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18 février 2015 3 18 /02 /février /2015 18:01

 

 

            Le narrateur a rencontré Joshua Perle dans une cabane perdue dans la forêt alors qu’il était encore un enfant. Le comportement étrange de Joshua, sa tristesse, sa manie d’accumuler des valises contenant des objets apparemment futiles l’intriguent au plus haut point. C’est à l’âge de trente-neuf ans qu’il va le retrouver et connaître toute sa féérique histoire.

             Le véritable nom de Joshua est Ilian, il est fils de roi dans un univers lointain et féérique. Il est aussi l’amoureux d’une fée nommée Olia et poursuivi par un frère cruel qui veut sa mort.

            Il vaut mieux ne pas trop en dire pour ne pas souiller ce beau roman d’une rare poésie. Récemment je n’ai connu une telle émotion qu’après avoir lu Confiteor. Timothée de Fombelle est un génie qui passe de la Seconde Guerre mondiale au monde du conte de fée en un clin d’œil. Les personnages et les lieux sont décrits de manière subtile et colorée. La boutique de guimauves du couple Perle, la cabane abandonnée au milieu de la forêt, cette montagne de valises, ce roi devenu fou d’avoir perdu sa femme, ce feu d’artifice final qui nous emmène à Venise… que de bons souvenirs vais-je garder de ce roman ! La douane volante de François Place, Le Grand Meaulnes ou encore l’univers de Fabrice Colin sont les quelques références qui ont surgi pendant ma lecture.

             Une dernière remarque, permettez-moi d’être sceptique : la complexité du roman, l’enchevêtrement des périodes historiques, les nombreux personnages qui se font écho dans le livre, bref, cette construction subtile mais parfois ambiguë vise-t-elle vraiment un jeune public ? Je suis persuadée que ce ne sont que les adultes qui lisent ce roman !

 

 

Ilian découvre l’amour : « Il comprenait enfin ce secret caché dans toutes les histoires, le ressort mystérieux qui les animait. Ce qui changeait les canards en cygnes. Ce qui causait les jalousies, les duels, le désespoir des reines et même parfois les batailles rangées entre les armées, les exploits d’un petit tailleur, la folie d’un vieux roi. Les pieds dans l’eau, encore tout en sueur d’avoir couru, il découvrait ce secret.»

Une magnifique citation : « Le bonheur est cette danse où l’on s’approche et l’on s’écarte sans se perdre. Il est même fait des larmes des longues séparations à condition que viennent les retrouvailles. »

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17 février 2015 2 17 /02 /février /2015 12:21

 

 

            J’avais déjà rencontré cet auteur avec Le Club des Incorrigibles Optimistes découvert en livre audio et qui m’avait bien plu. Lecture version papier pour son dernier roman.

            Tom Larch a une mère hindoue et un père britannique. Né à New Dehli et élevé en Inde jusqu’à ses huit ans, il va d’abord mal accepter le changement pour une vie occidentale en déménageant avec ses parents à Londres. La maladie de sa mère, l’adultère de son père vont l’amener à prier, un soir, dans sa chambre, seul, entouré de bougies. Suite à cela, la maison va brûler, sa mère aussi, Tom va survivre. A dix-huit ans, en révolte contre son père, il va s’engager dans les Royal Marines. Pendant près de quinze ans, il va, de manière stupéfiante, à de nombreuses reprises, frôler la mort, l’éviter toujours. Son dernier exploit bien involontaire est de survivre à un crash d’hélicoptère.

            Légèrement blessé, il devient un héros et une journaliste de renom, Helen, va en profiter pour réaliser un reportage sur lui. C’est un succès médiatique international. Les deux trentenaires au caractère bien trempé vont tomber amoureux et concevoir une petite Sally. Pour clore cette histoire aux multiples rebondissements, Tom accepte de retourner en Inde pour retrouver le fils (adulte) d’un milliardaire. Encore des voyages, encore des surprises, encore des rencontres.

            J’ai été déçue par ce roman, inutile de le cacher plus longtemps. On a du bon gros romanesque, on ne s’ennuie pas une seconde, on voyage beaucoup (et les descriptions et anecdotes hindoues et londoniennes constituent, d’après moi, les points forts du roman). Le personnage de Tom Larch qui semble être immortel (d’où le titre…) est forcément attirant. Mais… mais l’ensemble n’est pas crédible, les histoires d’amour  qui avaient l’air de sortir de nulle part ne m’ont pas convaincue et j’ai trouvé les personnages féminins grossièrement dessinés. Une lecture de bonne femme, quoi ! J’avais trouvé plus de subtilité dans Le Club des Incorrigibles Optimistes où la part historique était bien plus intéressante qu’ici. Je me demande si ce n’est pas moi qui traverse une période où je fais la fine bouche. Car Jean-Michel Guenassia a incontestablement un grand talent de conteur.

 

« Le pilote s’arc-boutait sur le manche pour maintenir en l’air notre appareil, qui continuait à tournoyer. Puis une barre de fer se rua à la rencontre de mes os, une fournaise traversa mes paupières. Il y eut une explosion et tout s’éteignit.

Je suis mort le jeudi 5 février 2004 à 7h35 du matin. Je ne sais pas si j’ai été tué alors que l’hélicoptère était en vol ou lorsqu’il s’était écrasé au sol. Personne n’a été capable de me le préciser. En vérité, je m’en fous. »

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15 février 2015 7 15 /02 /février /2015 11:51

 

              Je poursuis mon chemin dans l’univers du théâtre avec cette magnifique réécriture du mythe œdipien.

               C’est une « Voix » qui introduit l’acte I, elle résume l’histoire d’Œdipe, de sa naissance jusqu’à son errance. Dans ce premier acte, il n’est point question d’Œdipe mais surtout de Laïus. Nous sommes sur les remparts de Thèbes, le fantôme de Laïus apparaît régulièrement à deux soldats. La reine Jocaste veut en savoir plus, veut elle aussi voir son défunt mari mais Tirésias, le devin aveugle l’en empêche et, de toute manière, elle est incapable d’apercevoir ou d’entendre le fantôme qui veut la prévenir du danger qui la guette.

              Le deuxième acte est consacré à la rencontre entre Œdipe qui vient de fuir ceux qu’il croit être ses parents et le Sphinx accompagné d’Anubis, le dieu à tête de chacal, le plus lucide des trois. Ce Sphinx a l’apparence d’une jolie jeune femme et un jeu de séduction s’amorce entre les deux êtres à tel point que le Sphinx donne la réponse à l’énigme posée, souhaitant sauver Œdipe. Et c’est un Œdipe fat et arrogant qui se considère comme un héros, persuadé d’échapper à ce destin tragique, qui s’en va, fier, portant le Sphinx sur son épaule comme Hercule le faisait avec son lion.

             L’acte III nous emmène dans le lit nuptial d’Œdipe et de Jocaste. Chacun lutte pour ne pas s’endormir, chacun est hanté par son cauchemar bien à soi, chacun se complaît dans une relation tellement maternelle… les remarques de Tirésias n’atteignent ni l’un, ni l’autre.

             C’est dix-ans plus tard, dans l’acte IV, que nous retrouvons nos héros tragiques : Jocaste est la première à tout comprendre, les circonstances du meurtre de Laïus créent le lien avec Œdipe, et c’est Tirésias l’aveugle qui ouvre les yeux d’Œdipe : « Vous avez assassiné l’époux de Jocaste, Œdipe, le roi Laïus. Je le savais de longue date, et vous mentez : ni à vous, ni à elle, ni à Créon, ni à personne je ne l’ai dit. Voilà comment vous reconnaissez mon silence. »  Les révélations s’enchaînent rapidement, le titre de la pièce prend tout son sens, Antigone affirme avec entêtement son envie de suivre son père désormais aveugle et le fantôme de Jocaste plane sur le départ lent et titubant d’Œdipe.

                Ce mythe modernisé garde son essence tragique tout en y intégrant une dimension fantastique avec les fantômes de Laïus et de Jocaste mais aussi une dimension comique basée sur la répétition : cette écharpe qui agace tant Jocaste finira par la tuer au sens propre, les allusions incessantes de Jocaste sur l’amour d’une mère et d’un fils, les moqueries dont Tirésias est victime (Jocaste le surnomme « Zizi » !). J’avais lu cette pièce il y a très longtemps, je l’ai retrouvée avec bonheur, la lecture est fluide et à mettre entre toutes les mains…

 

« ŒDIPE : J’ai tué celui qu’il ne fallait pas. J’ai épousé celle qu’il ne fallait pas. J’ai perpétré ce qu’il ne fallait pas. La lumière est faite... »

 

« JOCASTE : Les petits garçons disent tous : Je veux devenir un homme pour me marier avec maman." Ce n'est pas si bête, Tirésias. Est-il plus doux ménage, ménage plus doux et plus cruel, ménage plus fier de soi, que ce couple d'un fils et d'une mère jeune ? »

 

Et je participe au challenge d’Eimelle !

 

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13 février 2015 5 13 /02 /février /2015 12:07

 

 

              Si Marco Louis, le photographe en congé sabbatique, affirmait qu’il n’avait plus besoin de psy au début du tome 1, c’est tout le contraire à la fin de ce 2ème tome. Et pour cause… ses angoisses l’handicapent au point de le rendre incapable de s’occuper de sa petite nièce. Il avance doucement dans la vie, accepte de déménager avec sa compagne, découvre avec horreur que son père est atteint de la maladie d’Alzheimer, se réjouit d’exposer des portraits d’ouvriers auprès d’un grand photographe qu’il admire avant de se rendre compte que c’est un salaud, … Les portraits des ouvriers du chantier naval sont l’occasion de s’interroger sur l’art : « J’ai longtemps confondu l’artiste et son œuvre… ce n’est que grâce à la psychanalyse, par étapes successives, que j’ai vaguement pu dissocier les deux . On peut être un grand artiste et un sale con. On peut faire des choses très belles en étant soi-même assez moche. On peut saisir toute la beauté du monde sur du papier mais n’en jamais faire partie… »

               Larcenet avait réussi à nous amuser et à nous faire rire avec Le Retour à la terre, ici, il nous émeut avec le même talent. Sans être jamais larmoyant, il sonde l’âme humaine en extrayant le meilleur et le pire. Superbe. Ce n’est pas étonnant que ce tome ait reçu le Prix du Meilleur Album à Angoulême en 2004.

»   19/20   »

 

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10 février 2015 2 10 /02 /février /2015 11:07

 

 

             C’est en novembre 2013 que je disais que j’étais « complètement gaga de cette série policière» (j’adore me citer surtout quand c’est si hautement intellectuel). Je n’en démords pas, Mankell est pour moi LE romancier policier.

               A presque cinquante ans, le commissaire Wallander a commencé à prendre soin de lui, il essaye de mieux manger pour soigner son diabète, plus bouger et maigrir. Il a même pris la décision de remédier à son célibat par l’intermédiaire d’une agence de rencontres… Oui, mais c’est sans compter la sacrée enquête qui lui tombe dessus. D’une part, deux adolescentes sont arrêtées pour le meurtre d’un chauffeur de taxi (elles paraissent complètement indifférentes à cet acte violent qu’elles ont du mal à expliquer), d’autre part, un informaticien est trouvé mort, dans la rue, devant un distributeur bancaire. L’informaticien, Tynnes Falk, a peut-être succombé à un infarctus donc, on s’en préoccupe moins ; par contre, une de deux jeunes meurtrières, Sonja, est retrouvée morte, le corps calciné sur des câbles à haute tension. Elle avait réussi à s’évader du commissariat. Un lien entre les trois morts apparaît progressivement. Des résonnances africaines viennent, encore une fois, ponctuer l’affaire scanienne.

            En plus de l’enquête, ce qui tourne autour est toujours intéressant : le désir de Wallander de rompre sa solitude, les rapports entre les différents policiers (et là, ça va clasher !), le lien entre Wallander et sa fille (et la belle surprise finale !), les réflexions quant au déclin de la Suède et du monde en général (un univers gouverné par les ordinateurs, précepte qui est au cœur du roman, d’où le titre).

           Cette fois-ci, je n’attendrai plus une année entière pour me replonger dans les aventures de Wallander, mieux, je vais lire les romans non-policiers du très grand Mankell.

 

"La Suède est devenue un pays dont on s'échappe. Ceux qui en ont les moyens le font, et ceux qui ne le font pas essaient de gagner suffisamment d'argent pour le faire. Comment en est-on arrivé là? Que s'est-il passé?"

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8 février 2015 7 08 /02 /février /2015 12:22

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             On prend les mêmes et on continue ! Faisant suite à L’Appel du Coucou, ce roman policier reprend les personnages principaux, à savoir Cormoran Strike, détective privé, toujours estropié, un peu rustre mais sensible et intelligent, et Robin, sa secrétaire à temps plein.

              Une femme mariée vient demander à Strike son aide : il faut qu’il retrouve son mari. Disparu une quinzaine de jours auparavant, Owen Quine, cet écrivain au comportement étrange, avait l’habitude de s’isoler sans prévenir ou de retrouver une maîtresse. Pourtant, sa femme trouve son absence vraiment trop longue. Après quelques recherches dans l’univers de l’édition et de l’écriture, Strike trouve le cadavre d’Owen Quine dans une maison inhabitée qui lui appartenait. L’homme a été éviscéré et placé dans une situation digne des pires films d’horreur. Mais cerise sur le gâteau, c’est que la scène représentée autour du cadavre, les procédés utilisés sont décrits comme tels dans le roman de Quine qui devait paraître sous peu…

              Secondé par Robin qui fait comprendre de manière de plus en plus pressante qu’elle a très envie de devenir détective à son tour, Strike va être confronté à des personnes bizarres, qu’il s’agisse d’éditeurs, d’écrivains ou d’amies et maîtresses de Quine. 

              Commençons par le positif : j’ai encore une fois passé un excellent moment avec ce livre audio. Cette Madame Rowling a le don de savoir décrire et faire évoluer ses personnages subtilement et tout en nuances. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé le couple Strike-Robin, le maître et l’élève, la belle et la bête. L’auteur nous plonge également dans une capitale britannique tout en saveurs et en couleurs, il y neige, il fait froid, on accompagne les protagonistes dans les différents bars de Londres. Pourtant, j’ai moins aimé ce tome que le précédent. Les suspects se confondent et se mélangent (dans ma tête en tous cas), les citations en début de chapitre m’ont paru complètement superflues et, particularité de la version audio, Robin, dans la bouche de Philippe Résimont, a une voix de greluche (tout le problème des voix de femmes faites par des hommes.) Pourquoi ne pas avoir gardé le même lecteur que pour L’Appel du Coucou, Lionel Bourguet qui était un Strike idéal? Dommage. Je m’empresserai tout de même de lire ou d’écouter la suite puisque suite est prévue.

 

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5 février 2015 4 05 /02 /février /2015 15:04

 

 

              Mon chagrin de quitter Manu Larcenet à la fin du Retour à la terre a été atténué lors de la découverte de cette série, avec ce premier tome très prometteur.

              Le héros de cet album s’appelle Marco, il est photographe mais a préféré faire une pause dans son métier de reporter. Il vit seul à la campagne et connaît régulièrement des crises d’angoisse. Pourtant, il a fait le choix de quitter le psy qui le suivait depuis huit ans. Marco a aussi un frère avec qui il fume de « gros pétards », un chat très méchant (Adolf !) qui lui fait malgré tout des câlins (j’ai le même à la maison !) et des parents qu’il ne voit pas souvent pour cause d’incompatibilité.

               Le « combat ordinaire », c’est celui de la vie de tous les jours ou comment vivre avec les autres, comment établir une relation stable et épanouissante avec sa nouvelle copine (la vétérinaire qui a soigné son chat), comment accepter que le gentil pêcheur à qui on se confie est un ancien tueur (et ce personnage a une ressemblance très forte avec l’ermite du Retour à la terre) ou comment supporter un voisin très con.

               Moins drôle que Le retour à la terre, l’album se veut plus sérieux, plus introspectif, plus pessimiste aussi à travers une vision sombre de la société actuelle. Il me tarde de découvrir la suite.

»   18/20   »

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2 février 2015 1 02 /02 /février /2015 19:22

 

          Après le choc de Sukkwan Island, je m’étais sérieusement interrogée sur mon avenir avec ce David Vann qui sait faire parler de lui. Ma décision est prise : je vais continuer à le lire !

           En Alaska, Irene et Gary sont un couple vieillissant dans tous les sens du terme. Ils se disputent, ils ont du mal à se supporter et pourtant, en bonne épouse, Irène va suivre son mari dans son nouveau projet : construire une petite cabane sur un îlot isolé et privé de vie humaine (avec un nom qui se suffit à lui-même : « Caribou Island »). Gary est maladroit, incompétent, râleur et têtu, Irene le lui reproche assez mais des maux de tête insupportables créent une tension encore plus forte dans le couple. D’autant plus qu’aucun médecin ne trouve ni cause ni explication aux douleurs lancinantes et perpétuelles d’Irene. Rajoutez à cela des conditions climatiques désastreuses, c’est la fin de l’hiver et ses impressionnantes tempêtes et vous obtenez deux êtres qui ne se supportent plus.

          Du côté de leur fille Rhoda, ça ne va guère mieux. Elle attend patiemment que son dentiste de compagnon la demande en mariage mais sent bien qu’elle devrait plutôt le quitter. Si elle allait jusqu’au bout de son intuition, elle se rendrait compte qu’elle a raison, Rhoda, car Jim la trompe effrontément avec la première jeunette qui passe.

           L’atmosphère lourde et tragique est à l’image de l’environnement hostile, froid et austère. Vann adore isoler ses personnages, les confronter à une solitude physique qui permet de mettre en lumière leur solitude mentale. Comme si on en avait encore besoin, il nous prouve que la nature ne nous est d’aucun réconfort, pire, qu’aucun être humain ne nous comprendra jamais. J’ai adoré. J’aime quand on est à trois mille lieues des bons sentiments, quand ça racle, ça vente, ça bouscule, ça met en éveil, ça glace. Plus subtil que Sukkwan Island et bien meilleur d’après moi…

 

« Le mariage n’était qu’une autre forme de solitude. » 

« L’eau bien plus qu’un simple moyen d’expression, bien plus qu’une vague temporaire. Elle semblait abrasive contre sa peau. Elle prenait corps, elle avait un impact. C’était douloureux de rester ainsi malgré l’engourdissement. C’est ce qui le poussa à ramper jusqu’à la rive, enfin. Il ne tenait plus sur ses jambes. Les rochers lui blessaient les genoux, même à travers le jean. Il rampa hors des vagues, sur la plage, à travers les touffes d’herbe pointue et rugueuse, et à tâtons retrouva sa chemise, son pull et son ciré. »

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2 février 2015 1 02 /02 /février /2015 11:17

 

              Après l’enthousiasme familial pour Les carnets de Cerise, j’ai eu envie de suivre le travail de son scénariste, Joris Chamblain, qui  a changé de collaboratrice pour une nouvelle série jeunesse.

             Dans un village situé on ne sait où, une gargouille de l’église a un comportement bizarre : elle se tourne toutes les nuits. Résultat : elle arrose les passants, les mariés qui sortent de l’église, le curé. Igor, le sonneur de cloches, a une idée : il fait appel à une vétérinaire très particulière. En effet, la jeune, la très jeune Enola soigne les « animaux extraordinaires ». Avec son assistant, le chat Maneki, Enola mène l’enquête. Elle se rend compte que la gargouille se tourne toujours dans la même direction. Serait-elle malheureuse sur le toit de cette église ? Enola la fait placer sur une fontaine mais la gargouille poursuit son étrange rotation. En réalité, cette gargouille mâle se tournait vers ... mais vers quoi ou qui? Tâchez donc de le découvrir !

                 Une jolie petite histoire destinée aux jeunes enfants (de 4 à 8-9 ans je dirais) avec tout ce qui va avec : des animaux personnifiés, une héroïne de petite fille, un hélicoptère digne des projets de Leonard de Vinci, des mystères à résoudre , une histoire d’amour et des dessins ronds et colorés. J’ai beaucoup aimé et ma fille de 6 ans aussi. Il ne reste plus qu’à attendre la suite pour se faire un avis plus précis.

 

« 16.5/20 »

 

 

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30 janvier 2015 5 30 /01 /janvier /2015 12:28

 

 

            Petit livre dont le titre est assez explicite. Jean-Louis Fournier répertorie tout ce qui l’énerve, ce qui le contrarie et l’agace au quotidien. Ça va des pigeons au soleil en passant par les poubelles à roulettes et les accordéonistes du métro. C’est drôle, souvent sarcastique. On se retrouve facilement dans certains de ses dires même si on peut regretter le refrain un peu trop lancinant du « C’était mieux avant ». Nostalgie mise à part, on constate très vite que l’auteur est allergique au bruit car il évoque souvent la « pollution sonore », créée par les poubelles à roulettes (« L’ingénieur qui a conçu la poubelle à roulettes a dû se poser la question suivante : comment faire le plus de bruit possible avec une poubelle ? Il a utilisé la poubelle comme une caisse de résonnance. Fallait y penser, il y a pensé »), par les aspirateurs de feuilles mortes (et les balayeurs qui «se prennent pour Supercopter ») ou encore par la voisine qui passe son karcher à longueur de journée.

            Certains passages sont très drôles et très justes, notamment celui qui évoque les précautions prônées par le Ministre de la Santé : « L’été, quand il fait très chaud, vous nous dites qu’il faut boire des boissons fraîches, nous mettre à l’ombre, utiliser un ventilateur, surtout quand on est vieux. C’est gentil, Monsieur le ministre, de penser aux vieux, parce que quand on est vieux, on ne pense plus et on serait bien capable de se mettre torse nu au soleil, quand il fait 50 degrés. Vous devriez aussi, Monsieur le ministre, prévenir les vieux quand il pleut, qu’ils ne sortent pas parce qu’ils vont être mouillés, ou alors qu’ils mettent un imperméable et prennent un parapluie, des choses auxquelles on ne penserait pas quand on est vieux. Parce que, quand on est vieux, on ne pense plus. »

              Toujours au Ministre de la santé : « Tous les jours, j’entends à la radio des campagnes de dépistage, des statistiques effrayantes. Il faut que j’aille faire des examens, des analyses, des scanners. Il faut que j’en parle à mon médecin, à mon pharmacien, sinon… Sinon, quoi ? Je vais mourir ? Pour ne rien vous cacher, je m’en doutais un peu, c’est une tradition dans la famille. Mon arrière-grand-père est mort, mon grand-père est mort, mon père est mort, je crois que c’est héréditaire. Actuellement, vous me proposez un dépistage du cancer colorectal. Vous m’en parlez tous les jours à la radio. J’ai, comme tout le monde, une peur panique du cancer. Je crains tous les cancers. Le colorectal, c’est un nouveau, je n’y pensais pas. Maintenant, grâce à vous, j’y pense. Ça me fait une nouvelle inquiétude. »

            Même si j’ai aimé ce très court livre, je me permets de rajouter mon petit grain de sel : quand on ouvre un bouquin, qu’on le termine en vingt minutes et qu’on a l’impression d’en n’avoir lu qu’un seul chapitre tellement ledit livre est court… ça m’agace !

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