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11 janvier 2011 2 11 /01 /janvier /2011 19:01

 

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Rohhhh, je suis déçue d’avoir été déçue. J’avais mis de grands espoirs en ce roman américain à la séduisante couverture…

            Le narrateur, Gabriel,  est un adolescent de 17 ans qui a perdu père et mère, et, parce qu’il s’est fait renvoyer de l’école pour avoir commis quelques bêtises nicotiniques, se retrouve à vivre avec son frère, Spencer, de 10 ans son aîné. C’est alors que Gabriel entend parler de Lilian Dawes comme d’une femme naturellement belle et attirante. Il l’entraperçoit la première fois à cheval puis la surprend en train de danser le tango dans un bar cubain avant d'entendre dire qu’on l’aurait vue à Venise avec un faux comte italien et qu’elle voyageait sous un autre nom… Les apparitions fugaces de cette jeune femme mystérieuse aux multiples talents rythment le roman jusqu’au moment où Gabriel entretient enfin une relation (amicale) plus stable avec elle. Evidemment, le grand frère Spencer n’a d’yeux que pour Lilian et les deux compères sont très vite comparables aux mouches sur un pot de miel…

            Pourquoi n’ai-je pas aimé cette description de la jeunesse dorée (et moins dorée) newyorkaise des années 50 ? Je me suis ennuyée. J’ai eu un mal fou à me raccrocher à l’intrigue que j’ai trouvée maigrichonne, les nombreux pseudos de Lillian et la naïveté de Gabriel m’ont agacée. Est-elle artiste, espionne, aventurière ? nous demande le texte de la quatrième de couverture. On n’en sait trop rien, un peu de tout ça sans doute mais … je m’en fichais.

Il est vrai que ma lecture s’est prolongée, que je n’ai pas eu l’occasion de lire des longs passages qui m’auraient peut-être permis de m'immiscer beaucoup plus dans l’atmosphère du bouquin.

Voilà quoi.

Pour terminer sur quelques notes positives car il y en, je n’ai pas détesté le roman non plus, certains personnages m’ont fait sourire, à commencer par l’excentrique Tante Lavinia, grosse bourgeoise imbue d’elle-même, ne jurant que par son chien qu’elle considère comme un noble, et distribuant des cadeaux en veux-tu en voilà. Spencer n’est pas mal non plus dans le rôle de l’artiste incompris.
Et surtout, certains passages m’ont fait penser à Irving par leur humour. Les préoccupations de Gabriel se résument à peu près à cela : « J’attrapai une poignée de chocolats, espérant en trouver un au caramel ou à la noix de coco. Nous avions depuis longtemps perdu la fiche qui accompagnait la boîte, si bien que la seule façon de savoir quel chocolat on mangeait, à moins d’y goûter, était de piquer une épingle par en dessous et de regarder la couleur de la petite perle qui en sortait. De cette façon, on pouvait, ni vu, ni connu, reposer ceux qu’on n’aimait pas. » Fumer est également une activité étrange pour le narrateur, « une sensation désagréable, comme de se brosser les sourcils dans le mauvais sens ».

Il y a enfin cette belle citation que j’ai déjà rencontrée sur de nombreux blogs : « Apprendre à connaître quelqu’un est un plaisir à savourer, comme du chocolat. On ne peut pas l'avaler tout rond, il faut le laisser fondre lentement afin que le palais en goûte chaque infime nuance. »

Il y a de quoi, me direz-vous à raison, d’aimer ce livre, mais la magie n’a pas opéré dans ma petite tête… Le texte est remarquablement bien écrit mais justement, pour moi, c’est un bijou qu’on aurait tant et tant poli et travaillé, qu’il en aurait perdu son éclat.

Pour lire un avis résolument enthousiaste, allez donc voir L’Irrégulière !

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9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 00:00

 

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            Après la lecture d’Incognito, je n’allais pas m’arrêter en si bon chemin et c’est avec plaisir que j’ai retrouvé Grégory Mardon, à la fois illustrateur et scénariste pour cet album haut en couleurs et en émotions. C’est toujours Jean-Pierre qu’on accompagne, vous vous souvenez, ce gars un peu gauche, veule et insignifiant d’Incognito, mais cette fois-ci c’est un Jean-Pierre enfant qui se fait le narrateur. A huit ans, le garçon vit dans le Pas-de-Calais avec ses parents. Il nous présente son village, ses habitants, son quotidien d’élève, ses jeux, son copain Cyril. De petits morceaux de vie dans lesquels chacun se retrouvera.
Une vie à la campagne décrite avec tendresse et simplicité. Le maître d’école rustre et imposant, la nature rude et parfois hostile, la jolie camarade de classe dont on tombe amoureux, le géant du village et sa famille suspectée de consanguinité, le meilleur copain bien plus au courant des choses de la vie que Jean-Pierre.

            Cette BD est excellentissime, elle chatouille nos souvenirs en les ressuscitant à chaque page, elle est à la fois drôle et émouvante, nous projetant dans notre enfance comme peu de films sont capables de le faire. On redevient gosse en faisant les mêmes bêtises que Jean-Pierre, on connaît ses hontes, ses peurs, ses humiliations. On vit avec lui la séparation de ses parents mais aussi les joies de la fête d’école, la découverte de la sexualité, de la mort ou de la culpabilité.


Quelle réussite ! Cet album  qui m’a complètement tourneboulée est un hymne à la vie. Tout simplement.

            Pour ceux qui n’avaient pas apprécié ma mention des nombreuses hachures dans Incognito, sachez qu’elles sont presque absentes de cet ouvrage et ont laissé la place à des couleurs plus gaies.

            Je ne l’ai pas encore dit ? C’est un coup de cœur ! L’année commence bien…

 

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6 janvier 2011 4 06 /01 /janvier /2011 09:37

 

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            Résumer Beckett sans passer pour une demeurée, hum… tâche plus qu’ardue. Mais allons-y !

La nouvelle a été écrite en 1946.

            Le narrateur est un vagabond. Le texte commence par une réflexion sur la mort, l’homme préfère les morts aux vivants, ils sentent meilleur, il préfère les cimetières à la foule grouillante de vie.

            Il squatte souvent un vieux banc et se sent dérangé, un jour, par la présence d’une femme, Lulu, qu’il surnomme Anne. Est-il bien utile de dire que ces deux personnages ont des comportements plus qu’étranges ? Ils se revoient régulièrement sur ce banc sans parler. Elle l’ennuie car il doit lui céder un bout de place et ne peut plus s’allonger comme il le faisait auparavant. Elle lui propose de poser ses jambes sur ses cuisses, il accepte et cela lui procure un petit émoi mais ne le satisfait pas entièrement. Il lui demande de ne plus revenir, quitte lui-même cette place quelque temps, ils jouent au jeu du chat et de la souris mais se retrouvent tout de même.

            C’est à ce moment-là qu’il ressent ce qu’il appelle cet « affreux amour ». Elle l’emmène chez elle et se comporte avec lui comme avec un malade ou une personne âgée, non, c’est plutôt lui qui veut qu’elle subvienne à ses besoins. Il occupe une chambre de son appartement, elle lui apporte à manger, lui change son « vase de nuit » quotidiennement, et surtout, ce qui lui plaît chez elle, c’est qu’elle parle peu. Parfois, elle se met nue, mais lui n’a pas l’habitude de se dévêtir, il a toujours vécu habillé, a parfois enlevé une couche à la belle saison… Il entend souvent cris et gémissements provenant de la pièce jouxtant sa chambre qu’il ne quitte jamais, et découvre ainsi que sa compagne est sans doute prostituée. Un jour, elle lui apprend qu’elle attend un enfant de lui, mais il faut qu’elle lui montre son ventre arrondi pour qu’il la croie vraiment, et encore, il lui demande s’il ne s’agit pas de ballonnements. La naissance de l’enfant fait fuir le narrateur. La nouvelle s’arrête sur les cris du bébé et de sa compagne qui le rappelle à elle :

« Je me mis à jouer avec les cris un peu comme j'avais joué avec la chanson, m'avançant, m'arrêtant, m'avançant, m'arrêtant, si on peut appeler cela jouer. Tant que je marchais, je ne les entendais pas, grâce au bruit de mes pas. Mais sitôt arrêté je les entendais à nouveau, chaque fois plus faible certes, mais qu'est-ce que cela peut faire qu'un cri soit faible ou fort ? Ce qu'il faut, c'est qu'il s'arrête. Pendant des années, j'ai cru qu'ils allaient s'arrêter. Maintenant, je ne le crois plus. Il m'aurait fallu d'autres amours, peut-être. Mais l'amour, cela ce ne se commande pas.»

Beckett a piqué le titre d’un roman de Tourgueniev pour en faire tout autre chose, une œuvre déroutante, pessimiste et déstabilisatrice, à la fois emplie de poésie et de grotesque. Le lecteur est toujours malmené et bousculé, il passe du sourire à la grimace en une phrase sur fond d’absurde.

Ca m’a fait du bien (quoique le terme est sans doute mal choisi !) de retrouver Beckett, mais pour être tout à fait honnête j’étais contente que l’œuvre fût courte !

Je l’ai découverte en livre audio. L’idée de lire la nouvelle en sa version papier reste dans un coin de ma tête.

Deux citations révélatrices du style de notre auteur irlandais :

« Savez-vous où sont les cabinets? dit-elle. Elle avait raison, je n’y pensais plus. Se soulager dans son lit, cela fait plaisir sur le moment, mais après on est incommodé. »

« Elle se mit à se déshabiller. Quand elles ne savent plus quoi faire, elles se déshabillent, et c'est sans doute ce qu'elles ont de mieux à faire. Elle enleva tout, avec une lenteur à agacer un éléphant sauf les bas destinés sans doute à porter au comble mon excitation. C’est alors que je vis qu’elle louchait.»

 

Pour finir, citons la réplique de Hamm, le personnage principal de Fin de partie qui résume assez l’esprit beckettien :

« Vous êtes sur terre, c'est sans remède ! »

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1 janvier 2011 6 01 /01 /janvier /2011 00:00

Qu’une bonne étoile vous accompagne à chaque instant, que vos journées soient embellies par des centaines de sourires, que les nouvelles soient toujours bonnes, qu’une main amie et attentive soit toujours tendue vers vous…

 

Excellente année 2011 

 

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29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 18:18

           

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              Une BD choisie au hasard et une jolie surprise. Petits drames humains, quotidiens, réalistes.

             Jean-Pierre se croit invisible et transparent. Sa vie semble plate et insignifiante jusqu’à ce qu’il rencontre, par accident puisqu’il s’est fracturé le péroné devant chez elle, Bérénice. Bérénice lui plaît, elle est affable et plantureuse, attirante et délicate. Comble de chance, elle est kinésithérapeute et c’est elle qui s’occupera de la rééducation de Jean-Pierre. Mais Bérénice cache un secret connu des lecteurs uniquement : elle vit avec son frère handicapé et le jeune homme en chaise roulante peut se révéler un compagnon de vie tendre et serviable mais aussi parfois un être redoutable de jalousie, de cruauté, de perversité et d’agressivité. Il va jusqu’à réclamer que Bérénice couche sous ses yeux avec un homme. Cet homme sera Jean-Pierre…

            La fin de la BD est plus qu’étrange et le lecteur fait un pas dans le fantastique et fantasque proche de l’univers d’Almadovar (l’influence de la commedia dell’arte n’est pas loin non plus), tout en tenant par la main le genre policier. En tous cas, l’album donne à voir un aperçu d’un monde contemporain avec une incroyable justesse. On ne peut y rester indifférent.

            Les dessins, quant à eux sont grisés et hachurés (je ne connais pas la terminologie exacte, si un spécialiste veut bien m’éclairer ?), l’ombre est omniprésente, à l’image des personnages pour le moins énigmatiques.

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29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 10:03

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         Un petit livre que j’ai choisi au hasard, dans un supermarché, chose assez rare. Pas tout à fait au hasard en fait puisque je me suis fiée au nom de l’auteur dont j’avais lu, il y a des lustres, La Voyeuse interdite (à lire absolument !)

         Une histoire d’amour. Moderne car la narratrice (qui est, tiens, comme c’est bizarre ! une romancière de 39 ans) rencontre un jeune lecteur, Paul, pour qui c’est le coup de foudre, et c’est par mails que les deux tourtereaux correspondront de longues semaines avant de se revoir.

Nina Bouraoui décrit donc, par l’intermédiaire de ce je qui pourrait être autobiographique, les circonvolutions de l’amour et de la passion. Le livre se compose d’un seul paragraphe, comme un seul souffle ou un seul plongeon dans l’océan de cette relation si particulière, avec ce que ce plongeon a de fou, d’insensé, mais aussi de palpitant, se situant à l’exacte frontière entre la vie et la mort, entre le bonheur et le désespoir.

         Mon avis est mitigé : quand on est femme (pas seulement, me direz-vous ?), lire une histoire d’amour de temps en temps, une vraie de vraie, ça fait du bien, c’est comme suçoter un caramel d’antan. Certaines citations m’ont bien plu, comme l’atteste la fin de mon billet. Et puis, on s’y retrouve quelque part dans cette histoire, avec ce petit quelque chose de déjà vécu. Mais, car il y a forcément un mais, certains poncifs sont plus que rebattus : « Je pensais que l’amour était aussi un jeu, qu’il fallait garder la magie comme on garde un feu, les sentiments s’éteignant par manque de vigilance », et surtout, l’idylle est … comment dire, peu crédible ? Je ne veux pas paraître cruelle mais la narratrice a 39 ans, l’objet de toutes ses attentions, Paul, en a 23 et il est sublimement beau (on aurait d’ailleurs pu souhaiter une édition illustrée !) mais les femmes de son âge ne l’intéressent pas (bien sûûûr…), il est fasciné par l’écriture de la romancière qui l’inspire tant (bien sûûûr…) Enfin, ça fait un peu conte de fée, quoi. Sauf, sauf, que l’impression finale est relativement négative. La peur prédomine dans cette relation si fragile, intense mais fine comme un cheveu d’ange qui menace à tout moment de craquer.  En cela, je crois que le roman est authentique et vrai.

         Chose unique (enfin, pour moi, c’est la première fois que je trouve cela) : la quatrième de couverture nous propose, en extrait, la toute fin du roman. J’ai trouvé ça bizarre…

 

Ces fameux extraits que j’ai appréciés :

« Il logeait sous ma peau comme une matière vivante ».

« Il distribuait des parts de sa beauté ».

« Il fallait trouver quelqu’un qui ferait oublier. Oublier la peur. Oublier la violence. Oublier la jeunesse perdue. Oublier le vide. Oublier la nuit qui nous aspirait. Oublier l’idée que nous allions tous un jour disparaître et que d’autres danseraient à nos places sur les mêmes chansons ».

« Les livres constituaient une résistance au vide (l’empilement des mots comme une échelle vers le ciel) »

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26 décembre 2010 7 26 /12 /décembre /2010 06:00

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         C’est Alwenn qui m’a tentée, et si drôlement bien tentée qu’après avoir lu son billet, j’ai immédiatement commandé la BD en question. Je bénis cette impulsion bienheureuse, cet ouvrage est un pur délice !!! Je pense l’avoir lu du début à la fin avec le sourire aux lèvres, ponctuant ma lecture de « rhoooo » et de « ha, ha, ha ! ». Alwenn a raison, les onomatopées ont bien leur place dans la critique de ce chef d’œuvre. Quand on aime, on ne trouve plus ses mots.
         Mais de quoi s’agit-il ? Catherine Meurisse, dessinatrice et illustratrice chez Charlie Hebdo mais aussi pour d’autres journaux et magazines, revoit, à sa manière, la littérature française du Moyen-âge au XXème siècle. Elle croque donc certains des écrivains les plus connus, les relie parfois entre eux, invente une histoire autour d’eux, emmène le lecteur sur la charrette de Lancelot, aux abords de la Loire près du fief de Rabelais, dans la chambre du père Goriot, ou encore, dans le salon de Proust. C’est divin. Ces écrivains tous morts reprennent vie, ils sont drôles, sensibles et surtout terriblement attachants. Tellement attachants qu’on en veut encore !

Ce Lagarde et Michard revu et corrigé est jubilatoire et indispensable à toute bibliothèque qui se respecte !

        Je ne vais pas m’en aller sans vous citer quelques exemples. Comment résister aux quatre hommes, Proust, Radiguet, Cocteau et Gide qui s’apprêtent à sortir, un soir, voir leur copine Colette, tels quatre potes toujours prêts à gaudrioler et à se lancer des vannes ? Eh oui, c’est bien aux Beatles qu’ils ressemblent…

 

Ou encore Zola qui passe sa journée à se planquer dans un grand magasin, dans un train, dans les rues de Paris, dans un estaminet,… qui rentre chez lui et qui dit à sa femme « Chéri, je suis rentré de chez les Rougon-Macquart » et elle de répondre « Va te laverles mains ».

Ou encore le conflit Sartre-Céline : l’existentialiste avoue à Beauvoir : « On peut dire qu’en lisant Bagatelles pour un massacre, j’ai eu la nausée et les mains sales ! »

Ou encore cette madeleine qui fit temps jaser. Cocteau cherche le souvenir de son Radiguet en buvant son thé accompagné de l’inévitable madeleine. Il interroge sa tasse : « Raymond, où es-tu ?  … Tu préfèrerais peut-être un petit beurre ? »

       S’il y en avait peut-être une à retenir, ce serait l’illustration finale, où tous les écrivains réunis font la fête, dansent et se soûlent au rythme des sons de l’orchestre Lagarde & Michou.

J’ai un seul regret : ne pas avoir eu cette BD entre les mains lors de mes études de lettres !

Une question reste en suspens : est-ce que qu’une personne hermétique à la littérature française pourrait aimer et apprécier à sa juste valeur cette BD ? Je n’en suis, hélas ! pas sûre…

Puisque c’est encore un peu Noël, moi je demande une BD par écrivain à Madame Meurisse.  Donc, autant de BD que d’écrivains (ben quoi ? c’est Noël, on peut rêver…).

 

 

 

 

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24 décembre 2010 5 24 /12 /décembre /2010 10:59

 

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... presque, dans quelques heures... et pour vous, j'ai trouvé une ancienne représentation du Père Noël. Il a peu changé, le gaillard, finalement!

 

une photo plus insolite encore, celle d'une plage en Inde, métamorphosée pour la fin de l'année :

 

 

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Puissiez-vous être gâtés, gâter vos proches, puissiez-vous sourire et faire sourire ceux qui vous aiment...

Je vous souhaite de très JOYEUSES FETES DE NOEL !!!

 

 

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23 décembre 2010 4 23 /12 /décembre /2010 13:22

 

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Certains savent que Gide est un de mes écrivains fétiches et je suis ravie de découvrir, encore, des livres qui m’étaient inconnus il y a quelques jours…

La Porte étroite, c’est une lutte entre deux forces apparemment contraires : l’amour et la vertu. Jérôme, le narrateur, s’éprend de sa cousine, Alissa. Alors que cet amour réciproque semblait mener à une union officialisée, ils apprennent que Juliette, la jeune sœur d’Alissa est, elle aussi, éprise de Jérôme. Dans ces conditions, le mariage ne se fera pas. Pourtant, Juliette arrive à oublier son premier amour, se marie avec Edouard et quitte la demeure familiale. Alissa renonce néanmoins aux joies simples de l’amour pour se tourner vers un idéal inaccessible. Elle s’en remet à Dieu : « Grâce à toi, mon ami, mon rêve était monté si haut que tout contentement humain l’eût fait déchoir. J’ai souvent réfléchi à ce qu’eût été notre vie l’un avec l’autre ; dès qu’il n’eût plus été parfait, je n’aurais plus pu supporter … notre amour. »

Nous suivons à travers ce roman initiatique l’évolution des sentiments et la progression du renoncement d’Alissa. Se voyant peu et s’écrivant beaucoup, les deux êtres semblent indissociables, unis pour toujours : « O mon frère ! je ne suis vraiment moi, plus que moi, qu’avec toi… » mais Alissa vise plus haut, toujours plus haut, et leur relation virtuelle et platonique cède peu à peu la place à une ambition plus élevée. Alissa prononce ainsi des phrases cruelles à l’égard de son bien-aimé : «  De loin, je t’aimais davantage  » ; « nous ne sommes pas n’a pour le bonheur  » ou encore : « Tu tombes amoureux d’un fantôme  ». Cette recherche d’absolu et d’abnégation conduira pourtant les deux amoureux au malheur. Alissa mourra seule et incomprise et Jérôme n’aura plus que le journal intime de sa promise pour se consoler. Elle écrit : « Lorsque j’étais enfant, c’est à cause de lui que je souhaitais d’être belle. Il me semble à présent que je n’ai jamais « tendu à la perfection » que pour lui. Et que cette perfection ne puisse être atteinte que sans lui, c’est, ô mon Dieu ! celui d’entre vos enseignements qui déconcerte le plus mon âme  ». Cette remarque est importante. Pour Alissa, l’amour éprouvé pour Jérôme n’est qu’un tremplin pour atteindre une perfection éloignée des réalités terrestres. Plus loin dans son journal, elle écrira « Mon Dieu, vous savez bien que j’ai besoin de lui pour Vous aimer », cette ambigüité, cette complexité suivra les deux êtres jusqu’au bout et sera la source de souffrances immenses. Mais pour Alissa, ce sacrifice est nécessaire, le chemin étant inévitablement douloureux, long et « étroit ». « la route que vous nous enseignez, Seigneur, est une route étroite – étroite à n’y pouvoir marcher deux de front ».

Juliette, la sœur d’Alissa, pourrait symboliser la raison qui se rallie aux joies terrestres, pratiques et maternelles. Elle préfère l’ordinaire à l’extra-ordinaire, le réel à l’idéal et… la vie à la mort. C’est en tous cas ainsi que j’ai perçu le récit. Je crois aussi qu’on peut voir en Gide un défenseur des bonheurs simples et accessibles. La porte étroite  est le versant opposé de L’Immoraliste  qui célèbre la liberté des sens, et aussi la première œuvre à succès de Gide.

J’ai trouvé quelques points communs aussi entre ce récit et L’école des femmes, ne serait-ce que pour la forme, les deux se veulent plus ou moins autobiographiques, l’un comme l’autre nous présentent un journal intime ; et on sait que Gide était à la fois diariste et épistolier.

Pour finir avec un peu plus d’humour (parce que l’œuvre est triste, je ne peux vous le cacher), je vous renverrai à l’atmosphère créée par Gide, délicieusement surannée, un brin désuète, qui, inévitablement, fait sourire…  ou dites-moi si vous avez les mêmes loisirs et occupations que nous personnages : « nous occupâmes la fin du jour à relire Le Triomphe du temps de Swinburne, chacun de nous en lisant tout à tour une strophe ». Et puis, on se soigne au lait. Cure de lait quand ça va mal.

La relecture de L’Immoraliste est au programme de ces prochains mois…

 

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22 décembre 2010 3 22 /12 /décembre /2010 00:00

 

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Ce n’est pas une parodie de conte à proprement parler mais un mini-roman fantastique dont le thème principal est Le Petit Chaperon rouge

Carmilla et Odilon sont deux enfants buveurs d’encre ; à la manière des vampires assoiffés de sang, il leur faut leur ration de lecture qu’ils aspirent avec une paille-tandem (ils sont amoureux, nos deux loulous). Ca se corse quand ils lisent le conte du Petit Chaperon rouge car ce ne sont plus eux les buveurs, mais les personnages du conte ! Les enfants se retrouvent donc dans l’histoire elle-même à tailler une bavette avec le loup et le chaperon qui, par besoin d’évasion, décident de se faire remplacer. Problème : Odilon métamorphosé en loup ne veut absolument pas dévorer son amoureuse, Carmilla. Il ne veut pas mais la faim le tenaille… C’est tant bien que mal qu’ils arrivent à la maison de la mère-grand. Et Odilon-le loup sent qu’il ne va pas résister avec elle… Mais il s’avère que c’est Draculivre, l’oncle de Carmilla, qui a pris la place de la mère-grand pour sauver les deux enfants. Tout le monde retrouve son histoire et tout est bien qui finit bien !

J’ai bien aimé cette histoire, gentillette, attendrissante et drôle. Il paraît qu’elle fait partie de toute une série appelée Draculivre. Je découvrirai sans doute d’autres aventures d’Odilon sans trop tarder…

Je m'autorise un petit bémol, les illustrations signées Martin Matje, très simples, m'ont moyennement plu.

La défense du Chaperon justifiant sa fuite hors du conte :

"Le loup et moi, nous en avons assez de vivre toujours la même histoire. Alors nous avons décidé de prendre la paille d'escampette et d'aller respirer l'air du dehors."

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