Aya doit être la série BD qu’on m’a le plus souvent conseillée.
Aya est une belle jeune fille qui vit dans un quartier populaire d’Abidjan, Yopougon (« Yop City » pour les intimes). Elle se différencie de ses copines parce qu’elle veut faire de longues études (son père est d’ailleurs scandalisé quand elle lui dit qu’elle aimerait être médecin) et ne veut pas « gazer » (sortir, s’éclater en boîte). En effet, les adolescentes sortent, font le mur, retrouvent leur génito (jeune homme qui a de l’argent à gaspiller) sur la place du marché, appelée aussi « l’hôtel aux mille étoiles ». La vie est insouciante, chacun semble faire ce que bon lui semble, il arrive qu’une jeune fille fricote avec le père d’une amie ou qu’un génito couche avec la copine de sa « freshnie » (= jolie fille). Parfois, ça dérape : Adjoua est enceinte de Moussa. A l’annonce de la grossesse, elle se fait frapper par son père et lorsque Moussa, tremblant, l’annonce à son père, patron d’une société de bière locale et plein aux as, il se fait battre aussi. Le mariage se fait dans la quinzaine et on comprend, vers la fin de l’album, que la jeune mère a pris le parti de choisir le père…
La grande réussite de cet album, c’est l’immersion immédiate dans l’ambiance de la Côte d’Ivoire. On mange africain, on parle africain, on chante africain. Le voyage est sublime, coloré, vivant et même agrémenté de plusieurs touches d’humour. En fin d’album, un lexique plutôt utile et des recettes !
A suivre…
Merci à Julie pour ce prêt !
Aya ne veut pas finir en « séries C » : « Coiffure, couture et chasse au mari.»
« Arrête de m'embrouiller avec ton français ! Tu crois quoi ? que c'est toi seule qui as la cervelle de tout le quartier pour parler gros français compliqué ? »
» 17/20 »