Uqsuralik est une jeune femme inuite qui, à cause d’une faille de la banquise, se retrouve sans parents ni famille. Elle erre longtemps avant d’être adoptée par une autre mère, Sauniq, qui lui sera d’un grand secours jusqu’à sa mort. Nous la suivons toute sa vie, dans son parcours de mère, d’épouse, de chasseresse et même de chamane. Les récits sont entrecoupés de chants, des poèmes des différents protagonistes.
Pour le moins dépaysant, ce court roman nous emmène dans une autre contrée, sous un autre climat, avec des mœurs et des habitudes ô combien différentes de chez nous. J’ai eu parfois du mal à me faire à toutes ces différences, c’est bête à dire mais tout est tellement à mille lieues de ce que l’on connaît. Les croyances, les superstitions et les tabous sont nombreux. Et puis, finalement, on apprend beaucoup de cette rudesse. J’ai apprécié cette adoption de la narratrice qui se fait dans l’évidence et la simplicité. Aussitôt adoptée, aussitôt acceptée et admise jusqu’à la fin. Il existe aussi une belle confusion entre mère et fille : la mère devient une fille. Cette notion de la « famille » autre que la nôtre m’a plu. Il est bon de découvrir un autre son parfois… Il y a aussi ces duels de chants où sont révélés les plus grands secrets. Ce roman, reçu au collège, peut être étudié dès la 5ème apparemment ; je suis sceptique : certaines scènes sont cruelles et cette histoire finalement assez complexe convient mieux à de grands adolescents qu’à des enfants, me semble-t-il. Lire quelques extraits peut cependant être riche et instructif. Pour conclure, je dirais que certains passages m’ont plu mais, dans l’ensemble, j’ai été relativement hermétique à l’intrigue et il m’a manqué une fluidité générale à ce roman … où la femme mâche les coutures des moufles de leur homme pour qu’elles restent souples …
« Sauniq m’a proposé de m’adopter. J’ai maintenant une mère qui est également la fille de ma fille, et dont je suis ainsi la grand-mère : nous sommes un cycle de vie à nous trois, et les autres se trouvent naturellement reliés à nous par leurs liens à Sauniq. Comme il n’y a pas d’homme dans notre maisonnée, je me suis remise à chasser. »
Je vous souhaite à toutes et à tous un bel été et de jolies vacances !