C’est la faute à certaines bloggeuses si je me suis précipitée pour acheter ce roman !
Un chapitre, un personnage. Trio de solitaires :
- Jasper est un trader de Chicago, il se la pète parce qu’il croit avoir obtenu un super poste puis il s’aperçoit qu’il est sur la sellette et va se faire virer avant de comprendre que c’est son collègue qui se fait brutalement remercier. Ce manutentionnaire des chiffres tente de réparer une petite bourde d’un de ses collègues, il prend des risques, et… coule toute sa banque !
- Meike est une traductrice qui fuit sa ville (Hambourg) mais aussi son appart, son mec, ses amis… Comme ses amis en ont toujours rêvé, elle s’installe dans une maison perdue en pleine campagne. Elle est la traductrice des romans du célèbre Henry LaMarck mais, s’inquiétant de ne pas avoir de nouveau manuscrit à traduire (le best-seller qu’on lui promet l’aiderait à payer sa maison…), elle s’envole pour Chicago, tentant de mettre la main sur l’écrivain.
- Henry LaMarck est l’écrivain que Meike traduit. Il en a ras-le-bol des hommages, de la gloire et surtout du second prix Pulitzer qu’il est en passe de recevoir et qui, pour lui, signifie un couronnement de fin de carrière, « après quoi il n’y avait plus qu’une seule chose à faire pour être artistiquement intéressant : mourir ».
Ces trois personnages ont comme points communs une certaine maladresse, un don tout particulier pour la guigne redondante et persistante. Tantôt on aurait envie de leur foutre deux paires de claques bien méritées, tantôt on les prendrait bien dans nos bras pour les consoler de leurs petits (ou grands) malheurs. En plus, ces picaros modernes jouent aux amours impossibles : Henry aime Jasper qui lui aime Meike qui, au début, n’aime personne mais aimerait bien attirer l’attention d’Henry sur elle… Vous l’avez compris, c’est théâtral et théâtralisé, et sur fond de crise bancaire, boursière et financière (pour moi, c’est trois mots sont synonymes, juste ciel, je n’y connais que dalle !), c’est plutôt original et réussi.
Contrairement à mes consœurs complètement gagas de ce bouquin, je suis restée un peu en dehors, juste à la périphérie de Chicago où se déroulent les principaux drames de cette folle aventure… La quatrième de couverture nous promet des retrouvailles entres ces trois gugusses, elles n’arrivent qu’à la toute fin du roman, ça m’a frustrée… Voilà que je fais de nouveau ma petite pinailleuse…
Un petit extrait qui nous dévoile une Meike anti-conformiste et drôle comme tout :
« Sur le plan professionnel comme personnel, mes amis avaient trouvé leur place, installés à une table bien mise, avec leurs lentilles bio ramenées des vacances dans les Abruzzes, leurs airs de connaisseurs de vins et leur chocolat qu’on n’a pas le droit de mâcher. J’avais côtoyé ces gens agitant leur vie réussie sous mon nez et, naturellement, ils avaient fait comme si j’étais des leurs ; alors que je ne faisais qu’être là. »