
Trois histoires :
Norah, 38 ans, avocate et mère de Lucie, retourne « au pays » (d’Afrique noire) sur l’injonction d’un père (aux multiples enfants et épouses) décrit comme impitoyable, despotique et désormais malheureux ... C’est en réalité pour retrouver un frère, Sony, emprisonné, que Norah a dû faire tout ce chemin. Le père veut que Norah prenne la défense du frère qui a tué sa belle-mère. La vérité est pourtant plus complexe.
Rudy Descas, 43 ans, se plaint de son épouse Fanta qui ne l’aimerait plus mais il remet aussi en question son passé, ses choix, son attitude envers sa femme, sa violence qui le fait exister.
Khady Demba est heureuse avec son mari mais elle ne peut avoir d’enfants et cette malédiction pèse un peu plus chaque jour sur le couple. A la mort de son mari, sa belle-famille lui ordonne de s’exiler et de retrouver Fanta en France. Le chemin sera semé d’embûches.
Ces trois récits n’ont pas vraiment de liens entre eux (l’Afrique ? la relation de couple ?) et ne sont même pas vraiment rattachés au titre (« puissantes » a-t-il un sens ironique ? Je cherche encore). Si l’écriture est capiteuse et colorée, le lecteur risque d’avoir du mal à pénétrer dans cette prose parfois complexe et tourmentée. J’ai aimé certains passages, d’autres m’ont laissée perplexe voire pantoise et agacée. Le besoin de Norah de tout contrôler et de voir d’un mauvais œil l’arrivée de son amoureux dans sa vie, sa spontanéité, sa joie de vivre et ses fantaisies, trouve un écho dans une enfance misérable et presque privée d’amour. Dans le deuxième texte, les affres et les triturages de cerveau du personnage principal (qui n’est pas une femme, va savoir) m’ont donné le tournis et ont failli déclencher un abandon. Mais je suis parfois tenace et je me suis raccrochée désespérément à la dernière histoire qui, avec le thème de l’exil, m’a davantage plu. Le bilan reste cependant très terne, j’aurais dû abandonner ma lecture (même celle qui m’a prêté le livre m’a autorisé à le faire !) parce que je n’ai vu aucun intérêt dans ce que j’ai lu que j’ai trouvé creux et fade ou incompréhensible. Peut-être que certains seront plus charmés par un méli-mélo de thématiques hétéroclites telles que l’agressivité des buses, les hémorroïdes qui démangent, le désert, les glycines, ... Prix Goncourt 2009 tout de même...
« Il regardait le large, le haut méplat de sa joue lisse, les cils noirs épais, le nez à peine saillant, et l'amour qu’il lui portait, à cette femme secrète, l'effrayait. Car elle était étrange, trop étrange pour lui peut-être, et il s'épuisait à démontrer qu'il n'était pas réduit à ce qu'il avait l'air d'être, qu’ il n'était pas simplement un ex-professeur de lycée revenu s'installer dans sa province natale, mais un homme que le sort avait élu pour s'acquitter d'un destin original. Il lui aurait suffi, à lui, Rudy Descas, il s'en serait contenté avec gratitude, de n'être chargé de nul autre devoir que de celui d'aimer Fanta. »


![Musée - (Christophe Chabouté) - Roman Graphique [CANAL-BD]](https://www.canalbd.net/img/couvpage/77/9782749309774_pg.jpg)











