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4 mars 2019 1 04 /03 /mars /2019 16:50

Résultat de recherche d'images pour "BD planete BD C’est aujourd’hui que je vous aime de François Morel & Pascal Rabaté"

Avec de tels auteurs, je ne pouvais qu’être appâtée !

              Le personnage principal, qui n’est autre que François Morel ado, est amoureux. D’Isabelle Samain. Cette fille qui l’ignore le hante jour et nuit. Il se met à faire du tennis comme elle, à nager parce qu’elle va souvent à la piscine. Il la suit, la vénère, l’épie, la guette, l’admire, l'adule. Se convainc de lui parler, il écoute les copains et essaye de faire de l’humour ; et puis échoue à chaque fois. Il se maudit d’être aussi pleutre et timide, se détend en appelant la boucherie du quartier en faisant des blagues de potache. Il grave son nom sur l’abribus, tente très brièvement de mettre fin à ses jours quand il voit Isabelle avec un autre garçon. Il est obsédé par le sexe et par la « première fois » parce qu’il n’a pas encore franchi le cap. Et puis, un jour enfin, Isabelle s’intéresse à lui…

               Je ne suis ni dans sa tête ni dans son corps mais je sens bien pour mon fils de 13 ans qu’une révolution s’opère en lui, entre les hormones qui déferlent, le changement de voix, les relations de plus en plus ambiguës avec les filles, c’est une période compliquée. Cet album a donc beaucoup résonné et m’a rappelé des souvenirs également. L’amour -à l’adolescence surtout- prend vite des allures d’obsession, de monomanie, de montagne à dimension hyperbolique. François Morel traite le sujet avec simplicité, humour mais aussi beaucoup de tendresse et de délicatesse. Rabaté nous plonge complètement dans ces années Giscard avec ses couleurs rétro te dédouble très justement ce personnage en proie au mal-être, entortillé dans un corps en mutation. Une jolie adaptation d’un récit autobiographique de François Morel.

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28 février 2019 4 28 /02 /février /2019 15:59

La petite et le vieux par Lavoie

                 La petite Hélène, 10 ans, vite avec ses parents et ses trois sœurs dans un quartier assez misérable, au Québec. Elle se fait appeler Joe, souhaitant ressembler à un garçon comme son héroïne de dessin animé, Lady Oscar. Pour gagner quelques sous, elle se lève avant le soleil pour distribuer des journaux… jusqu’au jour où elle se fait agresser, sauvée par ce vieux monsieur, un voisin étrange, M. Roger. Elle va ensuite faire la serveuse lors de soirées de loto bingo. Elle garnit souvent le portefeuille de sa mère en douce. Tiraillée entre la fiction, ses désirs d’aventure et la réalité parfois bien morose, Joe va grandir en essayant de faire de son mieux. Courageuse, rêveuse, pétrie de bonnes intentions, ingénue, elle va se laisse porter par les événements du quartier, à peine guidée par M. Roger, ses rares paroles et son roman préféré, Le Vieil homme et la mer.

                   Quel bouquin formidable ! Si ce roman d’apprentissage a pour fil directeur la figure de Lady Oscar, il est surtout empreint d’une tendresse incroyable pour ses personnages. La petite Joe titube dans cette vie au bonheur si fragile, elle croise des êtres qui parfois ne vivent pas très longtemps, elle se confronte à la brusquerie de certains, à l’affection maladroite des autres. Ce père professeur alcoolique qui tente de mener sa barque très gauchement, cette mère autoritaire capable de pardonner tout de même une insolence à l’école, ce M. Roger et ses jurons typiquement québécois qui veille de loin sur la petite fille. C’est bourré d’émotions, tantôt drôle, tantôt légèrement corrosif sans jamais être méchant ; l’écriture,  parfaitement maîtrisée, distille savamment ces mots fleuris venus des « cousins », et nous emmène dans cet univers parfois digne des Misérables. De nombreux passages ont illuminé mes journées d’hiver. Dignité, endurance, bienveillance, force et ténacité.

                Joualvaire, que j’ai aimé !

C’est  ma copine Tiphanie qui m’a fait découvrir ce roman, je la remercie beaucoup ! Aifelle, A_girl_from_earth et Nad ont, elles aussi, beaucoup aimé.

 

La mère refuse que l’une de ses filles saute une classe « Un an de moins pour jouer à l’élastique. C’est pas une bonne idée. »

« Le vernis de l’enfance s’étoilait doucement, craquait de partout, me laissant voir, derrière sa lumière aveuglante, les filaments de ténèbres qu’elle s’applique tant à cacher. »

A propos des bonnes sœurs : « Roger m’avait expliqué que les sœurs étaient toutes mariées au même homme et qu’elles devaient prier très fort pour ne pas mourir d’ennui. »

« J’avais depuis,  longtemps compris que maman C’est-Toute, ce n’était pas pour moi ni pour mes sœurs, mais pour elle, une façon de tenir le coup et de ne pas ramollir ses enfants, une façon de se convaincre qu’elle était dure, alors qu’en réalité, c’était tout friable en dedans. Ma mère était une gaufrette. »

 

Lady Oscar... pour ceux qui s'en souviennent encore (moi, oui!) : 

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25 février 2019 1 25 /02 /février /2019 10:16

 

Résultat de recherche d'images pour "Demain c’est loin de Jacky Schwartzmann"

            Après Mauvais coûts, je continue ma petite exploration dans le glauque drôle de cet auteur vraiment à part.

             François Feldman n’a rien à voir avec son homonyme : quand on ne le prend pas pour un parent du chanteur, on le croit juif. Pourtant il a une tête d’Arabe et vient d’une cité bien chelou de Lyon, les Buers. On le cueille au début du livre avec sa banquière, Juliane, qui lui refuse un prêt, sidérée par son idée de business : créer des T-shirts avec de fausses citations (un exemple plutôt gentillet par rapport aux autres : « Mais puisque je vous dis que ça passe ! Capitaine du Titanic »). Oui, mais la vie en a décidé autrement et cette petite bourgeoise hautaine se retrouve un soir, par hasard, sur une route du quartier des Buers et renverse accidentellement le cousin du plus gros caïd du coin. Par hasard aussi et non par charité, François l’accompagne dans une course-poursuite qui sent la vengeance sanguinaire  à plein nez. Oui mais notre « héros » a une idée derrière la tête : s’il sauve Juliane, elle ne pourra plus lui refuser un super prêt et son nouveau projet pourra alors enfin voir le jour. Forcés de vivre ensemble cachés, ce deux-là vont apprendre à se découvrir et le road trip finira par mener François en Algérie.

           A la fois hilarant et sordide, ce roman n’est pas à mettre entre toutes les mains ! Entre éclats de rire et « rohhh » outrés mais jouissifs, j’ai encore une fois apprécié cette lecture qui sort des sentiers battus. Ça dépote, ça pète, ça dégouline et ça explose. On en vient à adorer sa vie certes très rangée mais sacrément proprette et rassurante ! La fin est brillante, j’ose le dire. Excellents aussi, certains passages où l’auteur arrive à caser quelques remarques bien sensées, quelques piques bien méritées à notre société en pleine décadence. J’ai préféré Demain c’est loin à Mauvais coûts.

           J’ai bien envie de rapprocher Fabcaro et Schwartzmann même si le premier passe parfois pour un enfant de chœur par rapport au deuxième ! On peut aussi trouver la même impertinence chez La Daronne, en moins cinglant.

« L’islam ne s’est pas radicalisé, c’est la radicalisation qui s’est islamisée. Les petites racailles se sont trouvé un discours, mais leur vraie quête, c’est d’être vus. C’est du terrorisme Afflelou. »

A propos des Arabes barbus intégristes : « Ce qui est certain, c’est qu’ils n’aiment pas spécialement la France, ils sont là parce que bien obligés, ils sont là parce qu’ils sont nés là, mais le cœur est ailleurs, le cœur est dans un bled fantasmé. Ils souffrent d’une mélancolie géographique, d’un pays qu’ils ne connaissent pas si bien, celui de leurs parents. Ils ne sont plus de là-bas et ils ne seront jamais d’ici. Essayez de vivre dans un no man’s land, vous, et on en reparlera. Ce qui est certain aussi, c’est que tant qu’ils resteront dans leur accoutrement de carnaval glauque ils n’auront ni taf ni avenir. »

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22 février 2019 5 22 /02 /février /2019 23:18

Résultat de recherche d'images pour "Un petit bout d’elles de Raphaël Beuchot et Zidrou"

              Yue Kiang est un Chinois qui travaille pour une entreprise abattant les arbres au Congo. Il s’est trouvé une maîtresse africaine des plus jolies, Antoinette, et s’est également attaché à sa fille, Marie-Léontine. Mais Yue découvre un jour qu’Antoinette a été excisée, c’est une pratique très courante en Afrique que Yue ignorait. Pour Antoinette, il s’agit surtout d’éviter cette mutilation à sa fille. La BD est accompagnée d’un complément informatif : 200 millions de femmes ont subi une excision, 500000 en Europe ( !), 53000 en France ( !) ; il ne s’agit pas d’une pratique religieuse mais une tradition perpétuée par les femmes elles-mêmes.

           Quel album bouleversant ! Tout en connaissant cette torture qui remonte à la nuit des temps, j’ai été très émue de lire cette histoire simple et débarrassée de tout pathos. C’est l’innocence d’une fillette qu’on tue, c’est la confiance familiale qui est ébranlée par cette coutume atroce. Quand on apprend qu’en Guinée, 95% des femmes ont été mutilées, 91% en Egypte, on peut se demander comment évoluent les mentalités et où est le progrès… Zidrou a su mettre des mots sur ces réalités barbares et Beuchot a excellé à transmettre, par un dessin simple, coloré et expressif, la douleur des femmes.

La grand-mère d’Antoinette : « Elle m’a dit que si je ne suivais pas la tradition, je ne trouverais jamais de mari. Elle m’avait promis de m’offrir une poupée si je ne pleurais pas. J’ai pleuré. J’ai hurlé. J’avais si mal ! »

Cet album est le 3ème d'une trilogie dont je n'ai lu que le premier opus, Le montreur d'histoires.

Résultat de recherche d'images pour "Un petit bout d’elles de Raphaël Beuchot et Zidrou"

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19 février 2019 2 19 /02 /février /2019 21:22

 

Résultat de recherche d'images pour "La dernière fois que j’ai rencontré Dieu de Franz-Olivier Giesbert gallimard"

             Ce n’est pas dans mes habitudes de lire ce genre de livre mais un prêt ne se refuse pas !

             Panthéiste convaincu, l’auteur croit en un Dieu présent partout, dans la nature essentiellement, dans les animaux, dans la beauté de l’art mais aussi dans « un ciel, un fleuve, un concerto, un sourire à la volée », une nuit, une journée de marche. Pour lui, Dieu est synonyme d’exaltation. Très tôt, il a affiché un sourire béat et un peu niais (c’est lui qui le dit) devant les beautés du monde. Amoureux d’une chèvre qui est devenue sa confidente et sa muse, à sept ans, il évite de manger de la viande et se réclamera plus tard des mouvements anti-spécistes. Il a souvent rencontré Dieu, traversé par une onde vertigineuse et parcouru de frissons célestes, d’une « secousse tellurique ». Ses influences et ses mentors sont nombreux : Giordano Bruno, Spinoza, Ralph Waldo Emerson, David Thoreau, Darwin, Jean Giono ou encore l’hindouisme.

              Avec un titre aussi ronflant, je suis partie très sceptique, d’autant plus que mes relations à la religion catholique ont pris un sacré coup dans les dents depuis une bonne quinzaine d’années. Finalement, l’auteur nous parle de son rapport à Dieu de manière très claire… et très peu religieuse ! Il met le mot de Dieu sur ce que d’autres appelleraient la magie de la vie, le bonheur des petits riens. En prônant la simplicité, le contentement des petites joies quotidiennes, l’optimisme, une saine naïveté, il énonce parfois des évidences qui sont pourtant bonnes à réentendre. Je connais peu le type mais je vois très bien qui c’est et jamais je ne l’aurais vu comme il se décrit dans le livre. Il a sans doute acquis une forme de sagesse très tôt dans sa vie, tant mieux pour lui, on peut l’envier mais je ne sais pas s’il est indispensable d’y accoler le nom de Dieu. Au final, une lecture pas inintéressante du tout, un feel good version intello, bien documenté et plutôt convaincant.

 

Moi qui raffole du poulpe : « Manger des bras de poulpe, c’est manger de l’intelligence : chaque ventouse pèse à peu près dix mille neurones. »

« Le bonheur est simple comme bonjour. Il suffit de pas grand-chose, un coquelicot, une cascade, un baiser, un rire, une promenade en mer, pour nous remplir de la joie du monde. »

« Les religions entravent Dieu quand elles ne le rapetissent pas. Pour se rapprocher de lui, il faut savoir les dépasser. Il est plus que temps d’envisager un Dieu en dehors des religions. Un Dieu libre de toute attache humaine. »

« Dieu m’a souvent rendu visite quand j’habitais le pays de Giono. Un sourire, une espère ce vertige, un chatouillis dans la poitrine, un sentiment d’harmonie devant sa présence. C’étaient les quatre signes. »

"un humain est un animal comme les autres."

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15 février 2019 5 15 /02 /février /2019 10:11

Résultat de recherche d'images pour "La Somme de nos folies de Shih-Li Kow zulma"

          Lubok Sayong, une petite ville au nord de Kuala Lumpur, en Malaisie, n’est pas ordinaire puisque, située dans une cuvette, elle est inondée très régulièrement. Ses habitants sont eux aussi « inconcevables » comme dirait l’une des protagonistes. Beevi justement, tiens : une bonne femme au caractère bien trempé qui dirige La Grande Maison, un gîte pour le moins original. Il y a aussi Mary Anne, une orpheline qu’on a extirpée de son foyer de filles, qui a été confiée à un couple qui se tue en voiture alors qu’elle est la seule rescapée. Et puis Auyong, un homme retraité qui reprend du flambeau en dirigeant une conserverie de litchis et qui parvient, petit à petit, à acquérir une certaine sagesse. Ces êtres vont cohabiter, se disputer, s’aimer, s’épier, se protéger.

           C’est incroyable comme on se sent vite à l’aise dans cette petite ville atypique de Malaisie !... avec ce constat on ne peut plus banal : on s’identifie si facilement à des gens vivant à l’autre bout de la Terre. Le succès que connaît ce roman est mérité car si l’auteur parle d’un infini petit, c’est un microcosme qui renvoie à l’universel, celui des rapports humains, de la filiation, de l’attachement à un lieu. J’ai beaucoup aimé ces histoires plus ou moins réalistes (mais ce sont les plus fantastiques que j’ai le moins aimées), cette communauté qui grandit et évolue à sa manière, son approche de la modernité et du monde occidental, l’humour et l’autodérision dont fait preuve l’autrice. Avec une tendresse, elle encense, sans en avoir l’air, ses personnages qu’elle rend tantôt extravagants, tantôt absurdes mais surtout très, très attachants. Une parfaite ambassadrice de son pays qu’elle présente comme multiculturel, ouvert, coloré et très vivant. Qu’elle continue à écrire cette chère Shih-Li Kow !

 

Lorsqu’inondation il y a, l’énergie des bénévoles venus de l’extérieur tend à agacer les habitants : « nous étions nombreux à préférer l’aide paresseuse de la police et des pompiers.  Avec eux, nous partagions un flegme convivial et une patience indulgente pour l’inefficacité. Notre malheur commun était à l’origine de vraies amitiés. »

« Comme les humains se souviennent d'autres humains, les choses ont une mémoire qui leur est propre, les démarcations entretiennent les souvenirs, puis les lignes s'estompent au fil du temps et tout se confond. »

« nous ne sommes que la somme de nos folies, racontées ou tues. »

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12 février 2019 2 12 /02 /février /2019 21:31

Résultat de recherche d'images pour "Edmond de Léonard Chemineau, d’après la pièce d’Alexis Michalik"

             Edmond Rostand se décrit lui-même comme un « poète raté » qui ne connaît que des fours avec des pièces trop longues et soporifiques. Il est marié, a deux enfants, le temps presse pour se faire enfin connaître à côté d’un Feydeau ou d’un Courteline. Il entend un cafetier noir se défendre avec ardeur et toupet face à un client qui le traite de « nègre ». Son ami et acteur Léo s’éprend d’une jolie Jeanne qui le rejette parce qu’il va trop vite en besogne. Edmond Rostand va l’aider à lui faire une belle déclaration sous un balcon, à lui écrire une jolie lettre d’amour. Il va s’inspirer de ce patron de café pour créer le personnage de Cyrano. D’obstacles en démissions, d’acteurs médiocres aux comédiennes capricieuses, les problèmes vont s’accumuler alors que la pièce s’écrit encore, à la va-vite, n’importe où et n’importe quand mais avec quel talent !

             Quelle réussite que cette BD ! Non seulement elle retranscrit parfaitement le panache, la verve, la splendeur de cette pièce que j’aime tant, mais en plus, elle décrit la genèse de la création, ce petit Rostand un peu gauche qui s’imprègne de ce qui l’entoure pour écrire à une vitesse phénoménale son chef d’œuvre. Aussi virevoltante que la pièce, la BD nous happe, passionne, enivre, nous emporte dans ce tourbillon de la fin du XIXème siècle où l’on croise une Sarah Bernhardt généreuse et un Tchekhov aussi flegmatique qu’efficace. Que dire des dessins ? Assez hypnotiques, délicats et colorés,  ils retracent parfaitement cette époque faste où on entre dans les plus belles salles de spectacle, où on se promène sur les magnifiques boulevards parisiens, où on assiste à l’invention du cinéma.  Brillant et magistral. A lire absolument !

             Comment peut-il en être autrement ? C’est un immense COUP DE CŒUR !!!

« Nègre c’est tout ? c’est un peu court, jeune homme ! Vous auriez pu dire… Voyons… tel un géographe : « Africain, Antillais, Créole ». Tel un peintre : « Marron, mélanoderme, moricaud » ? Ou tout simplement : « noir », si vous aviez eu la sobriété, l’élégance ou simplement le vocabulaire qu’un homme, entrant dans mon café se doit d’avoir. Ne l’ayant pas, je me vois, par conséquent, dans l’obligation de vous indiquer la porte. »

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          Et le film… ah le film d'Alexis Michalik est également une franche réussite!!! Courez le voir avant que toutes ces mauvaises salles de cinéma l'oublient. Les acteurs sont dans l'ensemble excellents, jusque dans les rôles secondaires (Dominique Pinon en régisseur et Jean-Michel Martial en tenancier de café génialissime), j'ose émettre un mini-petit bémol pour le Cyrano qui manquait un peu de panache (mon Cyrano préféré reste Stéphane Dauch de la compagnie Le Grenier de Babouchka). Et ce Paris de 1897, quel plaisir pour les yeux! Bon, Edmond ne fait que renforcer mon amour incommensurable pour Cyrano!

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8 février 2019 5 08 /02 /février /2019 18:08

Résultat de recherche d'images pour "italo calvino marcovaldo ou les saisons blog"

           Dans ce recueil de nouvelles toutes liées les unes aux autres par ce personnage, Marcovaldo, nous suivons un homme italien très pauvre, un manœuvre, père de six enfants, citadin bien malgré lui. Les saisons défilent et Marcovaldo tente de vivre ou plutôt de survivre dans cet environnement urbain très clos, souvent hostile et presque oppressant. Il vit d’un boulot mal payé, de petits expédients, de procédés assez louches, d’expériences maladroites et de quêtes un peu vaines. Capable de suivre un chat pendant des heures, il s’extasie aussi devant quelques champignons surgis de nulle part, un troupeau de vaches exceptionnellement passée en ville, la gamelle d’un autre ou encore un brouillard à couper au couteau.

         Je suis en admiration devant le travail d’Italo Calvino depuis des années et, plus j’en lis, plus cet engouement se confirme. Le ton burlesque est ici clairement assumé, notre Marcovaldo en digne descendant de Charlot, brave les intempéries de la vie avec un flegme attachant. Ces courts récits d’une troublante beauté attirent l’attention sur les petits riens de la vie en ville : un néon publicitaire, des échantillons dans une boîte aux lettres, un pigeon, un banc public, un mois d’août déserté par les citadins… Entre la délicatesse d’un Francis Ponge et l’humanité d’Alice Ferney dans Grâce et dénuement, l’auteur nous amène très vite à nous attacher à ce picaro si drôle et si touchant. On pourrait consacrer plusieurs pages à chacune des nouvelles où la satire de la ville et son existence « post-industrielle » absurde rendent idyllique l’image de la campagne. Le paradis est perdu et on ne le retrouvera jamais, et il faut vivre avec cette idée. COUP DE CŒUR !

« C'était en un temps où les aliments les plus simples recelaient des menaces insidieuses et relevaient de la fraude. Il n'était pas de jour où le journal ne révélait des choses épouvantables à propos du panier de la ménagère : le fromage était fait de matière plastique ; le beurre, avec des bougies ; dans les fruits et légumes, le taux d'arsenic des insecticides était plus élevé que celui des vitamines ; les poulets étaient engraissés avec certaines pilules synthétiques qui pouvaient transformer en poulet ceux qui en mangeaient une cuisse. Le poisson frais avait été pêché l'année précédente en Islande, et on lui maquillait les yeux pour qu'il parût de la veille. Une souris, dont on ne savait pas si elle était vivante ou morte, avait été découverte dans un bidon de lait. Des bouteilles d'huile ne coulait point le suc doré des olives, mais de la graisse de vieux mulets opportunément filtrée. »

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4 février 2019 1 04 /02 /février /2019 12:12

Résultat de recherche d'images pour "My absolute darling de Gabriel Tallent blog"

                  Julia, surnommée Turtle, vit seule avec Martin, son père, dans une maison isolée dans la forêt. Martin est un homme intelligent, cultivé, fort et toutefois sauvage, fou, barbare, possessif, imprévisible. Il a appris à sa fille à manier les armes à feu et à survivre dans la nature. Une relation incestueuse entre père et fille crée, aussi dingue que ça puisse sembler, un certain équilibre où l’un ne peut fonctionner sans l’autre. Pourtant, Turtle va être livrée à elle-même pendant quelques semaines, temps où elle apprendra à côtoyer d’autres personnes, son professeur, deux lycéens et leur famille respective, où elle apprendra à se défaire de l’emprise paternelle. Martin reviendra accompagné d’une petite fille trouvée ; jalouse, Turtle sera partagée entre le soulagement de revoir son père et l’effroi devant son attitude avec la petite Cayenne. Pour se sortir d’une situation embourbée et plus que malsaine, Turtle comprend vite qu’elle n’a plus qu’une seule solution.

                D’emblée, je dois dire que je n’ai pas ressenti l’enthousiasme de la plupart des lecteurs et je ne ferai pas un coup de cœur de cette lecture. Cette gamine qui trimballe et nettoie constamment ses armes m’a fait froid dans le dos, ce qui n’est rien par rapport à la nausée que j’ai pu éprouvée pour certains passages. Et que dire des dialogues où « Putain » et « connasse » deviennent une rengaine un peu trop familière. Pourtant, ce roman est assez exceptionnel, j’en conviens. Récit d’apprentissage pour une fille dont les racines sont corrompues, dont les repères sont complètement faussés, pour qui amour rime avec violence. Que faire d’un être tellement adoré et tellement haï à la fois, celui qu’on aime plus que tout au monde, celui qui nous a tout appris et aussi celui qui nous détruit ? Dans une nature foisonnante, insolente, envahissante et totalement indifférente à la bestialité de l’homme, celle que son père appelle « Croquette »  sait se débrouiller sans problème mais les relations humaines sont un vaste champ à peine exploré où elle titube, maltraitée par les recommandations et les conseils de Martin. La surenchère de violence, le manque de crédibilité de certains passages m’ont amené à tourner la dernière page avec un franc soulagement. Je ne suis pas contrariée d’avoir lu ce livre (qui m’a fait penser à Hunger games et au sublime Dans la forêt) mais les envies de vomir ne sont pas forcément ce que je recherche. Sans connaître le pays d’origine du romancier, on peut aisément deviner que les actions à foison et le « spectaculaire » sont dignes d’un Américain. Bon, vous l’aurez compris, la balance penche dangereusement vers le Négatif pour ce roman coup de poing qui en a séduit plus d’un (mais pas tous, pas tous !)

Le père : « Tu as manqué de choses, je n’ai pas su te donner tout, mais tu toujours été aimée, Croquette, profondément et inconditionnellement. Et je ferai plus pour toi que ce j’ai u faire jusqu’à présent. Tu seras meilleure et bien davantage que moi. Ne l’oublie jamais. »

Turtle a fugué : « Elle pense, Je l’aime, je l’aime si foutument fort mais, mais laisse-moi prendre un peu le large. Qu’il vienne à ma poursuite. Et on verra bien e qu’il fera, pas vrai ? On joue à un jeu, et je pense qu’il le sait bien ; je le déteste pour quelque chose, quelque chose qu’il fait, il va trop loin et je le déteste, mais je me montre incertaine dans ma haine ; coupable, pleine de doutes et de haine envier moi-même, presque trop pour réussir à le lui reprocher ; c’est moi, ça, une foutue pouffiasse ; […] »

« Au moins tu as ça : tu t’as toi-même, tu peux faire ce que tu veux de toi-même, Turtle. »

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1 février 2019 5 01 /02 /février /2019 17:36

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           Dans la famille Singer, il n’y a que des femmes. La grand-mère excentrique, Maud, est une célèbre autrice de livres pour enfants, sa fille Betty connaît de mystérieuses crises d’aphasie et élève tant bien que mal Clara, son ado de fille. Cette dernière connaît la frayeur de sa vie, un soir, lorsque, seule chez elle, un individu masqué, recouvert de plumes de corbeaux, débarque en réclamant un paquet que Maud aurait dû lui remettre. La grand-mère n’est plus capable de répondre aux questions, elle est hospitalisée pour un AVC. Commence alors une longue quête pour Betty qui part à la recherche de ses origines, sur les traces de ses ancêtres et sur le lien indéfectible qui unit les femmes de la famille Singer.

          Même si j’ai aimé cette lecture, ce n’était pas le coup de cœur espéré. Trop de fantastique sans doute. On se laisse tout de même facilement emporter par cette histoire énigmatique où il est question de géant, d’homme-corbeau qui parle aux animaux, de femmes qui doivent chanter tous les trente ans pour contrer un sortilège, de glissement de terrain inexplicable. Mais quelques ombres d’incohérence m’ont laissée perplexe… je n’étais peut-être pas le public idéal pour ce polar fantastique qui tend vers la légende par ses évocations oniriques. Quant au dessin, rien à redire, puissance et précision sont au rendez-vous, rien qu’à voir Paris sous cette pluie torrentielle et maléfique ou la peur dans les yeux de Clara et de Betty dans les planches finales.

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