Sans le Book trip en mer de Fanja, je n’aurais peut-être jamais sorti ce roman de ma PAL.
Nous sommes en pleine guerre de Sécession, fin 1862, Le Delphin, un navire armé, s’apprête à quitter Glasgow pour rejoindre Charleston, en Caroline du Sud, pour forcer le blocus en échangeant des armes contre du coton. Le capitaine, James Playfair, accepte, à la dernière minute, d’accueillir à son bord un homme vigoureux du nom de Crockston qui est accompagné de son « neveu » de quinze ans. Peu après le départ, l’équipage se rend compte que Crockston n’est pas du tout marin et que son neveu... est en réalité Miss Jenny Halliburtt, fille d’un journaliste abolitionniste, qui a pour objectif sauver son père emprisonné à Charleston. Vite épris de Jenny, le capitaine Playfair va tout mettre en œuvre pour faire libérer Mr Halliburtt.
Court roman ou longue nouvelle, ce récit d’aventures de facture très classique est rondement et rapidement bouclé (au vu de sa brièveté). Une sorte de Comte de Monte-Cristo très condensé dont la lecture est fluide et agréable. J’ai cependant été un peu décontenancée par le rythme du récit qui commence doucement, accumulant les références au monde maritime (et mon édition destinée aux collégiens expliquait tous les mots en fin de livre, j’ai compté une cinquantaine de mots de vocabulaire marin... tout de même !), donc une première partie qui prend son temps, et une seconde bien plus rapide, à partir de l’arrivée à Charleston tout s’accélère : le stratagème de Crockston, la libération du père, l’histoire d’amour, le retour. Ce déséquilibre m’a un peu gênée, il est vrai, surtout qu’il est accompagné d’un happy end un peu trop prévisible. Je terminerai par exprimer ma perplexité pour un roman qui serait destiné aux 5e... pas sûre du tout qu’il plaise, sauf aux férus de navigation !
« Le Delphin filait rapidement ; il répondait aux espérances des constructeurs et du capitaine, et bientôt il eut dépassé la limite des eaux britanniques. Du reste, pas de navire en vue ; la grande route de l’Océan était libre. D'ailleurs, nul bâtiment de la marine fédérale n'avait le droit de l'attaquer sous pavillon anglais. Le suivre, bien ; l'empêcher de forcer la ligne des blocus, rien de mieux. Aussi James Playfair avait-il tout sacrifié à la vitesse de son navire, précisément pour n'être pas suivi. Quoi qu'il en soit, on faisait bonne garde à bord. Malgré le froid, un homme se tenait toujours dans la mâture, prête à signaler le moins la moindre voile à l'horizon. Lorsque le soir arriva, le capitaine James fit les recommandations les plus précises à Mr Matthew. »
Lecture commune avec Fanja que je remercie pour ce joli trip en mer ! Claudialucia a embarqué avec nous, nos avis à toutes les trois se rejoignent plutôt.
(vous avez vu, "de février à novembre", vous avez encore largement le temps de partir vous aussi en croisière !)