prose ni la qualité littéraire mais l’esprit d’aventure compense cela allègrement ! J’ai aimé les découvrir humbles et pas complètement inconscients (ils ont actionné leur balise de détresse quand ils se sont rendu compte que leur guide, en jungle, n’était pas fiable, et qu’Elliot s’était blessé au poignet), ils prennent aussi, très épisodiquement l’avion (entre Lima et La Paz par exemple) et la voiture quand on leur propose. Ils savent aussi s’arrêter le temps d’une nuit dans un hôtel climatisé avec télé. Leur rythme de marche est impressionnant puisqu’il avoisine les 40 kms/jour. Comme souvent dans ce genre d’aventure, c’est l’accueil des habitants qui surprend : les plus démunis offrent un toit et de quoi se nourrir à deux Occidentaux. Ils ont souvent été tentés de rester quelques jours mais n’ont pas dévié de leur objectif. On comprend qu’ils grandissent en avançant et surpassent leurs limites, se stimulant et se motivant l’un l’autre. Je suis toujours admirative de ce genre d’exploit et pas mal envieuse parce que j’aimerais m’y coller aussi (bon, sans doute pas une année entière). Ces aventuriers engrangent des souvenirs uniques qui transforment leur vie.

J’ai – entre autres – aimé les salars, ces déserts de sel que les touristes viennent admirer dans de gros 4x4 : « J’estime que la beauté de cet environnement ne s’apprécie qu’après y avoir souffert, après y avoir vécu tout simplement : le craquement de la croûte de sel qui casse les genoux, la réverbération qui défonce les lèvres, le vent de face qui rend fou d’une rage quasi incontrôlable et finalement, quand le soleil se couche, un froid polaire qui me donne une chair de poule quasi constante. Et pourtant ce matin, je souris, heureux comme un gamin avec une chair de poule qui elle n’est pas due au froid mais à ma joie. »

« Je comprends à l’instant même que notre plus grand apprentissage est d’accepter ce qui est, et ainsi d’avancer sans regarder le passé, mais en continuant à repousser constamment ce dont nous sommes capables dans le futur. »

Merci Carole ! 

 

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7 juillet 2021 3 07 /07 /juillet /2021 20:33

Livre: De pierre et d'os, Bérengère Cournut, Magnard, Classiques Et  Contemporains, 9782210770638 - Leslibraires.fr

         Uqsuralik est une jeune femme inuite qui, à cause d’une faille de la banquise, se retrouve sans parents ni famille. Elle erre longtemps avant d’être adoptée par une autre mère, Sauniq, qui lui sera d’un grand secours jusqu’à sa mort. Nous la suivons toute sa vie, dans son parcours de mère, d’épouse, de chasseresse et même de chamane. Les récits sont entrecoupés de chants, des poèmes des différents protagonistes.

          Pour le moins dépaysant, ce court roman nous emmène dans une autre contrée, sous un autre climat, avec des mœurs et des habitudes ô combien différentes de chez nous. J’ai eu parfois du mal à me faire à toutes ces différences, c’est bête à dire mais tout est tellement à mille lieues de ce que l’on connaît. Les croyances, les superstitions et les tabous sont nombreux. Et puis, finalement, on apprend beaucoup de cette rudesse. J’ai apprécié cette adoption de la narratrice qui se fait dans l’évidence et la simplicité. Aussitôt adoptée, aussitôt acceptée et admise jusqu’à la fin. Il existe aussi une belle confusion entre mère et fille : la mère devient une fille. Cette notion de la « famille » autre que la nôtre m’a plu. Il est bon de découvrir un autre son parfois… Il y a aussi ces duels de chants où sont révélés les plus grands secrets. Ce roman, reçu au collège, peut être étudié dès la 5ème apparemment ; je suis sceptique : certaines scènes sont cruelles et cette histoire finalement assez complexe convient mieux à de grands adolescents qu’à des enfants, me semble-t-il. Lire quelques extraits peut cependant être riche et instructif. Pour conclure, je dirais que certains passages m’ont plu mais, dans l’ensemble, j’ai été relativement hermétique à l’intrigue et il m’a manqué une fluidité générale à ce roman … où la femme mâche les coutures des moufles de leur homme pour qu’elles restent souples …

« Sauniq m’a proposé de m’adopter. J’ai maintenant une mère qui est également la fille de ma fille, et dont je suis ainsi la grand-mère : nous sommes un cycle de vie à nous trois, et les autres se trouvent naturellement reliés à nous par leurs liens à Sauniq. Comme il n’y a pas d’homme dans notre maisonnée, je me suis remise à chasser. »

Je vous souhaite à toutes et à tous un bel été et de jolies vacances ! 

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