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20 avril 2011 3 20 /04 /avril /2011 11:00

 

           C’est la créative et colorée Za qui a eu l’idée de ce tag… je trouve qu’il tombe aussi bien qu’une journée ensoleillée au printemps…

Après "15 auteurs", je vous lance un nouveau défi : « 15 dessinateurs / illustrateurs».

Qu'ils soient illustrateurs, dessinateurs de BD,

vivants ou trépassés,

mettez à l'honneur ceux qui enchantent vos mirettes,

ceux qui vous font rêver,

ceux qui vous font rire,

ceux qui vous plantent un monde en quelques traits,

ceux sans qui vos bibliothèques seraient bancales,

ceux sans qui vos lectures manqueraient de sel !

Et soyez forcément frustré(e)s d'en oublier,

de n'en citer que quinze (vous pouvez en citer plus, on s'en fiche, en fait!).

 

 

Commençons par ceux qui se consacrent plutôt à nos chères têtes blondes…

1.       Philippe-Henri Turin, THE album coup de cœur reste chez nous, Charles à l’école des dragons

 2.      Rébecca Dautremer, je connaissais ses illustrations bien avant son nom… qui n’aime pas !

3.      Benjamin Lacombe, découvert il y a peu, en famille… superbe quoique parfois un peu sombre, enfin, j’en ai encore à découvrir !

4.      Eric Puybaret, tout frais, tout nouveau pour moi, j’adore son univers complètement féérique. Les enfants adhèrent aussi !

            Il n’y en a pas tant que ça, n’est-ce pas ? Continuons avec les albums pour les grands… Je rappelle qu’à la création de ce blog, BD signifiait pour moi gamins accroupis dans un supermarché en train de lire à l’œil. Petit défi personnel : entrer dans cet univers méconnu… que de bonheurs en perspective !

5.      Etienne Davodeau, une des premières lectures BD à une époque où je mésestimais ce genre, toujours sobre et juste. Il m’a fait changer d’avis dare-dare.

6.      Ruben Pellejero vaut bien quelques milliers de coups d’œil avec L’écorché.

7.      Jean-Yves Delitte : je suis restée en admiration devant Belem, ses aquarelles sont juste exquises !

8.     Joann Sfar, mon chouchou, j’aime tout ce qu’il fait… Rien qu'à voir Le Petit Prince pour être subjugué!

9.      Chabouté, un vrai coup de cœur avec la BD Construire un feu

 10.  Yslaire : c’est rouge, c’est sombre, c’est passionnel avec Sambre.

11.   Grégory Mardon, un chouchou pas tant par les dessins que par le scénar, mais comme il fait tout… spéciale dédicace à Leçon de choses.

12.  Catherine Meurisse et son coup de génie avec Mes hommes de lettres que j’aime d’amour !

13.  Jérémie Almanza et son genre tout particulier, fantasque, gothique et merveilleux, découvert avec Eco.

14.  Nicolas Nemiri et ses dessins tout en finesse en passant par la série Je suis morte dont j’attends patiemment, non : impatiemment, la suite !

15.   Richard Guérineau et la superbe découverte de l’album pour grands, Après la nuit.

           

            Je me suis limitée à 15, élève disciplinée que je suis, mais je sais déjà que j’en oublie !

            Et pour finir, une illustratrice hors course, celle qui me renvoie en une demi-seconde dans le monde de mon enfance : Sarak Kay (mais où est mon petit miroir illustré par elle ? au même endroit qu’il y a 25 ans ? peut-être !)

  sarah-kay-10-1-.jpg

Je renvoie la balle à Fabulabovarya, Keisha, Margotte, Yaneck, L’Irrégulière, Noukette, Edelwe, Karine:), Val et Lystig.

Et merci à Za pour sa confiance ;-)

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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 23:00

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            Quel soulagement ! Quel soulagement d’avoir enfin atteint la fin de la plage 32, la dernière, de ce livre audio ! Bon sang, c’est à me dégoûter des livres audio !

            Cela avait pourtant bien commencé : une belle voix d’homme mûr (Didier Weil), posée et rocailleuse à souhait, des intermèdes musicaux saisissants… mais j’ai vite lâché prise.

            Tentons de résumer : Issa, un Tchétchène musulman rachitique et maladif est arrivé clandestinement à Hambourg. Le mystère qui plane autour de cet individu restera entier pour moi jusqu’au bout : s’agit-il d’un terroriste ? d’un pauvre innocent traqué à tord ? Toujours est-il qu’il est fils d’un criminel, Monsieur Karpov, qui avait confié quelques millions à une banque anglaise dirigée par Tommy Brue. Issa veut récupérer cette fortune pour le distribuer à des œuvres caritatives, seulement les polices et services secrets du monde entier sont à ses trousses (pourquoi exactement ? juste parce qu’il est le fils de ? … me voilà bien incapable de vous le dire !). Annabel Richter joue un rôle important dans ce complot puisqu’elle est l’avocate d’Issa. Et puis, Annabel est attirée par Issa et Tommy tombe amoureux d’Annabel.

            Pfffff. Non seulement je n’ai pas tout compris – et là : gros inconvénient du livre audio, difficile de revenir en arrière- je me suis même demandée s’il ne manquait pas une plage au CD… donc, en plus de nager dans un épais brouillard pas du tout de saison, je me suis royalement ennuyée. Les méandres et les subtilités des espions me sont passés au-dessus de la tête, je n’ai été surprise à aucun moment, j’ai trouvé le rythme soporifique et beaucoup trop lent.


            Je creuse pour trouver du positif : la langue de l’auteur est riche et pointilleuse, le portait des personnages est bien brossé mais quand je lis les critiques des journaux et magazines, je me demande si on parle bien du même livre « déchirant… brillant… » Je ne dois pas avoir la culture socio-politique appropriée pour saisir le talent de l’écrivain. J’ai eu l’impression d’avoir les doigts pleins d’une épaisse mélasse gluante dont je ne parvenais pas à me dépêtrer. Enfin… j’y suis parvenue.

            Sûr que je n’attaquerai pas de sitôt un roman du sieur Le Carré mais vos remarques sont les bienvenues, dites-moi si j’ai été trop rêveuse dans ma voiture et pas assez attentive… (c’est le printemps après tout !)

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17 avril 2011 7 17 /04 /avril /2011 20:11

            Comme vous avez dû le constater, le blog était en travaux depuis quelques semaines. Ce n’est pas moi l’artiste mais Nicolas que je remercie ici officiellement. Je n’avais qu’à ordonner, il a exécuté,…  elle n’est pas belle la vie ?

Si vous désirez un blog aussi joli que le mien, vous pouvez le contacter sur son blog que voilà : l’idys’blog

 

J'en profite pour vous présenter un peintre urbain, Kim Cogan, dont j'aime beaucoup le style photographique.

 

 

 

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16 avril 2011 6 16 /04 /avril /2011 12:45

 

            Je n’ai jamais rien lu de Sacha Guitry mais je connais, comme tout le monde sans doute, ses bons mots et ses allusions misogynes. Cette pièce en quatre actes a connu un grand succès et a été représentée pour la première fois au Théâtre des Bouffes-Parisiens en octobre 1916.

            Le premier acte nous présente un mari et sa femme en train d’attendre dans le salon d’un Monsieur qui les avait conviés à venir à quatre heures moins un quart. Le mari s’impatiente car il a un rendez-vous de la plus grande importance à quatre heures avec un Américain du Sud qu’il doit revoir le soir même. On comprend rapidement que c’est d’une femme qu’il s’agit. Son épouse n’est pas dupe, elle propose d’ailleurs subtilement à son mari de l’accompagner à sa soirée. Il est quatre heures passées, le mari quitte l’appartement.

Surgit alors celui qui s’appellera « Lui », beau garçon, « heureux de vivre, content des autres, enchanté de soi ». Il avoue que ce rendez-vous n’était qu’un prétexte pour la voir, « Elle ». Il savait que son mari devait partir à quatre heures. Elle répond à son amour en acceptant de revenir ans son appartement le soir même.

            L’acte II n’est qu’un long monologue de Lui. Il a fixé rendez-vous à sa maîtresse qui ne l’est pas encore mais il doute, hésite, craint qu’elle ne vienne pas, imagine l’itinéraire qu’elle prend pour le rejoindre. Ce passage est d’un savoureux ! Une vraie prouesse d’acteur qui passe par tous les sentiments, qui imite, qui singe, qui mime, qui se prend pour un autre, qui feint d’être plusieurs. Un plaisir !

            L’acte III réveille les amants tendrement enlacés dans le lit. Hélas, la nuit est passée, tous deux se sont endormis et il est déjà huit heures du matin ! Pour la femme, c’est abominable, pour l’amant, c’est charmant : « Vous ne vous rendez pas compte que nous sommes en train de vivre des minutes incomparables… inoubliables ». A court de mensonges, il lui propose le mariage. Lorsqu’elle est presque convaincue, on frappe à la porte et c’est le mari qui appelle à l’aide. Lui aussi s’est laissé aller à oublier l’heure cette nuit, il a découché tout comme sa femme ! L’amant rusé l’envoie chez une vieille tante ; son excuse sera qu’il sera allé la voir pour la soigner. Il lui ordonne de ne revenir que deux jours plus tard.

            Les deux jours ont passé. La femme est seule à l’acte IV. Elle rédige une longue lettre pour son amant momentanément sorti. Elle ne peut rester avec lui et veut retrouver son mari. Le rideau se ferme sur les retrouvailles entre les deux amants qui se font une joie de profiter des quelques heures qu’il leur reste.

 

 

            Personne n’est épargné dans ce vaudeville. Point de victime, point de coupable dans ce trio amoureux délirant et fantasque. Mensonges et faux-semblants sont la clé de cette pièce drôle et légère. Le personnage féminin de la pièce s’appelle « la femme » quand elle est avec son mari (elle est l’épouse en fait), et simplement « Elle » quand elle est avec son amant…

 

Quelques pépites :

 

         « Etre marié !... ça, ça doit être terrible. Je me suis toujours demandé ce qu’on pouvait bien faire avec une femme en dehors de l’amour ».

         « Pourvu qu’elle ne soit pas malade !... Elles ont toujours quelque chose, c’est vrai. On dirait qu’elles ont deux fois plus d’organes que nous ! … Pourvu, surtout, mon Dieu, qu’elle n’ait pas réfléchi. Car elles ne font que des bêtises quand elles réfléchissent ».

         « Elle – Pourquoi nous serions-nous disputés ?

               Lui – Vous êtes mariés ! »

         « un assassin, c’est un cambrioleur qu’on dérange »

 

            Sacha Guitry écrivait et jouait ses pièces, nous lui devons pas moins de 150 pièces et il a abordé tous les genres… il passait pour misogyne mais il s’est tout de même marié cinq fois !

                                       

 

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14 avril 2011 4 14 /04 /avril /2011 10:11

 

            Certaines sont à la recherche du  point G ? Mesdames, mesdemoiselles, Martin Veyron est là pour vous aider à le trouver…

            Cet album est la suite de L’Amour propre (publié en 1983) que je n’ai malheureusement pas lu. Il racontait le parcours d’un jeune homme à la recherche du fameux point nirvanique. Blessure d’amour propre (2009) démarre avec ce rappel par l’intermédiaire d’un dialogue entre un homme d’âge mûr qui n’est autre que l’auteur et un employé de la fourrière.

« Veyron… Martin… Mh… Martin Veyron ! C’est vous ?

-          Oui… c’est mon permis !

-          Comme le dessinateur ?

-          C’est moi.

-          Je croyais que vous étiez mort.

-          Ah ? Ben non.

-          Vous n’avez rien foutu depuis L’Amour propre ?

-          Hhhhhshh

-          Ce truc vous a rapporté tellement de pognon que vous vous tournez les pouces depuis vingt ans !

-          Vingt-quatre. »

 

 

                Le ton est donné, celui de l’autodérision ! De ce point de vue-là, la BD est savoureuse, l’auteur se dessine comme un être un peu mou, négligé, fatigué et souffrant de la prostate. Il subit d’ailleurs une opération qui le rend impuissant mais il s’en fiche. Débarque alors une jeune et jolie journaliste qui veut en savoir plus sur le point G. Elle demande alors à Martin Veyron, pour son enquête, d’aller lui chercher le point G. C’est le début d’une folle aventure pour notre gaillard puisque ce farfouillage entre les jambes des femmes deviendra son gagne-pain. Les femmes défilent, on crée même un « institut », et les « ahhh » de jouissance déchirent régulièrement les oreilles de notre « spécialiste ». La BD se clôt sur l’arrestation de martin Veyron pour « exercice illégal de la médecine »

            Ca ne vole pas très haut, je rajouterais même que c’est de l’humour sous la ceinture, m’enfin, on rit bien et certaines situations sont délirantes de loufoquerie et de cocasserie : Martin Veyron se plaint de son boulot à sa femme qui le réconforte en lui disant que ce sera bientôt fini. La journaliste désespère de ne pas arriver à jouir dans les doigts magiques du spécialiste : « J’en ai marre. Pourquoi vous les faites toutes jouir sauf moi ? Vous pouvez en faire reluire d’autres, je m’en fous, pourvu que moi aussi ».

            Je n'ai pas été friande du graphisme, par contre, la métaphore filée du jardinage associée au plaisir de la femme qui apparaît dans certaines bulles m'a bien plu.

            L’album a tout de même été couronné par le prix de la BD Point 2009.

 

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10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 23:00

 

 

            Une fois n’est pas coutume, c’est suite à la lecture d’un article dans Lire que j’ai acheté ce livre. J’ai su que j’aimerais le style de l’auteur rien qu’à voir sa tête (un physique de rugbyman) et qu’à lire sa biographie. Oui ! Mon petit doigt et mon flair de berger allemand ne m’ont pas trompée !

Il s’agit d’un ensemble de dix nouvelles qui se passent en Alaska ou dans le Nord de l’Amérique.

« Heures supplémentaires » est la première nouvelle : Drew travaille dans une usine (qui sent bon l’oxyde de carbone… euh, non, ce n’est pas tout à fait ça, quoique !) où il a trente personnes sous ses ordres. C’est à lui qu’incombe la tâche de choisir qui fera des heures supp. dans la boîte. Or, personne n’en veut et Drew déteste insister. Il va cependant voir Frank Cooper, celui qui a du mal à dire non. Malgré sa fille et son match de volley-ball auquel Frank avait promis d’assister sans faute, le gars accepte. Cependant, le lendemain, on apprend que la fille de Frank, celle de la rencontre de volley, s’est pendue près du lac. La faute retombe sur Drew « Vous l’avez obligé à faire des heures supplémentaires. Il n’aurait pas dû se trouver ici et rien de tout ça ne serait arrivé. » Drew culpabilise et sombre… dans l’alcool, dans la dépression, dans la solitude, dans la boulimie. Il est exclu et il s’exclut des autres. Trois mois plus tard, un article dans le journal paraît : on a retrouvé le meurtrier de la fille de Frank Cooper. Mais Drew n’est pas pour autant réhabilité ; sa vie est définitivement gâchée.

            L’écriture n’est que le reflet de son auteur et de sa vie : authentique, brute, costaude, vraie. J’ai adoré. Les thèmes m’ont à la fois enchantée et dépaysée : la fraternité, la sexualité, l’humiliation, la fatalité ; et je ne sais pas, je m’y sentais bien comme quand on pique le pull trop grand de son mec. C’est un univers d’homme, l’écriture elle-même est virile, sans fioritures et le langage souvent familier mais elle est honnête et franche, comme celle des grands ! D’ailleurs, il y a une bonne louche d’Hemingway, de Steinbeck et de Kerouac là-dedans et même une petite lichette d’Irving.

            C’est au présent qu’Elwood Reid écrit le plus souvent, à la première personne aussi. Les protagonistes sont des loosers. Pas de place non plus pour les guillemets, les digressions ou les sauts dans le temps ; c’est du direct. Bisons, bière, pick-up, petits boulots, bar, softball … dans une discrète alternance de moments loufoques et d’autres plus dramatiques, voire tragiques. Certaines pages m’ont prise aux tripes ; ces types paumés dont parle l’écrivain, ces types perdus au milieu de nulle part sont très proches d’une forme de vérité.

 

J’ai déjà commandé le dernier roman d’Elwood Reid…

 

Un p’tit bout pour vous donner envie : le narrateur chercher du boulot et rencontre un nouveau riche.

« Je lui ai demandé s’il était propriétaire de l’endroit. De tout ce qu’il y a là, a-t-il dit, en levant les bras pour montrer combien c’était vaste. Et je m’appelle Jaspers. Il a fait suivre ça d’une poignée de mains façon friqué, genre ne voulant pas se salir les mains mais mourant quand même de l’envie de montrer quelle poignée quelle bonne poigne il avait. Je lui ai dit que je m’appelais Jim et que j’avais entendu dire qu’il cherchait un menuisier.

           Il a plissé les yeux sur moi de sous son chapeau. Il avait des dents petites et étroites et sa peau faisait l’effet d’avoir été bronzée et Martinisée. Il m’a offert un sourire et a remonté son pantalon d’un cran quand il m’a surpris en train de dévorer sa Rolex des yeux. » (extrait de "Laura Borealis")

 

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7 avril 2011 4 07 /04 /avril /2011 23:00

            Evidemment que je ne commente pas tous les albums et petits livres que je lis à mes enfants sur ce blog. Je n’en finirai jamais. On lit de tout ici. Du bon, du beau, du moins bon parfois. J’aimerais cependant vous parler d’une petite collection qui tape dans le mille, qui nous ravit tous les trois à chaque fois, le fiston de cinq ans, la fifille de deux ans et la maman de « bip » ans !

Petite sélection de trois livres :

            Une lettre pour Lily …la licorne ! de Christian Ponchon et Rébecca Dautremer. Un album qui était d’actualité il y a quelques jours encore. C’est Victor le facteur qui fait sa tournée. nullIl a une lettre pour Lily la licorne. Il est motivé, le gentil facteur, mais il ne sait où se trouve cette Lily. Tous les animaux qu’il croise sur son chemin l’envoient chercher ailleurs… le mouton lui dit d’aller voir le cochon qui lui dit d’aller voir la vache et ainsi de suite, jusqu’à ce que Victor le facteur tombe sur une licorne bien étrange, « un cheval avec une corne brillante sur le chanfrein » qui n’est autre qu’un entonnoir. Cette extravagante Lily lui demande de lire la lettre qui lui est destinée et… c’est un dessin de poisson ! « Car c’est aujourd’hui le premier avril ! Un jour où tout peut arriver, même de rencontrer un bel animal mystérieux qui n’existe que dans les histoires… ». La première lecture se termine par une vraie surprise, on a tous bien ri parce que l’imaginaire se même à la réalité. Bien sûr qu’une licorne n’existe pas mais les personnages sont tout de même des animaux qui parlent !

 

            Je t’aimerai toujours, quoi qu’il arrivede Debi Gliori. Cet album-là est le chouchou de mon fils. Il est simple et pourtant essentiel. C’est une maman qui dit à son petit renard de fils qu’elle l’aimera quoi qu’il arrive. nullCa étonne un peu le garçon qui lui demande ce qu’il en serait s’il devenait un ours, un alligator, un hanneton ou encore une mouche… Mon fils s’est beaucoup identifié au renardeau. Eh oui, je passe souvent des journées à le gronder beaucoup, eh oui, ça ne m’empêche pas de l’aimer encore et toujours… Le refrain répété sans cesse de ce joli album est une déclaration d’amour à n’en plus finir…

 

 

 

           Le Géant aux oiseauxde Ghislaine Biondi et Rébecca Dautremer est mon album préféré, à moi. J’aime tout : les illustrations et le texte d’une poésie touchante. C’est un géant qui est très grand, très gros et surtout très seul. Tout le monde se moque de sa différence et le rejette. Jusqu’au jour où quelque chose, dans la forêt, atterrit aux pieds de Rodolphe, le géant. nullC’est un oisillon perdu que le géant recueille et réchauffe dans le creux de sa main et dans un coin de sa chemise.

« Rodolphe et son ami ne se quittent ni d’une semelle

 ni d’un battement d’ailes

et les jours s’égrènent au fil de cette douce complicité de l’amitié. »

L’oisillon grandit, aura à son tour des enfants et tous les oiseaux du coin trouveront refuge dans la chemise de Rodolphe pour faire leur nid. Rodolphe est toujours grand et gros mais il est enfin heureux. Le thème de la différence est subtilement traité et on ne peut qu’être touché par cet oisillon qui se blottit dans cette main démesurée.

 

 

            Concluons : Jamais de déception avec cette collection qui a aussi l’avantage d’être abordable (4.94 euros l’album). Rébecca Dautremer est une artiste de talent, ses illustrations et peintures d’une finesse, d’un réalisme et d’une précision incroyables m’émeuvent terriblement. Son site officiel parle de lui-même, allez le découvrir, c’est ici.

 

Ne suis-je pas gentille de faire de la publicité à l’œil ? J

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6 avril 2011 3 06 /04 /avril /2011 09:40

 

 

            C’est avec un réel plaisir que je me suis replongée dans une lecture d’Anouilh, un dramaturge que j’aime beaucoup. Cette pièce en deux actes est à la hauteur de son talent.

            Le ton est donné d’entrée de jeu : c’est l’Auteur qui parle. « Ce qu’on va jouer ce soir, c’est une pièce que je n’ai jamais pu écrire. J’en ai écrit beaucoup d’autres, que vous avez eu l’indulgence d’applaudir, depuis bientôt trente ans… ». C’est donc une pièce inachevée qui nous est proposée. Un policier dans lequel la cuisinière d’une maison appartenant à un comte a été tuée. Un commissaire intervient pour questionner le personnel et les tous les habitants de la maison. On entre alors dans cette maison par l’intermédiaire de ce décor sur deux étages (la cuisine et l’étage des pauvres en bas ; le salon des riches en haut), mais on entre aussi dans le quotidien de leur vie. Comme l’Auteur n’a pas pu écrire la suite de la pièce, ce sont les personnages eux-mêmes qui la poursuivent, à leur façon.
            Jolie réflexion aux accents pirandelliens sur l’écriture, sur le lien entre l’auteur et ses personnages. L’Auteur s’attendrit devant ses personnages, doute, s’interroge et les interroge mais il ne semble plus maîtriser la situation à partir d’un moment. « Qu’est-ce que vous voulez faire avec des personnages comme ça ! » ; « Ah ! je me demande bien pourquoi je l’ai inventé, celui-là ! » ; « C’est bien simple, je ne sais plus où on va ! », le Commissaire lui  répond : « Soyez énergique. Intervenez. Montrez-leur le canevas de la pièce. » L’Auteur, piteux : « Je n’en avais pas ». Ou encore : « Qu’est-ce que vous racontez, Madame ? Et d’abord qui vous a permis de parler ? C’est insensé ! Je vais boire un café pendant l’entracte, je reviens… et ils parlent ! »

            C’est délicieux, j’ai toujours aimé les mises en abyme, sans vouloir faire un mauvais jeu de mots, je trouve cela vertigineux, on ne sait plus trop où on en est, la magie de la fiction est parfois brisée, on la relance, elle est entrecoupée de réflexions, il y a quelque chose d’intime dans ce procédé, presque d’indécent, l’écrivain se met à nu…

            Chez Anouilh, le talent ne s’arrête pas là. Le lecteur-spectateur assiste à une tragédie mais aussi à une comédie. On pleure et on rit, on passe, en l’espace de quelques répliques de la compassion à la légèreté.

            Et le style d’Anouilh !!! Il m’a toujours épatée. On nous apprend depuis tout petit qu’il vaut mieux éviter les « il y a », les « on » ou les « ça » à gogo, et chez Anouilh, ces petits mots très courants aspirent à créer une phrase simple, sobre et touchante. Vraie.

            Lorsque le séminariste demande à Adèle si ce n’est pas trop dur de se lever la première, l’hiver, elle lui répond : « Un peu. Au moment où on cherche les allumettes et où on allume la lampe qui sent le froid. Et puis, quand le petit bois a commencé à prendre dans le fourneau ; il y a un moment ou on est bien. On a presque peur que les autres s’éveillent. Les autres qui descendent, c’est la journée qui va recommencer. »

            Malgré les interventions de l’Auteur, l’intrigue se dessine, elle se fait tantôt policière, tantôt philosophique, tantôt sociale. Des thèmes comme la paternité, la relation maître-domestique, la condition de la femme ou le déterminisme social sont évoqués avec justesse dans cette « grotte » aux multiples sens, où on peut opposer les ténèbres à la lumière, le caché à l’apparent. D’où la phrase du commissaire « Il s’agit d’y voir clair, mais de ne pas y voir trop clair ».

Je pourrais citer les ¾ des répliques mais je vous offre mes préférées :

-         Réplique de Marie-Jeanne, la cuisinière, qui ne sert que le mauvais café aux riches et garde le bon pour le personnel : « ils auront vécu  toute leur vie sans savoir ce que c’était du café frais… Il y a des trous comme ça, dans la vie des riches… »

-         Le Petit : « Elle est morte maintenant. Et je ne dis jamais rien sur les morts. » Le Commissaire : « Tu sais, les morts, c’est des anciens vivants. Un salaud mort, ça ne fait pas un saint ».

-         Le Comte qui explique à son épouse que les classes sociales ne doivent pas se mélanger : « Je vous avais dit qu’il ne fallait jamais descendre en bas.  Chacun doit jouer son rôle là où le sort l’a placé. Le sort vous a placée dans les salons du premier étage ; quand vous avez besoin de quelque chose, ma chère, sonnez. C’est juste ou c’est injuste, mais il est malsain de se le demander. Sonnez, voilà tout. On montera. Mais ne vous préoccupez jamais de ce qui se passe dans les sous-sols. »

 

La Grotte, publiée en 1962, est une des Nouvelles pièces grinçantes.

 

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3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 14:15

 

            Je m’approche du genre de la science-fiction avec prudence et timidité et, pour l’instant, ne m’aventure que dans les œuvres pour la jeunesse. J’avais cependant donné ce roman à lire à certains de mes 4èmes  et je l’ai lu moi-même avec grand plaisir.

            L’ouvrage débute sur une image très poétique que le titre a reprise : un déluge de feu s’abat sur l’humanité, notre Terre, Gaïa, souffre, se révolte, « pleure toutes les larmes de son corps et engendre des océans dans lesquels s’abîment les continents. Elle s’arrête juste à temps pour ne pas sombrer dans son propre chagrin, dans sa propre furie, et fait naître du fluide de ses entrailles les contours d’un continent destiné à ses enfants survivants… s’il y en a. Tel un grain de poussière illuminé flottant dans l’océan des larmes de Gaïa, une bulle de vie se dirige au gré du vent, de la mer et de ses courants, vers ce petit bout de terre vierge et sauvage. »

            L’Archebulle est donc créée, cocon protégé du reste du monde et hautement surveillé par des vigiles. Natanae est une adolescente forcée de suivre sa mère qu’elle n’aime pas (et qui ne l’aime pas) suite au décès de son père. Elle déteste ce beau-père violent, Ramo, mais découvre avec ravissement, une demi-sœur, Thynie, 2 ans, et se sentira immédiatement le devoir de la protéger. Non loin de là, dans un autre quartier plus favorisé de l’Archebulle, se morfond Morphée, un adolescent épris de liberté et de culture. Il va souvent lire des poèmes et des pièces de théâtre dans la bibliothèque de son père, la Premier Dirigeant des Novi Electi, les « rois » de la bulle. Il surprend d’ailleurs une conversation qui lui fait comprendre que l’Archebulle  a établi un contact avec l’extérieur, avec le continent qui ne serait plus contaminé comme ce fut le cas jadis.

            Evidemment, sur un fond de comparaison avec Roméo et Juliette, Natanae et Morphée se rencontrent, leur différence les rapprochant. Ils décident de fuir l’Archebulle en emmenant la petite Thynie. Même si les dernières images de l’épilogue fleurent bon l’état sauvage, le retour à la nature splendide et primitive, j’aurais voulu en savoir davantage sur ces terres inhabitées, ça doit être mon côté Robinson…

            Un beau roman en tous cas, qui a bien plus à mes élèves. Ramo le beau-père qui va jusqu’à tenter un viol sur Natanae les a terriblement choqués.

            Pour le peu que mon expérience dans ce genre littéraire m’ait appris, le thème du complot est redondant : un monde futuriste où l’on nous cache quelque chose… à suivre pour vérification !

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1 avril 2011 5 01 /04 /avril /2011 11:02

 

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            En voyant le nombre d’auteurs pour cette BD, je me suis dit que ça ne pouvait être que bon… on a les critères qu’on veut, hein… !?   J

Deuxième surprise : les premières planches qui ne se passent pas du tout en Egypte comme pourrait le faire croire la couverture.
Troisième surprise : l’introduction, très tôt dans la BD, du surnaturel, mais subrepticement…

            Fin XVIIIème siècle, la flotte française quitte le territoire pour rejoindre l’Egypte. Au bord du navire : la famille Delorme. Le père qui a perdu son épouse, la fille, Cléo, rebelle et effrontément séduisante et le fils, Julien, le mal-aimé. Suite à une tempête au cours de laquelle se produisent des phénomènes plus qu’étranges, Youssouf avoue à Célo que sont histoire personnelle et familiale est liée à la Grande Histoire égyptienne, celle de Seth et Maât entre autres. A partir de là, le rythme du scénario s’accélère, les rebondissements vont de pair avec les digressions et les retours en arrière.

            Si ma première impression fut excellente - les premières planches m’ont captivée, la fin de ma lecture se teinta d’une légère déception. La trame se fait parfois trop artificielle, la fin trop Disney. C’est d’ailleurs assez drôle, en lisant, je n’arrêtais pas de penser aux dessins animés de mon enfance, comme Les Cités d’Or ou beaucoup plus récemment, Mulan. Les personnages aux grands yeux de biche, les expressions de surprise, les gros nez ronds…  Dans mes recherches sur la toile, je trouve les mêmes comparaisons (pour l’originalité, on repassera donc !). Les couleurs comme le reste d’ailleurs, m’ont plu puis je m’en suis vite lassé : légères, presque pâles, elles semblent glisser sur la page, toute en délicatesse.

            Une jolie BD en somme, qui, sans être un coup de cœur, nous embarque dans une histoire fantastique (aux deux sens du terme). A conseiller aux grands enfants souvent assez gagas de la mythologie égyptienne. (Dommage qu’elle ne soit plus au programme en 6ème, d’ailleurs ! … parenthèse refermée).

 

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