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13 novembre 2014 4 13 /11 /novembre /2014 15:59

 

 

             Ça y est, à mon tour. Je l’ai enfin lu ce livre qui fait événement depuis quelques semaines !

            Le genre oscille entre roman, autobiographie et documentaire et il n’est pas facile à résumer. C’est pourquoi je me permets de reprendre le début de la quatrième de couverture : C’ « est le roman d’Ossiri, étudiant ivoirien devenu vigile après avoir atterri sans papier à Paris en 1990. ». Le choc des cultures, la vision des riches Européens depuis la pauvreté africaine, la critique de la société de consommation sont quelques-uns des nombreux thèmes traités dans ce livre.

              Ce qui fait l’originalité du style de Gauz, c’est ce mélange entre lyrisme et comique. Il ne prend pas de gant, il dénonce, le langage est parfois cru, très actuel. Et la langue est plus travaillée, plus belle, envoûtante, presque poétique quand Gauz évoque la difficile intégration des Africains en Europe. Comme un refrain, « Envoyez de l’argent au pays » résume l’écart entre les deux continents, les espoirs souvent anéantis des nouveaux venus.

            J’ai beaucoup aimé les chapitres consacrés au métier de vigile dans le magasin Sephora des Champs-Elysées. C’est vrai, les vigiles sont des hommes que l’on ne regarde pas, ils sont là à l’entrée, ils font partie du décor, ils sont payés à rester debout (d’où le titre), leur présence seule suffit la plupart du temps, ils n’interviennent presque jamais. Ils voient tout, ils trompent l’ennui (il doit être grand, cet ennui !) comme ils peuvent.

        J’ai parfaitement compris pourquoi Gauz suscitait un tel engouement. Cette satire sociale est une belle réussite pour un premier roman et je me demande ce qu’il peut bien produire après cela. A l’écouter, il est également bien agréable, … c’est prometteur tout ça !

 

« Quand on ne comprend pas « l’autre », on l’invente, souvent avec des clichés. »

          L’auteur imagine le travail des nommeurs, ces « spécialistes en baptême de robes et des pantalons en tout genre » : « Ils sont assis autour d’une table, coupe de champagne en main, seau en argent rempli de caviar. Les habits défilent devant eux sur des cintres accrochés à une corde métallique entraînée par un moteur. Une robe à fleurs passe ; Entre deux gorgées de « La Veuve Cliquot », un « nommeur » s’écrie d’un air sentencieux : « Tu t’appelleras Hibiscus, qu’il en soit ainsi. Suivant ! » Les deux autres, le visage grave, opinent du chef, la bouche remplie d’œufs d’esturgeons. Une autre robe coulisse devant eux. »

        Le 14 juillet : « L’obélisque de la Concorde est la bite dressée, l’Arc de Triomphe est le trou du cul, et les Champs-Elysées la raie érogène qui relie les deux. Avec ces militaires et ces politiciens qui frétillent en tous ces points, on peut dire qu’aujourd’hui, la République se branle. »

        Au Sephora : « Dans les allées des parfums, l’éclairage est feutré. Privilégier l’odorat.

Dans les allées des maquillages, l’éclairage est vif. Préférer la vue.

Partout, la musique est nulle. Privilégier la surdité. »

« HOVNI. Comme la vendeuse, le vigile baigne dans les odeurs de parfums toute la journée. Ce qui fait de lui un HOVNI : Homme à Odeur de Vigile Non Identifiée. »

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11 novembre 2014 2 11 /11 /novembre /2014 18:08

 

              « Ah, enfin ! » Combien de lecteurs du tome 1 se sont dit ça en découvrant le tome 2 ! Je me réjouissais vraiment de lire la suite des aventures de nos petits vieillards joyeux.

              On retrouve Sophie, désormais maman d’une petite Juliette. N’oublions pas qu’elle détient une fortune colossale. Ne sachant qu’en faire, elle envoie une valise pleine de billets à Pierrot qui devrait les utiliser à bon escient pour son collectif « Ni yeux ni maître », ces petits vieux qui essayent de semer la zizanie dans les milieux politiques policés et hypocrites. Oui, mais Sophie signe son colis du premier nom de femme pirate qui lui vient à l’esprit, « Ann Bonny ». Hasard malheureux, Anny Bonny est aussi le pseudo qu’une ancienne amoureuse de Pierrot s’était choisi. Et voilà notre Pierrot au bord du délire parce que son ancienne conquête, contrairement à ce qu’il croyait depuis des dizaines d’années, est vivante !

             Le collectif cher à nos trois amis sévit toujours et c’est bien ce qui m’a fait le plus rire, ils assistent à la conférence d’un certain « Jean-François Cop… » accompagnés de leur pote surnommé « Human Bomb ». « Ce gars-là, il se vide le moutardier sur demande, n’importe où, n’importe quand, tu vois…. C’est une arme de destruction massive ». L’arme fait effectivement son petit effet, tout le monde fuit !

              Les planches qui nous emmènent dans les boulangeries sont également délicieuses, tellement réalistes et justes. Pierrot demande une baguette mais devant les différentes propositions de la vendeuse, une « Sarmentine… une Fleurimeuline du papé… une Grand Siècle », Pierrot s’énerve et se rabat sur un pain aux raisins.

                J’ai bien entendu adoré l’album dans son ensemble, la critique de la société qu’il propose, les dessins qui montrent des vieux si rabougris mais si humains, si combatifs ! La vie semble être une vaste blague qu’on peut raconter de différentes manières. J’ai eu du mal à comprendre la présence d’un passage bien précis, celui du spectacle de marionnettes de Sophie où elle explique grosso modo qu’il faut prendre soin de notre planète. Le discours écolo-moralisateur ne cadre pas avec l’esprit des deux tomes. Petit bémol qui n’a en rien gâché mon engouement pour ce magnifique diptyque.

 

« L’anarchie, c’est pas le bordel, mon cher ! C’est l’ordre, moins le pouvoir, nuance. »

 

»   18/20   »

 

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10 novembre 2014 1 10 /11 /novembre /2014 16:49

                

             Voilà un bouquin que je range parmi mes BD mais qui est bien inclassable… tant mieux, il brille par son originalité !

            Les auteurs nous proposent une explication, complètement fictive, de certains grands tableaux célèbres. Pourquoi et comment certaines toiles ont-elles été peintes, pour le dire autrement. Ainsi, pour expliquer « Napoléon à Fontainebleau » et la mine déconfite de l’empereur, on voit une première image montrant l’homme surexcité, tapant du pied, avec, sur le guéridon, une canette de Heineken (et une bouteille de Kronenbourg à ses pieds !), une deuxième case montre un écran de télé et le score footballistique « France 0 – 1 Italie ».

            Une de mes double-pages favorites : une première case montre une terrasse déserte, des tables nappées de blanc. Une deuxième fait un zoom sur une grande ardoise : « Happy Hour Now ! » et la troisième représente « Le Déjeuner des canotiers » de Renoir. « La Mort de Sardanapale » se résume aux conséquences d’une journée de « Soldes Flash » et si Paul Cézanne, dans son autoportrait, porte un turban, c’est parce qu’il a maladroitement joué au bilboquet avant. Je crois que c’est la placidité et le flegme de la plupart des personnages que j’ai tant apprécié. Cézanne nous regarde, son bilboquet à la main, l’air de dire « regarde ce que je sais faire » et sur le vrai tableau, il nous scrute toujours, il assume sa maladresse et se résigne à porter son bandage sur la tête. Excellent !

            Cette réécriture de l’histoire des grandes œuvres d’art est un vrai plaisir pour les yeux, il n’y a pas de texte mis à part les références des tableaux, mais on n’en a vraiment pas besoin. Complètement loufoque et jubilatoire. On en veut encore !!! Ça tombe bien, un tome 2 est sorti !

19/20

 

 

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7 novembre 2014 5 07 /11 /novembre /2014 20:53

             Cela fait de nombreuses années que je clame haut et fort (au risque de me faire des ennemis !) que ce sorcier-là n’était pas ma tasse de thé. J’avais lu quelque cinq, six tomes il y a neuf ans de cela, alitée et enceinte de mon fils. Avec mon fils et ma fille comme auditoire (conquis d’avance, il faut bien le dire), c’est une lecture à voix haute que je leur ai offerte.

             Harry est un orphelin hébergé chez sa tante, son oncle et son cousin, les Dursley. Or, les Dursley, des gens stupides et grossiers n’ont rien à voir avec ce gentil garçon réservé qu’ils détestent ouvertement. Ils le détestent tant qu’ils l’ont relégué dans un placard sous l’escalier qui est devenu sa chambre à coucher. Harry ne sait rien de ses vrais parents. Il subit tant bien que mal les caprices et les colères de son cousin Dudley même s’il se rend compte que de temps en temps, il se produit des événements étranges : Ses cheveux, même coupés, ont retrouvé leur longueur et leur ébouriffement de la veille le lendemain,… lorsque Dudley embête trop son cousin, il lui arrive des trucs bizarres. Le bizarre prend une image plus précise le jour de ses onze ans.

            Harry reçoit une lettre que l’oncle jette immédiatement. Puis une deuxième. Puis des dizaines. Puis des milliers. L’oncle, exaspéré, emmène sa famille et Harry dans une cabane perdue au bord de la mer. C’est alors que débarque un géant du nom d’Hagrid qui offre à Harry un gâteau d’anniversaire et se présente comme étant le « gardien des Clés et des Lieux à Poudlard ». Harry est en vérité un sorcier, fils de sorciers, dont les parents ont été tués par un des sorciers les plus puissants, Voldemort. Hagrid n’est que l’intermédiaire d’Albus Dumbledore, le directeur de l’école des sorciers, Poudlard, dans laquelle Harry est invité à passer sa prochaine scolarité.

              Harry Potter n’est évidemment pas n’importe qui. Bébé, lorsque Voldemort a tué ses parents, il a non seulement survécu mais il a également fait fuir le méchant sorcier, certains disent même qu’il est allé jusqu’à le tuer. Une cicatrice en forme d’éclair orne son front et sa réputation n’est plus à faire. A Pourdlard, péripéties et mésaventures vont s’enchaîner en compagnie de Ron et Hermione, les fidèles amis d’Harry.  Ce qui m’a surpris et que j’avais oublié, c’est l’assurance d’Harry. Orphelin et haï de sa famille, il prend des initiatives, il a vite confiance en lui, bref, il n’a une figure de pauvre hère ou de dégonflé.

               L’histoire est bien sûr très connue, et je l’ai redécouverte grâce à mes enfants. Leur émerveillement face aux multitudes de surprises et d’enchantement, leurs rires face à la maladresse d’Hagrid ou de jeunes sorciers ou encore leur effroi devant l’air hargneux de Rogue ou à l’évocation du nom de Voldemort, ont achevé de me convaincre. Ce monde créé par Rowling est magique, c’est bien vrai, il nous emporte dans des contrées lointaines faites de rêve et de sorcellerie. Nous avons clos ce beau et grand moment avec la visualisation du film et mes enfants se sont souvent étonnés parce qu’il manquait plein de trucs ! ;-)

                J’ai également pu me rendre compte à quel point il peut être difficile (et long !) de lire un roman entier à haute voix. Chapeau aux lecteurs des livres audio qui, je le suppose, procèdent à une lecture liminaire afin d’adopter l’intonation adéquate. Je me suis bien amusée à changer les voix et alors que ma petite de 5ans1/2 a eu un peu de mal au début (il n’y a pas d’images à regarder pour cette observatrice hors pair), elle s’est prêtée au jeu avec grand plaisir. Leur lirai-je la suite ? Rien n’est moins sûr d’autant plus mon fils a des envies de lire le tome 2 tout seul. Petite victoire !

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4 novembre 2014 2 04 /11 /novembre /2014 21:41

             C’est emportée par l’engouement de Jérôme et pourtant un peu refroidie par la rentrée littéraire (qui m’a peu inspirée) que j’ai acheté ce livre.

            C’est l’histoire d’un gars… ouais, c’est l’histoire de Gérault que tout le monde appelle par son nom de famille. Alors qu’il vient de se faire virer de sa boîte, il attire pitié et compassion autour de lui. Jean-Yves l’invite chez lui, lui présente sa femme que le narrateur surnomme vite « Heinchérie » et lui propose du boulot dans l’épicerie de son neveu. Oui, mais le neveu pourrait être le fils de Gérault et c’est un blanc-bec arrogant.

            Rajoutez à cela que notre Gérault est célibataire depuis trop longtemps, qu’il a le ventre qui forme la lettre D, au mieux la lettre B quand il le rentre, qu’il ne veut pas de sa Françoise trop vieille et trop molle qui lui court après et qu’il ne sait pas dire non à une mère envahissante, égoïste et manipulatrice ! On obtient un être aigri qui ne sait pas s’affirmer, n’est jamais satisfait, n’ose pas prendre d’initiatives… un looser, quoi ! Pourtant, la Françoise qu’il trouvait trop joyeuse et trop vieillotte va lui montrer qu’elle est plus fine et plus intelligente que lui.

            On commence ce roman et on tombe tout de suite et plutôt lourdement dans un style un peu primitif qui, à l’image du personnage, se complaît constamment dans une attitude ironique et attentiste. Le monologue intérieur crée sans cesse un décalage entre ce que pense Gérault et ce qu’il dit ou fait. Malgré les surnoms un peu faciles (« jeune con » pour le neveu chef d’entreprise, « Mme Gros-Yeux » pour celle qui surveille la maman de Gérault), notre JeanPierreBacri nous fait vite comprendre qu’on lui ressemble un peu, à juger notre entourage sans pour autant assumer à 100% ce qu’on est, à culpabiliser à la moindre parole blessante d’un proche, à bafouiller, à douter… Cet ours mal léché devient, sous la plume corrosive et paradoxalement tendre de l’auteur, incroyablement humain ! La fin est une très belle réussite et une petite leçon d’humanité. L’ensemble est souvent drôle et terriblement actuel. J’ai donc passé un bon moment avec ce Gérault que je ne souhaite pas forcément rencontrer …

            Pour la petite histoire, j’ai l’habitude d’user et d’abuser des marques d’ironie à tel point que ma fille (5 ans ½) doit souvent me demander « C’est ironique, maman ? »

 

Gérault rencontre la mère d’une amie, et surtout son grain de beauté : « La bouche fuchsia s’étire, le noiraud granuleux penchez dangereusement. Ne souriez pas, madame, il pourrait se décrocher et tomber au fond de votre verre. Ne respirez pas non plus, il pourrait être aspiré au fond de votre narine et boucher le canal fronto-nasal. »

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1 novembre 2014 6 01 /11 /novembre /2014 21:54

                                

            Et je continue ma promenade campagnarde avec Manu et Mariette.

            Cet album est un peu particulier car il s’éloigne des caractéristiques très marquées de la campagne pour raconter la vie d’un futur père. Le sujet a été maintes fois traité et pourtant, Manu Larcenet y apporte une touche de tendresse et d’humour incomparables.

            Mariette est enceinte et Manu panique. Il a peur et prend des précautions : il fait un repérage du trajet maison-maternité, il lit Laurence Pernoud de A à Z et lorsqu’il quitte Mariette pour aller à un festival de BD, il met des post-il partout dans la maison. D’ailleurs, il ne rentre pas les mains vides de ce festival de BD de Château-Moignon, il y remporte la Gomme de Bronze pour son album Pic d’Ozone. Cette Gomme est un truc assez immonde et surtout très imposant que le couple ne sait où placer : deviendra-t-il escabeau ou table de chevet ?

            On retrouve les mêmes personnages que dans les tomes précédents : Mme Mortemont qui tente de deviner le sexe de l’enfant à venir avant de… le mettre tout simplement au monde ! L’ermite est là aussi, toujours fidèle et donneur de conseils. La nouveauté, ce sont les parents de Mariette, ils se permettent de douter de leur gendre et de son métier bizarre.

            J’ai plusieurs fois éclaté de rire pendant cette lecture. Album parfait après une bonne grosse journée harassante, ça détend, ça soulage, ça fait sourire… merci monsieur Larssinet !

19/20 

 

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29 octobre 2014 3 29 /10 /octobre /2014 12:05

                                             

 

 

           Que ça fait longtemps que je voulais relire ce roman, une éternité ! Si vous n’avez jamais fait la connaissance de Jane et de Rochester, ne lisez pas ce billet en entier, j’y raconte tout !

            Jane Eyre, une orpheline, vit chez sa tante, Mrs Reed, qui ne l’aime pas plus que ses cousins qui la maltraitent et la rabaissent. Cette petite Cendrillon de l’Angleterre victorienne se verra placée dans le pensionnat de Lowood, un orphelinat pour filles où, bon gré mal gré, elle travaille, se lie d’amitié avec quelques filles et mûrit. C’est en passant une petite annonce pour être institutrice, qu’elle quitte Lowood, huit ans plus tard, alors qu’elle n’a même pas encore vingt ans.

           En arrivant à Thornfield, Jane Eyre ne sait ce qu’il l’attend. Mrs Fairfax, la gouvernante, est une vieille femme aimante et maternelle, Adèle est la petite fille qu’on confie à Jane Eyre et il y a le propriétaire des lieux, M. Rochester, cet homme robuste, mystérieux et un peu brusque. Jane va s’adapter facilement à cette nouvelle vie, bien plus douce que la précédente. Alors que Rochester est sur le point de se marier avec une riche et belle jeune femme de la contrée, Jane Eyre qui s’est toujours trouvée laide et physiquement inintéressante, se rend compte qu’elle est tombée amoureuse de lui. Malgré l’approche imminente de ce mariage, Rochester semble lui aussi être attiré par l’intelligence et la vivacité d’esprit de Jane, de vingt ans sa cadette. Mais c’est sans compter un terrible secret qu’il terre au sens propre du terme dans une pièce de la demeure. M. Rochester est marié ! Cela s’est fait contre son gré et sans même connaître sa future épouse. Or, Mme Rochester est une folle, plus animale qu’humaine, plus sauvage que civilisée. Il la cache à Thornfield, ne se résignant pas à l’abandonner. Lorsque Rochester avoue enfin son amour à Jane, leur bonheur est de courte durée car le frère de Mme Rochester vient rendre le mariage impossible en révélant l’existence du premier mariage de Rochester.

         Jane, la pure, ne peut se résoudre à aimer un homme déjà marié. Désespérée, elle fuit une nuit, sans un sou. Elle est recueillie, comme une vagabonde agonisante, par la famille Rivers. Diane et Mary l’apprécient immédiatement et savent qu’elle n’est pas qu’une simple clocharde. Leur frère, le pasteur St-John, est bien plus froid et plus distant. Il lui permet cependant d’ouvrir une école et de devenir l’enseignante des enfants des paysans des alentours. Alors que Jane songe encore tous les jours à Rochester qu’elle ne désire plus jamais revoir, une double surprise ravit la jeune femme : elle hérite d’un lointain oncle une belle somme d’argent et découvre qu’elle est la cousine de John, Mary et Diana ! C’est lorsque St-John la demande en mariage pour qu’elle puisse l’accompagner en Inde et l’aider dans  ses œuvres missionnaires que Jane entend la voix du seul amour de sa vie. Elle prend ses cliques et ses claques et éprouve l’impérieux besoin de regagner Thornfield et de prendre des nouvelles de son amoureux. Hélas ! Quel drame : Thornfield a brûlé, incendié par Mme Rochester. Rochester, en voulant sauver sa femme (en vain !), s’est blessé et est devenu aveugle. La charité, l’immense amour de Jane pour Rochester réuniront les deux êtres… à tout jamais.

            Cette lecture complètement addictive m’a cependant fait sourire plus d’une fois. La cécité de Rochester soudainement guérie quelques pages avant la fin du livre est l’un des derniers éléments qui clôt cette longue série d’ingrédients romanesques. Malgré l’avalanche de bons sentiments, le côté vieillot du personnage de Jane, quelques invraisemblances, on cavale sans problème, emporté par le style si fluide et si élégant de Charlotte Brontë.

          Dites-moi quelle adaptation regarder en priorité…

 

Et un grand MERCI à Niki qui m’a offert ce livre (tu te souviens ?)

 

" notre lune de miel luira sur toute notre vie, et ses rayons ne pâliront que sur votre tombe ou la mienne."  :-)

 

 

 

  

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26 octobre 2014 7 26 /10 /octobre /2014 16:08

 

                         

                  Helen Keller est née en 1880. A dix-neuf mois, elle contracte une maladie qui la rend aveugle et sourde. Coupée du monde, incapable de communiquer ou même de se tenir à table, à sept ans, elle va recevoir l’aide d’Annie Sullivan. Annie Sullivan a, elle aussi, un parcours particulier. Presque aveugle, elle subit une série d’opérations qui vont lui permettre de recouvrer partiellement la vue. A vingt ans, elle devient la préceptrice d’Helen Keller.

               Cette BD originale raconte cette rencontre mais surtout l’apprivoisement, l’éducation et les liens très forts qui ont uni Helen et Annie. Grâce à de petites pressions, caresses ou signes dans la main, Annie apprend doucement, très doucement à Helen à comprendre, à répéter des mots et enfin, à faire passer des messages. A onze ans, Helen parviendra à écrire un récit entier.

              Cette bande dessinée réussit admirablement à décrire le cheminement d’Helen partant d’un monde noir et silencieux où elle ne s’exprime que par le corps (et souvent violemment) à un univers coloré et riche. Bien sûr, le parcours est semé d’embûches, la petite fille refuse de faire, met du temps à comprendre, se révolte. Annie adopte une méthode plutôt musclée qui consiste bien souvent à mettre Helen à terre, méthode qui, cependant, fonctionne. Un bel album sur la différence et la notion de persévérance pour une leçon pleine d’espoir et d’humanité. Petit bémol : le dessin des visages que j’ai trouvés un peu bâclés. J’ai aimé apprendre que les deux femmes ne se sont jamais quittées. J’ignorais également que les Américains célébraient le Helen Keller Day tous les 27 juin, jour de sa naissance.  

              Merci à la prêteuse ;-)

 

          

18/20

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23 octobre 2014 4 23 /10 /octobre /2014 10:03

 

              Découvert en livre audio, ce très court roman a obtenu le Prix Goncourt des Lycéens (l’auteur en est lui-même très étonné !)

               Dans cette biographie romancée, on accompagne Miche Ange, au début du XVIème siècle, à Constantinople. Que peut-il bien aller faire là-bas ? En désaccord avec le pape Jules II, il a accepté l’invitation du Sultan Bajazet qui lui a commandé les plans d’un pont sur la Corne d’Or. Là où Leonard de Vinci a échoué, Michel Ange essaye de contenter le sultan. Il découvre également les douceurs et la violence de la vie orientale qui sent bon le poivre, la cannelle, le camphre, le safran, le cumin ou la mandragore.

              Il est fort probable, nous apprend Mathias Enard à la fin du livre audio, que Michel Ange n’ait jamais mis les pieds à Constantinople mais l’essentiel n’est pas là. L’auteur nous immisce dans ce cerveau de génie néanmoins humain et faillible. Il tombe amoureux, doute, regrette, s’interroge. Et puis cette évocation de l’ancienne Istanbul a quelque chose de magique. Et pourtant, et pourtant, malgré la plume poétique et lyrique de Mathias Enard, j’ai eu un mal fou à entrer dans cette histoire qui justement n’en est pas vraiment une et je soupçonne le support audio de n’être vraiment pas l’idéal pour des phrases ciselées et finement travaillées. Et que c’est court, mais que c’est court ! Plus je lis de grands romans, plus je reste sur ma faim avec ces nouvelles qu’on a un peu étirées. Quelle surprise de savoir que des ados ont choisi ce livre, l’auteur le dit lui-même, il est très rare que, chez un jeune public, la forme passe avant le fond. Une fois n’est pas coutume…

             J’en profite pour vous demander conseil : j’ai un mal fou à trouver des livres audio qui me conviennent. Auriez-vous des titres à me proposer ? Des nouveautés sympa ?

 

« Je sais que les hommes sont des enfants qui chassent leur désespoir par la colère, leur peur dans l'amour ; au vide, ils répondent en construisant des châteaux et des temples. Ils s'accrochent à des récits, ils les poussent devant eux comme des étendards ; chacun fait sienne une histoire pour se rattacher à la foule qui la partage. On les conquiert en leur parlant de batailles, de rois, d'éléphants et d'êtres merveilleux ; en leur racontant le bonheur qu'il y aura au-delà de la mort, la lumière vive qui a présidé à leur naissance, les anges qui leur tournent autour, les démons qui les menacent, et l'amour, l'amour, cette promesse d'oubli et de satiété. Parle-leur de tout cela, et ils t'aimeront ; ils feront de toi l'égal d'un dieu. Mais toi tu sauras, puisque tu es ici tout contre moi, toi le Franc malodorant que le hasard a amené sous mes mains, tu sauras que tout cela n'est qu'un voile parfumé cachant l'éternelle douleur de la nuit. »

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20 octobre 2014 1 20 /10 /octobre /2014 11:28

 

                Voilà un recueil de petites histoires de la vie quotidienne, mignonnes, amoureuses, fraîches. On retrouve souvent les mêmes personnages d’une nouvelle à l’autre, dans un autre contexte. Chloé par exemple, à treize ans, s’est entichée d’un voisin de 18 ans qui aime bien passer du temps avec elle. Elle a gardé cette préférence pour les plus âgés et on la retrouve plus loin dans l’album, adulte, à draguer un installateur de lave-vaisselle. Chaque histoire se termine par ce « petit goût de noisette »… Un moment dans sa vie dont on se souviendra des années plus tard, un béguin pour un éventuel amoureux, des avances gentiment éconduites, un rendez-vous raté, un amour partagé, … bref le petit goût de noisette, c’est peut-être tout simplement un moment dont on se souviendra longtemps.

              J’adore les noisettes et pourtant, j’ai été légèrement déçue par cet album dont j’attendais certainement trop. Oui, les personnages sont attachants, oui, l’ensemble est plutôt vivifiant et léger mais c’est tellement léger que c’en est presque aérien, évanescent. Mention spéciale aux magnifiques dessins, bien supérieurs au scénario (les hommes en prennent pour leur grade : « Y a 90% de chances pour que ce soit un gros con ! - Pourquoi 90% ? – Mais parce que c’est un mec ! » )

                                                                      17/20

 

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