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21 novembre 2010 7 21 /11 /novembre /2010 22:10

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Deuxième voyage pour moi dans les pages de cette série colorée aux accents hindous.

Emy Gilmore et le Prince Jarawal se rendent en Inde à la recherche de Mr Lowther, l’expéditeur du journal intime d’Amélia, la mère d’Emy ; journal auquel il manque mystérieusement des pages. La maison de Mr Lowther semble cependant inoccupée depuis longtemps, la cabane sur pilotis qu’il avait louée est vacante et son gardien est retrouvé assassiné. C’est un jeu de piste dangereux qui conduira le couple au monastère de Lhakna où la mère d’Emy s’était réfugiée avant de mourir. Les mésaventures rapprochent la jeune femme et le Prince dans tous les sens du terme. Alors que les Américains bombardent le Japon, les amoureux retrouvent enfin Mr Lowther et c’est pour apprendre que le père d’Emy, Thomas, s’est fait empoisonner et que le père de Jarawal, le maharadjah, a été accusé de meurtre par les Anglais avant d’être disculpé. La bande dessinée se termine par l’annonce de la grossesse d’Emy qui fait le choix de fuir l’Inde et son amant, Jarawal.

Le premier tome de la série m’avait plu, celui-ci m’a enthousiasmée. Que ce soit dans un palais digne des Mille et une nuits, dans le monastère bouddhique au sommet de l’Himalaya ou sur les rives du Gange, le lecteur ne peut que s’émerveiller devant les planches qui sont des chefs d’œuvre picturaux. Ca grouille de partout, la vie afflue, les courbes sont sensuelles et douces, un vrai plaisir des yeux (et le beau Prince n’est pas en reste !)

Le scénario, quant à lui, est rondement mené par Maryse. L’intrigue est captivante, on en veut plus, toujours plus. C’est donc avec un réel engouement que je vais me jeter dans le tome 3 !

 

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18 novembre 2010 4 18 /11 /novembre /2010 21:52

 

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Premier roman pour moi de ce Prix Nobel de Littérature.

Australie. Paul Rayment est « l’homme ralenti ». Pourquoi ? Il s’est fait renversé, à soixante ans, par un chauffard alors qu’il était à vélo. Résultat : une jambe en moins. Commence alors une longue période de convalescence où l’homme rumine, pense aux manques de sa vie : il aurait voulu avoir un fils, il aurait voulu réussir sa vie sentimentale… Quand Marijana Jokic, une infirmière croate débarque avec son entrain et son efficacité, l’homme ralenti tombe amoureux. Pour conquérir le cœur de Marijana, il est prêt à tout et propose ainsi de payer les études de son adolescent de fils. L’infirmière mariée a trois enfants et Paul veut bien les prendre tous sous son aile. Il va jusqu’à avoir une sérieuse discussion avec le mari de son employée. S’acheter une compagnie, profiter des derniers instants de vie, oublier ce corps mutilé sont les objectifs plus ou moins explicites de Paul.

L’irruption d’Elizabeth Costello tel un ange protecteur venu secourir le vieil homme agace d’abord l’invalide. Elle est entrée dans son appartement sans prévenir, s’y est installée, connaissant visiblement des grands pans de sa vie. Lorsqu’il la questionne, voilà ce qu’elle trouve à dire : « Désolée. Je m’impose, je le sais. Vous êtes venu à moi, c’est tout ce que je peux dire. Vous m’êtes arrivé – un homme avec une jambe fichue, pas d’avenir, et une passion inconvenante. C’est ainsi que ça a commencé. Où nous allons à partir de là, je n’en sais rien. » Puis, il finira par accepter la présence de cette étrange femme surgie de nulle part et qui sait tout.

 

La lecture est un rendez-vous entre un lecteur et un livre. Parce que c’était lui, parce que c’était moi… Le rendez-vous fut bâclé ce coup-ci. J’ai eu un mal fou à terminer le roman, j’attendais quelque chose qui ne venait pas. La fin m’a plus que tout dépitée. Certains passages m’ont heureusement raccrochée à l’intrigue comme une bouée après un naufrage mais l’ensemble m’a paru subtilement étrange, désagréablement noir et presque oppressant. J’ai cru entrapercevoir des traits d’ironie par-ci par-là mais bien trop fugaces à mon goût. Dommage pour moi !

Un dernier petit extrait pour se mettre du baume au cœur :

« il n’est pas nécessaire que l’amour soit réciproque du moment qu’il y en a assez dans la pièce où on se trouve. »

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14 novembre 2010 7 14 /11 /novembre /2010 22:28

 

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C’est l’intégrale d’India Dreams que j’espère lire, j’ai commencé par un premier tome bien aguicheur. Il m’a plu.

Londres, 1944. Emy se voit offrir le journal intime de sa mère, Amélia, disparue 16 ans plus tôt. C’est à contrecœur (elle déteste l’Inde, pays qui lui a pris ses parents), que la jeune Londonienne fait un bond de 14 ans en arrière.

1930. Amélia, accompagnée de sa fille Emy, rejoint son mari, Thomas, capitaine de l’armée des Indes, à Khalapour, au Radjasthan. Le pays la surprend :

« Toute cette foule ! C’est … C’est tellement déroutant !... Je ne sais pas si je pourrai jamais m’y adapter !

-      Les Indes agissent bien souvent sur les Occidentaux comme une sorte de révélateur… Ici est livré au grand jour tout ce qu’ils essayent d’occulter chez eux ! la misère, la mort et la sensualité ! »

Emy s’est fait un jeune ami en Inde : Jarawal, mais Amélia a du mal à trouver ses repères, la chaleur l’incommode, les coutumes et les croyances la perturbent, sa fille pense avoir vu une incarnation de Ganesh, une femme nue à dos d’éléphant… Elle ne voit que trop rarement son mari retenu par son travail.


Le tome se clôt par l’annonce de la mort de Thomas.

 

Malgré la menace implicite qui plane déjà sur ce premier opus, le scénario ne m’a pas plus enchantée que ça mais je demande à lire la suite ! Le graphisme est, quant à lui, relativement classique mais très dépaysant par le sujet traité. L’Inde et ses mystères, l’Inde bouillante de vie et de mort.

 

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12 novembre 2010 5 12 /11 /novembre /2010 23:56

J’ai été taguée par Irrégulière (merci !). Il s’agit de clamer haut et fort son amour pour 15 auteurs, comme ça, spontanément, d’un beau cri du cœur. Non, la consigne (soyons respectueux des consignes, s'il vous plaît) parle de « 15 auteurs qui vont ont marqué ».

          Herman Hesse

Emile Zola                  Vladimir Nabokov

Tonino  Benacquista

 Michel Quint                   

Stefan  Zweig        Charles Baudelaire

André Gide

          Eric-Emmanuel Schmitt

Nancy Huston                       John Irving

Hector Malot           Jean Anouilh

                Balzac               Alexandre  Jardin

 

Petites explications:

-          Herman Hesse est un souvenir de lecture troublant, intense et … inoubliable. Je recommande à tous Demian, un chef d’œuvre.

-          Je mettrais Zola et Balzac dans le même sac. Années lycéennes et universitaires et découvertes des Classiques par excellence. Je dévorais les Zola et m’émerveillais du génie balzacien…

-          Baudelaire se passe de tout commentaire, il reste le meilleur des meilleurs.

-          Je n’ai lu que Lolita de Nabokov mais j’en garde un souvenir très précis, très poignant. J’avais 18 ans et je lisais, assise sur le banc d’un square…

-          J’ai presque tout lu des deux auteurs contemporains et médiatisés, Eric-Emmanuel Schmitt (qui m’a quand même déçue une fois) et Tonino Benacquista.

-          Je suis fan de Michel Quint, c’est mon petit chouchou et ceux qui suivent ce blog l’auront déjà remarqué…

-          John Irving fut mon chouchou, lui, il l’est toujours un peu mais je l’ai quelque peu délaissé. Mais quand on parle d’écrivain qui m’a marquée, il a toute sa place.

-          Zweig ou le talent à l’état pur. Je suis en totale admiration devant ses textes, que dis-je, je les vénère !

-          André Gide, c’est moi. Je ne sais expliquer ce lien avec cet écrivain sauf que je le comprends, je rentre chez moi quand je le lis…

-          Alexandre Jardin c’est pour le fun mais j’avoue avoir dévoré je ne sais combien de fois Le Zèbre. Bon, j’étais jeune, hein… mais ça me laissait rêveuse !

-          Hector Malot, c’est mon enfance, Sans famille fut mon premier coup de cœur.

-          Nancy Huston est peut-être mon coup de cœur le plus récent, tout en douceur et en puissance à la fois, tout en féminité (d’ailleurs, c’est la seule femme de la liste !)

-          Je n’oublie pas les dramaturges avec Jean Anouilh et j’aurais pu en citer tant d’autres dans le genre théâtral.

C’est un peu frustrant quand même cette liste, 15 noms … et les autres ?

Etant donné le succès de ce tag sur la blogosphère, je risque de faire chou blanc mais je tague Mirontaine, Zelda, Yspaddaden, Alex-Mot-à-mots et Lilibook !

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3 novembre 2010 3 03 /11 /novembre /2010 02:54

         

         Ça faisait quelques mois que cette BD trônait dans ma bibliothèque, j’en appréciais la couverture sans pour autant l’avoir réellement examinée.
Je m’attendais à quelque chose de doucement poétique, proche de l’univers du conte.

Tu parles, quel choc !

        La bande dessinée nous présente un petit peuple étrange. « Petit » au sens littéral du terme : ces êtres doivent mesurer tout au plus trois centimètres et ils évoluent autour … du cadavre d’une fillette !

Pas de surprise affichée pourtant, les horreurs nous sont montrées comme quelque chose d’ordinaire. Le pire, c’est que les tons sont pastels, les couleurs claires, les personnages m’ont fait penser ceux des livres de la comtesse de Ségur, l’environnement très végétal n’est pas sans rappeler un certain Eden… mais voilà, les enfants (parce que ces êtres sont des enfants) se mangent entre eux, s’enterrent vivants, dépècent une souris, se mentent et se trompent dans un monde dénué de principe. Pour ma part, la surprise a fait place au malaise puis à l’écœurement.  Je me suis souvenue des épisodes de la Quatrième Dimension. C’est noir, glauque tout en décalage et sans orientation explicite.

Je ne sais pas si le terme existe, mais « conte d’horreur » résumerait assez cet opus délirant et absurde. A ne surtout pas mettre entre toutes les mains.
Mais l’originalité est indéniable, donc, à découvrir… oui.

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30 octobre 2010 6 30 /10 /octobre /2010 13:36

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« Zakhor. Al Tichkah. Souvenez-vous. N’oubliez jamais. »

 

 Julia est une journaliste d’origine américaine qui a « tout pour être heureuse » : une adorable  fille de 11 ans, Zoë ; un mari canon, Bertrand ; des amis à la pelle ; un boulot sympa ; une vie rythmée par des allers-retours entre France et Etats-Unis. Des recherches pour un article couvrant la rafle du Vel d’Hiv vont bouleverser cette vie tranquille. Julia comprend d’abord que l’Etat français avait une grande responsabilité dans cette hécatombe, elle remarque aussi que la plupart des Français ignoraient complètement cette page de l’Histoire et enfin, elle découvre une histoire saisissante, celle de Sarah.

Sarah est une fille de dix ans, Juive, qui est arrêtée avec ses parents par la police française le 16 juillet 1942. Jeune et naïve, elle pense qu’ils vont vite revenir à la maison, et pour préserver son jeune frère, Michel, elle l’enferme dans un placard secret, lui épargnant ainsi l’arrestation et lui promettant de revenir très vite. Vous devinez la suite. Après avoir été parqués au Vélodrome d’hiver, à Paris, Sarah et ses parents sont emmenés dans le camp de Beaune-la-Rolande où on sépare parents et enfants. L’horreur à l’état brut. Sarah se retrouve seule avec d’autres enfants, qu’on affame, à qui on rase la tête, qui en arrivent à se battre pour un croûton de pain. C’est grâce à la clémence d’un seul policier français qu’elle parvient, avec Rachel, une fille de son âge, à s’échapper de ce camp. Sarah n’a qu’une idée en tête : sortir son petit frère du placard.  Les deux fillettes sont recueillies par un vieux couple, Geneviève et Jules. Rachel est pourtant au plus mal, le médecin qui la soigne la dénonce et Sarah se retrouve encore une fois seule. Elle convainc le couple de la laisser aller à Paris pour libérer son frère et ils finiront par l’accompagner. La découverte du petit cadavre constitue l’acmé du livre : « La serrure finit par céder. Et la porte du placard secret s’ouvrit. Une odeur de pourriture la frappa comme un coup de poing. Elle s’écarta. Le garçon recula, effrayé. Sarah tomba à genoux. Un grand homme aux cheveux poivre et sel surgit dans la pièce, suivi de Jules et Geneviève. Sarah était incapable de dire un mot. Elle ne faisait que trembler, les mains plaquées sur les yeux et le nez pour couvrir l’odeur. » Le garçon dont on parle dans cet extrait n’est autre que le beau-père de Julia, le père de Bertrand.

Le roman est constitué d’une alternance de chapitres dédiés tantôt à Julia, tantôt à Sarah. Leurs chemins se croiseront par l’intermédiaire de William, le fils de Sarah, mais Julia ne verra jamais celle qui fut l’objet de tant de recherches puisqu’elle apprend que Sarah s’est donné la mort. Elle avait refait sa vie, fui la France pour les Etats-Unis en espérant mettre une croix sur son passé. Mais comment oublier une chose pareille ? Elle a choisi de partir sans rien révéler de son enfance à sa famille.

C’est Julia qui tient le rôle de messagère, elle fait le lien entre sa belle-famille qui a vécu dans l’appartement de Sarah après l’arrestation (on réquisitionnait les logements vides en deux temps trois mouvements sans se poser de questions sur les anciens occupants) et le fils de Sarah.

C’est du lourd, un livre qu’on le lâche pas et qui ne nous lâche pas.

Le dernier tiers du livre (la fin mise à part) m’a moins touchée, j’aurais voulu parler ici de l’excès de romanesque, des ficelles bien trop évidentes de l’intrigue, du pathos qui marche à tous les coups mais finalement, (malgré cette prétérition), je ne ferais pas ma chipoteuse. Nous avons là un livre fort, très fort, qui marque au fer rouge. Authentique et important je dirais, il représente le devoir de mémoire.

Une question reste en suspens, celle que je me suis posée déjà bien souvent, celle qui ne trouve pas non plus de réponse dans le livre : qu’a-t-on fait des coupables et des bourreaux ? Ces Allemands, ces Français à l’origine de toutes ces monstruosités ? Que sont-ils devenus ? Qu’ont-ils raconté à leurs enfants et leurs petits-enfants ?

Je crois qu’avec l’adaptation filmique qui s’en est suivie, cette œuvre de Tatiana de Rosnay a l’immense mérite de sortir des cendres un pan honteux de l’Histoire de la France. On a parlé du Vel d’hiv en 1994-1995, donc plus de 50 ans plus tard…Je fais aussi partie des personnes qui pensent qu’il faut se souvenir pour ne plus reproduire les mêmes erreurs. Et les mêmes erreurs ne sont pas loin d’être commises encore et encore, aujourd’hui en France, le plus souvent dans l’indifférence la plus totale.

Deuxième roman de cet auteur (non, je ne féminise pas les noms !) pour moi, bien plus marquant que ma première lecture.

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26 octobre 2010 2 26 /10 /octobre /2010 09:05

 

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Depuis que je l’ai reçu, tout m’a attirée dans ce petit livret : le titre, la couverture, le thème.

Je n’ai pas été déçue. Ce court roman pour les jeunes à partir de 10 ans raconte la mise en scène du célèbre mythe, Œdipe roi, réalisée par des élèves du CM2 et leur maîtresse, Mme Lecca. L’annonce du choix de la pièce par l’enseignante au début du texte mine l’ambiance, les élèves pensaient faire une suite au terrible Godzitor écrit et joué par eux l’an passé. « N’importe quoi ! » est la réaction unanime quand la maîtresse raconte la célèbre histoire : « Mme Lecca nous a expliqué que le roi, mort de peur d’être assassiné par son propre enfant (c’est vrai que c’est moche), lui ligota les pieds et demanda à un berger de le livrer aux bêtes féroces sur une colline derrière chez lui. Ils ne rigolaient pas, les Grecs, avec la magie. Coup de chance, comme dans Blanche-Neige, un autre berger sauva l’enfant au dernier moment mais il ne le donna pas aux sept nains, il le confia à un autre roi. Il faut dire qu’à cette époque-là, il y avait  des rois et des bergers partout. » Comme vous pouvez le constater, le mythe vu à travers le regard de jeunes enfants, prend une tournure comique.


Pour le jeu, ça donne ça :

   «  - Ô grand Oracle magique, nous t’apportons notre enfant ! a hurlé la reine.

-      Ô Grand Oracle, ma Reine dit pile la vérité ! (…) Il est né ce matin, mais je ne lui ai pas trouvé l’air honnête. J’ai dit comme ça à ma Reine : « Et si on allait voir l’Oracle, il est louche, ce gosse ! »

La metteuse en scène est assistée du premier de la classe, les deux ne cessent de reprendre les anachronismes et les improvisations des jeunes comédiens. C’est savoureux. Elle a bien du courage, cette maîtresse…

Un petit moment de plaisir !

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24 octobre 2010 7 24 /10 /octobre /2010 22:04

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       Je connaissais un peu Janine Boissard pour ces romans dédiés à la jeunesse. Comme elle passera dans un salon du livre qui se tiendra prochainement près de chez moi, je me suis décidée à découvrir sa prose pour adultes.
Effarement, indignation ! Je ne devais pas être belle à voir en lisant ce livre : yeux écarquillés ou hochements de tête navrés… Cette lecture m’a presque révoltée !

       Jean-Charles est tombé amoureux de Gabrielle immédiatement. Le plus naturellement du monde, ils ont habité ensemble, se sont mariés et ont fait deux enfants. Mais Jean-Charles découvre petit à petit que sa compagne ne pense qu’à elle et à son métier. C’est une méchante femme qui laisse son homme s’occuper de ses enfants, qui crie après lui parce qu’il n’a pas rincé la douche pleine de poils, qui ne cuisine pas, qui veut habiter dans un appart plutôt que dans une maison à la campagne, qui prend un amant et qui se fait avorter… !

       Certes, la quatrième de couverture m’avait prévenue : « Janine Boissard ose écrire ce que le prêt-à-penser interdit de dire : en imitant les hommes dans ce qu’ils ont de plus brutal, certaines d’entre nous mettent le couple en danger ». Mais quel manichéisme ! Gabrielle en prend pour son grade du début à la fin ! Elle n’a pas de cœur, elle est égoïste et son pauvre compagnon doit jouer à la femme ! C’est lui qui accepte de faire des concessions professionnelles, c’est lui le romantique qui déteste le sexe pour le sexe.

       Une édifiante leçon de la part de l’ami de Jean-Charles : «c’est nous, les romantiques ! On est peut-être des gros balourds, et certains, des brutes épaisses, n’empêche que la fleur bleue, c’est dans notre cœur qu’elle prospère. (…) les femmes sont plus pratiques, plus rationnelles. Exemple tiré de le rose : tu offres un bouquet à ta chère et tendre, qu’est-ce qu’elle fait ? Elle y plonge le nez. Et mine de rien, compte les fleurs. Plus il y en a, meilleur sera le parfum. Idem pour la bague de fiançailles : là, c’est la taille du diamant qu’elle évalue ».

Il y a aussi cet élégant bordel où Jean-Charles trompe sa femme pour l’unique fois. Les prostituées sont volontaires, consentantes et même ravies, nous dit-on.

       Cette impression que cette Madame Boissard et moi, on ne vit pas dans le même monde. Elle revendique clairement (je ne pense pas me tromper) le retour en arrière, les femmes à la maison et les hommes au boulot dans leur rôle de macho. J’y vais un peu fort. Je suis d’accord en partie avec le concept général de l’auteur, c’est vrai : les hommes et les femmes sont des êtres différents et leurs rôles respectifs ne sont pas interchangeables à volonté, mais quelle cruauté l’écrivain injecte dans sa vision de la femme qui ne veut pas se cantonner au statut de mère et d’épouse ! que de représentations surannées du couple !

       Si certains sont intéressés par ce thème-là, le livre se lit avec une grande facilité… et la couverture reprend un joli tableau de Magritte, « Le bouquet tout fait ». (Quoi ? je cherche des points positifs…)

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22 octobre 2010 5 22 /10 /octobre /2010 10:28

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Delerm est fidèle à lui-même, son dernier roman est court et évoque la substantifique moelle de la vie ou encore comment faire du moindre petit truc bidule vu/lu/entendu son bonheur quotidien.
Pendant la lecture, dans ma tête, ça a oscillé entre « J’aime », « J’aime pas ».

Arnold Spitzweg est un provincial venu à Paris et qui s’y plaît parce qu’il peut observer à loisir des quantités de mini-spectacles. Il ne connaît pas l’ennui ; dans une salle d’attente par exemple…  « je supporte très bien de m’intéresser indéfiniment à un bout de papier peint qui se décolle, une lézarde infime à l’angle du plafond, à la structure métallique des chaises, au désordre des magazines sur la table basse ». C’est un peu par hasard qu’Arnold crée son blog, il choisit alors de « ne rien faire et dire que l’on ne fait rien ». Il regarde et note ses observations. Une jeune fille à bicyclette l’occupe un petit moment puis c’est le tour d’adeptes du Tai-chi qui pratiquent leur activité en plein air, la fraîcheur d’une salle de cinéma un après-midi d’été caniculaire le comble le temps d’un film, les sons d’un accordéon le subjuguent…

Certains passages sont des étincelles dans une lecture somme toute assez ennuyeuse. Delerm est unique quant à la révélation des petits moments lumineux de vie, il les porte au-dessus de sa tête comme un trophée et nous donne, à chacune de ces occasions, une belle leçon. Arnold Spitzweg est également un personnage savoureux, sa bonhommie et sa nonchalance en font un être attachant. C’est cette histoire de blog qui, finalement (et paradoxalement ?), m’a déplu. On a l’impression que Delerm veut à tout prix apporter une touche de modernité à son écrit. Le blog n’est qu’un prétexte, je pense qu’on aurait vraiment pu s’en passer. D’ailleurs, le blog d’Arnold appelé « antiaction » connaît un succès foudroyant (et inexplicable, soyons honnête… des blogueurs qui racontent leur vie et décrivent ce qu’ils voient dans la rue, dans le square, dans leur ville… il y en a à la pelle, et en plus, notre Arnold ne répond jamais aux commentaires !), donc rapide succès qui lui ouvre les portes d’une maison d’édition. Mais Arnold refuse d’écrire un livre, et à la fin du roman, il mettra même un terme à son blog et sera plus Bartleby que jamais. D’où vient ce nom ? D’un personnage de Melville, solitaire, sans ambition et refusant de se mêler au monde ; le syndrome de Bartleby se définit comme « l’attitude littéraire de tous les auteurs ayant renoncé à la création non par impuissance mais parce qu’elle leur semblait dérisoire, inférieure en tous cas à l’intensité de la vie réelle. »

On pourrait même y voir un acte un peu prétentieux de la part de Delerm qui nous explique dans son livre à quel point sa manière de voir la vie est digne d’intérêt. Je préfère quand il fait dans la simplicité…

Donc pour moi, ce livre n’a rien à voir avec le petit chef-d’œuvre, La bulle de Tiepolo.

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18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 23:00

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J’ai découvert la suite de la trilogie en mode écoute, encore une fois. Disons-le tout de suite, j’ai moins aimé.

On retrouve les mêmes personnages : Mikael Blomkvist d’une part, qui poursuit son travail de journaliste pour Millenium et Lisbeth Salander d’autre part, qui vit isolée du reste de la société mais dont les traits sont encore plus nets que dans le tome 1. Comme pour Les hommes qui n’aimaient pas les femmes, les deux protagonistes sont séparés, leur chemin se croiseront parfois virtuellement, Lisbeth fourrant toujours et encore son nez dans l’ordi de Mikael.

Dag et Mia Svensson, respectivement journaliste free lance et thésarde, écrivent au sujet des hommes haut placés qui participent au réseau de prostitution rapatriant des filles baltes en Suède. Le livre de Dag, sponsorisé par Millenium s’apprête à être publié quand le couple se fait sauvagement assassiner. C’est Mikael qui les découvre mais ce sont les empreintes de Lisbeth Salander qu’on trouve sur l’arme du crime abandonnée dans le couloir devant l’appartement des Svensson. Chasse à la femme décrite très vite comme une malade mentale, lesbienne et sataniste. Lisbeth avait amassé un joli pactole en détournant de l’argent à la fin du premier tome, elle l’utilise pour se cacher.

Le corps de Nils Bjurman, le tuteur de Lisbeth, est également retrouvé sans vie quelques heures après ceux de Dag et Mia. Encore un lien avec Lisbeth. Au début, seul Mikael ne croit pas à la culpabilité de son ancienne maîtresse. Il mène l’enquête. Que ceux qui souhaitent découvrir un jour le livre, s’arrêtent ici. Mikael tombe régulièrement sur un nom lié au commerce du sexe mais aussi aux découvertes que Dag s’apprêtait à faire : Zala. Il finira par obtenir la clé de l’énigme : Zala, de son vrai nom, Alexander Zalachenko, est en réalité le père de Lisbeth (et moi je l’avais deviné !!!), un tortionnaire,  un espion protégé par la Säpo, les services secrets suédois. Aidé par son fils (le demi-frère de Lisbeth), un « géant blond » qui a la particularité d’être exceptionnellement fort et grand mais aussi de ne rien ressentir physiquement, il traque Lisbeth. Insensibilité totale pour Ronald Niedermann (c’est bien facile, n’est-ce pas, pour combattre !?). Les deux ne veulent qu’une chose : tuer Lisbeth afin que leur secret soit gardé, l’identité de Zala ne doit pas être révélée et leurs petites activités lucratives doivent se poursuivre.

 

J’ai trouvé le roman ... presque féministe. Lisbeth est une petite poupée fragile en apparence, qui mène le combat comme le plus féroce des guerriers. Elle ne montre jamais ses sentiments mais respecte certains principes. C’est une justicière qui ne fait du mal qu’aux « méchants ». D’autre part, les hommes sont, pour la plupart, considérés comme des sadiques machistes, utilisant leur pouvoir masculin ou hiérarchique pour détruire les femmes. Le tome 1 déjà tournait autour de cet axe.

On ne peut que s’attacher à cette Lisbeth qui n’a vraiment pas de chance dans la vie mais qui arrive tout de même à sauver sa peau grâce à son intelligence, son agilité et ses dons.

 

           Alors, qu’est-ce qui m’a dérangée dans ce volume ?

Les invraisemblances, la fin du roman en est truffé : l’alarme qui se déclenche puis ne se déclenche plus, le gros costaud super puissant qui se laisse facilement attacher à un panneau de signalisation, les armes que Lisbeth trouve à proximité à la demande, le fait qu’elle parvienne à se déterrer toute seule (c’est vraiment bidon !).

Autre hic : les longueurs (l'appart de Lisbeth est décrit dans les moindres détails, c'est une annonce pour agence immobilière ou quoi?) et les imperfections de la langue et du style ; j’ai trouvé plus d’erreurs dans ce tome-ci que dans le premier, les lourdeurs sont parfois pénibles. Les personnages hochent la tête du début à la fin, donc j’ai eu droit à une trentaine (au moins, je ne les ai pas comptés) de « Il (ou « elle ») hocha la tête ». Peut-être que c’est le livre audio et le fait qu’on entend le texte qui rend ces gaucheries plus flagrantes. ( ?)

Enfin, âmes sensibles s’abstenir : la violence et la noirceur constituent le fil directeur de l’histoire. Ca m’a souvent remuée.

 

Je ferai donc une petite pause Millenium pour écouter un peu de musique et laisserai passer les vacances avant d’attaquer le dernier tome de la trilogie.

Millenium 2 est sorti au cinéma en juin 2010. Personnellement, je n’en ai pas entendu parler mais je rajoute une petite photo de la tête de l'héroïne dans le film :

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