Luce est une petite fille toute mignonnette qui passe quelques jours de vacances chez son papi, à la campagne. Entre le bistro où on lui sert son habituel coca et le marché où elle aide son grand-père à vendre fruits et légumes, Luce finit par connaître les habitants du village, leurs habitudes, leurs défauts, les commérages qui les entourent.
Ce qui différencie cette fille des autres enfants, c’est qu’elle voit régulièrement un homme nu décharné accompagné d’une petite fille de sa taille recouverte d’un long drap noir déambuler dans les allées du marché ou dans les rues. Il semble qu’elle est la seule à voir ces sinistres personnages. Peu après le suicide d’un ami de son papi, Luce comprend que ces deux êtres fantomatiques représentent la mort et la petite fille voilée est une voleuse d’âme.
Les dessins sont en noir et blanc, le trait gras retransmet bien ce passage de la vie d’enfant aux questionnements plus graves. Car Luce se pose des questions sur la mort de ses proches, sur sa propre mort et des réponses, elle en a peu. C’est très sombre, sinistre, voire pessimiste (mais ainsi va la mort, me direz-vous…), je n’ai pas été emballée par cette BD parce que la mort qui erre dans les rues, la mort seule vue par un enfant, ce n’est pas une nouveauté. Mais c’est une belle « BD initiatique » (le terme existe-t-il ? une « BildungsBD » ?), entre l’innocence et la maturité, entre la vie et la mort.
A éviter quand on est déprimé…
» 14.5/20 »