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12 mars 2024 2 12 /03 /mars /2024 09:10

Les Forceurs de blocus de Jules Verne - Editions Flammarion

Sans le Book trip en mer de Fanja, je n’aurais peut-être jamais sorti ce roman de ma PAL.

Nous sommes en pleine guerre de Sécession, fin 1862, Le Delphin, un navire armé, s’apprête à quitter Glasgow pour rejoindre Charleston, en Caroline du Sud, pour forcer le blocus en échangeant des armes contre du coton. Le capitaine, James Playfair, accepte, à la dernière minute, d’accueillir à son bord un homme vigoureux du nom de Crockston qui est accompagné de son « neveu » de quinze ans. Peu après le départ, l’équipage se rend compte que Crockston n’est pas du tout marin et que son neveu... est en réalité Miss Jenny Halliburtt, fille d’un journaliste abolitionniste, qui a pour objectif sauver son père emprisonné à Charleston. Vite épris de Jenny, le capitaine Playfair va tout mettre en œuvre pour faire libérer Mr Halliburtt.

Court roman ou longue nouvelle, ce récit d’aventures de facture très classique est rondement et rapidement bouclé (au vu de sa brièveté). Une sorte de Comte de Monte-Cristo très condensé dont la lecture est fluide et agréable. J’ai cependant été un peu décontenancée par le rythme du récit qui commence doucement, accumulant les références au monde maritime (et mon édition destinée aux collégiens expliquait tous les mots en fin de livre, j’ai compté une cinquantaine de mots de vocabulaire marin... tout de même !), donc une première partie qui prend son temps, et une seconde bien plus rapide, à partir de l’arrivée à Charleston tout s’accélère : le stratagème de Crockston, la libération du père, l’histoire d’amour, le retour. Ce déséquilibre m’a un peu gênée, il est vrai, surtout qu’il est accompagné d’un happy end un peu trop prévisible. Je terminerai par exprimer ma perplexité pour un roman qui serait destiné aux 5e... pas sûre du tout qu’il plaise, sauf aux férus de navigation !

« Le Delphin filait rapidement ; il répondait aux espérances des constructeurs et du capitaine, et bientôt il eut dépassé la limite des eaux britanniques. Du reste, pas de navire en vue ; la grande route de l’Océan était libre. D'ailleurs, nul bâtiment de la marine fédérale n'avait le droit de l'attaquer sous pavillon anglais. Le suivre, bien ; l'empêcher de forcer la ligne des blocus, rien de mieux. Aussi James Playfair avait-il tout sacrifié à la vitesse de son navire, précisément pour n'être pas suivi. Quoi qu'il en soit, on faisait bonne garde à bord. Malgré le froid, un homme se tenait toujours dans la mâture, prête à signaler le moins la moindre voile à l'horizon. Lorsque le soir arriva, le capitaine James fit les recommandations les plus précises à Mr Matthew. »

Lecture commune avec Fanja que je remercie pour ce joli trip en mer ! Claudialucia a embarqué avec nous, nos avis à toutes les trois se rejoignent plutôt.

(vous avez vu, "de février à novembre", vous avez encore largement le temps de partir vous aussi en croisière !)

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commentaires

C
J'ai peut-être aimé un peu plus que vous ! En fait, l'intrigue est légère, le récit rapide mais le point de vue m'a beaucoup intéressée. D'abord apprendre les conséquences du conflit américain sur les industries anglaises, ce que j'ignorais, et puis j'ai trouvé la position de Jules Verne sur l'esclavage courageux et intéressant. Finalement le livre est moins léger qu'il paraît.<br /> <br /> L'histoire d'amour et son happy end est effectivement plus que prévisible mais cela fait partie de cet humour léger qui caractérise l'idylle entre Jenny et James : le jeune homme, marchand dans l'âme, presque prêt à saborder son navire pour les beaux yeux de Jenny. Et à la fin la réponse de l'oncle quand son neveu parle de Jenny et qu'il lui répond marchandise ! Un quiproquo dans le style les beaux yeux de ma cassette !
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V
Tu as raison sur tous points et tu en parles très bien !!
P
J'ai lu une cinquantaine de Jules Verne, mais je ne me souviens plus si j'ai lu celui-ci...
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V
ah oui?? Je ne pense pas que tous ses romans me passionneraient mais une fois de temps en temps, j'aime...
T
J'aime bien ce genre d'histoire en général, un peu à la Stevenson.
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V
Oui, c'était pas mal quand même et si vite lu !
F
Je ne suis pas sûre que cette lecture m'aurait amusée en 5ème, mais de mon point de vue d'adulte aujourd'hui et avec le recul, elle m'a tout de même bien divertie.:) Ah le stratagème de Crockston, comment ça a été plié vite fait, haha ! Trop facile. J'ai trouvé ça énorme...Merci à toi pour ce détour imprévu qui m'a permis d'enfin lire un Jules Verne jusqu'au bout, sans trop de heurts.:)
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V
Il y avait une petite dimension comique en effet... Ne perds pas ce Julot de vue maintenant :) !
A
J'ai découvert le Book Trip en mer il y a peu et dans mes lectures de jury du Livre de poche de mars, il y en a un qui convient parfaitement !
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V
C'est top oui !
A
50 mots de vocabulaire pour se mettre en appétit : de quoi décourager le plus vaillant des collégiens.
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V
N'est-ce pas :) !?
J
Jules Verne était féru de navigation est possédait un bateau ce qui peut explique la richesse du vocabulaire autour de ce thème. Concernant les classiques pour la jeunesse, je suis parfois perplexe aussi. Certains ne sont plus très adaptés au jeune public contemporain. D'ailleurs, j'ai eu cette discussion, il y a quelque jours avec une personne de mon entourage.
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V
ah je n'en doute pas, il était calé sur le sujet :) ! J'ai envie de dire que Zola passe encore auprès de bons lecteurs...
K
Une LC réussie, alors. Ces romans garçon/fille, quelle idée.
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V
oui, ça fait sourire aujourd'hui !
S
Moi aussi je m'interroge parfois sur les choix de ces éditions scolaires. J'imagine que la longueur est un critère décisif pour réussir à faire lire l'ouvrage en entier à des enfants peu lecteurs. A mon avis, il vaudrait mieux des livres un peu plus longs mais plus contemporains en 6e/5e avant de passer à des classiques, même longs, par la suite. Une fois que le goût de la littérature est là, on est capable d'avaler des pavés !
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V
Je suis tout à fait d'accord avec toi! Ma fille de 15 ans lit de tout, de Jane Austen à Zola en passant par Sarah Rivens, et c'est tant mieux !
I
Euh... je passe !
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V
ah oui, alors je comprends très bien ! Je pensais que tu étais phobique de Verne, ou de la mer, ou des bateaux ... :)
I
Je suis en plein projet "baisse de pile" !! Et tu n'es pas assez enthousiaste = "agréable" ne me suffit pas, en ce moment, je ne note que les immenses coups de coeur !
V
pourquoi ?
K
Je n'ai jamais lu Jules Verne et a fortiori, pas celui-ci. Je considérais, quand j'avais l'âge de le découvrir, que c'était pour les garçons... j'ai perdu cette vision sexiste de la littérature depuis ! :)
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V
oh laaa, c'est du lourd, Verne pour les garçons :)) (et la comtesse de Ségur pour les filles?)
L
Dans ma famille on offrait les Jules Verne à mes frères et j'étais bien contente car je n'aimais pas cet auteur (car je leur chipais leurs livres)
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V
le sexisme en littérature !