Ça m’arrive rarement mais j’ai lu le livre d’une traite. En apnée.
Michka est une vieille dame qui ne peut plus vivre seule chez elle. Elle ne trouve plus ses mots, parfois, elle ne sait plus comment se lever toute seule, elle perd doucement la tête. Marie, qu’elle considère comme sa fille adoptive, cette petite voisine qu’elle a tant de fois recueillie et hébergée, veille sur elle. Michka a cependant choisi de ne pas l’embêter et d’aller vivre dans un EHPAD. Là-bas, elle rencontre Jérôme, l’orthophoniste, et le courant passe tout de suite même si les deux restent lucides : le langage de Michka régresse de jour en jour, les confusions et les oublis ponctuent ses phrases d’hésitations et de silences. Chacun des trois personnages a quelque chose à régler avec son passé et ces trois-là vont réussir à s’entraider et peut-être même à se remercier, faisant ainsi preuve de gratitude…
Ayant un papa à l’hôpital depuis plus de deux mois, je me suis sentie oppressée une bonne partie de la lecture. Ce n’est pas l’optimisme qui accompagne les réflexions sur la vieillesse et cet enfermement en maison de retraite n’a rien de réjouissant mais je me suis attachée aux personnages. C’est surtout cette idée de fin de vie et de bien dire tout ce qu’on a à dire aux gens qu’on aime avant qu’ils partent qui m’a forcément profondément interpellée.
Si j’ai trouvé finalement l’intrigue assez simpliste, les personnages un peu caricaturaux, force est d’admettre que j’ai été happée par cette lecture qui m’a bouleversée. Si je reste un peu objective, j’admets que certains romans de l’autrice (que j’aime pourtant beaucoup) semblent n’être qu’un développement un peu trop démonstratif de faits de société : l’anorexie : Jours sans faim, l’entreprise : Les Heures souterraines, le burn-out : Un soir de décembre, les SDF : No et moi. Avec (je me répète) D’après une histoire vraie et Rien ne s’oppose à la nuit qui sortent largement du lot.
« Elle m’attend dans le fauteuil. Elle ne fait rien en m’attendant. Elle ne fait pas semblant de lire, de tricoter, ou d’être occupée. Ici, attendre est une occupation à part entière. »