Méfiante, j’ai démarré cette lecture en fin de confinement. Je redoutais un feel good…
Violette Toussaint est garde-cimetière dans une petite ville de Bourgogne. Elle vit seule et se contente parfaitement de ses occupations quotidiennes. Mariée à un type qui ne l’aimait pas, quittée par le même type disparu dans la nature, elle profite de chaque jour avec une sérénité que cette orpheline n’a pas toujours connue. Elle s’entend bien avec les fossoyeurs et le curé, connaît les tombes par cœur, se transforme en fantôme pour faire fuir les malotrus et s’occupe tendrement des tombes abandonnées. Un jour, un certain Julien Seul vient lui raconter que sa mère a souhaité être enterrée près d’un homme qu’il ne connaît pas. Entre passé(s) révélé(s) et rapprochements entre Julien et Violette, la routine va prendre une autre direction mais Violette a-t-elle vraiment envie de changer de vie ?
J’ai pris du plaisir à lire ce roman, non parce que je porte le même prénom que l’héroïne (moi je n’avais pas cette couleur à la naissance !...) mais parce que ça se lit bien, c’est léger, facile, doux, parfois triste (il y en a des morts dans cette histoire et pas seulement parce qu’on est dans un cimetière !), j’ai bien aimé cette idée de trouver le bonheur dans un endroit qui paraît glauque et sinistre. Personnellement, j’ai toujours aimé les cimetières et depuis que mon papa a élu domicile dans l’un d’eux, je ne le « sens » pas là-bas, ça n’a rien changé à mon rapport à ces endroits qui m’inspirent plutôt quiétude et repos. Donc, oui, c’est un feel good mais pas trop agaçant malgré des invraisemblances. Chaque chapitre pose d’emblée une petite phrase qui m’a souvent interpellée.
« S’il poussait une fleur à chacune des mes pensées pour toi, la terre serait un immense jardin. »
« La nuit n’est jamais complète, il y a toujours au bout du chemin une fenêtre ouverte. »
« Le manque, la douleur, l’insupportable peuvent faire vivre et ressentir des choses qui dépassent l’imaginaire. Quand quelqu’un est parti, il est pari. Sauf dans l’esprit de ceux qui restent. Et l‘esprit d’un seul homme est bine plus grand que l’univers. »
Quelle jolie déclaration : « Tu resteras tous mes amours. Le premier, le deuxième, le dixième et le dernier. Tu resteras mes plus beaux souvenirs. Mes grandes espérances. »