Les manchots sur leur banquise sont assez insupportables et arrogants et ils ressemblent étrangement à la communauté des humains. De nombreuses thématiques sont passées au crible de leur perception cynique : les riches et leur mauvaise foi, la notion de mérite, les rencontres, l’amour, la vie conjugale, le vote, l’écologie, les religions, le féminisme ou encore le hijab.
Le dessin est d’une simplicité enfantine, d’un minimalisme épuré, et pourtant, il fait mouche. Les petites phrases, les dialogues lapidaires et les remarques assassines vont dans le même sens : brièveté et efficacité. Xavier Gorce a longtemps publié ses planches dans Le Monde qu’il quitte en 2021. J’ai bien aimé découvrir ces petits nombrilistes, hautains et impertinents et j’ai souri plus d’une fois. C’est le 3e tome d’une série de cinq.
« Le problème de notre pays, c'est cette culture de l'échec. Alors pourquoi ne pas changer pour celle de la réussite ? Aaaaah mais attention : on y perdrait tout le plaisir de se plaindre ! »
« A défaut de savoir dessiner le futur, effaçons le passé. »
« Plus un type veut te faire saisir à quel point tu as besoin de Dieu, plus tu saisis à quel point ce type a besoin de toi. »
« En tant qu’extrémiste, je tiens à vous remercier, vous tous, les lâches et les idiots, sans qui nous ne serions rien. »