
Non seulement le Grand Scénariste Lupano est bien incapable de faire quelque chose de juste moyen mais en plus, il sait toujours s’accompagner des meilleurs.
Vincent n’a que 30 ans et pourtant, il a déjà en partie raté sa vie. Après une enfance médiocre, des passages à vide, des années dédiées à l’alcool et à la drogue, d’autres aux petits boulots minables, il rencontre enfin le bonheur et l’amour au Sénégal, avec une belle jeune Noire appelée Rana. Mais Vincent fout tout en l’air : Rana tombe enceinte, notre blondinet français panique et retourne à Paris. Ce n’est que quelques mois plus tard qu’il se rend compte de son erreur et n’a qu’une envie : trouver assez d’argent pour retourner en Afrique et vivre avec Rana.
Pour se faire assez de blé, Vincent a une idée qu’il trouve géniale. Avec un pote, Gaby, qui ne fait que se battre, jurer et se saouler, il décide de braquer un fourgon. Mais attention, chaque détail a été étudié et surtout, les pseudo malfaiteurs n’auront pas recours à la violence. Ils prendront le fils de Bernard, le convoyeur de fonds, Ludo, en otage. Ils utiliseront des armes factices et, cerise sur le gâteau, ils donneront même 30% de l’argent volé aux trois convoyeurs de fond. La veille du jour J, un fâcheux événement vient contrarier les plans de nos criminels en herbe. Ils surprennent le convoyeur de fond et sa femme dans un bar homo. Atterris là un peu par hasard, Bernard et son épouse y trouvent Ludo, leur fils, en train d’embrasser le barman. Cette révélation sera un électrochoc pour les parents mais aussi pour Ludo qui va tenter de mettre fin à ses jours.
Dans une trame qui est tout sauf linéaire, on découvre petit à petit la vie et les motivations d’un gars paumé et gentil. Outre la belle leçon d’humanité, on comprend aussi que le con ne s’est pas fait tout seul, que c’est parce qu’il a vécu des trucs très moches dans une société souvent pourrie jusqu’à l’os ou parce qu’il a des parents cons qu’il l’est aussi… et qu’en nous tous sommeille peut-être un con. Sur ces jolies paroles poétiques, je vous invite vivement à lire Lupano, à même tout lire de lui, tellement ce scénariste a du talent !
BD copieuse et mouvementée.
« Réussir sa vie dans le monde qui est le nôtre est un projet qui me semble aussi raisonnable que d’essayer de s’accrocher au pinceau quand quelqu’un t’enlève l’échelle… et j’ai même la sensation qu’aujourd’hui, on s’enlève nous-mêmes l’échelle sur laquelle on tient… »
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