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1 novembre 2018 4 01 /11 /novembre /2018 02:45

 

Résultat de recherche d'images pour "adeline dieudonné vraie vie"

                Une famille banale dans un lotissement ordinaire… non, cette famille-là n’est pas banale car nous avons en 1) un père complètement fana de taxidermie qui va régulièrement jusqu’au bout du monde pour tuer éléphant, hyène ou lion ; une pièce dans la maison est réservée à ces cadavres. Incapable de faire preuve de tendresse, il n’a que deux autres loisirs : la télé et le whisky. En 2) une mère transparente et sans caractère qui meurt de peur face à son mari qu’elle semble ne pas aimer. En 3) Gilles, un petit frère qui est passé de l’adorable garçonnet rieur à un dangereux psychopathe, égorgeur de chats. En 4) Enfin, la narratrice et jeune ado qui semble la seule personne saine d’esprit. Son petit monde déjà pas très gai bascule le jour où le siphon du glacier lui explose la tête. Elle assiste à cette scène d’horreur avec son petit frère mais les parents ne leur en toucheront pas un mot. C’est à partir de ce jour que Gilles ne rit plus et que sa grande sœur se fait la promesse de tout mettre en œuvre pour le faire revenir à la vie, la vraie vie ! Quitte à retourner dans le passé…

               J’ai adoré ce roman ! L’autrice a l’art de nous emmener dans son monde, on visualise parfaitement ce pavillon et son jardinet, cette famille de timbrés et cette jeune fille à la fois courageuse et inconsciente, brave et lucide. Si l’animal est très présent, le sauvage n’est pas à chercher de ce côté-là. Ce père aux allures d’ogre et cette mère incompétente et éteinte pourraient bien symboliser les pires parents du monde. Et cette fille veut s’en sortir, armée de ses connaissances, de son amour pour son frère, de sa clairvoyance à toutes épreuves. Avec une écriture simple et efficace, Adeline Dieudonné nous offre un roman original, métaphorique, qui hésite avec finesse entre la fable et le polar. Un grand bonheur de lecture.

« Gilles passait de plus en plus de temps dans la chambre des cadavres à parler à la hyène. La vermine dans sa tête avait pris le pouvoir. Même son visage s’en trouvait modifié. Ses yeux s’étaient enfoncés dans leurs orbites, autour desquelles son visage semblait s’être dilaté à cause de la prolifération des parasites qui lui dévoraient le cerveau. Pourtant, j’étais certaine qu’il existait quelque part, tout au fond de son âme, un bastion  qui résistait encore. Un village de Gaulois qui survivait à l’envahisseur. »

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29 octobre 2018 1 29 /10 /octobre /2018 16:43

 

Résultat de recherche d'images pour "Imbattable – 2. Super-héros de proximité de Pascal Jousselin"

         Après ma découverte de l’album jubilatoire Imbattable n°1, je n’ai pu résister à cette suite, encore plus déjantée.

          Comme son nom l’indique, Imbattable est un super-héros vraiment imbattable. Ses ennemis de toujours, Plaisantin ou le Savant fou s’en mordent les doigts, ils ont beau l’immobiliser, inventer un « dédoubleur de réalité », Imbattable s’en sort toujours à la perfection, sautant d’une case à l’autre, se servant de l’avenir pour mieux résoudre les problèmes du passé. Un jeu d’enfant, quoi ! Pourtant un être venu d’une autre planète semble posséder les mêmes pouvoirs qu’Imbattable, le combat promet d’être rude !

          Encore une fois, l’auteur nous emmène dans un ailleurs inconnu jusqu’alors, il joue avec le temps, avec les cases, avec la réalité, avec les ombres, avec les formes et les couleurs d’une manière totalement insolite. Mes enfants ont aimé tout autant que moi. Toutes ces innovations et ces détournements bien loufoques donnent le tournis. Je redoutais quelques répétitions et redondances par rapport au premier tome et pas du tout ! L’auteur se renouvelle et nous surprend encore. Bravo !

« C’est justement parce que je suis venu me délivrer que je peux aller me délivrer. On appelle ça un paradoxe temporel. »

Résultat de recherche d'images pour "Imbattable – 2. Super-héros de proximité de Pascal Jousselin"

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25 octobre 2018 4 25 /10 /octobre /2018 07:58

Résultat de recherche d'images pour "la salle du bal hope gallimard"

            Difficile de louper cette couverture à la fois sur les blogs et dans les librairies. J’ai testé à mon tour, l’expérience fut concluante !

            En 1911, à l’asile d’aliénés de Sharston dans le Yorkshire, on accueille à tour de bras, nul besoin d’être réellement fou pour y entrer. La preuve, Ella y a été amenée de force après avoir brisé une vitre. Elle a du mal à comprendre ce qu’elle fait là et, après une brève tentative de rébellion infructueuse, elle entre dans les rangs, travaillant à la blanchisserie et adoptant le rythme de l’asile. Elle se fait une amie, Clem, qui trouve refuge dans les livres. Charles Fuller est le médecin de l’institution. Musicien frustré, mal dans sa peau et homosexuel refoulé, il a eu l’idée de faire entrer la musique à Sharston. Ainsi, tous les vendredis, certains pensionnaires – les plus méritants – ont droit à un bal animé par un orchestre dirigé par le Dr Fuller. C’est ainsi que les hommes et les femmes se croisent pour la seule fois de la semaine, c’est ainsi qu’Ella rencontre John. Une histoire d’amour grandit à travers quelques regards, quelques accolades, quelques danses mais aussi quelques lettres que John arrive à glisser discrètement à Ella. C’est Clem qui les lira pour son analphabète d’amie. Mais le Dr Fuller se laisse entraîner dans les idéologies en vogue à l’époque : l’eugénisme le pousse à prôner la stérilisation, une vexation personnelle va porter son attention sur John.

           Le succès de ce roman est amplement mérité : à la fois historique et sentimental (sans être mièvre), ce récit à trois voix (John, Ella et Charles Fuller) nous permet de découvrir un pan historique original et captivant. L’auteur s’est inspiré de son histoire familiale puisque son arrière-arrière-grand-père a vécu dans ce genre d’asile pendant des années et que des ruines d’une salle de bal ont effectivement été retrouvées. L’intrigue parfaitement maîtrisée pointe du doigt les inégalités sociales de l’époque, l’absurde eugénisme (soutenu par Churchill lui-même) et aussi la ségrégation hommes-femmes (les femmes n’ont pas le droit d’aller à l’air libre, lire est mal vu, etc.) Un roman passionnant doté de quelques « plus » qui m’ont plu, l’apparition du ragtime, les réflexions sous-jacentes sur la folie, une canicule qui n’en finit pas, un joli dénouement… Très agréable à lire !

« Être sage, Ella savait ce que c’était. Elle le savait depuis toute petite. Être sage, c’était survivre. C’était regarder sa mère se faire rouer de coups et ne rien dire pour ne pas y passer à son tour. Avoir la nausée parce qu’on était lâche de ne rien faire de plus. Prendre des coups une fois sa mère partie et ne jamais pleurer, ni montrer à quel point ils faisaient mal. Rentrer ses nattes sous ses vêtements, se fermer et travailler dur. Jour après jour après jour.

 Mais être sage c’était seulement l’extérieur. L’intérieur était différent. C’était quelque chose qu’ils ne connaîtraient jamais. »

« Elle le surprenait parfois - le docteur-, du haut de l'estrade, à jeter à Clem un bref sourire absent. Et elle voyait Clem le recueillir comme elle l'aurait fait d'un trésor, le ranger dans un endroit sûr. Ella l'imaginait le sortir plus tard, le tourner d'un côté puis de l'autre en se demandant ce qu'il signifiait. Mais en voyant ce sourire se faner dès que le regard du médecin glissait, Ella se disait qu'il n'avait pas le sens que Clem aurait voulu. Et ça aussi c'était un secret. »

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22 octobre 2018 1 22 /10 /octobre /2018 15:32

Résultat de recherche d'images pour "sauveur murail saison 1"

           Ça y est, on l’a enfin lu ce livre ! Et on n’a pas fait les choses à moitié puisqu’on l’a lu à haute voix, à tour de rôle, ma fille et moi. Je ne vous cache pas que l’expérience a duré un bon mois mais que c’était bon !

            Sauveur Saint-Yves est psychologue. Noir d’origine martiniquaise, il élève seul son fils Lazare qui a la fâcheuse tendance à écouter à la porte du cabinet de son père qui jouxte l’appartement familial. Il va donc entendre parler de Cyrille qui fait encore pipi au lit, Margaux qui est une adepte de la scarification, Mme Poupard qui voit des complots et des attentats en latence partout, la famille Augagneur qui voit sa vie chamboulée par le départ de la maman devenue lesbienne. La vie de Sauveur et Lazare est elle-même compliquée puisqu’ils ont recueilli un adolescent, Gabin, dont la mère a été internée, et qu’ils sont la cible de courriers et colis anonymes, les « quimbois », qui infligeraient un mauvais sort à leurs destinataires, selon des croyances antillaises.

           Passant de gros éclats de rire aux rapprochements collées-serrées pour se consoler des malheurs des personnages, nous avons vraiment passé d’excellents moments de lecture ! Sauveur et son fils sont très attachants mais tous les personnages valent leur pesant d’or. On les voit évoluer, péter un câble ou guérir, se révéler ou s’enfuir. Le petit hamster, que dis-je leS petitS hamsterS que recueillent les deux mecs sont sources de rigolade. A côté de ça, des sujets bien plus sérieux sont délicatement abordés pour les enfants : l’homosexualité, la pédophilie, le divorce, la mort d’un proche. Pour conclure : c’est riche, divertissant.

Et vous savez quoi ? Après maîtresse, architecte, … c’est décidé, ma fille sera psychologue !

 

La maîtresse d’école de Lazare et son meilleur copain, Paul, tente un cours d’orthographe :

-          C’est très bien, Paul, mais quand tu parles des loups, c’est qu’il y a plusieurs loups ? Alors, qu’est-ce qu’il faut mettre ?

Paul écarquilla les yeux. Qu’est-ce qu’il faut mettre ? La table ?

-          A la fin du mot, Paul, quand il y a plusieurs loups…. On met du plu… du plu… ?

Duplu, duplu ? Elle est folle, cette maîtresse !

-          Du pluriel, Paul. Tu te réveilles un peu ? 

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19 octobre 2018 5 19 /10 /octobre /2018 17:37

Résultat de recherche d'images pour "2 expressos de Kan Takahama"

         Benjamin est un dessinateur de BD français qui arrive au Japon pour retrouver une jeune femme qu’il a aimée, à Paris, 17 ans auparavant. L’indice qu’elle lui avait donné, le fait qu’elle vende « des choses qui sont utiles quand on fait ses adieux » rend Benjamin perplexe quand il se rend dans la petite ville morne de Gono-Ni. Il trouve refuge dans un petit café, le seul des environs, où il boit le plus mauvais expresso de sa vie. Et pour cause, le patron, Michihiko, y a mis du propolis… parfois il lui arrive de l’agrémenter de ginseng ou de champignon, cela donnerait des forces à ses petits vieux de clients mais rend surtout le café exécrable. De fil en aiguille, de problème en coups de blues, Benjamin reste chez celui qui est devenu son ami. Il lui apprend à faire du vrai et bon café, ils échangent sur leurs problèmes de couple respectifs. La femme de Michihiko l’a quitté pour retourner vivre avec sa mère, non loin de là. Benjamin, lui, ne perd pas de vue son objectif de retrouver la belle inconnue japonaise. La fin révélera une belle surprise, un peu loufoque.

             Léger et parfois drôle, cet album se lit aussi bien que se boit un excellent café ! Entre un looser japonais et un dessinateur français un peu paumé se noue une belle amitié qui n’exclut pas les remarques acerbes et une franchise déconcertante. Si le dessin n’a rien d’extraordinaire, certaines cases, hyperréalistes, attirent le regard. J’ai bien aimé cette histoire romantique qui se finit bien et qui permet de faire un joli pont entre la France et le Japon.

Résultat de recherche d'images pour "2 expressos de Kan Takahama"

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17 octobre 2018 3 17 /10 /octobre /2018 09:41

Résultat de recherche d'images pour "loulou robert sujet inconnu"

            La narratrice est une jeune fille à peine sortie de l’adolescence. Enfant marginale, elle a fait le choix de quitter Metz et cette région morne du Grand Est pour gagner Paris et son université. Douée et solitaire, elle s’enferme dans son minuscule studio avant de se lier d’amitié avec son ermite de voisin, un homme de soixante-dix ans. Indécise face à ses choix d’études, inquiète pour sa mère atteinte d’un cancer du sein, accrochée à Sam son inséparable peluche, elle fait la rencontre d’un type un peu plus âgé qu’elle qui la subjugue instantanément. Le coup de foudre est réciproque mais si elle prend goût à la danse, aux sorties, à la compagnie des noceurs, lui ne la veut que pour lui, la garde jalousement sous sa cape. La passion dévorante finira par détruire les deux, sauf qu’elle a trouvé un refuge, une thérapie qui n’est autre que l’écriture.

           D’abord sceptique face à ces phrases très courtes, à ce style télégraphique et haché qui n’est que succession de  flashs, d’éclairs, d’images, je me suis rapidement laissée emporter par ce souffle, cette écriture de l’urgence qui colle si bien à cette adolescente qui découvre l’amour, son corps, la vie. Un roman qui claque et qui flambe, sans aucun dialogue. Une version moderne de « With or without you » en guise de récit initiatique ou comment l’amour exclusif et possessif peut détruire deux êtres… Un fil savamment tendu rend le lecteur assez accroc à cette jolie fille qui s’est perdue dans un amour qui l’a en même temps révélée. D’une puissance en crescendo du début à la fin, le roman se ferme et laisse le lecteur essoufflé et épuisé. On pourrait reprocher à l’auteur une certaine théâtralisation qu’accompagne ce style sec, précis et morcelé, mais c’est sa marque de fabrique, unique. Une lecture haletante et violente que j’ai finalement beaucoup, beaucoup aimée.

« J’étais l’enfant unique, me perdre n’était pas envisageable. A croire que ma mère n’avait jamais été ado. Qu’elle avait oublié qu’aller mal était courant, à cet âge, même si insoutenable. C’est ça être parent, tout oublier. Ne plus raisonner. Tout dramatiser. Anticiper le danger. N’exister que pour lui. A travers lui. »

La rencontre : « Il parle et passe sa main dans ses cheveux. Il a les doigts fins. Il rit. Ses dents espacées. Celles du bonheur. L’une d’entre elles cassée, aiguisée. Je veux m’y couper. Il me regarde. L’impression d’exister. De faire ma grande entrée.  J’explose l’univers pour ce moment.  La terre se craquelle sous mes pieds. Je fuse. Des vagues de chaleur m’éclaboussent. Je suis là pour te rencontrer et je ressens chaque morceau de moi pour te rencontrer. Mon cœur tape contre ma peau. Il veut sortir. Le reste fond. Le reste t’attend. »

L’idée d’une séparation : « Tu t’agenouilles et pleures à mes pieds : « ne pars pas, ne me quitte pas ! » Regards dans le vide ; le désert si tu n’es pas là. Plus rien. L’enfer vaut mieux que le néant. Avec toi, je suis vivante. »

 

Merci aux Matchs de la Rentrée Littéraire!           #MRL18

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16 octobre 2018 2 16 /10 /octobre /2018 14:14

Résultat de recherche d'images pour "Le meurtre de Roger Ackroyd d’Agatha Christie poche"

           Le Dr Sheppard vit seul avec sa sœur. Tout sépare ces deux célibataires, il est solitaire et silencieux, intellectuel et plutôt renfermé. Elle adore les cancans, les bavardages, les rumeurs et les incidents en tout genre. Et il faut dire qu’elle a de quoi se mettre sous la dent : une veuve de ce petit village paisible de King’s Abbot est retrouvée morte… elle se serait suicidée suite à la mort de son mari… qu’elle aurait assassiné ! Mais ce n’est pas tout : Roger Ackroyd est lui-même retrouvé poignardé dans son bureau. Tout son entourage devient suspect, et le mystérieux voisin du Dr Sheppard qui n’est autre que Monsieur Hercule Poirot, s’aperçoit assez vite qu’aucun ne dit véritablement la vérité… Alors que le médecin enquête en même temps que Poirot, l’un des deux va plus vite que l’autre et l’un des deux ment à son tour… hum, voilà de quoi ménager un suspens qui ne sera levé qu’à la toute fin quand tous les masques seront tombés !

          Lu ou pas il y a des années, je ne saurais dire… en tous cas, ça fait un sacré moment que je n’avais pas lu d’Agatha Christie et ça faisait du bien de retrouver son univers. Une intrigue qui prend son temps, des personnages trop prudes pour être sincères, un univers so british, un crime qui n’effraie pas plus que ça, un Hercule Poirot sacrément futé et un brin mégalo, bien sûr que le roman regorge de qualités… mais quand on est habitué aux policiers contemporains, il faut avoue que ça traîne tout de même.

 

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12 octobre 2018 5 12 /10 /octobre /2018 15:07

Résultat de recherche d'images pour "Volkswagen blues de Jacques Poulin babel"

 

            Jack Waterman est un romancier qui n’aime pas les livres qu’il écrit. Un peu veule et maladroit, il emmène dans son Volks une jolie métisse élancée aux origines indiennes surnommée la Grande Sauterelle. Jack est à la recherche de son frère qu’il n’a plus vu depuis des années et qui lui a envoyé une mystérieuse carte postale. La Grande Sauterelle, grande lectrice, beaucoup plus futée que son compagnon de route, va l’aider à relever les indices de la carte et retracer le parcours de Théo, le mystérieux frère disparu. En partant de la Gaspésie, le Volks va sillonner le Canada, se rendre à Chicago puis suivre la piste de l’Oregon. De campings en hôtels, Jack et la Grande Sauterelle s’apprivoisent, se complètent, s’apprécient et se respectent. Avec un petit chat noir qui aime à se blottir dans la capuche de la jeune fille, ces voyageurs vont faire des rencontres qui les aideront à accéder à une voie plus sereine, plus sage. Ce n’est qu’à la toute fin qu’on apprend ce qu’est devenu Théo mais finalement le voyage valait peut-être plus que la destination finale.

            Ce roman traînait dans ma PAL depuis pas mal de temps et il me faisait un peu peur. J’ai eu bien tort de me méfier parce que je l’ai vraiment beaucoup aimé. Ce road trip à travers les Etats-Unis est non seulement une formidable ouverture vers les autres et le monde mais aussi une occasion de se retourner sur soi-même, son passé, sa vie à venir, qui on est vraiment. Une quête. Ce duo improbable extrêmement attachant est un bel exemple d’humanité et de tolérance. Certains passages sont drôles, celui où Jack rêve à l’écrivain idéal, celui qui trouve la première phrase de son livre à venir dans un bar, un soir, qu’il la note sur une serviette et que la suite lui arrive comme par magie. D’autres passages sont émouvants et l’écriture, tout en douceur, donne dans une simplicité admirable. Une belle découverte avec cet auteur québécois qui me donne envie de traverser l’Atlantique !    (J'avais moins aimé Chat sauvage)

 

La Grande Sauterelle : « je ne sais jamais à l’avance ce que je vais faire. » ; « Quand on est sur la route, je suis très heureuse. »

Jack : « Chaque fois que je vois un vieil homme au bord d’une rivière ou d’un fleuve, il faut que j’aille lui parler - c’est plus fort que moi. » ; « Ce que les vieux contemplent quand ils rêvent au bord ’est leur propre mort; je suis maintenant assez vieux pour le savoir. Et moi, je m’approche d’eux parce qu’au fond de moi, il y a une ou deux questions que je voudrais leur poser. Des questions que je me pose depuis longtemps. Je voudrais qu’ils me disent ce qu’ils aperçoivent  de  l’autre  côté  et  s’ils  ont  trouvé  comment  on  fait  pour traverser. »

 

« Ils  étaient  partis  de  Gaspé,  où  Jacques  Cartier  avait  découvert  le Canada, et ils avaient suivi le fleuve Saint-Laurent et les Grands Lacs, et ensuite le vieux Mississippi, le Père de Eaux, jusqu’à Saint Louis, et  puis  il  avaient  emprunté  la  Piste  de  l’Oregon,  et,  sur  la  trace  des émigrants  du  19ème siècle  qui  avaient  formé  des  caravanes  pour  se mettre à la recherche du Paradis Perdu avec leurs chariots tirés par des bœufs,  ils  avaient  parcouru  les  grandes  plaines,  franchi  la  ligne  de partage des eaux et les montagnes Rocheuses, traversé les rivières et le désert et encore d’autres montagnes, et voilà qu’ils arrivaient à San Francisco. »

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9 octobre 2018 2 09 /10 /octobre /2018 14:36

            Résultat de recherche d'images pour "bd espaces vides francisco"

           Je m’étais offert cette BD il y a quelque temps déjà, j’ai profité de l’été pour la découvrir enfin.

            Un soir de ratatouille, un père dessinateur raconte son passé à son fils de cinq ans et surtout l’histoire de sa famille : celle de son père, celle de son grand-père, son propre exil en Finlande. Il est question de guerre civile espagnole, d’anarchisme, de fuite vers l’Argentine. San cesse, le narrateur a voulu fouiller le passé combler ces « espaces vides » creusés par les oublis et les non-dits. Dessinateur de canards qui attaquent des chiens verts, il n’aime pas sa vie et sa conscience personnifiée par un gaillard costaud et tatoué, lui rend souvent visite pour mettre les points sur les i.

           J’ai bien aimé les dessins, le personnage –attachant- dans sa quête quasi obsessionnelle de son passé et de ses ancêtres mais les va-et-vient trop fréquents entre les différentes époques ont rendu la narration confuse et ne m’ont pas permis de m’accrocher à cette histoire où père, grand-père et fils se confondent. Bons points : une vision intéressante de la guerre d’Espagne, un traitement du passé assez juste (le comprendre sans forcément en faire une fixation). Un bilan un peu trop mitigé pour un album qui manque un peu d’élan et de force.

Je découvre le billet de Mo’ et, par la même occasion, que nous sommes d’accord sur cet ouvrage !

 

Résultat de recherche d'images pour "bd espaces vides francisco"

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6 octobre 2018 6 06 /10 /octobre /2018 16:32

Résultat de recherche d'images pour "a son image de jérôme ferrari actes sud"

             Antonia est une jeune photographe qui, après avoir couvert un mariage, se promène dans les rues de Calvi et tombe sur une ancienne connaissance, Dragan, rencontré pendant la guerre en ex-Yougoslavie. Ils discutent jusque tard dans la nuit avant qu’elle prenne le volant. Ce sont les dernières heures de vie d’Antonia qui meurt dans un accident de voiture. Retour sur son enfance, son adolescence pétrie de nationalisme corse, de sa passion pour la photographie qui l’a poussée à immortaliser autre chose que des banquets, des poupons et des fêtes de famille. Partie en ex-Yougoslavie, elle n’en reviendra pas indemne. Son parrain, curé, sera toujours là pour elle, empli d’un amour sincère, pur et profond ; c’est d’ailleurs lui qui orchestrera son triste enterrement.

             Le livre ne m’a pas déplu, cette virée en Corse, ce thème de la photo, cette confrontation avec la guerre, la liberté s’octroie cette femme, cette magnifique relation filleule-parrain. Pourtant, j’ai l’impression d’être passée à côté de certains passages, comme quand on regarde un film et qu’on sort de la pièce deux minutes et qu’on tente après vainement de reprendre le fil de l’histoire. C’est un roman qui demande du temps et de l’attention, qui ne veut pas être bringuebalé dans une valise ou un train (c’est du vécu).  Chaque chapitre décrit une photographie, sans donner une seule image autre que celle évoquée par les mots. Je n’y ai pas été sensible. Par contre, j’ai aimé le style et la langue de Ferrari, l’écriture est subtile et efficace, élégante et travaillée. J’y reviendrai.

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