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28 janvier 2012 6 28 /01 /janvier /2012 23:46

 

 

           On entre dans cette BD comme dans un café surchauffé un soir d’hiver glacial… sauf qu’on n’a pas longtemps chaud !

On rencontre d’abord les personnages dans un bistrot. Tous attendent leur train. Il y a le fringant futur directeur des ressources humaines accompagné de son arrogant tuteur. Des types bien. Il y a les trois fêtards qui se rendent au mariage d’un de leur pote. Il y a l’ex-taulard qui retrouve enfin sa copine.

Dans ce bistrot, les auteurs nous permettent d’abord d’appréhender les différences sociales de ces trois groupes de personnes. Le copine de l’ex-taulard lui avoue qu’elle a dû faire le tapin pendant qu’il écumait sa peine de prison et lui ne sait s’exprimer qu’avec fougue,  jurons et menaces. Les trois copains sont de gais lurons qui tentent même de draguer la copine de l’ex-taulard. Les directeurs de ressources humaines sont bien habillés, instruits mais le plus âgé tente de rendre son protégé tout aussi vicieux que lui. Rien de bien particulier dans ce café ordinaire.

Tout dérape dans le train. Il fait trop chaud, la clim ne fonctionne pas, nos sept personnages sont presque seuls. L’un des trois copains insiste de plus en plus lourdement pour se taper la copine de l’ex-taulard. Le défi est à relever.

Avec une vision très pessimiste de la nature humaine, Jonquet nous montre que les salauds ne sont pas toujours ceux qu’on croit. Le personnage le plus horripilant est ce vieux cadre qui ne fait que reluquer les femmes, qui se réjouit de l’altercation entre les deux groupes de jeunes, qui ne se positionne qu’en voyeuriste. Le jeune cadre, lui, semble faire preuve de meilleurs sentiments et pourtant, il est complètement passif, il n’alerte pas le contrôleur du train quand il assiste au viol de la jeune femme.  Personne n’est donc épargné dans ce huis clos.

Chauzy s’exprime grâce aux couleurs, la palette doit être exhaustive… de temps en temps une tache de rouge qui n’est pas sans rappeler le sang et la barbarie : la chevelure de la copine, la veste du contrôleur, les cheveux du pote rouquin… Juste une remarque sur la couverture qui, d’après moi, donne toutes les clés de l’album, et c’est dommage. Le couple apparaît au premier plan, elle amoureuse, lui à la fois attentionné et blessé, les trois compères à l’arrière-plan ont un sourire sournois. On aurait pu souhaiter plus de mystère.

C’est du réalisme pas joli joli et du quotidien morose qui composent cette BD. Tout comme dans La Vie de ma mère, Jonquet nous crache cet univers de violence et de bêtise à la figure, sans concession, sans pincettes. Et c’est tant mieux. Encore une fois, j’ai apprécié la justesse du ton. Un événement sordide qui passe inaperçu…

 

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commentaires

A
<br /> Si le graphisme ne em dit rien, je pouraais me laisser tenter par l'histoire.<br />
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V
<br /> <br /> tu as bien raison !<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> tiens, ce sera original, un jonquet en bd !<br />
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V
<br /> <br /> c'est ma 2è BD de l'auteur (alors que je n'ai lu qu'un seul de ses romans)<br /> <br /> <br /> <br />
Z
<br /> Jonquet ne nous quitte pas, et j'aime ça.<br />
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V
<br /> <br /> bien sûr que non! les bons demeurent... du moins, leurs oeuvres (parce que sinon, dans la vraie vie, ce sont les meilleurs qui partent en premier :-( parenthèse refermée!)<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> J'aime beaucoup T. Jonquet ! En plus, l'homme était charmant et très intéressant à écouter (je l'ai entendu à Etonnants voyageurs il y a quelques années...).<br />
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V
<br /> <br /> tu as eu de la chance de le rencontrer. J'ai bien envie d'en lire plus de ce type!<br /> <br /> <br /> <br />

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