Overblog Tous les blogs Top blogs Littérature, BD & Poésie
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
MENU
20 décembre 2010 1 20 /12 /décembre /2010 22:25

L'Irrégulière m'a proposé ce tag. Tout simple : cinq cadeaux-livres pour cinq personnes très différentes. Voilà ce que ça donne chez moi...

 

 

1.     A un ou une gastronome, qui aime manger et découvrir de nouvelles saveurs… Je rajoute, si j’étais cruelle, je l’offrirais à quelqu’un qui fait un régime (mais je ne le suis pas , hein…) : Une gourmandise de Muriel Barbery

 2.     A quelqu’un qui a besoin de faire un point sur sa vie, qui réfléchit à son passé, son avenir… : Les Mémoires d’Hadrien de Marguerite Yourcenar

 3.     A celui ou celle qui a besoin d’évasion mais surtout de douceur et de langueur, mon petit coup de cœur : La Bulle de Tiepolo de Philippe Delerm

 4.     A un fan de polars, ce serait, sans aucune hésitation, l’original 40 ans, 6 morts et quelques jours de Victor Rizman qui a, en plus, la gentillesse de laisser un message sur les blogs évoquant son roman.

5.   A un amoureux des voyages, à un pied marin ou encore à un Vénitien dans l’âme, ce serait mes deux Claudie Gallay adorés : Les déferlantes et Seule Venise.

 

Prenez, prenez le tag, c’est Noël !

 

Partager cet article
Repost0
20 décembre 2010 1 20 /12 /décembre /2010 10:28

 

null

 

 

          Nouvelle parodie de conte avec une Cendrillon qui, comme le titre l’indique si bien, est totalement modernisée. Le prince, fils de roi a laissé la place à un beau gosse, fils de réalisateur de cinéma ; la gentille marraine est ici une fée intergalactique super cool ; Cendrillon doit gérer les tâches ménagères mais aussi les devoirs de ses méchantes sœurs, Adélaïde et Cunégonde. La trame de l’histoire est donc identique à celle que nous connaissons mais revue au goût du jour.

          Le texte se présente sous la forme d’une courte pièce de théâtre qui est assez rigolote. Cendrillon, quoiqu’innocente puisqu’elle n’a jamais rien vu du monde, est une jeune fille drôle, désinvolte et malicieuse.

          Encore une fois, c’est un texte pour les plus jeunes, l’édition indique « 8-10 ans » mais je crois qu’il conviendrait aussi à des sixièmes.

Un petit extrait…

CUNEGONDE, qui fouillait dans le linge repassé en jetant tout par terre Cendrillon ! Tu n’as pas repassé mon chemiser en soie ? Et mon nouveau pantalon, tu as fait la longueur ?

CENDRILLON. Oui, oui, c’est fait. Mais le chemisier en soie n’était pas sec, alors j’ai repassé la chemise rouge…

CUNEGONDE, hors d’elle. Quoi ? La chemise rouge ?... Tu es tarée ou quoi ? Tu veux que j’aie l’air d’une paysanne à la soirée de Maximilien ?

CENDRILLON. Une soirée ?... Vous allez à une soirée ?... C’est qui, Maximilien ?

ADELAÏDE, minaudant. Maximilien Pleindefric, voyons, le fils du grand réalisateur de cinéma !

CUNEGONDE, minaudant elle aussi. C’est son anniversaire et il nous a invitées !

ADELAÏDE. Il paraît que son père veut en profiter pour faire un casting…

CENDRILLON. C’est quoi un castine ?

ADELAÎDE. Un « castinggg », bécasse ! Il essaie de trouver la vedette qui jouera dans son prochain film…

 

Partager cet article
Repost0
18 décembre 2010 6 18 /12 /décembre /2010 16:16

 

 

null

 

          Noël est une période bien entendu propice à la lecture de contes. J’en lis à mes enfants, j’en étudie avec mes sixièmes ; j’ai voulu tester des routes secondaires. Je vous présenterai donc, dans les jours à venir, une série de parodies de contes.

Ma première lecture, La Laide au Bois Dormant reprend bien évidemment La Belle au Bois dormant.

L’histoire, au départ, est similaire à celle que nous connaissons tous. Sauf que la reine donne naissance à deux enfants, deux jumelles, une belle (dont le parcours est le même que celui du conte de Perrault) et une laide. La fille laide est rejetée de sa mère d’emblée, elle est cachée et oubliée dans le sous-sol du château. C’est la fameuse treizième sage-femme (vous vous souvenez, celle qui est très en colère pour ne pas avoir été invitée à la fête pour la naissance de la Belle) qui s’occupe du laideron et l’appelle Lady.

La fille abandonnée renaît une seconde fois quand le couple royal, la Belle, le château et tous ses habitants s’endorment d’un sommeil de cent ans. Elle visite tous les endroits qui lui étaient interdits ; transforme, avec l’aide d’une grenouille, sa chère maman indigne en pou (d’où l’expression « moche comme un pou ») ; s’occupe des habitants du palais comme de ses poupées ; et enfin, elle vieillit. Lorsqu’elle atteint l’âge honorable de cent ans, un prince plus valeureux que les autres, parvient à traverser les ronces qui ont envahi les alentours du château, et comme chez Perrault, la Belle mais aussi tous les êtres vivants se réveillent comme s’ils s’étaient endormis la veille… La Laide, quant à elle, a la joie de retrouver son visage de jeunesse et elle en oublie sa laideur.
          Un des derniers paragraphes : « Lady fut tellement heureuse de voir tout le château reprendre vie, toutes ses « poupées » se lever, parler et rire, qu’elle ne put dire un seul mot et monta dans sa chambre essuyer les larmes de bonheur qui avaient coulé sur ses joues. »

Il n’y a que le roi qui s’étonne de voir un pou à ses côtés.

J’ai parfois souri en lisant ce livre très court. C’est une lecture facile, certes réservée aux plus jeunes, mais l’humour aurait dû être un peu plus présent, je trouve.

Le texte est accompagné d’illustrations savoureuses réalisées par Nadja. Je suis trop paresseuse pour insérer une photo à mon billet mais j’ai bien aimé celle qui montre la Laide habillant ses « poupées » en fonction des saisons. Et on la voit s’occuper de son père, le roi, avec sa barbe à la Robinson, et lui enfiler un tee-shirt disant « I love pou ». Il y a quelques subtilités parsemées dans les images (plus que dans le texte, d’après moi). Tous les personnages sont d’ailleurs des laids en puissance, avec un nez immense.

 

Partager cet article
Repost0
16 décembre 2010 4 16 /12 /décembre /2010 12:16

 

 

  null

 

Le procès de Kamala et ses amis leur permet de sortir de prison. Emy et un Jarawal souffrant se retrouvent enfin (ou encore ?) et l’avenir semble être de meilleur augure puisque Jarawal aperçoit également l’avatara. L’épilogue nous présente Kamala lisant le journal intime d’un ancien colonel britannique de l’Armée des Indes, qui n’est autre que son arrière-grand père. La dernière planche nous apprend que Jarawal a reconnu Jay comme son fils pour que Kamal puisse lui succéder, et que Jay et Kamala vivent toujours à Khalapour. 

 

Est-ce la loi des séries (encore !) ou cette BD en particulier ? Ce dernier tome (je sais qu’une suite existe, mais je vais faire une longue pause) ne m’a pas emballée. Je dirais même que je m’y suis ennuyée, je n’y ai rien appris. Tout va bien trop vite, il me semble qu’on n’a pas le temps d’apprivoiser les personnages, l’intrigue ou encore le contexte historique.

Les dessins sont néanmoins fidèles au talent de Jean-François Charles mais le scénario se délite, dommage !

Pour les irréductibles de la série et les amoureux de l’Inde, il reste Trois femmes (tome 5) et D’un monde à l’autre, le tome 6 sorti tout récemment (novembre).

Partager cet article
Repost0
13 décembre 2010 1 13 /12 /décembre /2010 11:42

 

null

C’est chez Noukette que l’envie de lire cette BD au titre plus qu’étrange est née … La première planche présente un accouchement, une naissance, celle d’Aster, l’héroïne du roman. « Ca y est, je suis née mais… je suis morte ». Le mystère scelle donc d’emblée le lecteur à l’histoire de cette fille rouquine qu’il voit grandir au fil des pages.

On cache un secret à Aster, mais lequel ? Ses parents sont en désaccord permanent, ils se disputent et son père la rejette en refusant de la prendre dans ses bras. La petite, à 4-5 ans déjà, se rend compte qu’elle est différente. Mais pourquoi ? A l’école, ses camarades ne veulent pas la toucher.

C’est lorsqu’elle est ado, qu’Aster découvre la vérité : elle est une des dernières Terriennes à ne pas avoir bénéficié du programme Forever qui permet de rendre l’être humain immortel. Ses parents ont fait l’amour à l’ancienne alors que les « nouveaux » bébés ne vivent plus dans le ventre de leur mère. La nouvelle est une bombe pour la jeune fille. Elle se révolte, se hisse sur la statue du premier immortel, Ewig Heyoun, et provoque tous les badauds : « je me tue si je veux, bande de cons ! » Les remarques des passants effrayés lui renvoient sa différence et en même temps, met en lumière notre inéluctable fatalité : « S’ils étaient tous comme elle, je comprends mieux la violence de leur histoire ! … Moi elle me fait de la peine, c’est vrai, ça ne doit pas être facile à vivre… »

Le tome premier (parce qu’il y a un second, youpi !!) se clôt sur la fuite d’Aster. On ne sait si elle rejoint les derniers mortels qu’elle avait rencontrés dans sa petite enfance déjà et dont on l’avait éloignée.

Une très jolie découverte que cette BD ! Les dessins puisent à la fois dans la modernité avec des figures géométriques et quelques éléments appartenant au monde de la science-fiction, mais les couleurs chaudes et fauve m’ont rappelé l’univers de la jungle et effectivement, la vie semble bien cruelle et injuste pour Aster qui rêve de devenir cosmonaute.

Je voudrais déjà lire la suite, Comprendre.

 

null

 

 

 

Partager cet article
Repost0
10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 11:09

 

null

        Excellent, ce livre ! Voilà un polar extrêmement original, intelligent et subtil. C’est Saxaoul qui me l’a très gentiment prêté et je la remercie de m’avoir fait partager cette agréable découverte.

Un type, à l’aube de ses 40 ans, s’interroge sur sa vie en sortant les poubelles, le soir. Les premières pages sont déjà un régal à elles toutes seules.

Le regard de cet homme sur son existence n’est pas tendre : son boulot de publicitaire l’ennuie énormément : « Je rentre dans mon grand bureau avec vue pour en ressortir aussitôt et gagner la machine à café. Cela dit, dans la pub, on possède un percolateur. J’empoigne mon mug – ça va forcément avec le percolateur – et je ne le lâcherai pas avant midi. Cela fait partie de ma fonction, comme m’asseoir sur un coin de bureau, envoyer un clin d’œil à la nouvelle stagiaire, lancer régulièrement « dis-lui de me rappeler plus tard, je suis charrette » ou d’autres refrains que l’on apprend en deux semaines dans n’importe quelle agence ».

Côté vie amoureuse et privée, le quarantenaire a une fille de 15 ans et une épouse qu’il ne regarde plus, sauf pour la juger : « j’ai donc épousé une danseuse. Vingt ans plus tard, je me retrouve avec une concrétion molle qui collectionne les « biscuits »,  ces affreux motifs en porcelaine émaillée. En se mettant à grossir, elle s’est mise à accumuler ces petits morceaux de fragilité, peut-être pour compenser sa grâce perdue. Résultat : il y en a partout. »

Il décide donc de changer de vie… mais ça se fera d’une manière plutôt insolite. Il s’inscrit sur un site de rencontres grâce à Melinda, un pseudo féminin, à la photo plus qu’attirante, collectionne les mâles au taux de testostérone trop élevé pour … se faire sérial killer. Vous lisez bien : notre gugusse mécontent de la vie, envoie régulièrement à un journaliste, Sanglar, des photos mettant en scène un crime : du sang, une partie d’un corps, de gros tas de poussière et une chambre d’hôtel. La police dirigée par Joël Schmidt est à l’affût.

Sanglar est quant à lui, malmené par la plume de Rizman qui en fait un homme des bois, rustre, sale, qui « aime fouiner, oui, il aime l’animal, le sauvage, le primitif. » Il rejoint régulièrement sa « Mémé » au fin fond de la forêt. On ne sait pas exactement s’il s’agit d’une personne bien réelle ou d’une métaphore de la terre puisqu’il l’appelle Mémé Gaïa. Sur le blog de Saxaoul, ce personnage hors temps a presque fait polémique, certains lecteurs le trouvant trop invraisemblable. Moi il m’a plu, cet être mi-homme mi-bête capable d’être un journaliste à succès.

Revenons à notre tueur en série qui se fait appeler Le Scarabée. Il rencontre, via son site préféré, SoleilRouge qui ouvre le bal en lui demandant s’il est un sérial killer. Le Scarabée ne se débine pas et lui avoue tous ses « crimes ». Elle lui avoue les siens. Eh oui, je mets des guillemets car de crimes, il n’y en a point. Mises en scène et grosse mascarade, c’est tout. La révélation de tous ces artifices est délicieuse. Le Scarabée fuit rejoindre SoleilRouge à l’autre bout du monde (c’est peut-être l’élément que j’ai le moins aimé car franchement peu crédible), SoleilRouge qui s’avère être une belle jeune femme, très séduisante. Deux possibilités s’offrent à notre faux meurtrier : elle est une menteuse tout aussi douée que son acolyte, ou alors, elle tue bel et bien tous les hommes qui passent, les découpe en morceaux, les offrant pour le goûter à son chien… Je vous laisse deviner la fin…

Rizman alterne les passages consacrés au Scarabée, écrits à la première personne, et ceux consacrés à Joël et à Sanglar, écrits à la troisième personne. L’ensemble est fluide, le suspense fait cavaler le lecteur jusqu’à la dernière page.

Ce premier roman est une petite merveille, son originalité m’a surprise. Victor Rizman a été (est toujours ?) metteur en scène et on retrouve cette idée de décor, de personnages bien typés, de répliques savamment lancées dans le livre. Faut-il y voir un clin d’œil un peu moqueur aux autres thrillers ? Une satire du monde la communication qui n’est jamais loin de celui de la manipulation ?

Un auteur à suivre à la loupe, tout comme son site, aussi original que son bouquin. Ici.

Encore un extrait concernant cette épouse décrite à l’acide.

« Je regarde, peut-être pour la dernière fois, celle qui fut mon épouse. Une femme mûre, déjà dans son peignoir à froufrou blanc malgré le début de soirée, tourne lentement, mais à un rythme régulier, les pages d’une revue de décoration. Femme en peignoir, canapé recouvert de plaids damassés, abat-jour filtrant la lumière, miniatures en faïence sur la table cérusée : tout est harmonieusement blanc, tout est tristement incolore, tout est insipide. »

Partager cet article
Repost0
3 décembre 2010 5 03 /12 /décembre /2010 18:02

 

null

C’est toujours pareil avec les séries : le premier tome est bien accrocheur, le deuxième  un peu négligé et le troisième carrément bâclé. J’ai ressenti cela pour Millenium en tous cas.

La première partie de ce tome 3 est d’un ennui total. Heureusement que je n’avais rien d’autre à faire qu’à écouter en voiture… si j’avais eu le bouquin en main, j’en aurais abandonné la lecture très certainement. Ce début est vraiment sans intérêt. Lisbeth Salander est à l’hôpital (encore une fois, ne lisez pas ce qui suit si vous voulez découvrir la trilogie dans un avenir plus ou moins proche). Elle se fait ouvrir le crâne pour en sortir une balle ( !), son père, Zalachenko, espion et meurtrier (qui a tenté de tuer sa fille… qui elle-même a essayé de mettre fin à ses jours), est couché dans une chambre à 15 mètres de la sienne (re- !). Pendant ce temps-là, Mikael Blomkvist fait son joli cœur et mène l’enquête avec toujours trois trains d’avance sur la police. Les Méchants tentent de s’en sortir en faisant tuer Zalachenko pour brouiller les pistes et en effaçant toutes les traces prouvant l’existence de la « Section ».  Et puis c’est tout. Des heures d’écoute pour ça.
           La seconde partie est, elle, beaucoup plus excitante. Et ça commence avec le procès de Lisbeth, tout simplement jubilatoire puisque tous ses motifs d’accusation sont mis à mal les uns après les autres par son avocate,
Annika Giannini, qui n’est autre que la sœur de Super Blomkvist ; et les salauds de l’histoire sont tous accusés par la justice de maints délits et crimes. Le roman se clôt par l’ultime vengeance de Lisbeth puisqu’elle retrouve celui qui est son frère, Ronald Niedermann, et le cloue littéralement au sol. C’est dans une ancienne briqueterie que le duel oppose les deux protagonistes et Lisbeth, faute d’être en possession d’une arme, cloue les pieds du géant au sol à l’aide d’une cloueuse. Victoire donc pour la jeune femme, mais à quel prix : ravagée aussi bien physiquement que moralement par son passé et les horreurs qu’elle a pu connaître, elle se retrouve seule (on pouvait espérer des retrouvailles plus chaleureuses entre elle et Mikael, mais non, il lui a préféré une fliquesse.) et toujours irrémédiablement asociale.

Des histoires secondaires se greffent sur la principale : celle d’Erika Berger, par exemple, qui quitte son poste de rédactrice en chef de « Millenium » pour un autre journal où elle se fait harceler par un ancien camarade de lycée (à quoi ça rime ? faire du remplissage de pages ?).

Et, pour ceux qui ont suivi ma très fine analyse pointue de La Fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette, on « hoche » toujours autant la tête dans ce dernier tome mais avec plus de nuances : tantôt pensivement, tantôt brusquement…

Le dernier CD est suivi d’un entretien avec l’éditeur qui est aussi le traducteur de Millenium, Marc de Gouvenain (oui, celui qui traduit si bien). Il affirme que la trilogie est une « comédie humaine », il est sans doute dans le vrai. L’auteur nous offre un panel assez large de la société suédoise actuelle, nous décrit souvent avec précision ses mœurs, ses habitudes et ses manières de penser. L’écriture et la vivacité de l’intrigue (enfin pas tout le temps non plus… voir plus haut) fait également penser aux séries américaines. Enfin, le succès des trois livres est très certainement dû au personnage central, celui de Lisbeth, à la fois Fifi Brindacier (c’est Stieg Larsson lui-même qui dit s’en être inspiré), et James Bond au féminin (grâce et élégance mises à part). Son mental et son intelligence s’opposent à son physique de mini-crevette.

La rumeur d’un quatrième tome perdu et retrouvé dans l’ordinateur de feu Stieg Larsson semble être infondée. Il souhaitait pourtant écrire dix tomes !

Pour conclure, cette trilogie m’a procuré beaucoup de plaisir, et si certains passages m’ont lassée, aucun ne m’a profondément agacée. Lisbeth est une sacrée nana qu’on aimerait avoir comme copine, surtout pas comme ennemie.

Cette lecture m’a surtout donné deux envies : celle de découvrir la Suède et celle de lire d’autres auteurs scandinaves…

Partager cet article
Repost0
2 décembre 2010 4 02 /12 /décembre /2010 01:49

 

null

Relecture très attentive de ce roman puisque je vais le donner à manger à mes ouailles… Cette deuxième rencontre fut aussi délicieuse et bouleversante que la première.

C’est l’histoire d’un  garçon, le narrateur, qui voit sa vie ternie par deux choses : il est de constitution et de santé fragiles, à son grand désespoir, il ne cesse de se comparer à ses parents, si beaux, si forts, si musclés ; et surtout, le petit jeune homme s’est créé un frère imaginaire. La première phrase du livre le prouve : « Fils unique, j’ai longtemps eu un frère » (je ne vous dis pas ma joie quand une de mes élèves trouvait que c’était « paradoxal » !). Ce frère imaginaire est aussi son opposé, il est costaud et sportif, il ne craint rien et souvent le défie.

Avec tout ça, le narrateur ne se sent pas au top. Il sent qu’il lui manque une pièce pour comprendre le puzzle de sa vie. C’est Louise, une voisine et amie qui révèle la clé de l’énigme : Tania et Maxime, les parents du narrateur, ne se sont pas rencontrés dans des circonstances aussi qu’idylliques que le petit garçon l’imaginait…

C’était pendant la Seconde Guerre Mondiale. Maxime avait une jolie épouse discrète, Hannah, et un fils à son image : athlétique. Le frère d’Hannah, Robert, était, lui, marié à la très belle et sculpturale Tania. La rencontre eut lieu le jour du mariage de Maxime. Il résista et détourna le regard plusieurs fois mais ne put s’empêcher d’être en admiration devant sa belle-sœur. La guerre faisait rage et les Juifs étaient pourchassés. La famille au grand complet décida de fuir Paris pour une petite propriété en zone libre située à Saint-Gaultier. Le départ se fit en deux phases : les hommes partirent en éclaireurs ; Robert manque à l’appel, il a été mobilisé sur le front de l’Est. Tania, sans mari, les rejoignit très vite. Hannah se laissa envahir par la jalousie, elle avait surpris les regards gênés entre son mari et sa belle-sœur et les savoir ensemble la plongea dans une grande détresse.

Le drame survient le jour du départ des femmes. Hannah et Simon se font contrôler par des Allemands dans un café. La mère ne donne pas sa fausse identité mais ses vrais papiers, et ne cache pas que Simon est son fils. Son acte suicidaire est sans appel, ils seront arrêtés puis gazés à Auschwitz le lendemain.

A Saint-Gaultier, la nouvelle freine tout désir entre Tania et Maxime. La douleur est grande mais le deuil cicatrise les plaies et Maxime trouve finalement consolation dans les bras de Tania qu’il ne quittera plus. Robert ne rentre pas non plus de la guerre. Le narrateur naîtra de cette union insolite et honteuse.

Tenant la vérité dans ses mains, il sera enfin libéré de ce frère trop présent et il permettra à son père de se délivrer d’un grand poids, à savoir, le sort de son fils (Maxime ne savait pas si sa souffrance avait été longue ou non)

Un secret est un roman autobiographique. Le narrateur, tout comme Philippe Grimbert, choisit la voie de la psychanalyse, espérant délivrer d’autres personnes d’un secret enfoui trop longtemps.

L'inavouable, l'indicible : « Je tentais d’imaginer les sentiments de ma mère face à la nouvelle : l’ennemi dont elle avait fui la menace devenait un allié, balayant le seul obstacle qui se dressait entre elle et mon père. Tout devenait possible, si Hannah et Simon ne devaient pas revenir. »

Les dernières lignes : « Des années après que mon frère avait déserté ma chambre, après avoir mis en terre tous ceux qui m'étaient chers, j'offrais enfin à Simon la sépulture à laquelle il n'avait jamais eu droit. Il allait y dormir, en compagnie des enfants qui avaient connu son destin, sur cette page portant sa photo, ses dates si rapprochées et son nom, dont l'orthographe différait si peu du mien. Ce livre serait sa tombe »

L’authenticité, la simplicité et l’humilité de ce livre m’ont particulièrement plu et touchée. Ce n’est pas seulement un roman sur la guerre mais aussi un roman d’amour, les deux sont imbriqués, l’un n’est pas le prétexte de l’autre.

Le roman a remporté le Goncourt des Lycéens en 2004 ; certains le savent, ce Goncourt-là a pour moi plus de valeur que l’autre, donc…

… il ne me reste plus qu’à découvrir l’adaptation cinématographique …

Partager cet article
Repost0
30 novembre 2010 2 30 /11 /novembre /2010 22:29

 

 

  null

 

J’ai été surprise d’assister à un nouveau bond chronologique. Emy qui avait fui le Prince Jarawal à la fin du tome 2, est désormais grisonnante, sa fille Kamala est une magnifique brune d’une vingtaine d’années et l’histoire se poursuit encore une fois de mère en fille.

Kamala, étudiante et accompagnée de son amoureux, Jay, mais aussi d’une bande de hippies (nous sommes en 1965, normal !), sillonne les montagnes népalaises en direction du Katmandou. Une confrontation avec les mercenaires locaux, les Gurkhas, tourne au drame puisqu’un des amis hippie tue accidentellement un policier. Kamala est accusée de complicité et Emy, sa mère, vient implorer la clémence et l’aide de Jarawal. Son ancien amant préfère pourtant rester sourd à son appel au secours jusqu’à ce qu’il apprenne que Kamala est sa fille…

Encore une fois des images magnifiques et un bel instant de dépaysement. J’ai cependant été moins touchée par l’histoire elle-même, le scénariste va décidément trop vite dans le temps. Il passe aussi du coq à l’âne dans certaines planches et il faut parfois revenir en arrière pour bien comprendre de quoi on parle.
J’ai quand même trouvé beaucoup de plaisir à revoir le Taj Mahal et à m’enrichir des coutumes et des croyances venues d’ailleurs.

Un petit exemple à travers cette jolie légende népalaise :

« Les Népalais racontent qu’au début des temps la lune était toujours ronde. Une nuit que Ganesh rentrait chez lui, le ventre alourdi de gâteaux et de sucreries, il trébucha et s’étala de tout son long. La lune qui l’observait ne pu s’empêcher d’éclater de rire. Alors, Ganesh se mit en colère et pour la punir, il cassa une de ses défenses et la lança vers elle. La lune fut mortellement blessée et cessa d’éclairer la terre. Bien vite, les dieux et les hommes en eurent assez de ces nuits obscures et implorèrent la pitié de Ganesh… qui accepta de pardonner à la lune mais exigea qu’à intervalles réguliers, elle se fasse discrète avant de retrouver sa rondeur. »

null

 

 

 

  null

 

Partager cet article
Repost0
29 novembre 2010 1 29 /11 /novembre /2010 15:15

 

null

Je cherchais un livre drôle et divertissant. Ma première expérience teuléenne (Suspect avec Le Magasin des suicides  m’avait vraiment plu. Je me suis dit que ce livre-là devait être dans la même veine. J’en ai pris pour mon grade. C’est une grosse claque ce bouquin, oui !

Le début est trompeur, moi j’ai cru à une farce, un récit burlesque avec des personnages comparables aux Deschiens (en pire).

 Les Nicolle sont une famille de paysans normands ignares, vulgaires et brutaux. La mère, Suzanne, est enceinte du troisième. Le ton est donné dès la 4ème page : « Je n’aime pas l’enfant que je porte ». Le père, à la naissance, s’exclame : « Merde, c’est une fille ! ». Il faut dire que ça commence mal pour ce petit être déjà même avant sa naissance. Le bébé, dans le ventre, donna un coup de talon à un mufle à la foire de Saint-Luc de Gavray. La bête s’agita, fut à l’origine de bousculades puis l’affolement se généralisa, certains fêtards furent piétinés.

Catherine, la petite fille en question, est élevée dans la crasse, l’absence d’affection et l’humiliation. Ses surnoms (donnés par les parents…) : « c’te grosse vache » et « grosse futaille » l’incitent à rêver à un avenir meilleur. Cet espoir, elle le place dans la nationale qui passe juste à côté de leur ferme mais surtout, elle admire les camionneurs qui la font soupirer d’amour. Elle connaîtra d’ailleurs son premier orgasme en courant après un camion dans un short très moulant et trop petit.

Le livre va crescendo. Après un début très folklorique, on tombe rapidement dans le glauque : le frère aîné frappe sa mère mais, chez le coiffeur, se fait faire la même tête qu’elle, et finira par se pendre … et on termine par l’horreur. Pas d’autre mot ! Catherine se voit enfin accepter par un chauffeur routier qui l’épousera. Pas de bol, elle tombe sur le pire du pire, il la bat, l’offre à ses copains comme un jouet sexuel et l’humilie avec sa nouvelle maîtresse (en lui piquant des épingles dans les fesses sous les yeux de ses enfants à elle ! … entre autres !).

La fin du livre est terrifiante, elle m’a donné la nausée. Catherine, qui se fait appeler Darling, a trois enfants qu’elle a abandonnés pour mieux fuir son mari (enfin !) et on retrouve ces petits enfants, tous plus ou moins atteints de méchanceté et de démence. L’histoire semble se répéter.

Le roman se présente comme un dialogue entre Darling et Jean Teulé lui-même… et l’histoire dramatique de cette pauvre fille serait authentique !

On ne peut pas rester indifférent à cette biographie. Darling est un croisement entre une Gervaise malheureuse et une Cosette monstrueuse. Elle est la victime mais aussi parfois la responsable de ses déboires. L’écriture est à son image, crue et familière. Les phrases sont courtes et parsemées d’interjections. Les quelques commentaires en italiques de Jean Teulé, commentaires neutres et parfois froids, rendent le texte encore plus tragique. Il y a du Rabelais là-dedans, en plus cynique peut-être.

Roman naturaliste et pessimiste, il nous donne finalement une bien belle image de notre vie à nous, confortable et douce. Est-ce là le but de Jean Teulé ?

Il m’a aussi fait penser à certains romans d’Afrique noire, chez Monénembo, où l’on gratte la couche sale pour y découvrir quelque chose de pur. Le rôle de martyre, Darling le tient à merveille. Elle se veut certainement une figure de proue des souffrances féminines « Des filles comme moi, le siècle en a plein ses tiroirs ».

Le mariage de Darling et Joël constitue certainement l’acmé du roman. Ses parents, Suzanne et Georges sont (malheureusement) présents :

« Suzanne – mouche à merde – virevoltait de groupe en groupe et débitait la même rengaine dans un petit rire de fourmi :

-      Vous savez que ma fille est une morue ? Si, si je vous assure… il n’y a que…

-      Tiens, v’là la putain ! dit Georges, les deux mains dans ses poches, en tenue de maquignon comme s’il allait visiter une étable.

Darling, enceinte de presque cinq mois, arrivait au bras de Joël au milieu de la place ensoleillée ».

 

 

 

Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or…

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog de Violette
  • : Un blog consignant mes lectures diverses, colorées et variées!
  • Contact

à vous !


Mon blog se nourrit de vos commentaires...

Rechercher

Pages