La narratrice, Nathalie, a plaqué son métier de prof pour ouvrir une librairie à Uzès, charmant village du Gard, avec son architecte de mari, Nathan. Leurs deux grands enfants désormais adultes vivent loin, Nathalie a tout son temps à consacrer aux livres et aux clients. Les acheteurs se suivent mais ne se ressemblent pas entre un baroudeur infatigable, celle qui ne sait pas lire, celui à qui on fait la lecture parce qu’il n’y voit plus, des bonnes sœurs travailleuses. Nathalie virevolte avec grâce dans ce microcosme assez idéal.
Avec une telle couverture, je savais que je me lançais dans une lecture feel good et dans ce cas-là, tous les voyants sont allumés, je me méfie ! Pourtant, cette lecture a été agréable sans être niaise, douce et intéressante sans être creuse ni ridicule. Evidemment, avec un tel cadre (une librairie, et en plus, dans le Sud de la France !), on ne peut que saliver quand on aime les livres. Si l’écriture ne m’a pas spécialement emballée (même si elle est parfois proche de celle d’un Orsenna qui -d’ailleurs- a préfacé le roman), les histoires de livres, de lecteurs, de coups de cœur de lecture m’ont charmée et j’ai noté des titres. Je n’ai pas tout aimé non plus, la fin verse trop dans le Je vais t’émouvoir puis te rassurer avec un gros câlin mais le tout reste une pétillante et jolie lecture d’été.
« J’aime aussi les mots sur les pages. Je ne parle pas du sens des mots, mais du rythme que produit le mouvement du fris. Entre chaque mot, un espace toujours égal garantit une distance de courtoisie qui permet à chacun de ne pas marcher sur les pieds de son voisin et de respirer à sa guise. Si nous étions comme les mots sur une page, je suis certaine que la bienveillance trouverait davantage de place pour s’épanouir. »
« Quand on a grandi à l’étranger, on intègre rapidement que celui qui est différent c’est soi-même… Cela induit une ouverture d’esprit et un postulat initial qui interdit toute arrogance et impose d’abord le respect de ce que l’on ne connaît pas, avant de développer une grande capacité d’adaptation. »