Par le passé, j’ai lu pas mal d’albums de Delisle, j’ai été contente de me plonger à nouveau dans ses dessins, dans son univers.
Guy a 16 ans, il postule dans l’usine où travaille son père en tant que dessinateur industriel, une usine de papier québécoise pour un job d’été. Il découvre un métier difficile, éreintant, supposant de maîtriser d’énormes machines, le tout dans une atmosphère bruyante et trop chaude. Guy rêve d’être dessinateur de BD, il travaille la nuit dans cette usine et s’isole des jeunes de son âge. Il rencontre des hommes très différents qu’il plaint de travailler douze mois dans l’année dans cet enfer.
Même si le sujet n’est pas des plus passionnants, ça m’a plu de découvrir cet univers de papier et surtout cette première expérience dans le monde du travail pour un adolescent québécois. Je garde moi-même de forts souvenirs de mes jobs d’été que j’ai – pour la plupart – détestés. Il est utile de passer par là pour savoir ce qu’on veut et ce qu’on ne veut pas faire. Delisle évoque des ouvriers sans les juger et c’est toujours avec une grande humilité et une certaine dignité qu’il traite ses sujets. Le lecteur est content pour lui quand, à la fin, il se fait embaucher par un producteur et qu’il quitte cette usine qui « continuera à tourner et à fumer nuit et jour, hiver comme été. » Je suis en panne de BD en ce moment et je dois dire que je n’ai pas grand-chose de plus à rajouter pour celle-ci.